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du Vaucluse
B.P. 1227 - Site Agroparc - 84911 AVIGNON CEDEX 9
n°15 - mai 2005
-
Bulletin de liaison de la Société Botanique du Vaucluse
Botanique Vauclusienne
Société Botanique
p.4
- Plantes nouvelles pour le Vaucluse - Année 2004
du Vaucluse - Les Polypodes du Vaucluse
- Sortie du 9 mai 2004 (les marnes et ocres de Blauvac/Mormoiron)
Siège Social avec Jean-Pierre Roux
Lycée Agricole - A la rencontre des orchidées
François PETRARQUE - Note sur la flore des « Busans » - Gordes.
Cantarel - route de Marseille - Les enjeux de la biodiversité sur les crêtes du Petit Luberon (La cèdraie et
les milieux ouverts sommitaux)
Adresse postale - Esprit Requien (1788-1851) un botaniste avignonnais méconnu
BP 1227
Site Agroparc Stage de la Société Botanique de Vaucluse
84911 AVIGNON cedex 9 en Cerdagne et Capcir dans les Pyrénées-Orientales
des 10 au 14 Juillet 2004 p. 15
Adresse Internet - Rappel des itinéraires
Site SBV - Quelques uns des milieux et habitats observés
http://www.sbvaucluse.org
Botanique Générale p.21
Courriel - Plantes envahissantes de la région méditerranéenne.
info@sbvaucluse.org - Liste des plantes envahissantes de la région méditerranéenne (15 fiches)
- Encore une envahissante… !
Réunion mensuelle - Week-end dans les Baronnies (22 et 23 mai 2004)
Tous les deuxièmes mardis du mois, - Biodiversité
au Lycée François PETRARQUE - Informatisation des collections
- Arabidopsis thaliana
Cotisation annuelle - Mares temporaires
18 euros membres adhérents - Ambroisie
9 euros membres associés
9 euros étudiants Informations p.23
demandeurs d’emploi - Un aperçu de nos activités au sein des manifestations à caractères botani
ques de la région PACA
Droit d’entrée - S’instruire à Salagon
7 euros nouvel adhérent
Notes de lecture p.24
- Flora alpina
Bulletin de la SBV - Des publications récentes pour se repérer dans l’Histoire de la Botanique
- Introduction à la botanique
Distribution - Le courrier de l’environnement de l’I.N.R.A
Le bulletin de la SBV est distribué gratuite- - Atlas en couleurs - Structure des plantes
ment aux adhérents. Les non adhérents peu-
Bibliographie p.27
vent se le procurer en adressant leur demande
à l’association.
Parutions p.28
Directrice de Publication
La Présidente : Huguette ANDRE
Le coin de la poésie p.28
Redaction
Les membres du bureau de l’association Encart couleur au centre du bulletin pages I à VIII
Maquette et Impression
Denis Coquidé - Didier Alapetite
N° ISSN : 1281-2676
Bulletin de la SBV - 2 - n°15 - mai 2005
Editorial
Ont participé à ce numéro
Huguette André
30250-Junas
Voici le n°15 Junasole@aol.com
un peu tardif pour beaucoup de bonnes raisons que je ne vais pas vous exposer.
Vous allez pouvoir le lire, le commenter, présenter vos remarques, Josette Argaud
par écrit ou par courriel, à ce propos je vous donne l'adresse nouvelle: 66000 Perpignan
sbvaucluse@yahoo.fr jos.argaud@wanadoo.fr
Le site Internet a lui aussi changé :
www.sbvaucluse.org André Bart
Ces changements ont monopolisé beaucoup de temps pour trouver une solution qui 26170 Buis les Baronnies
conviennent aux membres du bureau, j'espère que cela fonctionnera bien et que tous les AnBart@wanadoo.fr
adhérents internautes trouveront ce qu'ils désirent. Je dois préciser que ce n'est pas un ad-
Jean-Claude Bouzat
hérent qui a pris en charge la création du site mais un professionnel et il en assure la main- 34090 Montpellier
tenance (auparavant c'était Daniel Mathieu qui avait crée et hébergé le site de la SBV, ce Jean-claude.bouzat@club-internet.fr
n'était plus actuellement possible pour lui).Deux solutions ont été envisagées soit l'annuler
ou le maintenir sous une autre forme. Sur les conseils de Daniel et d'autres internautes nous Sarah Brunel
avons recherché dans notre proche entourage un concepteur de site car aucun de nous 34000- Montpellier
n'avait les compétences en la matière. www.ame-lr.org
L'assemblée générale a eu lieu le 8 mars 2005
Voici un bref compte rendu moral : Pierre Duthilleul
84000 Avignon
32 personnes présentes sur 134 inscrits (dont 11 nouveaux).
Chaque année il y a une dizaine de nouvelles adhésions mais il y a en contrepartie une di- Bernard Girerd
zaine de personnes qui ne renouvellent pas leur inscription. Les conférences et les sorties 84250-Le Thor
sont suivies par une 30ne d'adhérents. 25 pour la session d'été. bernardgirerd@wanadoo.fr
La participation aux manifestations publiques : les journées de Sérignan, les fruits de l'au-
tomne, ainsi que la fête de l'arbre en Avignon, demeure un peu faible, j'ai fait la remarque Michel Graille
suivante :" se sont toujours les mêmes ", il faut que ça change ! Je le souhaite vivement 84310-Morières les Avignon
pour que notre association demeure dynamique. micgrail@wanadoo.fr
Bilan financier présenté par Claire Ventrillard s'avère positif avec 809 €,
Christian Grosclaude
voici un aperçu les: 43520-Le Mazet Saint Voy
Recettes Cotisations 2498 christian.grosclaude@wanadoo.fr
Vente publication 703
Subventions Indemnités 1368 Georges Guende
Dons 59 84400-Apt
Total 4628 € georges.guende@parcduluberon.fr
Dépenses Fonctionnement 3772
Achat livre 47 Roselyne Guizard
Total 3819 € 84380-Mazan
rguizard@voila.fr
Le bilan est positif, mais les frais engagés pour la mise en place du site, la réalisation du Jean-Pierre Jacob
bulletin, et l'achat d'un vidéo projecteur que nous avons étrenné lors de l'assemblée généra- 46150 Boissières
le ne figurent pas dans les dépenses (2004). Jacob.jeanpierre@free.fr
Autre changement (que vous savez déjà pour la plupart), depuis la parution du programme Odette Mandron
je ne suis plus domiciliée à Montfavet. Je vous rappelle qu'il faut trouver un ou une prési- 38700- La Tronche
dent(e) vauclusien (ne) c'est bientôt l'année prochaine !!!!!!Pensez-y !
Pierre Moulet
84000 Avignon
En attendant, je vous souhaite une bonne saison botanique. Je vous signale que vous pou- musee.requien@wanadoo.fr
vez nous envoyer vos photos numériques, vos propres observations floristiques à la SBV
par courriel elles pourront être éventuellement diffusées sur le site, un autre moyen de par- Jean-Pierre Roux
ticiper activement. A bientôt. 84200 Carpentras
cbn.84@wanadoo.fr
La présidente,
Huguette ANDRE Catherine Salles
26770 Salles/Bois
salles.catherine@free.fr
Vous pourrez noter quelques modifications dans la structure du bureau 2004 :
Présidente : Huguette André David Tatin
Conseiller scientifique : Bernard Girerd 84660 Maubec
Ceep.84@wanadoo.fr
Vice Présidente : Nicole Chiron - Vice Président : Jean-Pierre Jacob
Trésorière : Claire Ventrillard - Trésorière Adjointe : Roselyne Guizard Jean Virolleaud
Secrétaire : Michel Graille - Communication : Jeanne -Marie Pascal - 84000 Avignon
Bibliothèque : Mireille Tronc - Coordonnateur des relevés botaniques : Jean-Claude Bouzat
Autres membres : Janine Vizier, Jean-Pierre Roux, Daniel Mathieu Claire Ventrillard
84000 Avignon
Bulletin de la SBV - 3 - n°15 - mai 2005
Botanique Vauclusienne
Plantes nouvelles 2004 179 bis - Hordeum marinum Huds. - larges folioles et à ses gros fruits d’un
Cette espèce littorale proche d’Hor- noir luisant. Mais nous la rencontrons
deum murinum L. s’en différencie par essentiellement à proximité du littoral,
Pour cette année 2004, on peut
ses épis glauques et beaucoup plus notamment dans le Var (très abondante
enregistrer 7 espèces nouvelles petits et par ses feuilles étroites. Signa- à Porquerolles) et dans les Bouches du
ou retrouvées pour le départe- lée par M. PALUN (1867) sur les Rhône. Les citations éloignées de la
ment de Vaucluse. Cinq de ces bords de la Durance elle avait été ob- mer sont rares et sporadiques (par
nouveautés (Lagurus ovatus L., servée sur ce cours d’eau en 1997 (H. exemple à Saint-Rémy-de-Provence en
MICHAUD et J.-P.R), dans les Bou- 1988). Une population d’une cinquan-
Hordeum marinum Huds., Lotus ches-du-Rhône, en face de l’ancienne taine de sujets a été détectée par C.
ornithopodioides L., Smyrnium Chartreuse de Bonpas (station à Eu- ROULET à Mondragon, au bord de la
olusatrum L. et Eclipta prostrata phorbia serpens Kunth). Elle vient RN 7, au niveau de la digue ouest du
(L.) L.) sont des plantes de mi- d’être retrouvée (très importante popu- canal de fuite de Donzère-Mondragon.
lation) dans le Vaucluse à Bollène au Il s’agit peut-être également d’une pré-
lieux chauds, jusqu’alors considé-
sud de l’usine hydroélectrique A. Blon- sence accidentelle, liée aux grandes
rées comme des « littorales » et del. Mais il faut dire que ce site est voies de communication, probablement
paraissant remonter sensiblement connu pour la présence d’autres espè- aussi à l’origine de l’observation, pres-
plus au nord de leur localisation ces littorales comme Limonium echioi- que chaque année, de quelques pieds
habituelle. Faut-il y voir une in- des (L.) Miller, ou encore Polypogon de Ferula communis L. sur les bords de
maritimus Willd. subsp. maritimus. l’autoroute A 7.
fluence du réchauffement clima-
tique ou de simples apparitions 890 - Trifolium strictum L. - Cette 1459 bis - Lomelosia simplex (Desf.)
sporadiques ? La découverte de espèce calcifuge connue sur grès dans Rafin. – G. GUENDE (ainsi qu’ A.
Trifolium strictum L. vient les Alpes-de-Haute-Provence (P. SAATKAMP, M. BARCELLI et J.-P.
confirmer une fois de plus la ri- LIEUTAGHI à Vachères ; G. R.) ont observé à Apt, aux Jean-Jean,
chesse floristique du massif des GUENDE à Oppedette et au Revest- des plantes correspondant bien aux
des-Brousses) vient enfin d’être détec- critères de ce taxon qui diffère de L.
ocres de Gignac-Roussillon. Quant tée dans le Vaucluse par un jeune étu- stellata (L.) Rafin. (=Scabiosa monspe-
à Lomelosia simplex (Desf.) Ra- diant allemand A. SAATKAMP à Apt liensis Jacq.) essentiellement par des
fin., ce pourrait être un taxon aux Jean-Jean, tout près de la station de bractées entières et non divisées. Tou-
jusqu’alors sous-observé. Une Lomelosia simplex (Desf.) Rafin. Elle tefois, il serait utile de faire de nouvel-
doit se trouver probablement ailleurs et les observations sur ces plantes pour
sous-espèce nouvelle doit égale-
est à rechercher sur l’ensemble du mas- bien confirmer la présence, chez nous,
ment être prise en compte : Ga- sif de Gignac-Roussillon. des deux espèces, car il risque d’y
lium palustre L. subsp. elongatum avoir eu des confusions précédemment.
(C. Presl) Lange. Enfin, un curi- 913 bis - Lotus ornithopodioides L. - De plus la synonymie entre L. stellata
eux hybride entre un Aegilops et Ce lotier est bien différent des diverses et S. monspeliensis n’est pas admise
formes de Lotus corniculatus L. que par Flora Europaea qui décrit 2 espè-
un blé mérite notre attention.
nous rencontrons habituellement dans ces différentes, contrairement aux trai-
notre région. Il est beaucoup plus tements plus récents (BDNF).
91 bis - Lagurus ovatus L. - Cette élé-
grand, avec des folioles larges et
gante graminée à inflorescences ovoï-
surtout, les longues siliques (plus de 5 1522 bis -Eclipta prostrata (L.) L. - Il
des mollement velues, ainsi que toute
cm), fortement arquées, sont réunies en s’agit d’une Composée annuelle, peu
la plante, avait été signalée sporadique-
grappes et très voyantes. Normalement, élevée (30 à 50 cm), à feuilles oppo-
ment en Vaucluse (bords de la route
cette espèce reste étroitement liée aux sées, lancéolées entières ou très faible-
d’Uchaux à Mornas), paraissant plutôt
pelouses sèches du littoral. Une popu- ment dentées et à petits capitules de
échappée de jardins comme plante or-
lation dense, mais peu étendue a été fleurs blanches solitaires ou groupés
nementale. Elle semble maintenant
découverte à Avignon, sur la digue de par 3 à l’aisselle des feuilles. C’est une
mériter de figurer dans la flore départe-
la Durance proche de la confluence plante hygrophile originaire des ré-
mentale puisque, au cours de la sortie
avec le Rhône par N. CHIRON. Pour gions tropicales, inconnue en France
de la Société Botanique du Vaucluse avant 1990, au moment de sa décou-
du 20 mai 2004, elle a été observée à le moment, on peut considérer cette
présence comme accidentelle, mais il verte en Camargue. Bien décrite par P.
Avignon, en plusieurs points de la di-
faudra cependant surveiller son main- JAUZEIN, elle est citée également
gue de la Durance, entre la gare TGV
tien éventuel. dans Flora Europaea (4 : 141) et dans
et la confluence avec le Rhône. Bien
la Flora d’Italia de S. Pignatti (3 : 57).
connue dans les Bouches-du-Rhône, on
1082 bis - Smyrnium olusatrum L. L’un de nous (J.-P. R.) en a observé
peut penser qu’elle a maintenant fran-
« Maceron à fruits noirs » - Nous une petite population à la Roque-sur-
chi la Durance, en direction du nord.
connaissons bien cette grande ombelli- Perne, à proximité du cimetière. Il fau-
Son extension éventuelle est à surveil-
fère (dépassant souvent 1 m de haut), dra surveiller si cette présence est acci-
ler.
caractérisée par ses feuilles divisées en dentelle et sans suite, ou si elle peut
s’implanter longtemps, sachant qu’elle
- le 14 juillet : Massif du Madres : depuis Villeneuve, au nord de Matemale, à 1500 mètres environ, montée en voiture par une piste
jusqu’au col de Sansa, à une altitude de 1815 mètres. Nous prenons le sentier en direction de la maison pastorale du Pla de Gril jus-
qu’à la naissance du ruisseau de la Coume de Ponteils (2257 mètres), tourbière aux abords de laquelle nous déjeunons.
De là par le Clot Redon nous atteignons la bordure des falaises dominant les lacs 300 mètres plus bas et par « la Font de la Perdrix »
nous passons sous le roc des Gourgs pour redescendre, depuis le col de Passeduc (2284 m), sous le roc de la Pelade, en prenant le
sentier qui par le talweg (quelques affleurements calcaires) rejoint la Jasse d’Ancréou.
Tout d’abord il faut souligner l’importance du facteur exposition et la très nette opposition entre les soulanes (adrets) brûlés de soleil
et les ombrées (ubacs) aux pentes longuement enneigées. Cette différence apparaît particulièrement dans les espaces couverts par les
landes.
Dans la forêt de Pins à crochets de Lli- Dans les éboulis schisteux à grains plus
via (secteur des Bouillouses) ont pu fins on a pu observer des éléments de
être notées les espèces ci-après : Ajuga l’association à Iberis spatulatha avec
pyramidalis, Arnica montana, Calluna en outre Papaver lapeyrousianum,
vulgaris, Conopodium majus, Festuca Ranunculus parnassifolius, Pritzelago
paniculata subsp. paniculata, Genista alpina, Epilobium anagallidifolium,
anglica, Gentiana acaulis,.G. pyrenai- Galium cometorhizon, Galium pyrenai- Cerastium pyrenaicum Gay.
ca, Homogyne alpina, Jasione laevis cum, Galeopsis pyrenaica, Saxifraga
subsp. Laevis, Luzula nutans, Meum exarata subsp. moschata, Viola diver- Clé : Espèce vivace, pistil à 5 styles,
athamanticum, Phleum pratense, Plan- sifolia, Myosotis corsicana subsp. py- capsule à 10 dents, feuilles ovales,
tago monosperma, Potentilla erecta, renaearum. pétales dépassant largement les sépa-
Prenanthes purpurea, Pseudorchis les.
albida subsp. albida, Pulsatilla alpina Sur les rochers schisteux, dominants Description détaillée :
subsp. apiifolia, Sorbus aucuparia, les éboulis, notamment au SW du Petit Les tiges souterraines allongées, rami-
Trifolium alpinum, Vaccinium myrtil- Puigmal de Segre, ont été notés vers fiées, émettent des tiges aériennes
lus, Veratrum lobelianum, Veronica 2700 mètres : Androsace carnea, Pri- courtes (15 cm. au plus), redressées,
officinalis, Viola riviniana. On note mula latifolia, Saxifraga pubescens, S. munies de feuilles ovales assez larges,
donc dans ce relevé nombre d’espèces bryoides, Biscutella pyrenaica et quel- rapprochées, densément couvertes de
des pelouses et landes voisines, té- ques touffes du rare Cerastium pyre- poils droits, non crépus. Les fleurs
moins de la reconquête de la forêt sur naicum dans les anfractuosités des solitaires ou en petit nombre, s’épa-
les espaces ouverts. schistes. nouissent de juillet à septembre. Les
pétales échancrés en cœur sont ciliés à
Les éboulis et les rochers : Sur des falaises au dessus de Porté la base, ainsi que les étamines ; les
Puymorens, vers el castell dels moros à sépales lancéolés velus, à bordure
Les groupements d’éboulis ont une 1780 mètres, on a relevé Asplenium membraneuse étroite, sont dépassés
grande extension dans les montagnes septentrionale, Campanula rotundifo- par les pétales. Le fruit oblong, droit,
siliceuses, en particulier à la base des lia, Deschampsia flexuosa, Festuca est un peu plus long que le calice.
crêtes schisteuses. Dans les Pyrénées eskia, Jasione montana, Minuartia Aire : endémique des Pyrénées.
orientales on rencontre notamment un laricifolia subsp. diomedis, Plantago
groupement original, riche en endémi- holosteum, Sedum brevifolium, S. hir-
Plantes envahissantes de la ces posent des problèmes de santé pu- Liste des plantes envahissantes
région méditerranéenne. blique ; qu’elles soient allergisantes, de la région méditerranéenne
urticantes ou encore photosensibilisan-
tes. (15 fiches)
Cette présentation a été assurée par
Sarah Brunel, chargée de mission Les habitats naturels soumis à des per-
turbations d’origine naturelle Acacia dealbata Link.-Fabacées-
« plantes envahissantes » pour le Mimosa d’hiver.
Conservatoire Botanique National Mé- (incendie, éruption volcanique, crues)
et surtout artificielle ( déforestation, Ailanthus altissima(Miller) Swingle-
diterranéen de Porquerolles le mardi 22 Simaroubacées-Faux-vernis du Japon.
février 2005 lors de la réunion men- mise à nue de la terre, surpâturage)
sont généralement les plus sensibles Ambrosia artemisiifolia L.-Astéracées-
suelle. Ambroisie à feuille d’armoise.
Une plante envahissante est par défini- aux invasions végétales.
Amorpha fruticosa L.-Fabacées-Faux-
tion une « espèce exotique naturalisée indigo.
dans un territoire qui modifie la com- En région méditerranéenne 15 espèces
ont perçues comme les plus envahis- Baccharis halimifolia L.-Astéracées-
position, la structure et le fonctionne- Séneçon en arbre.
ment des écosystèmes naturels ou semi santes (voir liste jointe).
Après enquêtes auprès des gestionnai- Buddleeja davidii Franchet-
-naturels dans lesquels elle se propa- Buddlejacées-Buddleia ou arbre aux
ge » (Cronq et Fuller, 1995). res d’espaces naturels et de milieux
aquatiques (Agence Régionale pour papillons.
Une plante sur mille deviendrait enva-
hissante selon une règle établie par l’Environnement en PACA et l’Agence
Méditerranéenne de l’Environnement Carpobrotus acinaciformis(L.) L.Bolus
Williamson. Carpobrotus edulis(L.)N.E.Br.-
Les invasions biologiques sont unani- en Languedoc-Roussillon- avec le
concours du Conservatoire Botanique Aizoacées-Griffes de sorcière.
mement reconnues comme un réel pro-
blème à l’échelle mondiale. Les orga- National Méditerranéen de Porquerol-
les) un programme a été mis en place, à Cortaderia selloana(Schultes) Asch.et
nisations internationales et les gouver- Graebner-Poacées-Herbe de la pampa.
nements se mobilisent autour de ce la charnière entre le monde des scienti-
fiques et le monde des professionnels Impatiens glandulifera Royle-
phénomène, considéré comme l’une Balsaminacées-Balsamine de l’Hima-
des grandes causes de perte de diversi- -analyses de terrain à l’aide d’observa-
teurs, synthèse des connaissances laya.
té biologique. Lippia canescens Knnth-Verbenacées-
Il n’existe pas de « profil type » pour -expérimentation des méthodes d’ac-
tion, de contrôle des espèces envahis- Lippia.
les plantes envahissantes. Celles-ci
présentent des traits biologiques très santes (diverses techniques peuvent
être envisagées depuis des mesures de Ludwigia grandiflora(Michaux) Greu-
variés. Elles ont souvent une croissan- ter& Burdet
ce rapide ; des modes de reproduction précaution jusqu’à des mesures de
contrôle mécanique, chimique ou bio- Ludwigia peploides(Knuth) P.H. Raven
sexuée ou végétative très actifs. Elles - Onagracées-Jussies.
sont ,par ailleurs, très compétitives et logique).
résistantes. Souvent, leur caractère Opuntia spp.-Cactacées-Oponces ou
envahissant ne se révèle qu’a la suite Ces plantes, modèles de productivité,
d’adaptation et de résistance, sont sou- Figuiers de Barbarie.
d’une phase de latence de plusieurs
dizaines d’années après leur introduc- vent vendues dans le commerce. Elles
présentent d’indéniables qualités orne- Reynoutria japonica Houtt.
tion. Reynoutria sachalinensis(Friedrich
Les plantes envahissantes se caractéri- mentales. Elles servent parfois à végé-
taliser talus, bords de routes et autres Schmidt Petrop.) Nakai-Polygonacées-
sent en fait par les nuisances qu’elles Renouée du Japon et Renouée de Sak-
génèrent sur l’environnement, sur les lieux incultes. Il sera nécessaire de
collaborer de manière accrue avec les haline.
activités humaines, sur la santé ou en-
core sur les paysages. Elles entrent en organisations professionnelles pour
trouver des espèces de substitution Robinia pseudoacacia L.-Fabacées-
compétition avec les espèces autochto- Robinier faux-acacia.
nes et peuvent concurrencer ou mena- répondant aux besoins des consomma-
teurs et s’affranchissant des nuisances Senecio inaequedens DC.-Astéracées-
ces des espèces rares, protégées ou à Séneçon du Cap.
forte valeur patrimoniale. Par leur pro- liées aux invasions. Ainsi, il sera possi-
lifération, elles modifient également les ble de transformer en atout ce qui au-
rait pu être considéré comme un frein à Encore une envahissante… !
écosystèmes et peuvent, en conséquen-
ce, perturber la faune sauvage. Les la croissance économique d’une filière
professionnelle. Sous le titre « une peste végétale à combat-
modifications du milieu qu’elles entraî- tre »,le Courrier de la Nature n° 214-juillet-
nent peuvent avoir des répercussions aout 2004, envisage le cas de Phytolacca
sur le pastoralisme en diminuant la Tous les problèmes évoqués ci-dessus decandra L.( le raisin d’Amérique) qui
valeur fourragère des pâtures, ou sur la ont fait l’objet d’un débat avec les so- envahit la forêt de Fontainebleau, générant
circulation de l’eau en milieu humide. ciétaires présents. des dangers pour les herbivores( sa toxicité
Elles peuvent également devenir des Un guide a été élaboré. La version pa- est égale à celle du buis) et ayant la pro-
pier étant épuisée car il a été largement priété de fermer les biotopes.
pestes pour les cultures et diminuer les Le seul remède envisagé est l’arrachage
rendements agricoles. Quelques espè- diffusé, le texte intégral reste accessi-
ble en ligne sur le site www.ame-lr.org soigneux…les bénévoles sont sollicités !
Samedi 15 Octobre : dans le cadre de la Fête de la Science- Conférence animée par Pascal Luccioni, Maître de conférences.
Le latin de mon jardin
Le latin est la langue officielle des botanistes depuis plus de 300 ans. Mais quel sont les grands traits de cette « langue » artificielle
qu’est le latin botanique ?Après avoir donné quelques exemples de sa puissance d’évocation en s’inspirant des plantes présentes
dans les jardins de Salagon, P.Luccioni s’attachera à parler des origines historiques du latin et essaiera surtout de nous faire com-
prendre la formation des noms.
Notes de lecture
Flora alpina1 4028 espèces voient aux flores nationales, régionales
430 sous espèces. ou spécialisées, listes rouges, arrêtés
Il s'agit là d'un monument de la science Pour chacune des espèces étudiées, une législatifs etc…Ces manques peuvent
botanique, tant par son ampleur que par fiche indique, après le nom scientifi- paraître regrettables pour les botanistes
son contenu, réalisé par des botanistes que accepté, selon les règles du Code de terrain pour lesquels Flora alpina
de renom avec le concours de nom- International de Nomenclature ne constituera qu'un complément , cer-
breux spécialistes au nombre desquels (Greutner et al. , 2000), le basionyme tes très utile, voire indispensable, à
sont cités notamment A. Charpin, (un basionyme est un synonyme por- d'autres flores plus classiques. A ce
L.Garaud, B. Girerd, D.Jordan pour la tant l'épithète spécifique originale sujet, on ne peut s'empêcher de compa-
France et après consultation d'une mul- transférée à un autre genre) et les syno- rer cet ouvrage avec Flora helvetica
titude de documents originaux parmi nymes ainsi que les noms communs les dont la présentation, dans un format un
lesquels 16 Flores dont certaines nous plus répandus en français, allemand, peu moindre, est proche de celle de
sont familières (Coste, Fournier, Pi- italien, slovaque et parfois anglais. Flora alpina, ce qui n 'a rien de surpre-
gnattti). C'est le premier ouvrage Chaque fiche comporte une carte de nant puisque l'un de ses auteurs
consacré à la Flore de l'arc alpin dans répartition selon les subdivisions admi- (K.Lauber) est coauteur de Flora alpi-
son ensemble, arc alpin qui sur une nistratives présentes dans la dition na. C'est aussi pour cela que dans les
surface de 170 000 kilomètres carrés (districts, Länder, départements, pro- deux ouvrages figurent des photos
concerne, à des degrés divers, 7 pays : vinces ou cantons selon les pays). En identiques au format près. Et Flora
Allemagne, Autriche, France, Italie, outre, d'autres régions hors de l'arc helvetica comporte comme nous le
Liechtenstein, Slovénie, Suisse et mê- alpin, mais faisant cependant partie du savons, des descriptions morphologi-
me une petite partie de la Hongrie. Les "système alpin" ne sont pas oubliées, ques et une clé de détermination an-
limites de la dition ont été établies avec c'est le cas, pour la France, du Jura, du nexée.
précision. Ainsi, pour la France, si Massif Central, des Pyrénées, des Vos- Christian Grosclaude
seul le département des Hautes Alpes ges et de la Corse. Pour ces régions,
(05) figure dans sa totalité, 8 autres chaque fiche indique seulement la pré- 1
Ouvrage réalisé dans le cadre du Conser-
départements sont partiellement repré- sence ou l'absence de la plante considé- vatoire et Jardins botaniques de la Ville de
sentés : il s'agit des Alpes de haute rée. Les fiches donnent en outre des Genève (CJBG) par D. Aeschimann, K.
indications, sous forme de code, Lauber, D.M. Moser et J.P. Theurillat .,
Provence (04), des Alpes maritimes avec le concours de nombreux autres bota-
(06), de la Drôme (26), de l'Isère (38), concernant la biologie, la phénologie,
la chorologie (espèces endémiques, nistes. Trois volumes totalisant plus de
des deux Savoies (73-74), du Var (83) 2600 pages, dont la version française est
et du Vaucluse (84), la petite portion xénophytes ou indigènes), l'écologie et
disponible aux éditions Belin (prix : 190 €).
de ce dernier département excluant également la phytosociologie (basée
toutefois le Lubéron et le Plateau de sur le synsystème des Alpes de Theu-
rillat et al., 1995). Et, en regard des Des publications récentes
Vaucluse. L'ouvrage veut représenter
une synthèse des connaissances botani- fiches figurent des photos, voire des pour se repérer dans
schémas, d'excellente qualité.
ques acquises depuis le 19° siècle
Du fait de la couverture géographique
l’Histoire de la Botanique
concernant environ 4500 plantes vas-
culaires illustrées par près de 5900 transfrontalière de Flora alpina , les
1) Les botanistes et la flore de Fran-
photographies (ou parfois croquis) auteurs ont veillé à ce que chaque fiche
ce: trois siècles de découvertes par
d'excellente qualité. soit indépendante des langues utilisées
Benoît Dayrat
Si l'on définit un taxon comme étant dans les différents pays de la dition,
Dans le dernier numéro de ce bulletin,
une unité systématique de rang quel- d'où l'emploi de codes parfois fasti-
était signalée la parution en 2003 sous
conque, Flora alpina mentionne 4491 dieux à lire au premier abord. Pour la
la houlette du Muséum national d’His-
taxons soit le tiers environ des plantes même raison et également pour ne pas
toire naturelle, dans la collection Ar-
de notre continent européen. Ces diffé- alourdir encore cet ouvrage, on ne trou-
chives de ce gros livre - 690 pages ! -
rents taxons s'articulent comme suit : vera pas dans Flora alpina de descrip-
de Benoît Dayrat ; l’auteur est un ma-
148 familles tions morphologiques ni de clés de
lacologiste (= spécialiste des Mollus-
933 genres détermination , ni non plus d'indica-
ques Gastéropodes! ) averti, post doc-
33 agrégats (dans les genres Alchemil- tions sur la cytologie -nombres chro-
torant dans sa spécialité en Californie ;
la, Amaranthus, Aster, Hieracium, mosomiques-, l'ethnobotanique, la
il s’est pris aussi de passion pour ces
Leucanthemum, Potentilla, Ranuncu- toxicité ou les degrés de menaces, ru-
botanistes qui depuis des siècles ont
lus, Rubus, Rumex, Taraxacum ) briques pour lesquelles les auteurs ren-
arpenté le territoire français pour étu
Claire Ventrillard