RECUEIL DE DOCUMENTS POUR SUIVI ECOLOGIQUE DU PROGRAMME ENVIRONNEMENTAL

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1 TOHIRAVINA 3 RECUEIL DE DOCUMENTS DOCUMENTS POUR SUIVI ECOLOGIQUE DU PROGRAMME ENVIRONNEMENTAL Editeurs scientifiques: ROGER Edmond RAJERIARISON Charlotte RAKOUTH Bakolimalala malala

2 TOHIRAVINA 3 RECUEIL DE DOCUMENTS POUR SUIVI ECOLOGIQUE DU PROGRAMME ENVIRONNEMENTAL Editeurs scientifiques : ROGER Edmond RAJERIARISON Charlotte RAKOUTH Bakolimalala

3 Table des matières I- ETHNOBOTANIQUE Titre Auteurs Pages Les plantes alimentaires sauvages Richard Stéphan utilisées par les populations autour de la RAKOTONANDRASANA ; baie de Rigny, de la Région de Diana Andriamalala 1 Madagascar RAKOTONDRAFARA Etude ethnobotanique et santé de régénération des plantes médicinales utilisées par les hommes à Ambalabe Vatomandry Etudes ethnobotaniques des plantes médicinales les plus utilisées par les hommes dans la commune rurale de Mahabo Mananivo Enquêtes ethnobotaniques sur les ignames cultivées (Dioscorea alata, Dioscoreaceae) de la Région occidentale Malgache Usage populaire des plantes utiles dans la partie Nord de Madagascar Nomenjanahary Aina Dimbilala RABEARIVONY; Zo Lalaina RAZAFIARISON ; Fidèle RAHARIMALALA; Fortunat RAKOTOARIVONY Herisitraka L. RATSARALAZA; Charlotte RAJERIARISON ; Edmond ROGER; Ludovic REZA Hanitriniela Lisy RAZAFINIMPIASA; Vololoniaina JEANNODA Zarasoa Jean Noel RANDRIANJAFY, Edmond ROGER II- STATUT DE CONSERVATION, BOTANIQUE, ECOLOGIE ET ECOPHYSIOLOGIEVEGETALES Titre Auteurs Pages Ecologie et statut de conservation de trois espèces d Adansonia za, A. digitata et A. madagascariensis) dans la Région Boeny (Mahajanga) Description, distribution, écologie et risque d extinction de quelques espèces endémiques de Madagascar de la famille des ELAEOCARPACEAE Seheno ANDRIANTSARALAZA ; Bakolimalala RAKOUTH Cyprien MIANDRIMANANA; Charlotte RAJERIARISON ; Edmond ROGER 70 79

4 II- STATUT DE CONSERVATION, BOTANIQUE, ECOLOGIE ET ECOPHYSIOLOGIE VEGETALES (suite) Titre Auteurs Pages Suivi dendrométrique de la végétation de la RNI n 1 de Betampona (Région Atsinanana), selon la méthode de parcelle permanente Evaluation du rôle du Parc National de Ranomafana dans le maintien de l intégrité de la diversité végétale Potentialités de régénération des espèces herbacées de Madagascar dans les plantations de pins et d Acacia sur les Hautes Terres malgaches Suivi phénologique des espèces végétales consommées par Propithecus coronatus dans la forêt de Badrala (Antrema - Région Boeny) Etude de la végétation, micro-habitats préférentielsde Pyxis arachnoides dans la zone littorale de Toliara- Morombe Biogéographie des baobabs des Comores : analyse spatiale de la distribution des individus pour la conservation de la biodiversite d adansonia digitata Elément de typologie des forêts humides de moyenne altitude Etude écologique de dix (10) espèces végétales les plus utilisées des massifs forestiers du Mont mzékukulé mohéli : statut de conservation, caractérisation de l habitat, distribution géographique en vue de la création d une aire protégée terrestre. Dinasoa Donné TAHIRINIRAINY ; Charlotte RAJERIARISON ; Edmond ROGER Rova Jorotanteraka RAZAFINDRAZAKA; Vololoniaina JEANNODA ; Kerry BROWN Herizo RANDRIAMBANONAElie Léonard AKPO ; Charlotte RAJERIARISON ; CARRIERE M. Stéphanie Herisoa RAZAKANIRINA; Edmond ROGER; Charlotte RAJERIARISON; Claude Marcel HLADIK Solonombana Koly VITANTSOA; Agnès RADIMBISON; Edmond ROGER Maoulida Mohamed ABDILLAHI; Pascal DANTHU Charlotte RAJERIARISON; Edmond ROGER Andry RANDRIANARISON, gaëtan RATOVONIRINA, samuel RAZANAKA, vonjison RAKOTOARIMANANA, dominiqueherve Anli MOHAMED; Edmond ROGER; Charlotte RAJERIARISON

5 II- STATUT DE CONSERVATION, BOTANIQUE, ECOLOGIE ET ECOPHYSIOLOGIE VEGETALES (suite) Titre Auteurs Pages Caractérisation écologique des espèces vagétales les plus utilisées et de leurs habitats dans la partie Nord du massif de LA GRILLE (Grande Comore) Caractérisation écologique de la zone forestière du Jardin botanique de Ngnoubadjou (Grande Comore) Caractérisation écologique et analyse structurale des forêts humides d altitudes supérieures de la montagne d Ambre (Région Diana) Analyse floristique de quelques groupements végétaux des forêts à altitudes élevées de la Montagne d Ambre Anlaoudine Abou HOUMADI, Edmond ROGER; Charlotte RAJERIARISON Daroussi Oili AHAMADI ; Edmond ROGER; Charlotte RAJERIARISON Harindra Mialy RAZANAJATOVO; ROGER Edmond ; Charlotte RAJERIARISON; Laurent GAUTIER Deraharilanto Solotiana RAMANDIMBIMANANA; Edmond ROGER; Charlotte RAJERIARISON; Laurent GAUTIER Evaluation et stratégies de conservation de la zone d Oronjia (ORANGEA), Commune Rurale de Ramena Région Diana Effets de l exploitation sur le peuplement forestier d une forêt dense sèche de la Région de Menabe Cas de la forêt de Kirindy Transfert de gestion de la forêt de Marovato, Midongy du Sud : Zonage et inventaire floristique Dynamique des savanes incluses dans le corridor forestier de Fianarantsoa : Zone de Sahabe - Ambohimahamasina Effets des pratiques culturales sur la banque de graines du sol dans les recrus postagricoles d'origine forestière (raf) en lisière ouest du corridor Ranomafana-Andringitra (Fianarantsoa). Antinone RAZANAKOLONA; Eustache MIASA; Edmond ROGER Nivo RAZAFIMAMONJY; Charlotte RAJERIARISON; Bakolimalala RAKOUTH Lovanomenjanahary MARLINE, Charlotte RAJERIARISON, Fara Lala RAZAFY, Edmond ROGER Gaétan Donatien RATOVONIRINA, Vonjison RAKOTOARIMANANA R.J. RANDRIAMALALA; J.C. RANDRIAMBOAVONJY, Domique HERVE ; Stéphanie M.CARRIERE

6 III- PHYSIOLOGIE VEGETALE Titre Auteurs Pages Approche quantitative des organismes mychoriziens d Uapacadensifolia Leandr de trois formations forestières de Vohimana Criblage pharmacologique à la recherche des composés antipaludiques à partir des extraits bruts de feuilles de Phyllarthron bernierianun Misa L. RAKOTONDRAINA; Isabelle RATSIMIALA RAMONTA Herintsoa RAFATRO ; Hajatiana RAKOTOARIMANANA ; Baholy ROBIJAONA ; RAHELIVOLOLONIAlNA, Jean François RAJAONARISON ; Suzanne RATSIMAMANGA,

7 MEMBRE DE LA COMMISSION DE LECTURE (TOHIRAVINA III) 1. Pr. RAJERIARISON Charlotte 2. Pr. RAKOUTH Bakolimalala 3. Dr. RABAKONANDRIANINA Elizabeth 4. Pr. RAMAVOVOLOLONA 5. Pr. JEANNODA Vololoniaina 6. Pr. RATSIMIALA Ramonta Isabelle 7. Dr. RADIMBISON Agnès 8. Dr. ROGER Edmond 9. Pr. RAKOTOARIMANANA Vonjison 10 Dr. RABARISON Harison

8 NOTE DE PRESENTATION Cet ouvrage constitue un recueil rassemblant une partie des études effectuées (rapports scientifiques, mémoires et thèses) au sein du Département de Biologie et Ecologie Végétales de la Faculté des Sciences de l Université d Antananarivo. Ces informations de haute valeur scientifique n ont pas encore fait l objet de publication et notre objectif est de mettre à la disposition des chercheurs et des décideurs des données de base qui pourraient permettre de prendre des mesures pour la protection de l environnement et de la biodiversité ou pour la restauration des écosystèmes dégradés. La publication de ces résultats vise aussi dans une certaine mesure à répondre aux objectifs de la vision Durban pour l extension des Aires protégées car ils mettent en évidence les caractéristiques des écosystèmes naturels susceptibles d être proposés comme sites de conservation (richesse floristique, menaces et pressions sur les habitats des espèces à protéger) L analyse des diverses menaces qui pèsent sur certaines espèces et leurs habitats nous a permis d inscrire certaines d entre elles dans la liste Rouge de l IUCN (espèces endémiques menacées d extinction) Trois thèmes principaux répartis en 26 articles pouvant servir de référence à un suivi écologique sont développés dans cet ouvrage. - Ethnobotanique - Statut de conservation, écologie et Ecophysiologie végétales - Physiologie Végétale Un recueil n aurait pu être élaboré sans appui financièr accordé par nos partenaires. Pr. RAJERIARISON Charlotte Dr. ROGER Edmond Pr. RAKOUTH Bakolimalala

9 I- ETHNOBOTANIQUE

10 I. Ethnobotanique LES PLANTES ALIMENTAIRES SAUVAGES UTILISEES PAR LES POPULATIONS AUTOUR DE LA BAIE DE RIGNY, DE LA REGION DIANA MADAGASCAR. Stéphan Richard RAKOTONANDRASANA 1 et Andriamalala RAKOTONDRAFARA 1 1 Centre National d Application des Recherches Pharmaceutiques. BP Antananarivo 101 RESUME Des enquêtes sur les plantes alimentaires sauvages ont été menées dans trois fokontany de la Commune rurale d Andrafiabe, Région de DIANA, province d Antsiranana, Madagascar. Ces trois fokontany sont tous autour de la Baie de Rigny : Ambolobozibe, Ambolobozikely et Sahankazo ambany. Des questionnaires pré établis ont été posés aux 103 personnes de 14 à 60 ans. Dix huit (18) espèces réparties dans 18 genres appartenant à 14 familles de plantes sont inventoriées. Huit (8) espèces sont très importantes d où la nécessite une mesure de gestion rationnelle et de conservation selon la perception de la population. Mots clés : plantes alimentaires sauvages, Ambolobozokely, Ambolobozobe, Sahankazo ambany, DIANA, Madagascar. 1- INTRODUCTION Madagascar est classé parmi les pays les plus pauvres du monde. Un recensement en 2005 montre que 71,3% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté; 73,2% de la population vivent en milieu rural dont l agriculture constitue leurs activités principales (PNUD, 2008). Les pratiques culturales sont archaïques donc, peu productives (Rakotoarison-Ramiliarisoa, 1993). La croissance démographique de l ordre de 2,9% n est pas compensée par l augmentation de la production agricole (PNUD, 2008). Cette derniere arrive à peine à satisfaire la consommation familiale et ne peut pas fournir d excédent convertible en revenu monétaire. Une des réactions des populations locales face à cette insuffisance de la production est de cueillir des espèces comestibles de la forêt surtout pendant la période de soudure. Cette cueillette exclut l idée de prévision ou de gestion responsable pour une utilisation pérenne (Andriantsiferana et Rajaonson, 1998). Les espèces alimentaires sauvages sont sources importantes de vitamines, de sels minéraux, de glucides, de protéines et de matières grasses (Grubben et Denton, 2004). Ainsi, le présent article vise d abord, à inventorier les espèces alimentaires sauvages dans trois Fokontany de la Commune rurale d Andrafiabe, Région de DIANA, ex Faritany d Antsiranana, et ensuite, à 1

11 I. Ethnobotanique évaluer selon la connaissance de la population locale l abondance, l importance et la nécessité de conservation de ces espèces. Ambolobozobe ( S E), Ambolobozokely ( S E) et Sahankazo ambany ( S E) sont les deux fokontany dans la commune rurale d Andrafiabe (12 31 S E). Les deux premiers longent la côte Nord est de l île, situés respectivement à 17km et à 25 km à l est d Andrafiabe. Le troisième se trouve à l intérieur des terres à12 km au nord est d Andrafiabe (Figure n 1). Le climat y est sec avec une température moyenne de 27 C et une précipitation moyenne de 900mm (Cornet, 1974, Donque, 1975). Ce climat, accentué par un sol généralement sableux sur grès ou sur dunes (Rossi, 1980, Du Puy et Moat 1996), entraîne une végétation recouvrante en forêt sèche caducifoliée (Moat et Smith, 2007) où l effet multiple des activités humaines la transforme en formation buissonnante ou en savane. Des mangroves y sont également rencontrées au fond des estuaires (Moat et Smith, 2007) sur des sédiments vaso-sableux (Rossi, 1980). Les populations originaires et dominantes de la zone d étude sont les Sakalava. A Ambolobozobe, des migrants Antaisaka et Antaifasy y sont installés récemment. A Ambolobozokely, des descendants Merina et Betsileo sont également rencontrés. Les populations de Sahankazo ambany sont généralement des agriculteurs, celles d Ambolobozobe sont à la fois des agriculteurs et des pêcheurs, celles d Ambolobozokely sont des pêcheurs. 2- METODES D ETUDE Pendant les enquêtes, des questionnaires préétablis ont été posés aux hommes et femmes entre 14 et 60 ans (Quivy et Van Campenhoudt, 1995, Blanchet et al., 1987, Alexiades, 1996). La langue locale est alors strictement utilisée et respectée pendant la collecte d informations. (Grenier, 2003). L enquête se déroule en deux phases. La première phase consiste à inventorier toutes les plantes alimentaires sauvages utilisées par les villageois. L importance relative de chaque utilisation est calculée directement à partir du degré de consensus des réponses des informateurs (Phillips, 1996). 2

12 I. Ethnobotanique N Carte1 : Carte de localisation (FTM, 1958) La deuxième phase consiste à évaluer, selon la perception de la population locale, l état actuel des ressources végétales dont la valeur d indice d usage dépasse 1. Il s agit d évaluer l abondance, l importance et la nécessité à la conservation de ces espèces. Les réponses sont quantifiées suivant une échelle de grandeur de0 à 3. Les espèces évaluées fortement abondantes, importantes à la conservation sont affectées du score 2. Abondance : 0 : Eteint 3

13 I. Ethnobotanique 1 : Rare 2 : Abondant 3 : Sans avis Importance : 0 : Pas 1 : Moyenne 2 : Très important 3 : Sans avis Conservation : 0 : Pas 1 : Moyenne 2 : Très nécessaire 3 : Sans avis Le nom local de la plante, la partie comestible, la préparation, la saison de cueillette ont été demandés lors de l enquête. Des herbiers de références ont été faits et déposés dans les herbiers du TAN à Antanarivo et aussi dans les herbiers du Centre National d Application des Recherches Pharmaceutiques (CNARP : Alexiades, 1996). La détermination des noms scientifiques des plantes a été effectuée par les auteurs. 3- RESULTATS ET DISCUSSIONS Cent trois (103) personnes âgées de 14 à 60 ans ont été interviewées. 18 espèces réparties dans 18 genres appartenant à 14 familles de plantes sont inventoriées. 5 espèces sont utilisées comme légumes, 13 espèces sont des plantes fruitières et deux espèces sont à tubercules alimentaires Les plantes utilisées comme légumes Le tableau n 1 présente la liste des plantes utilisées comme légumes sauvages avec le nom local, la période de récolte et la préparation. Deux espèces sont à feuilles comestibles : - Asystasia gangetica est une plante herbacée rampante rencontrée dans les sous bois. L espèce est riche en éléments nutritifs. Ainsi, 100g de feuilles apportent 56 kcal et contiennent : 82,6 g d eau, 3,7g de protéines, 1,2 g de lipides, 10,4 g de hydrate de carbone, 226 mg de calcium, 30mg de phosphate, 4,7mg de fer, 6250µg de carotène, 0,19mg de thiamine, 0,21 mg de riboflavine et 42 mg d acide ascorbique (Adetula, 2004). - Colubrina asiatica Brongn est une liane sarmenteuse rencontrée le long du littoral. 4

14 I. Ethnobotanique - Les trois autres sont des palmiers dont les jeunes pousses sont consommées par la population locale. La collecte de ces jeunes pousses est actuellement interdite par la communauté locale de base afin de mieux gérer les ressources naturelles. Tableau n 1 : Liste des plantes utilisées comme légumes sauvages Nom scientifique Famile Nom local Asystasia gangetica (L.) T. Anderson Bismarckia nobilis Hildebr. & H. Wendl. Colubrina asiatica Brongn. Hyphaene coriacea Gaertn. Phoenix reclinata Jacq. Période de récolte Acanthaceae Anamalemy Déc-avr Arecaceae Rhamnaceae Arecaceae Arecaceae Mokoty Vahitsivory Satrana, Babangy Dara Sans saison Sans saison Sans saison Sans saison Préparation Les feuilles cuites avec de l'eau sont utiliséescomme romazava Les jeunes pousses du bourgeon terminal peuvent être cuites directement sans préparation préalable ou on en fait de la soupe Les feuilles cuites dans de l'eau sont utiliséescomme romazava Les jeunes pousses du bourgeon terminal peuvent être cuites directement sans préparation préalable ou on en fait de la soupe Les jeunes pousses du bourgeon terminal peut être cuit directement sans préparationpréalable ou on en fait de la soupe 3-2- Plantes à fruits comestibles Le tableau n 2 présente la liste des plantes sauvages dont les fruits ou une partie du fruit sont consommés par la population locale. Trois espèces sont des lianes : Calopyxis eriantha, Landolphia myrtifolia, Salacia madagascariensis. Dix autres sont des espèces arborescentes ou arbustives : Adansonia madagascariensis, Flacourtia ramontchi, Hyphaene coriacea, Mimusops coriacea, Phoenix reclinata, Psidium guyava, Strychnos spinosa, Tamarindus indica, Terminalia cattapa, Ziziphus jujuba. Trois sont des plantes introduites mais naturalisées à Madagascar. Ce sont Ziziphus jujuba, Tamarindus indica, Psidium guyava. Ce sont surtout les enfants qui s intéressent aux fruits sauvages. Flacourtia ramontchi et Landolphia myrtifolia sont les espèces les plus préférées par la population. Les valeurs d usage sont respectivement de 1,49 et de 1,45. 5

15 I. Ethnobotanique Tableau n 2 : Liste des plantes sauvages à fruits comestibles Nom scientifique Famile Nom local Adansonia madagascariensis Baill. Période de récolte Bombacaceae Voanabozo Mai-oct Calopyxis eriantha Tul. Combretaceae Pistasiala Flacourtia ramontchi L'Hér. Hyphaene coriacea Gaertn. Landolphia myrtifolia (Poiret) Markgraf Mimusops coriacea (A. DC.) Miq. Flacourtiaceae Arecaceae Lamoty, Lamoty gomo, Lamoty joby Satrana, Babangy févrieravril Avril Apocynaceae Vaheny oct- avril Sapotaceae Anganaro Phoenix reclinata Jacq. Arecaceae Dara Marsavril Psidium guyava Berg. Myrtaceae Gavo fev- mars Salacia madagascariensis DC. Strychnos spinosa Lam. Celastraceae Voankobobo Déc-juin Loganiaceae Mokotra Avril Tamarindus indica L. Fabaceae Madiro Terminalia cattapa Linn. Combretaceae Antafana Ziziphus jijuba Lam. Rhamnaceae Lamotimbazaha avril-sept Indication Les graines sèchessont comestible Les graines sont consommées crues Le fruit mur est directement comestible Le fruit sec est comestible à l'état cru Le fruit mur est directement comestible Le fruit mur est directement comestible Le fruit mur est directement comestible Le fruit mur est directement comestible Le fruit mur est directement comestible Le fruit mur est directement comestible Le fruit mur est directement comestible Le fruit mur est directement comestible Le fruit mur est directement comestible 3-3- Plantes à tubercules alimentaires Le tableau n 3 présente la liste des plantes sauvages dont les tubercules sont comestibles. 6

16 I. Ethnobotanique Tableau n 3 : Liste des plantes sauvages à tubercules comestibles. Nom scientifique Famile Nom local Dioscorea seriflora Jumelle et Perrier Dioscoreaceae Angona, ovy, oviala, batata ala Période de récolte Jan- oct Tacca pinnatifida Forst. Taccaceae Kabija Avril-juin Indication Le tubercule peut être cuit directement sans préparation préalable ou on en fait de la soupe Le tubercule donne de ce fécule après une préparation préalable et peut être cuit Quatre vingt huit pourcent (88 %) des personnes enquêtées font la cueillette des tubercules de Dioscorea seriflora. La valeur d usage est de 1,37. La cueillette est très pratiquée non seulement pendant la période de soudure c'est-à-dire de janvier à avril, mais s étend jusqu au mois d octobre. Le tubercule de Dioscorea seriflora constitue un précieux aliment de substitution pour la population. Des valeurs nutritives de quelques ignames malagasy (pour 100g de matière sèche) sont données dans le tableau 4. Tableau n 4 : Valeurs nutritives de quelques Ignames Malagasy Espèces Protéines Lipides Glucides Eau Energie en Kcal D. acuminata 10,39 0, ,55 D. maciba 10,93 0, ,01 D. nako 5,35 1,92 64, ,6 D. fandra 5,27 2,3, 70, ,82 D. bemarivensis 3,43 1,36 94,55 90,5 382,91 Source : RAKOTOARIMANANA, 2000 On a également observé que, dans notre site de recherche, comme dans d autres régions de Madagascar, la cueillette des ignames sauvages ne se fait pas selon des techniques qui permettent la régénérationde ressource (JEANNODA et al., 2003) 3-4- Evaluation de l état actuel des espèces selon la connaissance de la population locale Parmi les dix huit espèces de plantes alimentaires sauvages inventoriées, six espèces sont les plus utilisées (valeur d usage supérieur à 1) : Dioscorea seriflora, Flacourtia ramontchi, Landolphia myrtifolia, Psidium guyava, Salacia madagascariensis, Strychnos spinosa. 7

17 I. Ethnobotanique Les histogrammes dans les planches I, II, III montrent la fréquence de réponses des populations locales en fonction de l état d abondance, d importance et de conservation pour chacune des espèces. Concernant l abondance, parmi les 8 espèces, deux espèces : Dioscorea seriflora et Psidium guyava, présentent des valeurs inférieures à 50%. Pour les autres espèces, plus de 70% des personnes enquêtées confirment leur abondance. Concernant l importance, toutes les espèces sont très importantes pour la population sauf Strychnos spinosa. Cependant, cette espèce est qualifiée par la population dans la classe d importance moyenne (54,37%). Quant à la nécessité de conservation, seul Dioscorea seriflora a besoin d être conservé. La réponse des populations locales dépasse 60%. La majorité des personnes enquêtées (plus de 65%) pensent que la conservation des autres espèces n est pas nécessaire. Ainsi, ces huit espèces sont très utiles pour la population locale dans la vie quotidienne. Discorea seriflora tient une place importante dans l alimentation des villageois. Cette espèce se raréfie actuellement, d où la nécessité de lagestion pour une utilisation pérenne. Parmi les espèces le plus utilisées par la population locale, Flacourtia ramontchi, Strychnos spinosa, Salacia madagascariensis et Psidium guyava sont également connues en médecine traditionnelle à Madagascar. Nos suggestions de gestion de ces espèces consiste à : A court terme : - la sensibilisation de la population à la protection des forêts autour de la baie de Rigny ; - la valorisation des autres espèces à fruits comestibles surtout à des fins commerciaux pour satisfaire les besoins locaux et pour réduire la sous alimentation; A moyen terme : - la maîtrise de techniques culturales et agronomiques ; A long terme : - la culture et la production de Dioscorea seriflora qui a pour but non seulement de satisfaire les besoins locaux mais aussi d avoir un surplus de production convertible en revenu monétaire ; la forêt dévient uniquement un site de conservation de ressources phytogénétiques ; - la plantation et la transformation des fruits des arbres à fruits comestibles en produits dérivées. Notons que l extrait de fruits de Flacourtia ramontchii est connu sur le marché international ; - la transformation des paysans cueilleurs en agriculteurs et de l économie de subsistance en économie de marché. 8

18 I. Ethnobotanique PLANCHE I : Histogrammes de fréquence des réponses en fonction des statuts (d abondance, d importance et de conservation de Dioscorea seriflora et Psidium guyava Dioscorea seriflora Frequence en % 45,00 40,00 35,00 30,00 25,00 20,00 15,00 10,00 5,00 0,00 Eteint 25,24 25,24 Rare Abondant 43,69 Sans avis Etat d'abondance de Dioscorea seriflora 5,83 Fréquence en % 100,00 80,00 60,00 40,00 20,00 0,00 Pas 0,00 2,91 Moyenne Très important 93,20 Sans avis Etat d'importance de Dioscorea seriflora 3,88 Fréquence en % 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 Pas 21,36 13,59 Moyenne Très nécessaire Sans avis 60,19 Etat de conservation de Dioscorea seriflora 4,85 Psidium guyava Fréquence en % 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 Eteint 6,80 27,18 Rare 49,51 Abondant Sans avis Etat d'abondance de Psidium guyava 16,50 Fréquence en % 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 0,97 Pas 44,66 53,40 Moyenne Très important Sans avis Etat d'importance de Psidium guyava 0,97 Fréquence en% 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 64,08 23,30 Pas Moyenne Très nécessaire 11,65 Sans avis Etat de conservation Psidium guyava 0,97 9

19 I. Ethnobotanique PLANCHE II : Histogrammes de fréquence des réponses en fonction de statut (abondance, Importance et conservation) de Flacourtia ramontchiet Strychnos spinosa Flacourtia ramontchi Fréquence en % 90,00 80,00 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 Eteint 4,85 Rare 86,41 6,80 Abondant Sans avis Etat d'abondance de Flaourtia ramontchi Flacourtia ramontchi 1,94 fréquence en % 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 Pas 0,00 47,57 51,46 Moyenne Très important Sans avis Etat d'importance de Flacourtia ramontchi 0,97 Fréquence en % 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 Pas Moyenne 68,93 14,56 15,53 Très nécessaire Sans avis Etat de conservation de Flacourtia de Flacourtia ramontchi ramountchi 0,97 Strychnos spinosa Fréquence en % 80,00 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 Eteint 73,79 17,48 7,77 0,97 Rare Abondant Sans avis Etat d'abondance de Strychnos spinosa Frequence en % 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 Pas 9,71 54,37 Moyenne Très important Sans avis 33,98 Eta d'importance de Strychnos spinosa spinosa 1,94 Fréquence en % 100,0080,58 80,00 60,00 40,00 20,00 0,00 12,62 5,83 0,97 Pas Moyenne Très nécessaire Sans avis Etat de conservatiion de Strychnos spinosa spinosa 10

20 I. Ethnobotanique PLANCHE III : histogrammes de fréquence des réponses en fonction de statut (abondance, Importance et conservation) de Landolphia myrtifolia et de Salacia madagascariensis Landolphia myrtifolia Fréquence en % 80,00 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 21,36 6,80 Eteint Rare Abondant Sans avis 70,87 0,97 Fréquence en % 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 0,97 Pas Moyenne 32,04 Etat Etat d'importance Etat de conservation d'abondance de de Landolphia de Landolphia Landolphia Landolphia myrtifolia de Landolphia myrtifolia de Landolphia myrtifolia Très important Sans avis myrtifolia 65,05 0,97 F ré q u e n ce e n % 70,87 80,00 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 Pas Moyenne 18,45 Très nécessaire Sans avis myrtifolia 9,71 1,94 Salacia madagascariensis Fréquence en % 80,00 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 Eteint 5,83 Rare 72,82 18,45 Abondant Sans avis 2,91 Fréquence en % 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 2,91 40,78 Pas Moyenne Très important Sans avis Etat d'abondance de Etat Etat de conservation d'importance de Salacia de Salacia Salacia madagascariensis Salacia madagascariensis Salacia madagascariensis de Salacia madagascariensis madagascariensis 54,37 0,97 Fréquence en % 80,00 70,87 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 Pas Moyenne Très nécessaire 20,39 7,77 1,94 Sans avis 11

21 I. Ethnobotanique 4- CONCLUSION Dix huit (18) espèces de plantes alimentaires sauvages sont inventoriées et utilisés dans le nord de Madagascar. Selon les villageois, 8 espèces sont très importantes, une seule espèce se raréfie du fait de l extraction excessive. Cette espèce nécessite une meilleure gestion en vue d une utilisation pérenne. Il est nécessaire de valoriser ces espèces non seulement pour leurs valeurs nutritives importantes mais aussi pour la possibilité d amélioration du revenu familial. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Andriantsiferana, R. et Rajaonson, H Bilan des filières de la Biodiversité. Rapport de L Office Nationale pour l Environnement. Fascicule p. Adetula, O.A., 2004.Asystasia gangetica. In Grubben G. G. H. and O.A.Denton (Editors), Plant Ressources of Tropical Africa 2. Vegetables. PROTA Foundation, Wageningen, Netherlands/Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands /CTA, Wageningen, Netherlands. Pp Alexiades, M., N., A selected guideline for ethnobotanical research: a field manual. New York Botanical Garden. New York. pp Blanchet, A., Ghiglione, R., Massonat, J. et Trognon, A Les techniques d enquêtes en sciences sociales, Dunod, Paris, pp Cornet, A., Essai de cartographie bioclimatique à Madagascar. Notice explicative, No 55, ORTOM, Paris. 27p. Du Puy, D.J. and Moat, J A refined classification of the primary vegetation of Madagascar based on the underlying geology: using GIS to map its conservation status. In: W.R. Lourenço (Ed), Proceedings of the international Symposium on the Biogeography of Madagascar. Editions de l ORSTOM, Paris. 460p DONQUE, G., Contribution géographique à l'étude du climat de Madagascar. Nouvelle Imprimerie des Arts Graphiques. 468 p. Grenier, L., Connaissance indigène et recherche. Un guide à l intention des chercheurs. CRDI. 250p. Grubben, G. G. H. and Denton, O.A. (Editors), Plant Ressources of Tropical Africa 2. Vegetables. PROTA Foundation, Wageningen, Netherlands/Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands /CTA, Wageningen, Netherlands. 668p. 12

22 I. Ethnobotanique Jeannoda, V., Jeannoda, V., Hladik A. & Hladik, C.M., (2003).-Diversité, utilisations et perceptions des ignames de Madagascar. Hommes et Plantes, 47 : Massonat, J., Les techniques d enquête en sciences sociales. Dunod, Paris. pp Phillips, O. L., Some quantitative methods for analyzing ethnobotanical knowledge. In Selected Guidelines for Ethnobotanical Research: A field manual. The New York Botanical Garden.367p. PNUD, Rapport sur le développement humain. 354 p. Quivy, R. & Van Campenhoud, L., Manuel de recherche en Sciences Sociales. Dunod, Paris. pp Rakotoarimanana, H., Détermination de la valeur nutritionnelle des tubercules de Dioscorea bemarivensis consommés pendant la période de soudure à Toliara. Mém. de DEA, Faculté des Sciences de l Université d Antananarivo. 67p. Rakotoarison-Ramiliarisoa, B., L agriculture traditionnelle et les utilités des plants dans le nord-est Malgache. Doctorat. Université de Paris. 68p. REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier le Centre National d Application des Recherches Pharmaceutiques (CNARP) et les autorités nationales à savoir La Direction générale des eaux et forêts ainsi que La Direction Régionale sise à Antsiranana, le personnel de la mairie d Andrafiabe, les chefs fokontany et toutes les populations de la zone d étude. 13

23 I. Ethnobotanique ETUDE ETHNOBOTANIQUE ET REGENERATION NATURELLE DES PLANTES MEDICINALES UTILISEES PAR LES HOMMES A AMBALABE-VATOMANDRY Dimbilala Aina Nomenjanahary RABEARIVONY 1 ; Zo Lalaina RAZAFIARISON 1 ; RAHARIMALALA Fidèle 1 ; RAKOTOARIVONY Fortunat 1. 1 BP 906, Département de Biologie et écologie Végétales, Faculté des Sciences, Université RESUME d Antananarivo L utilisation des plantes médicinales reste une pratique courante, en particulier pour ceux qui habitent loin des postes sanitaires. Le pouvoir d achat de la population favorise l utilisation de la médecine traditionnelle malgré le progrès incessant de la médecine moderne. Les gens sont obligés d utiliser les plantes médicinales, remèdes qui leurs sont facilement accessibles.cet article a pour objectif de connaître les plantes médicinales utilisées par les hommes et leur régénération naturelle à Ambalabe Vatomandry.L étude est basée sur des enquêtes ethnobotaniques. Douze espèces forestières ont été identifiées comme espèces cibles pour une étude plus approfondie à savoir Noronhia gracilipes, Xylopia humblotiana, Polyalthia ghesquiereana, Phyllarthron bojerianum, Mauloutchia humblotii, Aphloia theaeformis, Dillenia triquetra, Chrysophyllum boivinianum, Oncostemum boivinianum, Canthium humbertianum, Eugenia goviala et Macaranga alnifolia. Concernant la santé de la régénération de ces espèces, quatre espèces : Xylopia humblotiana, Polyalthia ghesquiereana, Phyllarthron bojerianum et Mauloutchia humblotii ont une mauvaise santé de régénération, sept sont en bonne santé : Noronhia gracilipes, Chrysophyllum boivinianum, Canthium humbertianum, Aphloia theaeformis, Eugenia goviala, Macaranga alnifolia, Dillenia triquetra et Oncostemum boivinianum présente une très bonne santé de régénération. Les plantes médicinales sont, dans la plupart des cas, cueillies dans la forêt. Quelques plantes sont devenues difficiles à trouver à cause de la destruction de leur habitat. Il s avère donc urgent d adopter une approche de gestion durable pour la sauvegarde et la conservation des espèces médicinales de la forêt de VOHIBE. Mots clés : Ethnobotanique, régénération, conservation, plantes médicinales, hommes, Ambalabe-Vatomandry, Vohibe, 1- INTRODUCTION De nos jours, dans les pays en voie de développement, les plantes médicinales sont considérées comme une des composantes essentielles de la vie quotidienne. Les populations africaines ont eu recours à la médecine traditionnelle pour leurs besoins sanitaires. A Madagascar, l utilisation des plantes à des fins thérapeutiques est très répandue surtout en milieu rural. 14

24 I. Ethnobotanique L importance de l usage de ces plantes représente des intérêts locaux car la majorité de la population locale n a pas la possibilité d acceder aux médicaments modernes à cause de leurs coûts élevés. Aujourd hui, les ressources en plantes médicinales ne cessent pas de baisser, surtout dans les zones rurales dans lesquelles les populations en sont fortement dépendantes. D où l intérêt de cette étude sur l utilisation des plantes médicinales afin d assurer leur gestion rationnelle dans la forêt de VOHIBE à Ambalabe VATOMANDRY. Une étude ethnobotanique sur les plantes médicinales a été réalisée dans cette commune. Elle a permis de recenser les plantes utilisées comme remèdes par les tradipraticiens et les hommes dans cette commune. L'objectif global de cette étude est la conservation et l'exploitation durable des plantes médicinales afin de faciliter l accès à ces ressources pour les soins de santé des habitants. C est dans ce cadre que la présente étude se propose de fournir des informations relatives aux plantes médicinales dans cette commune. Le présent article concerne l étude ethnobotanique et la santé de la régénération des plantes médicinales utilisées par les hommes à Ambalabe-Vatomandry. 2- MILIEU D ETUDE La forêt de Vohibe se trouve dans la Commune Rurale d Ambalabe, District de Vatomandry, Région Atsinanana. Le climat est du type tropical humide. La moyenne annuelle des précipitations est de 1773mm. La forêt de Vohibe appartient à la Région orientale, au Domaine de l Est et au secteur Nord-Est (Humbert& Cours Darne, 1965). La végétation climacique de cette région est une forêt dense humide sempervirente. Cette zone fait la transition entre la forêt dense humide de basse altitude de la série à Anthostema et Myristicaceae et la forêt dense humide de moyenne altitude appartenant à la série à Tambourissa et Weinmannia (Faramalala& Rajeriarison, 1999). La carte n 1 montre la localisation de la végétation d Ambalabe. 3-METHODE D ETUDE Afin d atteindre les objectifs, les méthodes d étude se divisent en deux parties, à savoir: les enquêtes ethnobotaniques et l étude de la régénération naturelle des plantes médicinales afin d établir un plan de conservation de leurs habitats. 15

25 I. Ethnobotanique Carte 1 : Localisation de la zone d étude 16

26 I. Ethnobotanique 3-1- Enquetes ethnobotaniques Après avoir eu l autorisation des autorités locales (Maire, Président du Fokontany, Chef de village ), les enquêtes ont été menées auprès de «personnes ressources», identifiées comme ayant un savoir et/ou un savoirfaire en lien avec les plantes médicinales. Deux modes d enquête ont été appliqués : - une enquête collective qui s est déroulée avec les hommes (dans le Lapa, dans les écoles ou en plein air). - une enquête individuelle auprès des hommes disponibles et susceptibles de donner des informations. Dix huit villages dans cinq fokontany qui composent la Commune Rurale d Ambalabe ont été choisis pour les enquêtes. Les critères suivants ont été retenus pour choisir les villages : - la proximité par rapport à la forêt - la présence d un sentier qui conduit directement à la forêt - la connaissance et l influence de la population sur les ressources de la forêt. Réalisation de l enquête Les enquêtes se sont déroulées sous forme d entretiens semi-directs avec des questions semi-ouvertes, ouvertes ou parfois fermées (Martin, 1995). Cette approche permettait de garder une certaine flexibilité dans la conversation et d ouvrir les échanges avec l informateur. Ces entretiens sont réalisés suivant deux approches : - soit par le biais de la maladie : description des symptômes puis désignation des plantes utilisées. - soit par le biais de la plante : l informateur désigne la plante et son indication thérapeutique. Pour l identification des espèces sur terrain, deux méthodes ont été adoptées : - récolte des échantillons avec les guides et détermination par les habitants 17

27 I. Ethnobotanique - visite des lieux avec les personnes de la localité et les guides ; l identification des plantes par leurs noms vernaculaires est faite sur le terrain. Choix et caractérisation des espèces cibles Comme le cadre global de cette étude est de contribuer à la recherche des espèces médicinales utilisées par les hommes, la sélection des espèces étudiées a été faite à partir des listes espèces obtenues lors des enquêtes ethnobotaniques. Les critères suivants ont été retenus pour le choix des espèces cibles : Endémicité : les espèces endémiques de Madagascar ont été sélectionnées car leur présence montre à la fois la fragilité de la flore originelle et la mise en valeur du pays au niveau international; Espèces forestières : les espèces sélectionnées doivent être forestières car ce qui intéresse dans cette étude est d élaborer une stratégie de conservation de ces espèces dans la forêt de Vohibe ; Fréquence de l utilisation thérapeutique : Plus une espèce est utilisée par la population locale, plus le niveau de menace risque d être élevé ; Existence des menaces sur l espèce : les pressions et les menaces exercées sur les espèces sont principalement anthropiques ; les cataclysmes naturels tels que le cyclone sont aussi importants ; Indice d utilisation élevé Afin d évaluer les espèces les plus utilisées et les mieux appréciées par la population, l indice d utilisation de chaque espèce a été calculé selon la formule de Lance et al. (1994) : I.U. (%) = n/n x 100 Avec I. U. (%) : indice d utilisation en pourcentage n : nombre de personnes citant l espèce N : nombre total de personnes enquêtées Si la valeur de I est comprise entre 60 et 100%, l espèce est très connue et très utilisée ; Si I est entre 30 et 60%, l espèce est moyennement connue et moyennement utilisée ; Si I est inférieure à 30%, l espèce est peu connue et peu utilisée. 18

28 I. Ethnobotanique Les données ont été ensuite traitées sous forme de tableau pour faciliter leur exploitation. Ces informations ont été, par la suite, analysées pour faire ressortir les espèces à étudier Etude de la regeneration naturelle Selon Rollet (1979), la régénération naturelle est l ensemble des processus naturels par lesquels les plantes se reproduisent dans une formation végétale. Cette méthode a pour but de connaître la santé de la régénération des espèces cibles. Pour la réalisation de l étude de régénération, une parcelle de 8 m x 8 m a été délimitée. Pour faciliter le comptage des individus régénérés, la parcelle est découpée en petites placettes de 2m x 2m. Les individus semenciers et régénérés sont comptés, leurs diamètres ont été mesurés, afin de pouvoir les classer par intervalle ([0-5[ ; [5-10[et 10 cm). L étude de la régénération a un intérêt à la fois scientifique et technique. Elle permet de déterminer la santé d une formation vagétale. La distribution des troncs par classe de diamètre permet d obtenir des informations sur l état de la perturbation de la forêt : une formation forestière jeune est caractérisée par une abondance d arbres de petit diamètre avec une diminution progressive vers les gros diamètres ; c est le cas contraire pour une formation forestière âgée (Rollet, 1979). Selon Rothe (1964), le taux de régénération est calculé à partir de la formule suivante : TR = Nr / Ns x 100 Où : Nr est le nombre des individus régénérés Ns est le nombre des individus semenciers Deux critères (diamètre et hauteur) ont été retenus pour la distinction des individus régénérés et semenciers : - Individus régénérés : ce sont des individus ayant un diamètre inférieur à 10 cm et une hauteur inférieure à 4 m. - Individus semenciers : ce sont des individus ayant un diamètre supérieur ou égal à 10 cm et une hauteur supérieure à 4 m. Selon l échelle de Rothe (1964) : - la santé de la régénération est mauvaise si le taux de régénération est inférieur à 100% ; 19

29 I. Ethnobotanique - elle est bonne pour un taux compris entre 100% et 1000% ; - elle est très bonne quand le taux est supérieur à 1000%. 4- RESULTATS ET INTERPRETATIONS 4-1- Enquêtes ethnobotaniques Les informations obtenues après les enquêtes ethnobotaniques ont été inscrites sur des fiches de données brutes puis traitées et analysées pour obtenir des données sur: les classes d âge des personnes enquêtées; les plantes médicinales à usage très fréquent ; les parties utilisées de chaque espèce végétale ; les modes de préparation. Classes d âge Au total, dans tous les sites d étude, 177 hommes ont été enquêtés dont trois sont des tradipraticiens qui côtoient quotidiennement les plantes. Les informateurs sont des paysans, des pépiniéristes et des responsables administratifs. La fréquence d utilisation des plantes médicinales dans la commune d Ambalabe est liée au profil des personnes enquêtées. Ainsi, la connaissance des jeunes sur les plantes médicinales est limitée. La majorité des jeunes ne connaissent généralement pas les noms et l utilisation des espèces végétales. La classe d âge des enquêtées varie de 16 à 70 ans (figure n 1). Les personnes d âge supérieur à 61 ans ont une fréquence d utilisation des plantes médicinales de 25 %, viennent ensuite les tranches d âge [51-60], [41-50], [31-40], [21-30] et enfin celle de moins de 20 ans avec respectivement 22%, 20 %, 16 %, 12 % et 5 %. La connaissance des usages des plantes médicinales et de leurs propriétés sont généralement acquises suite à une longue expérience accumulée et transmise d une génération à l autre. Les résultats obtenus montrent effectivement que les personnes les plus âgées ont plus de connaissances en plantes médicinales par rapport aux autres classes d âges. L expérience accumulée avec l âge constitue la principale source d information à l échelle locale au sujet de l usage des plantes en médecine traditionnelle. 20

30 I. Ethnobotanique [51-60] classes d'âge [41-50] [31-40] [21-30] Pourcentage% < Figure 1 : Répartition par classe d âges des personness enquêtées Plantes médicinales à usages très fréquents L analyse de l information collectée montre que 12 plantes médicinales sont les plus utilisées dans la région étudiée. Suivant la valeur de leur indice d utilisation (Tableau I), Dillenia triquetraa été signalée par la totalité des informateurs (avec un indice d utilisation le plus élevé : 93,78%),suivie de Noronhia gracilipes (92,09%), Chrysophyllum boivinianum (87,57%), Xylopia humblotiana(85,87%), Phyllarthron bojerianum(85,31%), Mauloutchia humblotii(84,74%), Macaranga alnifolia, Aphloia theaeformis (81,35%), Eugenia goviala (79,09%), Oncostemum boivinianum (74,01%), Canthium humbertianum (71,18%) et Polyalthia ghesquiereana représente une indice d utilisation le plus faible par rapport aux autres espèces (69,49%). Parties utilisées Dans la zone d étude, presque toutes les parties de la plante comme les feuilles, l écorce, la tige, la racine et les fruits sont utilisés. Le pourcentage d utilisation des feuilles est très élevé : 66%, l écorce à 11%, les tiges à 9% et la racine à 6%. Les bourgeons, les latex et autres sont utilisés à une proportion de 8% (figure n 3). Sur leterrain, on a remarqué que les utilisateurs ont tendance à arracher la plante entière au lieu de s intéresser uniquement à la partie souhaitée (principalement les feuilles). 21

31 I. Ethnobotanique Autres Autre parties e Racine Tige Ecorce 8% 6% 9% 11% Feuillee 66% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% Figure 3 : Fréquence d utilisation des différentes parties de la plante Tableau 1: Liste des espèces cibles avec leurs indices d utilisation Noms scientifiques Familles Noms vernaculaires Nombre total des hommes citant l espèce Indice d utilisati on en % Dillenia triquetra (Rottb.) Gilg Noronhia gracilipes H. Perrier Chrysophyllum boivinianum (Pierre) Baehni Xylopia humblotianabaill Phyllarthron bojerianum A. DC. Mauloutchia humblotiih. Perr. R. Cap. Macaranga alnifolia Baker Aphloia theaeformis(vahl) Benn Eugenia govialah. Perrier Oncostemum boivinianum H. Perrier Canthium humbertianumcavaco Polyalthia ghesquiereanacavaco & Keraudren DILLENIACEAE OLEACEAE SAPOTACEAE ANNONACEAE BIGNONIACEAE MYRISTICACEAE EUPHORBIACEAE APHLOIACEAE MYRTACEAE MYRSINACEAE RUBIACEAE ANNONACEAE Bararaka Tsilaitra Famelona Hazoambo Zahana Ilondraharaha Mankaranana Fandramanana Gavoala Ramitsiaka Pitsikahitra Ambavy , , , , , , , , , , , ,49 Mode de préparation Pour préparer les recettes, la population a recours à differents modes de préparation dont principalement la décoction qui constitue le mode de 22

32 I. Ethnobotanique préparation le plus fréquent (85,81%), viennent ensuite le broyage (13,82%) et le grattage (0,35%). La figure n 4 présente la répartition des différents modes de préparation des plantes médicinales. Grattage0,50% Broyage 14% Decoction 86% 0% 20% 40% 60% 80% 100% Figure 4 : Répartition des différents modes de préparation des plantes médicinales 4-2- Sante de régénération des especes cibles La régénérationn des espèces cibles consiste à étudier le taux de régénération de ces espèces afin de connaître leur santé de régénération. Le taux et la santé de régénération de chaque espèce étudiée sont résumés dans le tableau II. - Seule l espèce Oncostemumboivinianum présente une très bonne régénération car son taux de régénération est de 1933% (supérieur à 1000%). - Canthium humbertianum, Chrysophyllum boivinianum, Noronhia gracilipes, Eugenia goviala, Macaranga alnifolia, Dillenia triquetra etaphloia theaeformis présentent une bonne régénération (>100%) (Tableau II). La bonne représentation des individus régénérés assure le renouvellement de la population. - Polyalthia ghesquiereana, Phyllarthron bojerianum, Mauloutchia humblotii etxylopia humblotiana présentent un taux de régénération faible (<100) (Tableau II). Ceci peut être attribué aux passages de feux ou encore à un microclimat sec dû à l ouverture de la canopée par les exploitations abusives des grands arbres. La perturbation de la santé de régénérationn est donc due aux changements des conditions écologiques du milieu. 23

33 I. Ethnobotanique Tableau II : Régénération naturelle des espèces cibles FAMILLE Noms scientifiques Nombre d individus régénérés Nombre d individus semenciers Taux de régénération (%) Santé de régénération OLEACEAE Noronhia gracilipes ,66 Bonne SAPOTACEAE Chrysophyllum boivinianum Bonne MYRSINACEAE Oncostemum boivinianum Très bonne RUBIACEAE Canthium humbertianum Bonne ANNONACEAE Xylopia humblotiana Mauvaise APHLOIACEAE Aphloia theaeformis Bonne ANNONACEAE Polyalthia ghesquiereana Mauvaise EUPHORBIACEAE Macaranga alnifolia Bonne MYRTACEAE Eugenia goviala ,25 Bonne BIGNONIACEAE Phyllarthron ,66 bojerianum Mauvaise MYRISTICACEAE Mauloutchia humblotii ,35 Mauvaise DILLENIACEAE Dillenia triquetra Bonne 5- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 5-1- Discussions Enquêtes ethnobotaniques Il était très difficile d obtenir des informations précises, surtout auprès des tradipraticiens car leurs connaissances sont parfois couplées avec une forte croyance spirituelle secrète. La méfiance de certains tradipraticiens induit ainsi à la rétention d informations. Ils veulent garder le secret de leurs recettes pour les transmettre plus tard à un des membres de leur famille. L utilisation de la feuille dans la médecine traditionnelle ne présente pas une menace alarmante pour les espèces cibles bien que le taux d utilisation est élevé (65,73%). Par contre, le taux d utilisation de l écorce (10,59%) est assez inquiétant. L écorce joue un rôle important pour la protection de la plante car elle constitue l enveloppe protectrice des végétaux contre les agressions externes. Par conséquent, son exploitation abusive et incontrôlée constitue une menace pour l espèce. Et aussi, l utilisation des racines même à un taux faible (5,91%), surtout le déracinement, constitue un danger pour la plante car la pérennité de l espèce n est plus assurée et on assiste à un déclin passif des ressources. Le mode de collecte et la forte utilisation de certaines espèces peuvent contribuer à la dégradation de la biodiversité végétale. 24

34 I. Ethnobotanique Choix des sites d études Le choix des sites d études a été basé sur la présence des espèces cibles dans le site, mais lors des enquêtes, certaines personnes ont des difficultés pour distinguer les types de forêt contenant les espèces cibles, ce qui rend difficile la localisation des sites. Les guides locaux nous ont aidés à identifier les sites mais la durée de la prospection a été un peu longue. Identification des espèces La période de notre descente sur terrain a coïncidé avec la période de stérilité des plantes. Par conséquent, nous avons rencontré des problèmes pour l identification des espèces recensées. Pour résoudre ces problèmes, les espèces ont été identifiées à partir des clés d identification et des informations décrites dans différents ouvrages par certains auteurs comme Schatz, Pour confirmer les identifications, des spécimens d herbiers stériles ou fertiles sont collectés et apportés aux herbaria de TAN, TEF Ambatobe pour les identifier. Sur la régénération naturelle La régénération est considérée comme un des critères déterminant dans l évaluation des risques d extinction. Le calcul du taux de régénération ne reflète pas toujours la vérité sur le terrain. D après le calcul, certaines espèces ont un bon taux de régénération. Cependant, d après l analyse de la répartition par classe de diamètre de la population sur terrain, certaines classes de diamètre sont absentes, donc la population est perturbée et menacée. C est le cas des espèces Oncostemum boivinianum, Noronhia gracilipes et Macaranga alnifolia. 5-2-RECOMMANDATIONS Dans le but d avoir de plus amples informations sur les espèces cibles et d établir un plan de gestion rationnelle de la forêt, une étude plus large et plus approfondie des caractéristiques biologiques et écologiques des espèces serait indispensable, en particulier les espèces les plus exploitées. Mais déjà, des mesures de conservation devraient être prises afin d éviter les pressions et menaces sur les espèces cibles et leurs habitats: - la conservation des espèces cibles est axée sur la réhabilitation de leur population. Le reboisement de ces espèces constitue la meilleure solution qui pourrait satisfaire les besoins en bois de la population locale. - la surveillance de la forêt contre l exploitation des essences forestières et les coupes illicites devrait être assurée par le renforcement des agents de contrôle et par l application du «Dina». - les campagnes d explication sur l importance de la biodiversité dans la vie courante est nécessaire pour assurer la conservation de la biodiversité. 25

35 I. Ethnobotanique - l action de sensibilisation sur l éducation environnementale devrait être renforcée. La formation des jeunes et des enfants devrait être prioritaire car ils sont faciles à sensibiliser et à orienter. Aussi, la mise en œuvre d un plan d éducation environnementale par la formation des enseignants en matière d environnement est indispensable. - le respect du diamètre exploitable des arbres est utile afin d assurer la pérennité de la ressource naturelle. - l étude de la dispersion des diaspores, le mode de distribution des espèces et l identification des besoins nutritionnels de la population locale sont nécessaires. Pour réduire la pression sur les espèces médicinales les plus utilisées en pharmacopée traditionnelle, la culture des plantes médicinales et la réglementation de la récolte sont nécessaires. 6- CONCLUSION L utilisation des plantes médicinales reste encore une pratique courante surtout en milieu rural. Par ailleurs, la difficulté socioéconomique de la population et l insuffisance de Centre de Santé de Base favorisent l utilisation de la médecine traditionnelle. D où l importance de la valorisation des plantes médicinales. D après les enquêtes ethnobotaniques menées auprès des villageois, la majorité de la population d Ambalabe a recours à l utilisation des plantes médicinales pour guérir les maladies et entretenir la santé. L analyse des résultats obtenus par cette étude ethnobotanique nous a permis de repérer les plantes médicinales les plus utilisées dans cette commune. L étude a permis d identifier douze espèces les plus utilisées : Noronhia gracilipes, Xylopia humblotiana, Polyalthia ghesquiereana, Phyllarthron bojerianum, Mauloutchia humblotii,aphloia theaeformis, Dillenia triquetra, Chrysophyllum boivinianum, Oncostemum boivinianum, Canthium humbertianum, Eugenia goviala et Macaranga alnifolia. L étude de la régénération naturelle a apporté des informations sur la santé de la régénération des espèces cibles. Quatre espèces telles que Xylopia humblotiana, Polyalthia ghesquiereana, Phyllarthron bojerianum et Mauloutchia humblotii ont une mauvaise santé de régénération, sept sont en bonne santé : Noronhia gracilipes, Chrysophyllum boivinianum, Canthium humbertianum, Aphloia theaeformis, Eugenia goviala, Macaranga alnifolia, Dillenia triquetra.oncostemum boivinianumprésente une très bonne santé de régénération. Les données obtenues pour les relevés écologiques ont apporté des informations sur la population des espèces cibles les plus utilisées par la population locale. La plupart des espèces cibles ont une structure démographique perturbée. 26

36 I. Ethnobotanique La culture des plantes médicinales et la réglementation de la récolte des plantes spontanées pourraient réduire la pression sur les espèces végétales médicinales les plus utilisées en pharmacopée traditionnelle. Lorsqu'il s'agit de plantes rares, menacées d'extinction ou surexploitées en vue de leur commercialisation, la culture est la seule façon d'obtenir les quantités végétales nécessaires sans compromettre davantage la survie de ces espèces (OMS, UICN et WWF, 1993). REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Faramalala, M. H. & Rajeriarison, C., Nomenclature des formations végétales de Madagascar. ANGAP. Antananarivo. 42p. Gade, D.W., "Deforestation and its effects in Highland Madagascar".Mountain Ressources for Developpement.16(2): pp Gallegos, C., Madagascar-unrealized potential in natural resources. Journal of Forestry95: pp Ganzhorn, J.U. & Sorg, J.-P. (Eds.), 1996: Ecology and economy of a tropical dry forest in Madagascar. Primate Report 46-1, Special Issue. 382 p. Goodman, S.M. &Patterson, B.D., Natural Change and Human Impact in Madagascar. Smithsonian Institution, Washington. D.C. 432p. Humbert, H. & Cours-Darne, G., 1965.Notice de la Carte de Madagascar. Trav. Sect. Sc. Tech.Inst. Fr. Pondichéry.162p. Lance, K., Kremen, C. & Raymond, I., Extraction of forest Products: quantitative of park and buffer zone and long-term monitoring. Report to Park Delimitation Unit, WCS/PCDIM, Antananarivo: pp Lourenço, W.R., Goodman, S.M Diversité et endémisme à Madagascar. Paris : Société de Biogéographie, 379p. Martin, G.J., Ethnobotany: A Methods Manual. London; Chapman and Hill, 268p. Mittermeier, R. A. & Myers, N., Thomsen, J. B., Da Fonseca, G. A. B., Olivieri, S., Conserv. Biol. 12, 516p. Myers, N., & Mittermeier, R. A Biodiversity hotspots for conservation priorities: pp OMS, UICN & WWF Principes directeurs pour la conservation des plantes médicinales, Gland, Suisse. 35 p. Rollet, G., Application de diverses méthodes d analyse de données à des inventaires forestiers détaillés levés en forêt tropicale. Oecologia plantarium. Tome 14.Edition Gauthier-Villars: pp Rothe, P. L., 1964.Régénération naturelle en forêt tropicale de Dipterocarpus dyeri (Dau) sur le versant cambodgien de golfe du Siam. Bois et forêt des tropiques, vol 3, pp Schatz, G., Flore générique des arbres de Madagascar. 503p. 27

37 I. Ethnobotanique ETUDES ETHNOBOTANIQUES DES PLANTES MEDICINALES LES PLUS UTILISEES PAR LES HOMMES DANS LA COMMUNE RURALE DE MAHABO MANANIVO (FARAFANGANA). Herisitraka L. N RATSARALAZA, Charlotte RAJERIARISON, Edmond ROGER, Ludovic REZA. BP : 906, Département de Biologie et Ecologie Végétales,Faculté des Sciences Université d Antananarivo. Mail : sitrakahery@yahoo.fr RESUME Les plantes médicinales les plus utilisées par les hommes (sexe masculin) dans la commune rurale de Mahabo- Mananivo ont été obtenues à partir des enquêtes ethnobotaniques effectuées dans les 10 Fokontany de la commune. Ces espèces peuvent guérir de nombreuses maladies courantes ainsi que les infections sexuellement transmissibles. La collecte des plantes médicinales effectuée par les villageois ne présente aucune influence destructive à la survie des espèces médicinales. Le risque de disparition est causé essentiellement par la perte d habitat attribuée aux activités anthropiques. Pour d éventuelle conservation du site, des mesures relatives à la conservation de la forêt et à la multiplication de ces espèces devraient être entreprises en vue de pérenniser l utilisation des plantes médicinales. Mots clés : ethnobotanique, plante médicinale, Agnalazaha, Mahabo- Mananivo. 1- INTRODUCTION La richesse floristique de Madagascar est reconnue à l échèle mondiale dont le taux d endémicité spécifique s élève à 96% (Schatz, 2001). Le peuple malgache utilise des plantes pour subvenir à leurs besoins quotidiens. En matière médicinale, de nombreuses espèces sont utilisées comme des remèdes efficaces pour guérir les maladies. Ce fait est actuellement prédominant surtout en milieu rural vue l insuffisance des infrastructures sanitaires et les prix très élevés des médicaments. Pour le cas de la commune rurale de Mahabo-Mananivosituée à l extrême Sud de Farafangana (région Atsimo Atsinanana), la fragilité sanitaire des villageois locaux est accentuée par la sous alimentation et la pauvreté. Vue l insuffisance des données disponibles sur l utilisation des plantes médicinales locales, l étude ethnobotanique des plantes médicinales collectées par les hommes (sexe masculin) dans la forêt d Agnalazaha au cœur de la commune est nécessaire afin d évaluer la richesse ainsi que les pressions et menaces existantes. C est la raison pour laquelle cette étude a été menée afin de fournir des données scientifiques de base pour 28

38 I. Ethnobotanique conserver les plantes médicinales et orienter les utilisateurs vers une gestion plus rationnelle dans ce site nouvellement créé. Ainsi il est important de : connaître les noms vernaculaires des espèces médicinales employées par les hommes ainsi que leurs utilisations thérapeutiques pour évaluer leurs diversités et leurs abondances; connaître les parties prélevées et leurs quantités pour évaluer les pressions et menaces qui pèsent sur les espèces; sélectionner les espèces médicinales autochtones et / ou endémiques les plus utilisées par la population locale. 2- MILIEU D ETUDE La forêt littorale d Agnalazaha est localisée dans la commune rurale de Mahabo-Mananivo, District de Farafangana, Région Atsimo Atsinanana. La forêt d Agnalazaha se trouve sur des sols sableux parsemés de sols tourbeux dans les bas fonds marécageux. Le climat est du type perhumide chaud et caractérisé par des précipitations (2706 mm) et des températures (23 05 C) moyennes annuelles élevées (Donque, 1975). La végétation climacique est une forêt dense humide sempervirente de la Série à Anthostema et à Myristicaceae présentant des particularités édaphiques. 3- METHODES D ETUDE La collecte des informations sur les plantes médicinales a été réalisée par voie d enquêtes ethnobotaniques. Modes d enquête Pour permettre aux villageois d exprimer librement leurs connaissances et leurs opinions sur la médecine traditionnelle, les enquêtes se sont déroulées sous forme de conversation libre sans structure et sans règle afin d obtenir les informations nécessaires suivant les objectifs. Les questionnaires ont été préalablement préparés pour pouvoir poser les questions de façon indirecte au cours de la conversation. Collecte d échantillons La collecte d herbiers des plantes citées par les villageois au cours des enquêtes a été organisée avec les guides locaux qui connaissent les plantes par leurs noms vernaculaires. L objectif de cette collecte est d avoir la liste floristique des espèces médicinales inventoriées. Les échantillons collectés ont été émis en herbiers pour la détermination. Le choix des espèces médicinales les plus utilisées est basé sur les critères suivants : 29

39 I. Ethnobotanique Espèces médicinales forestières : endémiques et/ou autochtones rencontrées dans la forêt d Agnalazaha; Genre des utilisateurs : les espèces essentiellement utilisées par le sexe masculin ont été ciblées dans le cadre de cette étude. Les plantes médicinales fréquemment utilisées par les femmes font partie d une autre étude en parallèle avec ce travail; Indice d utilisation élevé : l indice d utilisation de chaque espèce est calculé par la formule de Lance et al. (1994). I = (n/n). 100 Avec n : nombre de personnes citant l espèce; N : nombre total des personnes enquêtées. Si 60 < I < 100% : l espèce est très connue et très utilisée; Si 30 < I < 60% : l espèce est moyennement connue et moyennement utilisée; Si I < 30 % : l espèce est peu connue et peu utilisée. 4- RESULTATS et DISCUSSIONS Les enquêtes ethnobotaniques menées dans la commune de Mahabo- Mananivo ont permis d obtenir des informations relatives aux réalités existantes sur le domaine de la phytothérapie locale. Le nombre depersonnes enquêtées, le taux de réponses obtenues, les catégories de plantes médicinales connues ainsi que les perceptions villageoises sur ces plantes sont pris en compte dans la présentation des résultats. Bilan des enquêtes Deux cent soixante onze (271) hommes ont été interviewés au cours des enquêtes. L âge des enquêtés illettrés a été estimé par eux-mêmes; le minimum d âge est de 17 ans, l âge maximum est estimé à 70 ans. Sept pour cent (7%) ont moins de 25 ans, quarante cinq pour cent (45%) appartiennent aux tranches d âge entre 25 à 45 ans et quarante huit pourcent (48%) ont plus de 45 ans. Notons que les femmes peuvent donner également des informations sur les plantes spécialement utilisées par les hommes surtout pour les espèces utilisées pour traiter les maladies courantes comme les angines, les maux de ventre, les plaies et les furoncles. Cent quatre vingt dix neuf (199) femmes ont été interviewés au cours des enquêtes. Les enquêtés ont révélé au total 102 espèces de plantes médicinales qui se répartissent dans 53 familles et 96 genres. Ces plantes peuvent guérir 34 maladies courantes et les infections sexuellement transmissibles. Le nombre de personnes enquêtées par Fokontany ainsi que le taux de réponses obtenues sont présentés sur le tableau 1. 30

40 I. Ethnobotanique D après ce tableau, le nombre de personnes enquêtées varie d un Fokontany à l autre. Le nombre des enquêtés le plus élevé appartient au Fokontany de Nosiala, le plus proche de la forêt d Agnalazaha puisque les villageois de cette Fokontany utilisent considérablement des plantes médicinales par rapport aux autres Fokontany de la commune. Catégorisation des plantes médicinales L ensemble des plantes utilisées pour la médecine traditionnelle est localement appelé : «Hazo mahavelo». Tableau 1: Nombre des personnes enquêtées par Fokontany. Nom du Sexe des enquêtés Nombres et taux de réponses Fokontany M F NPE/ FKT Taux des réponses (en %) ANATEZA ,04 MAHABO ,75 KARIMBELO ,33 NOSIALA BABOAKY ,76 IABOMARY ,19 ROROBE ,47 IABOTAKO ,92 LOHAGISY ,67 VOHIMASY ,34 Total des PE Moyenne de réponse 89,44 FKT : Fokontany ; M : Masculin ; F : Féminin ; NPE : Nombre total des personnes enquêtées. On peut classer ces plantes médicinales en trois catégories : - Plantes médicinales à usages courants : ces plantes peuvent être utilisées directement sans consulter les tradipraticiens et ont la capacité de guérir. - Plantes à usage médico -magique appelées localement«hazo masy» : ces plantes ne peuvent être utilisées directement par les patients qu après l autorisation du tradipraticien pour écarter le mauvais esprit et pour bloquer l origine de la maladie. Elles sont majoritairement inconnues par les villageois (nom, habitat). - Plantes aphrodisiaques : plantes stimulantes pouvant donner aux hommes des forces en cas de fatigue attribuée aux activités journalières. Perceptions villageoises sur les plantes médicinales et leurs utilisations Les plantes médicinales sont les ressources naturelles les plus utilisées par la population locale car elles sont indispensables au maintien de la santé. Le mode d utilisation des plantes peut varier d une plante à une autre en 31

41 I. Ethnobotanique fonction de la maladie. La majorité de la préparation des plantes par les utilisateurs avant la consommation est faite par décoction et inhalation. Concernant les espèces sélectionnées, certaines espèces prélevées dans la forêt sont difficiles à trouver à cause de leur rareté comme c est le cas d Olax thouarsii ou Ambihitry (Olacaceae) et de Physena madagascariensis ou Resojo (Physenaceae). Par contre, pour les espèces non forestières, la récolte est faite dans les champs de culture situés à proximité du foyer ou du village. Ces espèces sont plus faciles à trouver par rapport aux espèces forestières. Utilisations des plantesmédicinales La partie utilisée des plantes médicinales inventoriées au cours des enquêtes ethnobotaniques est relativement variée pour chaque espèce. La figure suivante nous montre le pourcentage sur les utilisations des parties prélevées des plantes médicinales inventoriées à Mahabo Mananivo Partie prélevée Fleur, fruit et graine 3% Rameaux feuillé 78% Tige et latex Ecorce de la tige Racine Tubercule 9% 5% 2% 1% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% Figure 1 : Pourcentage d utilisations des parties prélevées des plantes médicinales recensées. Les utilisateurs n utilisent jamais la plante entière pour guérir les maladies ; seulement quelques parties sont prélevées pour les besoins familiaux. La partie la plus utilisée est le rameau feuillé (78% des collectes) ; ce mode de prélèvement ne présente pas d influencedestructivee qui pourrait engendrer directement le risque de disparition de l espèce. Les autres parties de la plante comme la tige et le latex, l écorce de la tige ne sont utilisées qu avec un taux respectif de 9% et 5%. La quantité prélevée varie d un collecteur à l autre suivant leur besoin. Personne ne pratique la collecte massive destinée à la vente sur les marchés 32

42 I. Ethnobotanique publics locaux. Les utilisateurs prélèvent une quantité assez abondante pour la mise en réserve, séchée dans leur foyer (Olax thouarsii ou Ambihitry et Physena madagascariensis ou Resojo) pour éviter la pénurie en cas d urgence. Espèces les plus utilisées par les hommes Dix (10) espèces médicinales ont été choisies comme étant les plus utilisées en tenant compte de leur indice d utilisation respectif (Tableau 2). D après ce tableau, on peut classer les espèces cibles en deux catégories suivant leur indice d utilisation respectif: Huit (8) espèces sont classées très connues et très utilisées par les utilisateurs locaux. C est le cas de Phyllarthron madagascariense, Quassia indica, Ficus reflexa, Physena madagascariensis, Petchia madagascariensis, Vernoniopsis caudata, Potameia incisa et Olax thouarsii. Deux (2) espèces sont moyennement connues et moyennement utilisées à savoir Morella spathulata et Tambourissa castri-delphinii. Tableau 2: Indice d utilisation de chaque espèce cible. FAMILLE Genres & espèces Nom vernaculaire Indice d'utilisation Habitats BIGNONIACEAE Phyllarthron madagascariense Retsiriky 85,12% Forêt primaire et forêt dégradée SIMAROUBACEAE Quassia indica Rembiky 72,00% Zones marécageuses LAURACEAE Potameia incisa Kangy 71,13% Forêt primaire et forêt dégradée PHYSENACEAE Physena madagascariensis Resojo 70,00% Forêt primaire APOCYNACEAE Petchia madagascariensis Tandrokosy 68,00% Savane arbustive ASTERACEAE Vernoniopsis caudata Maranitratoraky 65,00% Forêt dégradée MORACEAE Ficus reflexa Laza 64,94% Forêt primaire OLACACEAE Olax thouarsii Ambihitry 63,23% Forêt primaire MYRICACEAE Morella spathulata Hazosiay 59,25% Savane arbustive MONIMIACEAE Tambourissa castri-delphinii Amborabe 57,25% Zones marécageuses Maladies traitées par les espèces sélectionnées L utilisation médicinale de chaque espèce que nous avons retenue concerne en particulier les maladies pouvant toucher les hommes. L utilisation thérapeutique et la partie utilisée de chaque espèce sont présentées sur le tableau 3. 33

43 I. Ethnobotanique Tableau 3 : Maladies traitées par les espèces cibles Espèces cibles Parties utilisées Maladies traitées Phyllarthron madagascariense Rameau feuillé Fatigue, douleur lombo- pelvienne, hernie, plante aphrodisiaque. Quassia indica Feuille Maux de ventre, hernie, paludisme, plante aphrodisiaque. Potameia incisa Feuille et écorce Plante cicatrisante, entorses, furoncles Physena madagascariensis Racine Angines Petchia madagascariensis Rameau feuillé Maux de ventre, plante aphrodisiaque. Vernoniopsis caudata Jeune feuille et bourgeon terminal Plaies, furoncles Ficus reflexa Feuille, latex Entorses chez l'homme et les zébus, plante cicatrisante Olax thouarsii Rameau feuillé et tige Plante médico magique Morella spathulata Feuille et rameau Maux de dents Tambourissa castri-delphinii Feuille Maux de ventre Parmi les dix (10) espèces ciblées, trois (3) espèces sont utilisées pour les maladies des hommes sur le fonctionnement de l appareil génital à savoir Phyllarthron madagascariense, Quassia indica, Petchiamadagascariensis. Ces trois espèces ont des vertus aphrodisiaques pour atténuer les fatigues lors des travaux journaliers et pour lutter contre l impuissance. Le soin des maladies courantes comme les angines, les maux de ventre et le paludisme se fait par l utilisation des plantes médicinales à usages courants (Potameia incisa, Physena madagascariensis, Vernoniopsis caudata, Ficus reflexa, Morella spathulata et Tambourissa castri-delphinii). Les hommes sont plus exposés aux maux de dents (fatigue), plaies, furoncles, entorses à cause des travaux quotidiens. Les maladies attribuées à la sorcellerie sont traitées spécialement avec les plantes médico-magiques en consultant le tradipraticien. 5- CONCLUSION L étude des plantes médicinales les plus utilisées par les hommes dans la commune rurale de Mahabo-Mananivo a permis de collecter des informations dans le domaine de la phytothérapie au niveau local et le type d habitat des espèces les plus utilisées. Au cours des enquêtes ethnobotaniques, 271 hommes et 199 femmes ont été interviewés, une dizaine d espèce a été sélectionnée comme les plus utilisées par les hommes pouvant guérir diverses maladies courantes et les maladies de l appareil génital des hommes. Les dix (10) espèces les plus utilisées sont rencontrées dans la Nouvelle Aire Protégée d Agnalazaha à savoir Phyllarthron madagascariense, Quassia indica, 34

44 I. Ethnobotanique Potameia incisa, Physena madagascariensis, Petchia madagascariensis, Vernoniopsis caudata, Ficus reflexa, Olax thouarsii, Morella spathulata et Tambourissa castri-delphini. Pour l utilisation des plantes médicinales, les villageois ne font aucune collecte massive qui pourrait engendrer la disparition des espèces médicinales locales. Il n y a pas de commerce de plantes médicinales utilisées spécialement par les hommes dans cette commune, ni d exploitations destinées à l approvisionnement des marchés locaux. Les résultats émanant de cette étude pourraient servir d outils d aide à la gestion de la Nouvelle Aire Protégée d Agnalazaha, surtout à la conservation et à la multiplication des espèces cibles en tenant compte de leurs valeurs médicinales dans la communauté locale. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Allorge, L., Plantes de Madagascar. Atlas.Ulmer.224p. Boiteau, P., & Allorge, L. ; Plantes médicinales de Madagascar, ACCT- ICSN-KARTHALA. 135p. Donque, G., Contribution géographique à l étude du climat de Madagascar Antananarivo. Thèse de doctorat. Paris. 468p. Jouy, A., Glossaire Botanique Illustré. Société Française d Orchidophilie, 58p. Keith, D.A., An evolution and modification of world conservation union, Red List criteria for the classification of extinction risk in vascular plant. Conservation biology. 325p. Lance, K., Krenyien, C. & Raymond, I., Extraction of forest products quantitative of park and buffer zone and long term monitoring. Report to park delimitation unit, XCS/PCDIM, Tananarive.pp Long, G., Diagnostic phyto-ecologique et aménagement du territoire. Masson, Paris, Tome 1 : 252 p ; Tome 2 : 222p. Perrier De La Bathie, H., La végétation malgache. Annales du Muséum Colonial Marseille. 226p. Pousset, J. L., Plantes médicinales Africaines- Utilisations pratiques /: Ellipse. Paris. 156p. Rajeriarison, C., & Faramalala, M. H., Nomenclature de formations végétales de Madagascar- ANGAP.Antananarivo. 42p. Schatz, G.E., Generic tree flora of Madagascar. Royal Botanical Garden, Kew et Missouri Botanical Garden.R. Linklater, 503p. REMERCIEMENTS Noustenons à remercier le Département de Biologie et Ecologie Végétale de l Université d Antananarivo ainsi que le Missouri Botanical Garden (MBG) et les 35

45 I. Ethnobotanique villageois de la commune rurale de Mahabo-Mananivo (Farafangana) qui ont collaboré pour la réalisation de cette étude. Annexe I : Carte de localisation de Mahabo-Mananivo. 36

46 Ethnobotanique AnnexeII : Liste des plantes médicinales recensées au cours des enquêtes ethnobotaniques à Mahabo Mananivo. FAMILLE Nom scientifique Nom vernaculaire Partie utilisée Maladies traitées Habitats Indice d'utilisation ACANTHACEAE Justicia rhodoptera Kamarary feuille Rougeole Savane 75% ACANTHACEAE Barleria alluaudii Laingopatsy feuille Jaunisse Forêt littorale 23% AGAVACEAE Agave rigida Taretragasy feuille Fortifiante Savane 10% ANACARDIACEAE Manguifera indica Manga gasy écorce Maladie dentaire Plante cultivée 53% ANNONACEAE Annona muricata Sarisoky feuille Maux de ventre Savane 15% APHLOIACEAE Aphloia theiformis Fandramana feuille Paludisme, accouchement Forêt littorale 64% APOCYNACEAE Tachiadenus carinatus Sofin'akanga feuille et tige Jaunisse Savane 43% APOCYNACEAE Gerbera mangas Kabokala feuille Accouchement Formation dégradée 52% APOCYNACEAE Petchia madagascariensis Tandrokosy feuille Aphrodisiaque, épilepsie Savane et forêt littorale 68% APOCYNACEAE Catharanthus lanceus Voneny feuille Cicatrisant Savane 41% ARACEAE Typhonodorum lindleyanum Via fruit La gale Marécage 53% ARALIACEAE Schefflera longipedicellata Membiloha feuille Asthme Forêt littorale 12% ASCLEPIADACEAE Gomphocarpus fruticosus Tsipaky fruit La gale Savane 56% ASTERACEAE Helianthus annuus Tanamasoandro feuille Maux de ventre Savane 54% ASTERACEAE Siegesbeckia orientalis Ahitrak'akondro feuille Fanintona, maux de ventre Champ de culture 52% ASTERACEAE Bidens pilosa Traka feuille Cicatrisante Savane 65% ASTERACEAE Vernonia exserta Seva feuille La gale Savane 13% ASTERACEAE Helichrysum faradifani Aferombohitry feuille Diarrhée Champ de culture 61% ASTERACEAE Psidia altissima Dinga feuille Fatigue Savane 75% ASTERACEAE Vernoniopsis caudata Maranitratoraky jeune feuille et bourgeon terminal Plaie Forêt littorale 65% ASTERACEAE Elephanthopus scaber Ambora feuille Maux de ventre Savane 32% ASTEROPEIACEAE Asteropeia multiflora Manoky mena feuille Accouchement Forêt littorale 65% BIGNONIACEAE Phyllarthron madagascariense Retsiriky feuille et jeune rameau Fatigue, aphrodisiaque Forêt littorale 75% BROMELIACEAE Ananas sp. Voafandra gasy feuille Syphilis Plante cultivée 41% 37

47 Ethnobotanique AnnexeI : Liste des plantes médicinales recensées au cours des enquêtes ethnobotaniques à Mahabo Mananivo (suite) FAMILLE Nom scientifique Nom vernaculaire 38 Partie utilisée Maladies traitées Habitats Indice d'utilisation CANNELACEAE Cinnamosma Fotsinana feuille, écorce Accouchement Forêt littorale madagascariensis 57% CARICACEAE Carica papaya Vapaza feuille Diarrhée Plante cultivée 81% CHENOPODIACEAE Chenopodium ambrosioides Taimbototsiloza feuille Asthme Plante cultivée 65% COMBRETACEAE Terminalia mantaly Atafana feuille Albumine Plante cultivée 15% CONVOLVULACEAE Ipomea batata Bokala feuille Asthme Plante cultivée 16% CRASSULACEAE Kalanchoe prolifera Silafafa feuille Asthme Savane 23% DIOSCOREACEAE Dioscorea sp. Bodoa tubercule Anti-brûlure Formation dégradée 49% ERICACEAE Erica sp. Anjavidy feuille et tige Soin des enfants malnutris Savane 65% ERICACEAE Agarista salicifolia Arongampanihy feuille La gale Forêt littorale 25% EUPHORBIACEAE Voacanga thourasii Kaboky feuille Accouchement Marécage 35% EUPHORBIACEAE Croton sp. Tsavadika feuille Accouchement Forêt littorale 46% EUPHORBIACEAE Suregada boiviniana Lelangana feuille Paludisme Forêt littorale 57% EUPHORBIACEAE Jatropha multifada Savoa feuille Toux Plante cultivée 49% EUPHORBIACEAE Macaranga obovata Mokarana feuille Maux d'estomac Forêt secondaire 24% FABACEAE Albizia gummifera Bonara feuille et Maladie dentaire Forêt secondaire écorce 65% FABACEAE Cassia tora Saringaza feuille Paludisme Savane 69% FABACEAE Cajanus cajan Ambatry feuille Accouchement Savane 58% FABACEAE Intsia bijuga Hitsy écorce Accouchement Forêt littorale 13% FABACEAE Desmodium ramossi Sindida feuille La gale Savane 58% FABACEAE Mimosa pudica Ramiria feuille Jaunisse Savane 89% FABACEAE Mimosa latispinosa Remoro feuille Maladie dentaire Savane 78% FABACEAE Viguieranthus Ambilazo feuille Anti effet surnaturel des sorciers Forêt secondaire cylindricostachys 46% GINZIMBERACEAE Hediycium sp. Longoza feuille Paludisme Marécage 48%

48 Ethnobotanique AnnexeII : Liste des plantes médicinales recensées au cours des enquêtes ethnobotaniques à Mahabo Mananivo (suite) FAMILLE Nom scientifique Nom vernaculaire Partie utilisée Maladies traitées Habitats HYPERICACEAE Harungana madagascariensis Arongana feuille et jeune tige Maux d'estomac Forêt secondaire 37% LAMIACEAE Ocimum gratissimum Romba feuille Accouchement Savane 79% LAURACEAE Potameia incisa Kangy feuille et écorce Cicatrisante, entorse Forêt littorale 71% LAURACEAE Cinamomum sp. Kanely gasy feuille Grippe et paludisme Plante cultivée 52% LILIACEAE Dracaena reflexa Fananara feuille Entorse Forêt littorale 46% LILIACEAE Dianella ensifolia Kajà rano feuille et tige Accouchement Zone humide 59% LOGANIACEAE Strychnos spinosa Votaka racine Maux de ventre Savane 67% MALVACEAE Sida rhombifolia Siditry feuille Plaie Savane 45% MALVACEAE Urena lobata Tsipaky feuille Plaie Savane 25% MELASTOMATACEAE Tristanum virusianum voatrotroky feuille Paludisme Savane 67% MELASTOMATACEAE Clidemia hirta Mazambody feuille Lèpre Foret secondaire 86% MELIACEAE Melia azedarach Voandelaka racine Cysticercose Plante cultivée 75% MENISPERMACEAE Burasaia australis Angoto feuille Maux de ventre, plante médico-magique Foret littorale 48% MINISPERMACEAE Casmanthera uviformis Rangatsara tige lianescente Hernie, plante aphrodisiaque Forêt sur latérite 65% MONIMIACEAE Tambourissa castri-delphinii Ambora be feuille Maux de ventre Forêt littorale 57% MORACEAE Artocarpus incisa Soanambo feuille Maladie dentaire, ventre Plante cultivée 59% MORACEAE Ficus antandronarum Mandresy feuille Accouchement Forêt littorale 46% MORACEAE Ficus sp. Amonta feuille, latex Maux d'estomac Forêt littorale 13% MORACEAE Ficus reflexa Laza feuille, latex Entorse Forêt littorale 65% MORACEAE Streblus dimepate Manorovelo feuille Plante médico-magique Forêt littorale 11% MYRSINACEAE Morella spathulata Hazosihay feuille et tige Maladie dentaire Forêt littorale 59% MYRISTICACEAE Brochoneura acuminata Rara feuille La gale Forêt littorale 9% MYRTACEAE Eugenia sp. Rotra feuille Paludisme Forêt littorale 15% MYRTACEAE Eucalyptus globulus Kininy feuille Grippe Plante cultivée 42% MYRTACEAE Psidium cattleyanum Angavombaza feuille Diarrhée Savane 68% MYRTACEAE Melaleuca quinquinerva Kininy bonaky feuille Maux de tête, grippe Marécage 86% MYRTACEAE Psidium goyava Angavo gasy feuille Maux de ventre Savane 89% Indice d'utilisation MYRTACEAE Eucalyptus sp. Kininy manitra feuille Grippe et paludisme Cultivée 45% 39

49 Ethnobotanique Annexe II : Liste des plantes médicinales recensées au cours des enquêtes ethnobotaniques à Mahabo Mananivo (suite) FAMILLE Nom scientifique Nom vernaculaire Partie utilisée Maladies traitées Habitats 40 Indice d'utilisation MYRTACEAE Syzygium emirnense Rotra feuille Accouchement Forêt littorale 14% MYRTACEAE Syzygium aromaticum Jirofo feuille Maladie dentaire Plante cultivée 92% MYRTACEAE Eugenia sp. Angavosira feuille Maux de ventre Savane 68% NEPENTHACEAE Nepenthès madagascariensis Kapilanomba feuille et tige Accouchement, syphilis Marécage 74% NYMPHEACEAE Nymphea stellata Tatamo fruit Aphrodisiaque, furoncle, tension Aquatique 23% OLACACEAE Olax thouarsii Ambihitry feuille et tige Contre l effet surnaturel des sorciers Forêt littorale 60% OLACACEAE Olax emirnensis Soazanahary feuille Accouchement Forêt littorale 62% OLEACEAE Noronhia emarginata Randra feuille Asthme Forêt littorale 13% ORCHIDACEAE Angraecum sp. Velomihato feuille Paludisme Forêt littorale 46% PASSIFLORACEAE Passiflora sp. Garana drely feuille Tension Savane 68% PASSIFLORACEAE Paropsia foetida Tabiripsiso feuille Hernie Savane 79% PHYSENACEAE Physena madagascariensis Resojo tige et racine Angines Forêt littorale 70% POACEAE Imperata cylindrica Teny feuille Hernie Savane 59% POACEAE Stenotaphrum dimidiatum Ahipisaka feuille Maux de tête, grippe Savane 48% POACEAE Eleusine indica Ahitrombilahy feuille Entorse Champ de culture 65% POACEAE Sigesbeckia orientalis Ahitrak'akondro feuille Accouchement Champ de culture 75% ROSACEAE Rubus rosifolius Vandroy feuille Diarrhée Champ de culture 61% RUBIACEAE Breonia cf, chinensis Valotry feuille Plaie Forêt littorale 16% RUTACEAE Citrus aff, aurantifolia Voangy gasy feuille Diarrhée Savane 86% SALICACEAE Homalium perrieri Tsilaitry feuille Anti-effet surnaturel des sorciers Forêt littorale 21% SAPINDACEAE Nephelium litchi Letsia feuille Maladie dentaire Cultivée 65% SCHIZEACEAE Lygodium lanceolatum Dito feuille et tige Plante aphrodisiaque Savane 71% STRELITZIACEAE Ravenala madagascariensis Fontsy pétiole Plaie Savoka et forêt dégradée 26% SIMARUBACEAE Quassia indica Rembiky feuille Plante aphrodisiaque Marécage 72% ULMACEAE Trema orientalis Vakoky feuille Accouchement Forêt secondaire 53% VERBENACEAE Lantana camara Radriaky feuille Plaie Savane 67%

50 Ethnobotanique ENQUETES ETHNOBOTANIQUES SUR LES IGNAMES CULTIVEES (Dioscorea alata, DIOSCOREACEAE) DE LA REGION OCCIDENTALE MALGACHE Lisy Hanitriniela RAZAFINIMPIASA et Vololoniaina JEANNODA B.P Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences. Université d Antananarivo RÉSUMÉ Les enquêtes effectuées dans les régions occidentales malgaches (région de Menabe et région du Boeny) ont permis de mettre en évidence l existence de sept formes de D. alata différenciées selon la perception des paysans : ovibe, ovy fantaka, ovy voay, ovy fotsy, ovy toko, bemako et bodoa. La technique de culture des ignames se fait encore d une façon traditionnelle. Cette culture se fait selon le système de végéculture (mélangées à d autres cultures) dans les jardins de case, dans les champs de culture, dans les baiboho ou dans les jachères. Les ignames cultivées font partie des plantes vivrières et se prêtent à différentes utilisations. Les tubercules sont consommés, en tant que collation ou substitut du riz, lors des périodes de soudure. Les feuilles sont aussi utilisées dans la pharmacopée traditionnelle : pour la cicatrisation des brûlures ou diverses plaies et dans le traitement de certaines maladies. Par ailleurs, certains paysans vendent les ignames pour subvenir à leurs besoins quotidiens. La meilleure connaissance de Dioscorea alata, une plante cultivée longtemps négligée, permet d envisager l amélioration du mode d exploitation et d utilisation de cette espèce qui pourra être vulgarisée auprès de la population malgache dans le contexte de sécurité alimentaire. Mots clés : cultured igname, Dioscorea alata, utilisations, Région occidentale, Madagascar 1- INTRODUCTION Les ignames ou Dioscorea (Dioscoreaceae) sont des plantes, cultivées ou sauvages des pays tropicaux (Asie, Afrique et Amérique). Les espèces cultivées, représentées par D. alata et D. esculenta originaires de l Asie et/ou du Pacifique, ont été cultivées par les malgaches dans de véritables champs (Perrier de la Bâthie, 1925). Avant le 18 ème siècle, elles constituaient l alimentation de base des premiers malgaches ayant peuplé l île mais elles ont été supplantées par le riz et d autres plantes à racines et tubercules (Raison, 1992). Ainsi, l igname est tombée en désuétude au profit de ces autres ressources dont la culture s avérait être plus facile. Or, il a été démontré scientifiquement que les ignames sont plus 41

51 Ethnobotanique intéressantes, du point de vue nutritionnel et digestibilité, que les tubercules habituels (DBFA et DBEV, 2005). Ce travail a été élaboré dans le cadre du projet valorisation de l agrobiodiversité des ignames malgaches du programme CORUS II (Coopération pour la Recherche Universitaire et Scientifique) dont le principal objectif est de valoriser, par la recherche, les ignames cultivées de Madagascar afin de contribuer à terme à une meilleure sécurisation alimentaire et de soutenir une diversification des produits alimentaires très centrés sur le riz. En effet, la connaissance des cultivars intéressants chez les espèces cultivées de Madagascar et la maîtrise de leurs techniques culturales pourront encourager leur culture et leur production en grande quantité. 2- MILIEUX D ETUDE Les études ont été effectuées dans la région occidentale de Madagascar où les ignames occupent une place importante dans la vie de la population locale. Les enquêtes ethnobotaniques ont été réalisées dans la région du Menabe : Morondava, Mahabo et Miandrivazo (entre et de latitude sud et et de longitude est) et la région du Boeny avec les villages inclus dans le MNP (Madagascar National Parks) d Ankarafantsika (entre S : et et E et ). 3- MATERIELS ET METHODES D ETUDE Matériel végétal Cette étude concerne l espèce Dioscorea alata, seule espèce d igname cultivée dans la région de Boeny et de Menabe. C est une plante lianescente à feuilles opposées ou alternes plus ou moins cordiformes et la tige est quadrangulaire ailée. Actuellement, il existe plus de 35 noms vernaculaires malgaches pour D. alata et plus d une vingtaine de formes différentes (Jeannoda, com. pers.). Methodes Des enquêtes ethnobotaniques ont été menées individuellement ou par groupe (focus groupe). Ce dernier a permis d enrichir les informations tout en faisant participer chaque enquêté par des échanges d idées sur les ignames et leur culture. Diverses questions ont été formulées de manière à obtenir le maximum d informations sur les formes d ignames cultivées tels que la perception paysanne de la valeur des ignames cultivées, leurs systèmes de culture et leurs utilisations. Ces enquêtes ont été effectuées auprès de différentes catégories de personnes : des cultivateurs, des chefs de famille, des femmes de ménage, des enfants et 42

52 Ethnobotanique toute personne susceptible de côtoyer le monde végétal comme les responsables forestiers ou les guides forestiers. 4- RESULTATS 4-1- Différentes formes d ignames cultivées Toutes les ignames cultivées sont appelées ovy par les paysans, ce qui les distingue des ignames sauvages ou oviala. Pour différencier les différentes sortes d ignames cultivées, les paysans ajoutent au terme ovy un adjectif qualificatif relatif aux caractéristiques du tubercule (couleur de la chair, forme ou taille du tubercule). Sept formes d ignames cultivées ont été recensées, quatre à Ankarafantsika (ovibe, ovy fantaka, ovy voay et ovy lava) et trois dans la région du Menabe (ovy toko, bemako et bodoa) : - ovibe : les paysans arrivent à le reconnaître par son tubercule pourvu de bosses avec la tête qui apparaît à la surface du sol. Ovibe (littéralement : igname de grande taille) est doté d un tubercule de forme arrondie et de grande taille, d où son nom. Les bulbilles et les feuilles sont également arrondies. Enfin, la chair du tubercule est de couleur orangée ; - ovy fantaka (ouovy mena) : fantaka est un adjectif désignant toute chose qui est enfoncée. A la différence de ovibe, le tubercule, plus mince, allongé et enfoui, s enfonce profondément dans le sol à tel point qu il est difficile de le déterrer. Il porte des feuilles et des bulbilles allongées. La surface du tubercule est plutôt régulière mais ne présente pas de bosses. Le tubercule est à chair jaune rougeâtre, d où il tire son nom ovy mena (igname rouge) ; - ovy voay : estreconnu par son tubercule de grande taille pourvu de bosses. L aspect général du tubercule évoque celui du crocodile (voay). La tête du tubercule sort également du sol à l image de la tête du crocodile qui sort de l eau. Les bulbilles ainsi que les feuilles sont arrondies ; - ovy lava (ou ovy fotsy) : lava fait référence au tubercule qui est allongé. Et les paysans l ont aussi appelé ovy fotsy (igname blanche) à cause de la couleur blanche de la chair du tubercule. Les bulbilles sont de forme arrondie ; Fig. 1 Fig. 2 Fig. 3a Fig. 3b 43

53 Ethnobotanique Fig. 4 Fig. 5 Fig. 6 Fig. 7 Fig. 1 : Feuille de Ovibe Fig. 2 : Tige épineuse de Bemako Fig. 3a : Bulbilles de Ovibe Fig. 3b : Bulbilles de Ovy fantaka Fig. 4 : Tuberculee de Ovy voay Fig. 5 : Tuberculee de Ovy lava Fig. 6 : Tuberculee de Ovibe Fig. 7 : Tuberculee de Ovy fantaka - ovy toko : c est la forme d igname cultivée rencontrée à Morondava qui est appelée ovy toko (ou igname en tas) car elle se vend à l étalage par tas de tubercules mais non par pesage comme la vente d autres tubercules (ovy hatoko rehefa amidy fa tsy lanjaina na afatra) ; - bemako (ou betoaka) : le mot bemako veut dire à Morondava «qui fait beaucoup déféquer» et le mot betoaka est propre aux ignames cultivées de Miandrivazo. Il possède un tubercule, unique ou au nombre de deux, de grande taille et présentant des bosses à sa partie proximale. La forme du tubercule ressemble au caïman. Les bulbilles sont de forme arrondie. La chair du tubercule est de couleur jaunâtre. La tige est pourvue d épines et les feuilles sont arrondies. Le tubercule de bemako possède une odeur typique ; - bodoa : à la différence de bemako, ilpossède de nombreux tubercules plus minces et allongés sur un même pied. Les bulbilles ont plutôt une forme allongée. La chair du tubercule est de couleur blanchâtre. A Miandrivazo, l absence d odeur fait du bodoa l igname plus appréciée que le bemako. La tige ne présente pas d épines et les feuilles sont plutôt allongées Perception paysanne de la valeur des ignames cultivées Autrefois à Ankarafantsika, les ignames cultivées occupaient une place importante dans la vie quotidienne des paysans. Au dire d un vieux cultivateur d ignames, les paysanss pratiquaient du troc avec les ignames cultivées à Ankarafantsika ; une bêche valait un demi-sac de cormes ou têtes de tubercule. 44

54 Ethnobotanique Mais actuellement, aucune culture ni tradition particulière n est restée aux ignames cultivées dans la région occidentale malgache. Dans le Menabe, bien que la préférence pour l igname sauvage au point de vue organoleptique soit un fait avéré, la culture de l igname est le signe d un rang social inférieur. «Ce sont surtout les pauvres qui cultivent les ignames», a déclaré un de nos interlocuteurs. Chez la majorité des ménages ruraux, les ignames cultivées ou sauvages sont les derniers recours pour assurer l alimentation pendant les périodes de disette. Toutefois, les ignames cultivées sont qualifiées de ovindrazana à Ankarafantsika ou de zavamanirin ny Ntaolo dans le Menabe (ce qui signifie plantes ancestrales ou plantes des ancêtres). Ce fait témoigne de l ancienneté de la culture de l igname qui a ensuite été supplantée par d autres cultures Culture d igname a. Technique de culture A l opposé d autres plantes à racine, les paysans perçoivent les ignames comme des espèces faciles à cultiver et à régénérer c est pourquoi ils n accordent aucun soin particulier à leur culture. La corme ou tête de tubercule est de loin la semence la plus utilisée. La technique culturale varie selon les milieux de culture. Généralement, la culture se fait dans un trou de 40cm de diamètre et de 60cm de profondeur creusé auprès d un arbuste qui servira de tuteur. Ce trou est ensuite rempli d un mélange de terre et d éléments fertilisants comme des déchets ménagers, des herbes sèches, des pailles de riz, des fumiers ou des feuilles sèches de bananier ou de tamarinier. La semence est placée à 20cm du trou puis recouverte par une couche de terre sans engrais. Cette technique s appelle voly atrika dans le Menabe. Non seulement ces éléments, lors des périodes de pluies, vont pourrir et servir d engrais pour le bon développement du tubercule, mais ils vont rendre le sol plus meuble, facilitant ainsi les opérations de déterrage. En présence de sol naturellement meuble tel que les baiboho (sol limono argileux), l apport de fertilisant n est pas indispensable. Au moment du déterrage, les paysans se contentent de récolter la partie consommable du tubercule et de laisser la corme dans le trou rebouché pour servir de semence l année suivante. Certains paysans peuvent ne pas replanter la corme, mais laissent simplement l igname se régénérer par ses bulbilles. Ces dernières tombent naturellement au sol, s enracinent et donne naissance à un nouveau tubercule. Cependant, la taille d un tubercule issu de la corme est deux fois plus importante que celle d un tubercule issu d une bulbille au bout d une année. 45

55 Ethnobotanique Certaine technique culturale permet aux paysans de donner aux ignames cultivées une forme spécifique. C est ainsi qu en plaçant une pierre plate dans le sol, ils forcent le tubercule à avoir une forme plus arrondie ou aplatie au lieu de s enfoncer profondément dans le sol. b. Lieux de culture Les ignames poussent dans presque tous les types de milieu, quelles que soient les conditions écologiques. La culture d ignames ne se fait pas suivant un aménagement spécifique ni dans des champs particuliers mais elles sont généralement mélangées à d autres cultures ou en végéculture. Les ignames sont cultivées dans différents milieux : - dans les jardins de case qui sont des terrains clos aménagés auprès des habitations destinés généralement à la culture maraîchère, à la culture des arbres fruitiers et à quelques plantes d agréments. Ainsi, les haies de la cour et les jeunes arbres fruitiers (annonier, manguier, tamarinier, ) servent naturellement de tuteur aux ignames ; - dans les champs de culture de taro, de manioc et de maïs où le sol est bien entretenu par les cultivateurs. Pourtant, il n existe pas assez d arbres pouvant servir de tuteur dans ces lieux, ce qui pourra avoir une influence sur le rendement en tubercule d ignames ; - dans les baiboho quisont des terres alluviales destinées surtout à la riziculture. Bien qu aucun entretien ne soit apporté à la culture, le tuteurage est assuré par les arbres ou arbustes qui se trouvent autour des rizières et les ignames se développent de manière optimale à cause de la fertilité du sol. Tous les paysans ont affirmé que les baiboho sont de loin les endroits où on trouve le plus grand nombre de pieds d ignames cultivées (jusqu à 500 pieds) car elles se régénèrent et se multiplient par les innombrables bulbilles qui tombent à la surface du sol. Ceci est dû à la fertilité du sol dans les baiboho ; - dans les parcelles de culture laissées en jachère. Les ignames sont cultivées surtout dans les jachères sous forme de savanes arborées ou arbustives appelées monkaala où les plantes ligneuses servent naturellement de tuteur et vont permettre un bon développement des ignames. 4-4 Utilisations a. Utilisations alimentaires L igname peut se prêter à différentes préparations culinaires et est appréciée à cause de son bon goût, sa digestibilité plus facile par rapport au manioc et son caractère plus rassasiant. Les tubercules sont consommés comme collation ou à la place du riz. Les bulbilles, très peu utilisées à Morondava, mais 46

56 Ethnobotanique appréciées à Ankarafantsika se préparent de la même façon que les tubercules. Les enfants s amusent à les griller, avec ou sans la peau, comme des arachides. Les jeunes feuilles d ovibe et d ovy fantaka peuvent être aussi consommées et se préparent comme des brèdes, à Ankarafantsika. Il s agit en particulier de feuilles jeunes ayant un aspect rouge violacé ou marron. A notre connaissance, c est la première fois qu il est rapporté que les feuilles d ignames peuvent être mangées. Ceci peut se comprendre par le fait que le développement des tubercules est fortement corrélé avec celui des feuilles que le prélèvement des feuilles pour leur consommation peut donc être préjudiciable aux tubercules et que, de ce fait, la consommation des feuilles est très peu fréquente. b. Utilisations médicinales Les ignames cultivées sont utilisées également dans la pharmacopée traditionnelle. Les broyats de feuilles fraîches de toutes les formes de D. alata servent à soigner les brûlures ou les furoncles. La décoction des feuilles sèches de ovibe, ovy fantaka et ovy toko, surtout celles qui tombent naturellement par terre, est utilisée pour traiter la fièvre et le paludisme. Chez les femmes et les jeunes filles, les feuilles d ovibe et d ovy fantaka entrent dans la préparation d un remède contre une hémorragie pendant les menstruations. Enfin, à Mananjaka (Mahabo), la décoction de feuilles sèches d ovy toko est administrée aux enfants pour traiter la rougeole, une maladie qui est appelée localement fanopoa. c. Usages économiques Les ventes d igname permettent, en partie, d améliorer le revenu de certains foyers. Il n existe pas encore de véritable filière ; les ventes se font directement au marché hebdomadaire ou au bord des routes. «Les ovy sont très chers à cause du temps et du travail nécessaires pour son déterrage» a affirmé un de nos enquêtés. Généralement, les tubercules sont cuits à l avance, étalés en tranches dans un plat et vendus à 100 jusqu à 500 Ariary selon la taille. Les tubercules d ovibe sont vendus frais et entiers au marché d Andranofasika à Ankarafantsika. Le prix des tubercules varie de 1000 à 2000 Ariary suivant leur taille. 5- DISCUSSION Avant le 18 ème siècle, les ignames ont été cultivées dans de véritables champs qui leur étaient dédiés (Perrier de la Bâthie, 1925) mais, actuellement, les ignames ne sont plus plantées que sous forme de quelques pieds dans les cours des habitations ou mélangées à d autres cultures dans les champs (végéculture). Si la culture de l igname dans les jardins de case est fréquente dans nos deux régions d étude, pour l ensemble de Madagascar, la végéculture représente la 47

57 Ethnobotanique technique culturale la plus répandue. Elle se rencontre en particulier dans les régions orientales de Madagascar qui sont pourtant les premières zones productrices d ignames, c est le cas à Brickaville (Jeannoda et al., 2007) et à Antongombato (Penche, 2008). De ce fait, le mode de culture de l igname diffère des systèmes monoculturaux pratiqués dans les pays producteurs et consommateurs d igname. C est ce qui se passe notamment en Afrique où la culture de l igname se fait au niveau de champs très élaborés avec des buttes ou des billons. A Madagascar, la culture de l igname se fait actuellement de manière extensive, sans labour ni entretien particulier porté aux plants d ignames. Seul le dina (ou pacte social assorti de sanctions) qui existe chez le Betsimisaraka et qui stipule que chaque tête d igname déterrée doit être replantée (Jeannoda et al., 2003) témoigne de l importance attribuée jadis à la culture de l igname. En ce qui concerne l utilisation des ignames, il est curieux de constater que dans le traitement des diverses affections, ce sont les feuilles qui sont, les plus couramment utilisées. Par contre, dans d autres régions, notamment à Ambositra/Ambohimahasoa et à Brickaville, les tubercules à l état cru sont utilisés pour soigner différentes affections : maux d estomac, brûlure, furoncle, (DBFA et DBEV, 2005). Quant à la consommation de l igname, les données dont nous disposons font tout état du fait que seul le tubercule est consommé à travers le monde entier. Nos recherches ont permis de relever l originalité de Madagascar dans ce que, à Ankarafantsika, les feuilles sont également consommées. 6- CONCLUSION ET PERSPECTIVES Nos travaux ont permis de réaliser des études plus approfondies sur l espèce Dioscorea alata. Cette étude est basée sur les inventaires des formes cultivées de cette espèce dans le milieu rural et l investigation des savoirs et des connaissances des paysans sur la culture d igname. Sept formes de D. alata sont cultivées dans la région occidentale malgache : quatre recensées à Ankarafantsika (ovy fantaka, ovibe, ovy lava et ovy voay) et trois dans le Menabe (ovy toko, bemako et bodoa). Ces appellations se rapportent aux caractéristiques du tubercule. Du point de vue culture, il n existe pas de véritable culture de l igname dans des champs spécifiques, mais uniquement des cultures de pieds isolés dans les jardins de case, sous forme de végéculture ou dans les jachères. Et ces ignames sont cultivées dans l ouest du pays en grande majorité pour l autoconsommation et ne font donc pas encore l objet de commerce. Aussi, pour rehausser la valeur de l igname, longtemps négligée, il est important de vulgariser les données disponibles : les données scientifiques et les savoirs ancestraux. Il s agit de diffuser, dans les milieux ruraux, toutes les 48

58 Ethnobotanique informations intéressantes sur l igname cultivée dans le but de persuader et d inciter la population locale à s investir davantage dans la plantation d igname, et ce, en collaboration avec des ONG et des opérateurs socio-économiques. Ces informations concernent les techniques culturales d igname (culture sur billon pour faciliter la récolte, tuteurage, contrôle des fertilisants, possibilité de régénération par les bulbilles, par la corme ou par les fragments de tubercule, technique de minisets, ), les intérêts de sa culture (culture adaptée à tous types de milieux, consommant moins d eau que le riz, ne demandant pas de matériels ou équipements spécifiques comme dans la culture de riz, culture mieux armée contre les risques naturelles telles que la sècheresse, ), ses qualités nutritionnelles et alimentaires (préparations culinaires, possibilités de transformation, démonstration de la qualité nutritionnelle de l igname par rapport aux autres ressources, ), ses vertus médicinales (soigne les brûlures, furoncles, plaies, ). REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Bourret, D., 1973.Etude ethnobotanique des Dioscoréacées alimentaires. Ignames de Nouvelle Calédonie. Thèse de troisième cycle. Paris. 240p Degras, L., 1986.L igname. Plante à tubercule tropicale. Maisonneuve et Larose. Paris, France, 408p. Département de Biochimie Fondamentale et Appliquée & Département de Biologie et Ecologie Végétales, Recherche sur les ignames de Madagascar. Régions d Ambohimahasoa/Ambositra, Brickaville et Morondava. 94p. Jeannoda, V., Jeannoda, V. H., Hladik, A. & Hladik, C. M., Les ignames de Madagascar (diversité, utilisations et perception). Hommes et plantes 47 : Jeannoda, V.H., Razamparany, J.L., Rajaonah, M.T., Monneuse, M.O., Hladik, A. & Hladik, C. M., Les ignames (Dioscorea spp) de Madagascar : espèces endémiques et formes introduites ; diversité, perception, valeur nutritionnelle et systèmes de gestion durable. Rev. Ecol. (Terre Vie) 62 : Penche, A., L igname sur la côte est de Madagascar. Plante du passé ou culture d avenir? Diagnostic agraire dans la commune de Ranomafana-est. Mémoire du Diplôme d Agronomie tropicale de l IRC-SUPAGRO et d Ingénieur de l INHP. Horticulture. Montpellier. 98p. 49

59 Ethnobotanique Perrier de la Bâthie, H., Ignames cultivées ou sauvages de Madagascar. Revue de Botanique appliquée et d Agriculture tropicale 5 : Raison, J. P., Le noir et le blanc dans l agriculture ancienne de la côte orientale malgache. Revue d Etudes dans l Océan Indien 15 :

60 Ethnobotanique USAGE POPULAIRE DES PLANTES UTILES DANS LA PARTIE NORD DE MADAGASCAR. Zarasoa Jean Noël RANDRIANJAFY, Edmond ROGER BP : 906, Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences, Université d'antananarivo-madagascar RESUME Madagascar, un pays insulaire situé dans l Océan Indien, dispose au niveau de sa biodiversité floristique, d importantes variétés de plantes utiles pouvant satisfaire divers besoins de la population humaine. Des inventaires et des enquêtes effectués dans la partie Nord du pays ont permis de recenser 202 espèces et variétés de plantes utiles correspondant à 135 genres et appartenant à 60 familles. Rien que dans les zones étudiées, les plantes utiles inventoriées sont représentées dans au moins 30% des familles de plantes vasculaires, Phanérogames et Ptéridophytes, de Madagascar. Par rapport aux types d utilisation, les plantes alimentaires prédominent dans les usages populaires et représentent 65,84% des taxa, suivies par les plantes médicinales avec un taux de 14,85%. Concernant les parties des espèces consommées utilisées dans l alimentation humaine, on trouve : 48% de fruits, 17% de feuilles, 15% de graines, 14% de tubercules, le reste étant des choux de palmiers, des fleurs et des écorces. Il a été, cependant, constaté que parmi ces espèces utiles, 44,55% ne sont pas plantées mais, soit elles existent à l état sauvage dans les champs proches du village ou dans la forêt, soit elles poussent spontanément dans la parcelle et y sont volontairement entretenues au même titre que les espèces cultivées. Ces espèces utiles non plantées, sont exposées aux diverses pressions anthropiques et risquent ainsi de disparaître de nos écosystèmes si une politique de conservation durable n est pas considérée en leur endroit. Mots clés : Utilisation, plantes utiles, population, Nord de Madagascar 1. INTRODUCTION Les zones d études, sont toutes situées dans la partie Nord de Madagascar à savoir : Mananara/ Avaratra, Mandritsara, Tsaratanana, Ankarafantsika et Analalava. La comparaison des données au niveau de ces zones est d autant plus intéressante qu elle nous permet de connaître, non seulement la richesse floristique du milieu considéré mais également de déterminer la répartition géographique des plantes utiles recensées. Certaines de ces plantes sont restées à leur état sauvage, et n ont jamais été plantées par l homme, mais elles sont seulement récoltées dans la nature au moment où l on en 51

61 Ethnobotanique aura besoin. Cependant, le milieu qui sert d habitat naturel à ces espèces est de plus en plus déstabilisé suite aux divers phénomènes de dégradation tels que les défrichements pour la conquête de terrain cultivable et les feux de végétation incontrôlés. Ces actions humaines sur la végétation ne sont pas favorables à la stabilité pérenne des écosystèmes et nuisent ainsi à la subsistance des espèces végétales utiles dont la plupart ne se trouvent nulle part ailleurs qu à Madagascar. L objectif de ce travail consiste à inventorier les plantes utiles à la population humaine afin d enrichir les connaissances sur la flore terrestre du pays et de participer à la recherche de stratégie pour prévenir la disparition éventuelle de ces espèces. Il consiste également à décrire les formes d utilisation de chaque plante identifiée tout en effectuant des comparaisons de présence ou absence des espèces sur cinq zones agroécologiques différentes, considérées comme les aires d études. 2. METHODES D ETUDE Des inventaires floristiques ont été effectués en allant de la côte Est de Madagascar (Mananara Avaratra) vers la côte Ouest (Analalava), autrement dit, de la zone littorale climatiquement humide de l Océan Indien vers la zone littorale climatiquement sèche du Canal de Mozambique, en considérant des zones intermédiaires dont Mandritsara (1 300 m d altitude), Tsaratanana (1 250 m d altitude) et Ankarafantsika (240m d altitude). Les terrains choisis pour les inventaires ont été limités au niveau des terroirs villageois, là où il existe d intenses activités humaines tels que les zones d habitation, les abords du village, les champs de culture, les pâturages, les plans d eau, les berges de cours d eau et les marécages. Des enquêtes ethnobotaniques ont été effectuées auprès des paysans sur les plantes qu ils utilisent et d identifier par la suite les espèces en question, soit par une détermination directe sur place, soient en constituant des échantillons d herbier pour une détermination taxonomique en laboratoire. 3. RESULTATS ET INTERPRETATIONS Les résultats qui seront présentés dans ce document visent à faire apparaître les données suivantes : - la liste floristique des espèces utiles présentes dans les champs de culture ou dans les endroits proches du village, y compris les plantes non cultivées ; - la caractéristique floristique des champs de culture et le classement des familles de plantes utiles par ordre décroissant selon leur richesse en genres ; - la répartition des différentes plantes utiles par zone d études ; 52

62 Ethnobotanique - la répartition par type biologique des plantes (arbre, arbuste, arbrisseau, herbacée, liane, ) suivant la classification d Aubreville ; - les différents usages des plantes pour satisfaire les besoins quotidiens de la population humaine ; - les parties utilisées de la plante pour chaque espèce en traitant particulièrement les parties consommées de la plante pour les espèces à vocation alimentaire. Carte 1 - Localisation des zones d inventaire 53

63 Ethnobotanique Les espèces utiles inventoriées dans le cadre de ce travail sont présentées en annexe. Ainsi, 202 espèces regroupées dans 60 familles ont été recensées. Les familles les mieux représentées sont les Fabaceae (27 espèces) et les Moraceae (12) Répartition des taxa par zone d études Apparemment, la comparaison des taxa par zone d étude ne montre qu une légère différence au niveau de la richesse en espèces de chaque zone agroécologique étudiée (Tableau 1). La zone de Mandritsara, avec 153 taxa inventoriés, est beaucoup plus riche que les autres. Cette légère supériorité peut être expliquée par l altitude, la position géographique et la situation climatique de cette zone. En effet, comme il a été déjà mentionné plus haut, Mandritsara est une zone intermédiaire caractérisée par la cohabitation harmonieuse d espèces, végétales et animales, typiques des côtes Est et celles typiques de l Ouest. Tableau 1 - Répartition par zone d études des 202 taxa inventoriés. Zones Nbr Taxa % MANDRITSARA ,74 ANKARAFANTSIKA ,35 MANANARA AVARATRA ,35 ANALALAVA ,86 TSARATANANA Mahajanga ,43 TOTAL Spectre biologique En matière de plantes utiles, les écosystèmes étudiés sont caractérisés par la présence de divers formes biologiques (Figure 1) dont : 33,66% des plantes sont des arbres (A), 23,76% des herbacées (H), 23,27% des arbustes (a), 15,35% des lianes et/ou lianessants et 3,96% des arbrisseaux (ab) Utilisations des plantes Par rapport aux types d utilisation, les plantes alimentaires prédominent dans les systèmes et représentent 65,84% des taxa inventoriés, suivies par les plantes médicinales (14,85%). Le manioc et la patate douce sont fréquents dans toutes les zones étudiées parce qu'on peut consommer les tubercules et les feuilles. Selon les formes d'utilisation (alimentation, médicinale, stimulant, ) la répartition des plantes utiles est illustrée dans la Figure 2. 54

64 Ethnobotanique Herbacées (H) 23,76% Arbres (A) 33,66% Arbustes (a) 23,27% Arbrisseaux (ab) 3,96% Lianes et Lianessantes (L) 15,35% Figure1- Répartition des espèces utiles présentes dans les zones d étude selon les types biologiques. Abondance des plantes utiles (%) , ,85 9,90 5,94 5,94 3,47 3,47 1,98 12, Autres Utilités Stimulante Rente Tuteur Ombrage Constructio n Combustibl e Medicinale Alimentaire Formes d utilisation Figure 2 - Répartition (en %) des plantes utiles présentes dans les terroirs selon les formes d utilisation Parties utiliséess sur les plantes Il a été considéréé comme parties utiles d une plante : la racine, le bois, le chaume, la feuille, la fibre, la fleur, le fruit, la graine, le chou pour le palmier et ravinala, l écorce et le tubercule et/ou bulbe. Dans ce sens les parties les plus 55

65 Ethnobotanique utilisées sont en premier lieu les fruits (35,64%) et les feuilles (25,25%), puis en second lieu le bois (18,81%), les graines (14,36%) et les tubercules (9,90%). (Figure 3). Abondance des plantes utiles (%) , , ,81 14,36 9, ,48 1,98 0,99 0,99 0,99 0,50 0,50 Stipe Chaume Ecorce Liane Fibre Fleur Choux Tubercule Graine Bois Feuilles Fruit Parties utilisées Figure 3 - Répartition (en %) des plantes utiles selon les parties utilisées Parties consommées pour les plantes alimentaires En ce qui concerne les parties utilisées dans l alimentation humaine sur les espèces végétales consommées : 48% sont des fruits, 17% des feuilles, 15% des graines, 14% des tubercules, 3% des choux, 2% des fleurs et 1% des écorces (Figure 4). Fruits (fr) 48% Feuilles (fe) 17% Graines (gr) 15% Ecorces (ec) Choux 1% Fleurs (fl) 3% 2% Tubercules (Tu) 14% Figure 4 Répartition des parties consommées. 56

66 Ethnobotanique 4. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS La richesse en espèces alimentaires est insuffisante pour satisfaire les besoins des paysans. Sur les plantes cultivées, l'habitude alimentaire considérant le riz comme aliment de base constitue un facteur de blocage sur la diversification des espèces à planter dans les parcelles. Il a été constaté que dans les zones d études, les Ombellifères (Choux de Bruxelles, Choux à fleur et Cresson) sont relativement rares alors que celles-ci peuvent bien y pousser ; idem pour les Légumineuses alimentaires telles que le haricot et divers types de pois. Le blocage pourrait se situer au niveau de l habitude alimentaire aussi bien qu au niveau de la non maîtrise des techniques culinaires relatives à la préparation desdits produits. La diversification des espèces cultivées est très importante, aussi bien, pour la conservation des espèces, que, pour mettre à la disposition des familles des aliments variés. La domestication ou l intégration volontaire de toutes les espèces jugées de forte utilité dans les champs de cultures est recommandée pour penser aux subsistances de ces espèces. La complémentarité des espèces utiles avec le riz, alimentation de base, ne semblerait pas évidente par rapport aux calendriers de leur récolte et la période de soudure en riz. Les importants produits alimentaires de substitution sont récoltés en dehors de la période de disette : le maïs du mois d avril à mai, coïncidant ainsi avec la récolte du riz pluvial, donc trop tardif ; la patate douce plus abondante durant les mois de septembre et octobre. Le paysan se trouve ainsi dépourvu de solution car on n a pas assez de denrées alimentaires de substitutions disponibles dans leur parcelle de culture. Cela pour dire que la politique de vulgarisation agricole devrait tenir compte non seulement de la diversification des espèces cultivées mais aussi du bon choix de l espèce à cultiver pour que les récoltes des plantes alimentaires, autres que le riz, coïncident avec le moment où on en aurait vraiment besoin. Une des meilleures solutions recommandées pour répondre à la raréfaction des espèces végétales utiles est de les planter pour assurer leur entretien et leur survie. Pour le paysan, c est une parcelle d échantillonnage et d expérimentation car, il a été constaté que, les espèces rares qu on ne trouve pas dans les autres systèmes de culture sont présentes dans ces jardins (Randrianjafy, 1991). Cependant, la réalité a montré qu une grande partie (44,55%) des espèces utiles ne sont pas plantées, même pas dans les jardins de case, car il existe des espèces que le paysan ne désirerait pas installer dans sa parcelle bien qu elles soient très utiles dans sa vie quotidienne. Citons, par exemple, les cas des épineux 57

67 Ethnobotanique désagréables, des grands arbres trop gênants, des urticants à éviter, des toxiques à manipulation dangereuse et d autres encore. Il existe également des plantes qui exigent des techniques plus performantes pour se développer dans les jardins de case, des savoirs que le paysan, avec ses moyens relativement limités, ne maîtrise pas. Enfin, il y en a qui exigent la reconstitution d un microclimat favorable pour pouvoir pousser nécessitant pour cela la construction d infrastructure tels que les serres ou les abris. 5. CONCLUSION Les plantes utiles recensées dans le cadre de ce travail ont une place très importante dans la biodiversité floristique de Madagascar car elles sont représentées dans au moins 30% des familles de l ensemble des plantes vasculaires malagasy. Cependant, parmi cette richesse, il existe des espèces et variétés qui sont toujours restées à l état sauvage sans avoir fait l objet de domestication par l homme car on croit que celles-ci resteront toujours disponibles dans la nature au moment où l on en aura besoin. Ladite nature ne cesse pourtant de se dégrader suite aux diverses exactions humaines. Il est fort probable que la population ne connaît pas toutes les utilités d une plante déterminée et déjà, sur les plantes existantes, il y en a qui sont négligées à tort car on n a jamais soupçonné ses utilités possibles dans l alimentation, la médecine, l extraction d huile essentielle ou l industrie. En termes de conservation, l Etat malagasy a déjà considéré dans les priorités environnementales l augmentation des Systèmes d Aires Protégées (SAPM) pour optimiser la gestion des ressources naturelles et la préservation de la diversité biologique. Les jardins de case paysans constituent également une bonne initiative en milieu rural, mais vu l ampleur de l enjeu, ces espaces ne pourront jamais assurer le rôle entendu dans la sauvegarde de toutes les espèces menacées. Les espèces utiles non plantées, ont peu de chance d être intégrées dans les jardins de case paysans. Donc, à moins qu elles ne soient installées dans les Aires Protégées Nationales, elles seraient fortement menacées de disparition face aux diverses pressions d origine anthropique. Ainsi, il est recommandé aux entrepreneurs publics et privés, de créer des jardins de plantes et des parcs botaniques, pour penser à la sauvegarde de cette richesse nationale qu est la flore utile. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Andriamihaja, S., Essai d'inventaire des plantes medicino-dentaires malagasy - Tome II ; Miss. Franc. de Coopér. et d'actions culturelles à Madagascar, CNRP, Éd. SME, Antananarivo, 373p. 58

68 Ethnobotanique Aubreville, A., Classification des formes biologiques des plantes vasculaires en milieu tropical. Adansonia III, pp Descheemaeker, A., "Ravi-maitso". - 6 ème éd. ; Ambositra ; Artigrafiche M. A. R. - Castelnuovo Don Bosco (Asti - Italia) ; 128 p. Koohafkan, A.P, & Lilin, Ch, Arbres et arbustes d Haïti. Utilisation des espèces ligneuses en conservation des sols et en aménagement des bassins versants. FAO ; Ministère de l Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural ; 133p. ONE (Office National pour l Environnement), Tableau de bord Environnementale. Agir ensemble pour un environnement de qualité. MINENVEF, ONE, die.one@pnae.mg, Antananarivo. Rabarison, H., Roger, E., et Rajeriarison, C., Contribution à l'inventaire floristique de la réserve naturelle intégrale n IX de Bemaraha. Recherches: Akon'ny Ala n 26 ; Bulletin du Département des Eaux et Forêts, ESSA, 13p. Rabesa, Z. A., Pharmacopée de l Alaotra. - Impr. Fanantenana, Antananarivo, 288p. Rabesa, Z. A., Rakotobe, E.A., Rasolomanana, J.C., et Randrianasolo, S.S., Pharmacopée de l Ambongo et du Boina. - CIDST, Impr. TPFLM, Antananarivo, 727 p. Randrianjafy, R. V. N. R., Contribution à l étude de la biologie de conservation de la communauté micromammalienne d Ankarafantsika. Thèse de Doctorat de 3ème Cycle, Université d Antananarivo, Madagascar. 263p. Randrianjafy, Z. J. N., Inventaire et études des systèmes agroforestiers traditionnels de la région de Mananara Nord. - Mémoire de DEA, Université d Antananarivo, Département d'ecologie et de Biologie Végétale, 30 p. Randrianjafy, Z. J. N., Une technique biologique pour la protection de berge de cours d'eau dans la région de Mahajanga /Madagascar; In : IRD. Influence de l'homme sur l érosion. Colloque international sur l'homme et l'érosion, Yaoundé, GTZ, IRD, Montpellier/ France.- Bulletin du réseau Erosion n 20, Vol. 2. pp Randrianjafy, Z. J. N., Approche agroécologique pour la mise en valeur des écosystèmes naturels et modifiés, cas de Tsaratanana / Mahajanga. 59

69 Ethnobotanique Thèse de Doctorat de 3 ème Cycle; Université d Antananarivo ; Madagascar.186p. Robineau, L., Vers une pharmacopée caraïbe. Séminaire TRAMIL 4, nov à Tela/ Honduras, Universidad Nacional Autónoma de Honduras, UNAH, Enda-Caribe, Éd. L. Robineau, Santo Domingo/ Rép. Dominicaine, 474 p. Samyn, J. M., Plantes utiles des hautes terres de Madagascar. - IC/ Suisse ; FDP ; OCPFM/ IMRA ; Impr. Graphoprint ; Antananarivo ; 81 p. SPORE/ CTA, Mag. Bimestrielle N 119, Ed. CTA, Wageningen ; Pays- Bas. 46p. WEBOGRAPHIE CDB (Convention sur la Diversité Biologique), Centre d Echange d Informations de Madagascar. - ; Ed. MINENVEF, PNAE, ONE ; 38p. PROTA 1, Céréales et légumes secs. Ressources végétales de l Afrique tropicale 1. CTA ; Wageningen ; Pays-Bas p. Randrianjafy, Z. J. N., 2005 Le raphia, une plante à usage multiple. - Note de recherches : 4p. Randrianjafy, Z. J. N., 2005 Le vétiver, une plante utile pour la protection des bassins versants et la production agricole à Madagascar. - Note de recherches : 3p. 60

70 Ethnobotanique Annexe : Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques. [Statut] p : plantée ; np : non plantée, pour indiquer que l espèce n a pas été plantée par l homme, elle est spontanée ou sauvage mais gardée dans l espace de culture à cause de son utilité. [Type de Port] A : arbre - a : arbuste - ab : arbrisseau - L : liane - H : herbacées. [Parties utilisées] bo : bois - ch : chaume - fe : feuille - fi : fibre - fl : fleur - fr : fruit- gr : graine - r : racine ec : écorce - tu : tubercule/bulbe. [Utilisations] A : alimentation - C : combustible - K : construction - M : médicinale T : tuteur de vanille/ de poivre - O : ombrage - R : rente / commerciale S : stimulante - U : autres utilisations (ficelle, rembourrure, clôture,...). [Présence/ Absence] : (Hachurée ou 1 = présence ; Non hachurée ou 0 = absence). Numéros FAMILLES, NOMS SCIENTIFIQUES ET AUTEURS NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS STATUT TYPE DE PORT PARTIES UTILISEES, ET UTILISATIONS PERIODES D UTILISATION AMARANTHACEAE 1 Amaranthus hybridus [(Linnaeus) Thell.] Bemavao Amaranthe hybride np H fe A Nov. - Mai Amaranthus hypochondriacus [L.] Anampatsy, Felipatika Amaranthe np H fe A Nov. - Mai Chamissoa altissima. [(Jacq.) HBK] Anampatsimena Amar. rouge np H fe A Nov. Mai ANARCADIACEAE 4 Anacardiumoccidentale[L.] Mahabibo, Masiloka Anacardier, cajou p a fr. gr A Juin - Juil Mangifera indica. [L.] Manga Manguier p A fr A Nov - Janv Sorindeia madagascariensis [Baill.] Matsindra, Sorindrina np A fr A Oct - Déc Spondias dulcis [Forester] Manga sakoa, Zevy Arbre de Cythère p A fr A Mars - Juin Poupartia caffra [H. Perrier] Sakoanala np A fr A Mars - Avril ANNONACEAE 9 Annona muricata [L.] Voantsokina Corossolier p a fr A Mars - avril Annona reticulata [L.] Amparibabefo Coeur de boeuf p a fr A Août - Sept Annona squamosa [Delile] Zanao, Zaty Pomme cannelle p A fr A Févr Mars Annona sp1 [L.] Konokono p a fr A Janv - Fevr Annona sp2 [L.] Koropetaka np a fr A Oct Nov Cananga odorata [Hook f. & Thoms.] Langilangy Ylang - ylang p A fl U, bo - C Janv - Déc MANANARA AVARATRA MANDRITSARA TSARATANANA (Mahajanga) ANALALAVA ANKARAFANTSIKA 61

71 Ethnobotanique Annexe Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite) Numéros FAMILLES, NOMS SCIENTIFIQUES ET AUTEURS NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS STATUT TYPE DE PORT PARTIES UTILISEES, ET UTILISATIONS PERIODES D UTILISATION APIACEAE 15 Daucus carotta [L.] Karaoty Carotte p H tu A Janv - Déc APOCYNACEAE 16 Cabucala erythrocarpa [(Vatke) Markgraf] Andriambavifohy np ab fe M Janv - Déc Catharanthusroseus[(L.) G. Don] Vonenina 1 Pervanche p H fe M Janv - Déc Catharanthus lanceus [Bojer ex (A. DC.) Pichon] Vonenina 2 Pervanche p H fe M Janv - Déc Landolphia myrtifolia [Perrier] Pira, Vahiheny np L fr A, li - U Oct - déc Voacanga thouarsii [Roem. & Schult.] Kaboka np a gr - M Juin - Oct ARACEAE 21 Colocasia antiquorum [Schott] Saonjo, Sahono Taro p H fe, tu - A Janv - Déc Colocasia sp [Link.] Madaribo, Sahonondringitra Taro sauvage np H fe, A Janv - Déc Typhonodorum lindleyanum [Schott] Via, Mangoaka Via np H fr - A Janv - Déc ARALIACEAE 24 Schefflera sp [J.R. Forster & J.G.A. Forster] Matambelona np a bo - U Janv - Déc ARECACEAE 25 Bismarckia nobilis [Hildebr. & H. Wendl] Satranambe Rônier np A fe - U Janv - Déc Cocos nucifera [L.] Voanio Cocotier p A fr, choux - A, St. U, Janv - Déc Chrysalidocarpus lutescens [H. Wendl.] Madiovozona np a choux-a, M Janv - Déc Chrysalidocarpus madagascariensis [Becc.] Sirahazo, Menavozona np a choux-a, M Janv - Déc Elaeis guineensis [Jacq.] Vaniosely Palmier à huile p A fr - A Hyphaene schatan [Boj.] Satrana np a choux-a, fe - U Janv - Déc Raphia ruffia [Martius] Rofia Raphia p A fr - fe - fi -U, choux Janv - Déc Vonitra thouarsiana [Becc.] Vonitra np a fe- U Août - sept ASTERACEAE 33 Bidens pilosa [L.] Anatsinahy, Anantialamba np H fe - A Janv - Déc Brachilaena perrieri [Humbert] Hazotokana, kisaka np A fe M, U Janv - Déc Lactuca sativa [L.] Salady Laitue p H fe - A Janv - Déc MANANARA AVARATRA MANDRITSARA TSARATANANA (Mahajanga) ANALALAVA ANKARAFANTSIKA 62

72 Ethnobotanique Annexe Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite) Numéros FAMILLES, NOMS SCIENTIFIQUES ET AUTEURS NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS STATUT TYPE DE PORT PARTIES UTILISEES, ET UTILISATIONS PERIODES D UTILISATION 36 Spilanthes acmella [(L.) Murr.] Felimafana p H fe - A Janv - Déc BIGNONIACEAE 37 Phylloctenium bernieri [Baill.] Voantsakalava np a fr - A Févr - Mars BIXACEAE 38 Aphloia sp [Benn.] Ravimboafotsy np a fe - A Janv - Déc BOMBACACEAE 39 Ceiba pentandra [(L.) Gaertner poll.] Pamba Kapokier p A fi, bo - U Oct - Nov Pachira indica [A. Robyns.] Hazomatavy, Oliva Noisetier de la Guyane p A gr - A Févr - Mars BROMELIACEAE 41 Ananas sativus [(L.) Merr.] Mananasy, Manasy p H fr - A Mars - Nov CACTACEAE 42 Opuntiaficus indica[(l.] Raketa Cactus p a fr - A Nov - Janv CARICACEAE 43 Papaya papaya [L.] Papay Papayer p a fr - A Mars - Sept CASUARINACEAE 44 Casuarina littoralis [Salisb.] Fiofio Filao p A bo - U Janv - Déc COMBRETACEAE 45 Combretum sp Manakobongo np L fe - M Janv - Déc 46 Calopyxis ambongensis [H. Perrier] Tamenaka boribory np L gr - M Févr - Mars Poivrea coccinea [DC.] Tamenaka be np L gr - M Avril - Mai Terminalia mantaly [H. Perrier] Talia, Mantalia np A bo - K, C Janv - Déc Terminalia catappa [L.] Antafana Badamier p A bo - K, C Janv - Déc CONVOLVULACEAE 50 Ipomoea batatas [(L.) Lamarck] Vomanga, Tsomanga Patate douce p H fe - tu - A Juin - Oct Ipomoea aquatica [Burm. f.] Lalanda Epinard d eau np H fe - A Janv - Déc CRUCIFEREAE 52 Brassica oleracea [L.] Laisoa Choux de Bruxelle p H fe - A Janv - Déc CUCURBITACEAE 53 Citrullus vulgaris [Schrader ex Ecklon & Zeyher] Tsikiry, Voajabo Pastèque rouge p L fr - A Oct - Janv MANANARA AVARATRA MANDRITSARA TSARATANANA (Mahajanga) ANALALAVA ANKARAFANTSIK A 63

73 Ethnobotanique Annexe Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite) Numéros FAMILLES, NOMS SCIENTIFIQUES ET AUTEURS NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS STATUT TYPE DE PORT PARTIES UTILISEES, ET UTILISATIONS PERIODES D UTILISATION MANANARA AVARATRA MANDRITSARA TSARATANANA (Mahajanga) ANALALAVA ANKARAFANTSIKA 54 Citrullus sp1 [Forsk.] Tsikirigasy Pastèque blanche np L fr - A Avril - Mai Citrullus sp2 [Forsk.] Voatango p L fr - A Févr - Mai Cucurbita maxima [Duchass. ex Lam.] Tsirebika, Citrouille p L fr, fe - A Févr - Oct Cucurbita moschata [L.] Papangay p L fr - A Févr - Mai Cucurbita pepo [L.] Kaorizety Courgette p L fr- A Févr - Oct Momordica charantia [L.] Marogozy p L fe A, M Nov - Mai Sechium edule [(Jacquin) Swartz] Sosety Chouchoute p L fr- A Mars - Avril Cucumis sativus [L.] kaokaombra Concombre p L fr- A Janv - Déc DIOSCOREACEAE 62 Dioscorea alata [L.] Ovibe, Ovifantaka Igname p L tu - A Juin - Oct Dioscorea maciba [Jumelle & Perrier] Masiba, Oviala Igname np L tu - A Mai - Oct Dioscorea antaly [Jumelle & Perrier] Antaly, Ovimena Igname np L tu - A Mai - Oct Dioscorea bemandry [Jumelle & Perrier] Bemandry Igname np L tu - A Mai - Oct Dioscorea bulbifera [L.] Ofika Igname np L tu A (+toxine?) Juin - Nov Dioscorea esculenta [Burkill] Ovirozona Igname np L tu A Juin - Août Dioscorea hispida [Dennst.] Tonondinta Igname np L tu A Mai - Juil Dioscorea majungensis [Knuth.] Matahodambo Igname np L tu - A Avril - Sept Dioscorea sp1 [Plum. ex L.] Fanganga Igname (n.d.) np L tu A (+toxine?) Juil - Nov Dioscorea sp2 [Plum. ex L.] Kiboaboantany Igname (n.d.) np L tu - A Juin - Oct ERYTHROXYLACEAE 72 Erythroxylum pervillei [Baill.] Koropoka np A fr - A Janv - Févr Erythroxylum boinensis [H. Perrier] Tapiaka, Tampiana np a fr - A Janv - Févr EUPHORBIACEAE 74 Croton bernieri [Baill.] Lazalaza np a fe - M Janv - Déc Jatropha curcas [L.] Valavelona Pignon d Inde p a T, gr - U Janv - Déc Manihot esculenta [Crantz] Mangahazo, Mahogo Manioc p ab tu, fe A Juin - Oct Manihot glaziovii [Muell. Arg.] Mangahazobe Manioc arborescent p a fe - A Nov - Mai Macaranga madagascariensis [Steud.] Makarangana np a T Janv - Déc Ricinus communis [L.] Tanatanamena Ricin np a gr - M Janv - Déc

74 Ethnobotanique Annexe Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite) Numéros FAMILLES, NOMS SCIENTIFIQUES ET AUTEURS NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS STATUT TYPE DE PORT PARTIES UTILISEES, ET UTILISATIONS PERIODES D UTILISATION FABACEAE/ CAESALPINIACAE. 80 Cajanuscajan [(L.) Millspaugh.] Antsotry Pois d'angole p a gr - A Mai - Juil Cassia siamea [Lam. (Mal.)] p A bo - U Janv - Déc Cassia pulcheriima [L.] (Flamboyant nain) Francillade p ab bo - U Janv - Déc Crotalaria grahamiana [Wight & Arn.] Kitsotrisotry Crotalaire np ab bo - U Janv - Déc Delonix regia [(Bojer ex Hooker) Raf.] Hazomenavony Flamboyant p A bo - U Janv - Déc Hintsia bijuga [Baill.] Hintsy np A bo C, K, O Janv - Déc Tamarindus indica [L.] Madiro Tamarinier np A fr A, bo - C Juin Sept FABACEAE/ MIMOSOIDAE 87 Albizzia bernieri [Baill.] Fandriamborona np A O, bo - U Janv - Déc Albizzia boavinii [Fourn.] Sambalahirano np A O, bo - U Janv - Déc Albizzia gummifera [C.A. Smith] Sambalahy np A O, bo - U Janv - Déc Albizzia lebbeck [Benth.] Bonara Arbre à Bois noir np A O, bo - U Janv - Déc Albizzia masikororum [R. Viguier] Maroampototra np A O, bo - U Janv - Déc Albizzia stipulata [Boiv.] Bozaha np A O Janv - Déc Dichrostachys sp [Wight. & Arn.] Tsitohizambadimalaina np A O, bo - U Janv - Déc FABACEAE/ PAPILIONACAE 94 Arachis hypogaea [L.] Voanjolava Arachide p H gr - A Juin - Août Caesalpinia bonducella [Feming.] Vatolalaka, Voakatra np L gr - M Août - Oct Dolichos lablab [L.] Tsidimy p H gr - A Mai - Juil Entada gigas [Fawcett & Rendle] Vahinkarabo np L gr - A Erythrina sp [L.] Matambelona np a T Janv - Déc Glycine max [L.] Saoza Soja p H gr - A Mai - juin Glyricidia sepium [(Jacq.) Walp.] p A bo U, T, O Janv - Déc Mucuna conchinchina [Adans.] Tankilobazaha np L gr - A Juin - Juil Mucuna sp. [Adans.] Saozà be np H gr - A Juin - Juil Phaseolus lunatus [L.] Kabaro Pois du cap p L gr - A Juin - Juil Phaseolus vulgaris [L.] Tsaramaso Haricot p H gr - A Mars - Juil Vigna inguculata Voatsiroko, Tsiasisa p H gr - A Mai - Juil Vigna subterranea [(L.) B. Verdcourt] Voanjobory Topinambour p H gr - A Mars - Avril MANANARA AVARATRA MANDRITSARA TSARATANANA (Mahajanga) ANALALAVA ANKARAFANTSIKA 65

75 Ethnobotanique Annexe Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite) Numéros FAMILLES, NOMS SCIENTIFIQUES ET AUTEURS NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS STATUT TYPE DE PORT PARTIES UTILISEES, ET UTILISATIONS PERIODES D UTILISATION FLAGELLARIACAE 107 Flagellaria indica [L.] Vika, Vahizo Bambou liane np L li - U Janv - Déc GUTTIFERAE 108 Garciniamangostana [L.] Mangosta Mangoustanier p A fr A, fe M Avril - Mai Symphonia macrocarpa [Jumelle] Hazinina np A fr A, bo K, O LAMIACEAE 110 Ocimum gratissimum [L.] Romba np ab fe - M Janv - Déc LAURACEAE 111 Cinnamomum zeylinacum [Blume] Kanela Cannellier p A fe, ec A, M Janv - Déc Cinnamosma fragrans [Kanehira.] Mandravasarotra np A fe, ec M Janv - Déc Persea gratissima [Gaertn.f.] Zavoka Avocatier p A fr - A Avril - Mai Ravensara gracilis [Kosterm.] Kabijalahy np A bo K, fe - M Janv - Déc LECYTHIDACEAE 115 Barringtonia sp [Forster & Forster] Manondro np a fr - U Janv - Déc LILIACEAE 116 Allium esculentum [Salisb.] Tongolofilo p H fe - A Janv - Déc Allium neapolitanum [L.] Tongoloravina Ciboulette p H fe - A Janv - Déc Allium porum [L.] Tongolopoarao Poirreau p H fe - A Janv - Déc Allium sativum [L.] Tongololay Ail p H tu - A Janv - Déc Allium sepa [L.] Tongolobe, T. vodiny Oignon à bulbe p H tu - A Janv - Déc Dracaena reflexa [Lam.] Hasina p a fl A, T Janv - Déc LOGANIACEAE 122 Strychnos myrtoides [Gilg & Buss] Retendrika, Tsilanimboany Strychnos np ab fe, bo - M Janv Déc Strychnos spinosa [L.] Mokotra, Marambonga Strychnos np a fr - A Juin - Sept Strychnos vacacoua [Baill.] Vakakoa Strychnos np a fr - A Mars - Juint MALVACEAE 125 Gossypium hirsutum [L.] Hasy Coton p ab fi - R Juin - août MELIACEAE 126 Azadirachta indica [A. Juss] Nîme, 150-maladies Nimier p A fe - M Janv - Déc Khayamadagascariennsis [A. Jussieu.] Hazomena_1 np A bo - K, C Janv - Déc MANANARA AVARATRA MANDRITSARA TSARATANANA (Mahajanga) ANALALAVA ANKARAFANTSIKA 66

76 Ethnobotanique Annexe Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite) Numéros FAMILLES, NOMS SCIENTIFIQUES ET AUTEURS NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS STATUT TYPE DE PORT PARTIES UTILISEES, ET UTILISATIONS PERIODES D UTILISATIO N MANANARA AVARATRA MANDRITSARA TSARATANANA (Mahajanga) ANALALAVA ANKARAFANTSIKA 128 Khaya senegalensis [A. Jussieu.] Hazomena_2 p A bo - K, C Janv - Déc Melia azedarach [L.] Voandelaka Lilas de Perse np A bo -K, C, O, M Janv - Déc MORACEAE 130 Artocarpus incisa Soanambo Arbre à pain p A fr - A Mars - Mai Artocarpusintegrifolia[Forster & Forster] Finesy, Ampalibe Jacquier p A fr - A Déc - Avril Morus alba [Bur.] Voaroihazo Murier p a fr - A Avril -Juin Ficus baronii [Baker] Amontana, Nonokaberavina Figuier royal np A fe - M Jan - Déc Ficus cocculifolia [Baker] Adabondrano Figuier np A fe - M Janv - Déc Ficus megapoda [Baker] Mandresy Figuier np A fe M, T Janv - Déc Ficus mormorata Nonoka, Aviavy Figuier np A fe - M Janv - Déc Ficus pyrifolia [Boerl.] Nonosay Figuier np A fe - M Janv - Déc Ficus similis [Merill.] Adabomadinidravy Figuier np A fe - M Janv - Déc Ficus soroceoides [Baker] Ampaly, Ampaliala Figuier np a T, O Janv - Déc Ficustiliaefolia[H. Perrier] Voara Figuier np a fr A, T Janv - Déc Treculeamadagascarica [N. E. Br.] Tsitipaha, Tsitindry np A gr - A Janv - Févr MORINGACEAE 142 Moringa oleifera [Lam.] Felimorongo,Ananamb o Benzolive p a fe,fl - A Janv - Déc MUSACEAE 143 Musa paradisiaca [L.] Akondro,Kida, Katakata Bananier p a fr - A Janv - Déc MYRTACEAE 144 Eucalyptuscamaldulensis[Dehnh] Kininina Eucalyptus p A bo - C, K Janv Déc Eucalyptus citrioides [Bentham] Kininina oliva Eucalyptus p A bo - C, K Janv Déc Eugenia caryophyllata [Thunb.]. Jirofo Giroflier p A fl A, bo - C Nov - Janv Eugenia jambolana [Lam.] Jambarao, Rotramanga p A fr - A, bo - C Janv - Févr Eugenia jambos [L.] Zamborozano Jambosier rose np A fr - A, bo - C Janv - Févr Eugenia malaccensis [Blanco.] Makoba Jambosier rouge p A fr - A Févr - Mas Eugenia sakalavarum [H. Perrier] Motso, Rotrala np A fr A, Bo- C, K Janv Févr

77 Ethnobotanique Annexe Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite) Numéros FAMILLES, NOMS SCIENTIFIQUES ET AUTEURS NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS STATUT TYPE DE PORT PARTIES UTILISEES, ET UTILISATIONS PERIODES D UTILISATION 151 Eugenia uniflora [L.] Serizy Cerisier de Cayenne p A fr - A Oct - Nov Melaleuca viridiflora [Sol. ex Gaertn.] Kininindrano Niaouli np A bo - C Janv - Déc Psidium cattleyanum [Sabine.] Goavintsinahy, Gavontsinoa, Goyavier de Chine np a fr - A, bo - C Janv - Mars Psidium gojava [Raddi.] Goavy be Goyavier np a fr - A, bo - C Mars - Avril NYMPHAEACEAE 155 Nymphaea madagascariensis [DC.] Agoago, Tatamo Nénuphar np a gr, tu - A Mars Déc ORCHIDACEAE 156 Vanilla fragrans [Ames] Lavanio Vanillier p L gr A, R Juin - Oct Citrus limonium [L.] Tsoha matsiko Citronnier p a fr - A Fev - Juin Citrus media [L.] Voantolongo Cédratier p a fr A Fev - Avril Citrus reticulata [L.] Mandarina Mandarinier p a fr A Mai Juil Citrus sinensis [Osbeck] Laoranjy Oranger doux p a fr A Fev - Avril SAPINDACEAE 184 Nephelium lappaceum [L.] Laotisy Sinoa Litchi chevelu p A fr A, R Avril - Mai Nephelium litchi [Camb.] Laotisy Litchi p A fr - A, R Nov - Déc SAPOTACEAE 186 Calocarpum mammosa [Pierre] Sapaota Sapotillier p A fr - A Juil - Août Crysophyllum caïmito [L.] Kametie Caïmitier p A fr - A Juil - Août Mimusops commersonii [Engl.] Voaranto p A fr - A Févr - Mars SCITAMINAE 189 Canna edulis [Ker-Gawl.] Sahonombazaha np H fe - U Janv - Déc SOLANACEAE 190 Capsicum annuum. [L.] Sakay Piment p H fr - A Janv - Déc Lycopersicum esculentum [Mill.] Matimaty, Tamatesy Tomate p H fr - A Janv - Déc Nicotiana tabacum [L.] Paraky Tabac p H fe - S Mai - Juin Solanum anguivii [Lam.] Angivy p H fr - A Avril - Juin Solanum melongena [L.] Baranjely, Aubergine p H fr - A Janv - Déc Solanum nigrum [L.] Anamamy Morelle noire p H fe - A Janv - Déc MANANARA AVARATRA MANDRITSARA TSARATANANA (Mahajanga) ANALALAVA ANKARAFANTSIKA 68

78 Ethnobotanique STERCULIACEAE 196 Sterculia cola [Pers.] Kaola Colatier p A fr - S Oct - Déc Theobroma cacao [L.] Cacao Cacaoyer p a fr A, R Janv - Déc TACCACEAE 198 Tacca pinnatifida [Forst.] Kabija, Tavolo np H tu A Juil - oct VERBENACEAE 199 Gmelina arborea [Roxb.] Gomely Gmelina p A bo - C, K Janv - Déc Tectona grandis [L. f.] Kesika Teck p A bo - C, K Janv - Déc ZINGIBERACEAE 201 Curcuma longa [L.] Tamotamo Safran p H tu - A Mai - Juin Zingiber oficinale [Roscoe] Sakaitany Gingembre p H tu - A Mai Juin Familles comprenant 202 taxa 112p 90np

79 II- STATUT DE CONSERVATION, ECOLOGIE ET ECOPHYSIOLOGIE VEGETALES

80 ECOLOGIE ET STATUT DE CONSERVATION DE TROIS ESPECES D Adansonia (Adansonia za, Adansonia digitata et Adansonia madagascariensis) DANS LA REGION BOENY (MAHAJANGA) Seheno ANDRIANTSARALAZA, Bakolimalala RAKOUTH B. P : 906.Département de Biologie et Ecologie végétales, Faculté des sciences. Université d Antananarivo. RESUME Trois espèces endémiques (Adansonia za, Adansonia madagascariensis et Adansonia digitata) se rencontrent dans la Région de Boeny au Nord-Ouest de Madagascar.Une étude écologique et une évaluation du statut de conservation de ces trois espèces ont été menées afin de faire ressortir les caractéristiques écologiques, floristiques, biologiques des baobabs et de leurs habitats et d évaluer leurs statuts écologiques pour proposer des mesures de conservation. Ainsi, pour chaque espèce étudiée, une Parcelle Permanente de Suivi (PPS) a été montée dans laquelle ont été effectués des suivis de chaque individu pendant trois ans. Dans chaque parcelle, des relevés écologiques ont été réalisés. Les enquêtes ethnobotaniques effectuées ont montré que les usages des baobabs comme les croyances qui lui sont liées sont multiples. L utilisation locale a été récapitulée : alimentaire, médicinale, cultuelle. Les trois espèces étudiées présentent un déficit de régénération. Ce fait peut être attribué à plusieurs facteurs d origine anthropique. A. za, A. madagascariensis sont classées Vulnérables (VU). Adansonia digitataa été classée En danger d extinction (EN). Des mesures de conservation sont ainsi proposées afin de développer des modalités de gestion durable de ces espèces et des écosystèmes qui les abritent. Mots clés : Adansonia za, Adansonia madagascariensis, Adansonia digitata, Région Boeny, écologie, menaces, statut de conservation. 1- INTRODUCTION Les baobabs représentés par le genre Adansonia, appartenant à la famille des Malvaceae, ordre de Malvales (Schatz, 2001) constituent un patrimoine biologique et culturel unique au monde. Trois espèces ont été recensées dans la région Boeny (A. madagascariensis, A.digitata et A. za (Baum, 1995). Or, ces espèces sont menacées par les pratiques humaines directes telles que la déforestation, surtout dans le Nord Ouest de l île. La conservation et la valorisation de ces espèces patrimoniales, hautement symboliques à l échelle locale et nationale et des écosystèmes qui les abritent s avèrent alors indispensables. C est dans ce contexte, et dans le cadre du projet «Baobab», que la présente étud 70

81 .e a été entreprise en vue de faire la caractérisation écologique, floristique et biologique des baobabs et de leurs habitats et d évaluer leurs statuts écologiques pour proposer des mesures de conservation. 2- MATERIELS ET METHODES 2-1- Matériels d étude Les trois espèces (Adansonia za, Adansonia madagascariensis, Adansonia digitata) présentes dans la région Boeny ont fait l objet de cette étude. 2-2-Méthodes d étude Différentes méthodes ont été utilisées a) Montage des Parcelles Permanentes de Suivi Une Parcelle Permanente de Suivi d une superficie d un ha au moins a été installée pour chaque espèce étudiée. Chaque individu dans la parcelle a fait l objet d un suivi par un para-écologiste sur la phénologie, le mode de croissance et les éventuelles perturbations au niveau de l habitat, tous les 15 jours pendant trois ans. Le choix des sites d étude a été basé sur trois critères : une formation végétale homogène ; l existence d au moins 30 individus matures de baobabs ; une superficie d au moins 1ha. Si ces critères ne sont pas remplis, la parcelle est repartie en petits plots ayant chacun ses conditions écologiques. Ces petits plots doivent avoir une superficie d au moins 1 ha chacun. Toutes les données relatives à chaque individu de baobabs tels que la circonférence, la hauteur du fût, la hauteur maximale sont notées dans des fiches de relevé. b) Méthode de relevés écologiques - Etude du sol : Afin d apprécier la qualité du substrat des habitats des espèces étudiées, une fosse pédologique de 40cm x 40cm et 40cm de profondeur a été creusée dans chaque parcelle. Les caractères édaphiques à savoir la structure, la texture ou la proportion des fractions de sable, de limon et d argile qui sont classées par catégorie de grosseurs présentes dans le sol et les activités biologiques observés dans le sol ont été notés. - Etude de la végétation et de la flore : La méthode de Braun Blanquet (1969) a été utilisée afin de dégager les caractéristiques floristiques de la formation végétale de chaque parcelle. Elle consiste à recensées tous les individus de chaque espèces dans une parcelle donnée en tenant compte des paramètres étudiées telles que : Diamètre, Hauteur fût. 71

82 - Etude de la structure de la végétation : Elle permet d avoir une image réelle ou représentative de l ensemble de la végétation. La méthode de Gautier (1994) (consiste à noter les hauteurs de contacte de la partie vivante de la plante sur l échellinoir gradué) a été utilisée pour déterminer la structure verticale et la méthode de Godron (1972) pour la structure horizontale (consiste à shématiser et numéroter les individus végétals qui touchent la ligne de 50m et tous les individus de la même espèce portent le même numéro. - Etude la flore associée : Elle a été déterminée par la méthode du Quadrat Centré en un point adoptée par Brower (1990). En effet, un individu mature de baobab a été choisi comme centre du quadrat.deux lignes imaginaires (déterminées à partir d une boussole), perpendiculaires de direction Nord-Sud et Est-ouest passant par l espèce étudiée divisent le relevé en 4 quadrats. Dans chaque quadrat, le tronc d arbre à Dhp > 10cm le plus proche de l espèce cible a été pris comme individu associé. La fréquence de l association de l espèce cible avec les autres espèces est représentée par la formule de Greig Smith (1964) suivante : F (%)=Ni x 100/N Ni : Nombre d individus d un taxon dans tous les quadrats N : Nombre total d individus recensés dans les quadrats - Etude de la régénération naturelle : Le nombre d individus régénérés (Dhp 32 cm) et semenciers (Dhp> 32cm) de chaque espèce a été compté dans chaque parcelle afin d estimer le taux de régénération naturelle des baobabs. Ce dernier est déterminé à partir de la formule de Rothe (1964) suivante : TR (%) = Nombre d individus régénérés x100 Nombre d individus semenciers c) Etude de la distribution La carte de distribution est la répartition des espèces étudiées sur un fond cartographique dans un espace donné. En effet, toutes les coordonnées géographiques de tous les sites connus pour chaque espèce étudiée ont été collectées ; celles enregistrées sur terrain à l aide d un Global Positioning System (GPS) sont également considérées. Ces coordonnées géographiques ont été ensuite traitées au moyen du Système d Information Géographique (SIG) en utilisant le logiciel Arcview 3.2 pour élaborer la carte de distribution des espèces dans tout Madagascar. d) Evaluation des risques d extinction et statuts UICN Elle est basée sur l étude de l aire de distribution géographique, l aire d occupation, la capacité de régénération, la croissance et le degré 72

83 d exploitation de l habitat. Ces différents paramètres permettent d attribuer pour chaque baobab étudié une catégorie de statut UICN. e) Enquête ethnobotanique Des enquêtes ethnobotaniques ont été effectuées auprès des villageois, guides et chefs de station et réserves. Les informations sur les utilisations locales des baobabs et les menaces qui pèsent sur leurs habitats sont collectées. 3- RESULTATS ET DISCUSSION 3-1 RESULTATS 1- Caractéristiques écologiques et édaphiques des habitats des espèces cibles Cinquante (50) individus d Adansonia madagascariensis ont été recensés dans la parcelle d Amboazango (10ha), commune de Tsaramandroso. Trente-deux (32) individus d Adansonia digitata ont été numérotés dans la parcelle d Ampazony (10ha), commune de Belobaka. La parcelle d Adansonia za a été répartie en trois petits plots d une superficie de 01 ha chacun. Ces petits plots se trouvent dans la commune de Tsaramandroso où10 individus ont été recensés au total. Dans chaque parcelle, la densité des individus des baobabs varie suivant plusieurs variables à savoir l espèce et la superficie de la parcelle. Dans la Région Boeny, les observations sur le terrain ainsi que les données bibliographiques ont permis de déduire le type de végétation, le bioclimat et le substrat de chaque formation occupée par les espèces. Les trois espèces se trouvent dans une forêt dense sèche semi-caducifoliée très dégradée à bioclimat subhumide chaud. Les deux espèces d Adansonia (A.za et A.digitata) se rencontrent sur un substrat sableux à structure particulaire. Par contre, Adansonia madagascariensiss installe sur un sol poreux à texture argilo-sableuse. 2- Caractéristiques floristiques et physionomiques des habitats des espèces Les habitats des trois espèces étudiées sont pauvres floristiquement, la famille des FABACEAE est la plus représentée. Les aspects physionomiques varient suivant la parcelle et l espèce étudiée. Les phanérophytes sont les plus importants dans les formations végétales étudiées, de 52,09 à 69,4%. L abondance des lianes est également remarquée surtout dans la parcelle d Amboazango (33,33%). Les formations végétales étudiées sont dégradées surtout dans la parcelle d Ampazony dont la hauteur de la canopée ne dépasse 73

84 pas les 6 m. Le tableau 1 résume les caractéristiques floristiques et physionomiques des PPS installées dans la Région Boeny. Tableau 1 : Caractéristiques floristiques et physionomiques des PPS Caractéristiques physionomiques Caractéristiques floristiques Espèces PPS/ Petits plots Nombre de strates Hauteur maximal e de la canopée Richesse floristique Types biologiques Esp G F Ph Ch L A. za Analamavelona ,09 14,58 29,17 Analamarina ,45 13,29 16,67 Kelisanga ,12 16,28 18,60 A. digitata Ampazony ,44 8,33 16,67 A.madagascariensis Amboazango , ,33 Esp : Espèces G : Genres F : Familles Ph : Phanérophytes Ch : Chaméphytes L : Lianes 3- Flore associée La famille des FABACEAE est la plus associée aux deux espèces d Adansonia (A.za et A.digitata) avec respectivement une fréquence de 45 et 25%. La famille des RUTACEAE (30%) est la plus associée à Adansonia madagascariensis. Bivinia jalbertii (30 %) est la pus associée à Adansonia madagascariensis. Tamarindus indica est l espèce la plus associée à Adansonia za et Adansonia digitata. 4- Régénération naturelle Les trois espèces de baobabs étudiées présentent un déficit de régénération avec un taux de régénération très faible entre 13,04 à 68% (tableau 2). Ce fait peut être attribué à plusieurs facteurs surtout d origine anthropique comme les feux de brousse, l agriculture extensive, la culture sur brulis et le surpâturage. Tableau 2 : Taux de régénération des trois espèces d'adansonia Espèces Individus régénérés Individus semenciers TR (%) Classes de diamètre (cm) Classes de diamètre (cm) ]0-10] ]10-20] ]20-32] ]32-70] ]70-100] ] ] > 150cm A za , 14 A. digitata A.madagascariensis , 04 74

85 5- Utilisation et risques d extinction Les informations recueillies sur terrain et les données bibliographiques disponibles ont permis d estimer le risque d extinction des espèces étudiées. Les enquêtes effectuées ont montré que les usages des baobabs sont multiples et varient d une localité à une autre. Les fruits d Adansonia za et d Adansonia digitata sont comestibles et sont appréciés par la population locale dans le village de Tsaramandroso et d Ampazony. Certains individus d Adansonia digitata (Bozy) sont considérés comme «sacrés» dans le village d Ampazony. Les baobabs sont également utilisés à des fins médicinales dans la station forestière d Antrema (Mahajanga). En effet, les villageois effectuent un rituel appelé «Fankabe», rituel utilisant l écorce bouillie pour favoriser la croissance des bébés prématurés. Les activités humaines liées aux défrichements et aux feux de brousse détruisent l habitat des espèces de baobabs. Les prédictions du déclin futur sont très élevées pour les trois espèces. Cette prédiction est estimée à 100 % pour Adansonia digitata avec une aire d occupation de 187 km 2. L étude des différents paramètres et les résultats obtenus sur les caractéristiques des habitats a permis de proposer les statuts de conservation des trois espèces étudiées. Adansonia digitata est classée En Danger (EN). Les deux espèces Adansonia za etadansonia madagascariensis sont classées Vulnérables (VU) (tableau 3). Tableau 3 : Statut de conservation des trois (3) espèces de baobabs Espèces Adansonia za Adansonia digitata Adansonia madagascariensis Types de végétation FDSC FDSC FDSC, FLE Aire d occurrence (km 2 ) Aire d occupation (km 2 ) Nombre total de sous populations Sous populations dans les AP Prédiction du déclin futur (%) 92, ,5 Abondance dans les sites d étude Régénération Faible Très faible Faible Utilisation Oui Oui Oui Perte et destruction de l habitat Oui Oui Oui Statut suggéré Vulnérable VU B2 ab (ii,iii) En Danger EN B1 ab (i,ii, iii, iv) + 2 ab( i,ii,iii,iv) FDSC : Forêt Dense sèche Caducifoliée FLE : Forêt Littorale ou sublittorale (Montagne des Français, Daraina et Vohémar) Vulnérable VU B2 ab (ii,iii,iv) 75

86 3-2- DISCUSSION Le choix des PPS repose sur le nombre d individus présents (30 individus) sur une superficie d au moins 1 ha. Ces critères établis sont spécifiques pour les baobabs dont 2 individus sont distants de quelques mètres. Les données sur la distribution sont préliminaires et approximatives. Elles serviront de bases pour les études et recherches ultérieures relatives aux baobabs. De plus, des modifications peuvent être affectées aux paramètres étudiés étant donné l insuffisance des connaissances sur la distribution précise des espèces de baobabs dans tout Madagascar. Dans la Région Boeny, Adansonia za se rencontre dans des forêts denses sèches semi caducifoliées. L étude de la distribution a montré que cette espèce est inféodée à plusieurs types de formation. Elle présente une distribution assez large, du Nord-Ouest au Sud-Ouest de Madagascar. Divers auteurs dont Baum (2003) et Razanameharizaka (2002) ont montré que cette espèce a la distribution la plus large parmi les 8 espèces d Adansonia. Les caractéristiques écologiques, floristiques, physionomiques de cette espèce et de son habitat varient suivant les régions. Afin d effectuer une étude comparative sur la caractérisation écologique de l habitat d Adansonia za, d autres PPS ont été installées dans d autres régions de Madagascar. Les résultats obtenus dans chaque PPS installée feront donc l objet d une étude comparative afin de donner une explication écologique sur la répartition des espèces de baobabs. Les menaces et pressions subies par les espèces de baobabs évoquées dans cette étude exigent la mise en place de modalités de gestion en faveur de leur préservation. Inclure les espèces non protégées dans les nouvelles Aires Protégées s avère donc primordiale. La gestion communautaire des forêts et des Aires Protégées et la mise en place d autres Parcelles Permanentes de Suivi (PPS) permettront aussi d assurer une protection plus concrète des populations d Adansonia. Des initiatives de restauration forestière dans les zones protégées existantes et non protégées surtout au sein des habitats des baobabs sont également à mettre en œuvre pour conserver et protéger de façon durable les écosystèmes à baobabs. Les études et recherches ultérieures sur les menaces qui pèsent sur les espèces de baobabs permettront de prendre des mesures de conservation plus appropriées. 4. CONCLUSION Les études sur terrain ont permis de recueillir de nombreuses informations sur chaque espèce, en particulier sur leur habitat, leur 76

87 régénération et leur distribution. Les résultats présentés portent sur la description, l écologie, la biologie, l abondance, la distribution, l utilisation et les risques d extinction des trois espèces de baobabs qui sont exposées à des menaces dues principalement aux activités humaines comme la déforestation, les défrichements, les feux de brousse et les cultures sur brûlis. Les risques d extinction sont donc élevés. Par ailleurs, les trois espèces d Adansonia connaissent une difficulté de régénération. Elles ne tolèrent pas la perturbation de leurs habitats. En outre, il est important de souligner que les résultats obtenus dans le cadre de cette étude sont des données préliminaires. Des études concernant la systématique de chaque espèce de baobab, des essais de régénération ex situ et des suivis phénologiques sont également nécessaires afin de procéder à la mise à jour de la base des données sur les baobabs. Ainsi, cette étude contribuera en partie à la sauvegarde de ces espèces endémiques en développant des modalités de gestion durable dans la grande île. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Baum, D.A., 1995a.- A systematic revision of Adansonia (Bombacaceae). Ann. Missouri Bot.Gard., 82 : Brower, E. J., Zar, H. J. & Von Ende, C. N., 1990 Fields and laboratory Methods for General Ecology. 3 rd ed. W.M.C. Brown Publishers. 268 p. Greig Smith, P., 1964 Quantitative Plant Ecology. 2nd edition. Butterworth. London Great Britain. 256p. Picard, N. & Gourlet-Fleury, S., Propositions de normes pour l installation de parcelles permanentes. Eds CIRAD Département Environnements et Sociétés UPR Dynamique des forêts naturelles. 31p. Razanameharizaka, J. H., Régénération du genre Adansonia dans le Sud-Ouest malgache : Démographie et Physiologie de semences. Mém DEA. Option Phy.vég. Fac Sciences. Univ Antananarivo. 70 p. Rothe, P. L., 1964 Régénération naturelle en forêt tropicale. Le Dypterocarpus dregyi (DAU) sur le versant cambodgien de Golf de Siam. Bois et forêts des tropiques. Madagascar.Vol 8. Pp Schatz, G. E., Flore générique des arbres de Madagascar. Royal Botanic, Gardens. Kew. 489p. UICN, Catégories et critères de l UICN pour la Liste Rouge. Version 3.1, 32p. REMERCIEMENTS Nous tenons à montrer notre plus haute gratitude à toutes les personnes, qui de près ou de loin, ont apporté leur aide, leur soutien et leur collaboration à la réalisation de ce mémoire. 77

88 Nous adressons nos plus vifs remerciements aux institutions qui, par leurs soutiens matériels et logistiques nous ont permis de réaliser ce travail. Nous citons en particulier le Département de Biologie et Ecologie Végétales de l Université d Antananarivo, le Service de Coopération et d Action Culturelle Française par le biais du projet Madagascar Enseignement Supérieur (MADES), le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) et l Unité de Recherche en Partenariat (URP). 78

89 DESCRIPTION, DISTRIBUTION, ECOLOGIE ET STATUT DE CONSERV ATION DE QUELQUES ESPECES ENDEMIQUES DE MADAGASCAR DE LÀ FAMILLE DES ELAEOCARPACEAE Cyprien MIANDRIMANANA, Charlotte RAJERIARISON Edmond ROGER BP : 906, Département de Biologie et Ecologie Végétales Faculté des Sciences Université d Antananarivo RESUME La famille des Elaeocarpaceae est une famille endémique subtropicale renfermant 12 espèces connues dont sept (7) ont fait l'objet de cette étude.la compilation des données bibliographiques et des résultats de nos observations sur le terrain ont donné de plus amples informations sur ces espèces, plus précisément sur leur distribution, les caractéristiques écologiques de leurs habitats, leurs utilisations et les menaces sur leurs habitats. Des descriptions ont été réalisées pour compléter les données antérieures. L'analyse de ces informations a permis d'évaluer les risques d'extinction de chaque espèce.pour la distribution, cinq (5) espèces sont rares, à savoir Elaeocarpus corallococcus, Elaeocarpus occidentalis, Elaeocarpus perrieri, Sloanea bathiei et Sloanea rhodantha var. dalechampsoides, Trois (3) espèces sont à distribution moyennement large, comme Elaeocarpus capuronii, Elaeocarpus rufovestitus et Sloanea longisepala. D'autres ont une distribution très large Elaeocarpus alnifolius, Elaeocarpus hildebrandtii, Elaeocarpus subserratus et Sloanea rhodantha var. rhodantha). Pour l'évaluation du statut de conservation, chaque espèce dans la famille des Elaeocarpaceaesont classées dans quatre (4) grandes catégories de menace :en Danger Critique d'extinction (CR) :Elaeocarpus occidentalis et Sloanea bathiei ; endanger d'extinction (EN), Elaeocarpus corallococcus, Elaeocarpus perrieri,elaecarpus rufavestituset Sloanea rhodantha var. dalechampsoides ;Vulnérables (VU), Eïaeocarpus alnifolius et Sloanea longisepala et espèces à Préoccupation mineur (LC) :Elaeocarpus alnifolius, Elaeocarpus capuronii, Elaeocarpus hildebrantii, Elaeocarpus subserratus et Sloanea rhodantha var. rhodantha, Mots clés : Elaeocarpaceae, espèces endémiques, distribution, ecologie et statut de conservation, Madagascar. 1. INTRODUCTION Madagascar possède une richesse exceptionnelle en biodiversité.ce patrimoine unique au monde est en train de détérioration, d'avilissement et de disparition massive due à de multiples raisons. L'endommagement des écosystèmes naturels par l'augmentation de défrichements, la répétition des 79

90 feux de brousse à intervalle très courte, l exploitation commerciale de bois figurent parmi les principales pressions s'exerçant sur les écosystèmes naturels à Madagascar. La croissance démographique galopante et la pauvreté flagrante des Malgaches accentuent et aggravent cette situation. Ainsi, des efforts de préservation ont été déployés au début de XXe siècle pour sauver les espèces menacées et pour rétablir l'équilibre des écosystèmes à l'échelle mondiale dont l'une des premières tentatives est le recours au processus législatif. Dans le butd atteindre cet objectif, la présente étude intitulée «Etude bioécogéographique des 12 espèces endémiques de Madagascar dans la famille des Elaeocarpaceae en vue d'une évaluation de leur statut de conservation» a été entreprise. Le but de cette étude est de comprendre la biologie et les facteurs écologiques influençant la distribution et l'existence des ces espèces dans la nature. De plus, cette étude donne des informations sur les caractéristiques de l'habitat et sur l'utilisation par la population locale des espèces étudiées. Ces informations seront nécessaires dans l'évaluation des risques d'extinction de ces espèces en se basant sur les critères de I'UICN. 2. MATERIELS D'ETUDE La famille des Elaeocarpaceae classée par Bentham & Hooker (1862), Baillon (1873) ou Hutchinson (1967) dans la tribu des Tiliaceae est une famille à part (Tirel, 1984) et appartient à l ordre des Malvales sous classe des Rosideae (Heywoods, 1978). Toutes les espèces appartenant à cette famille trouvées à Madagascar constituent les matériels d'études, 2.1. Description de la famille des Elaeocarpaceae (Tirel, 1984) La famille est caractérisée par des buissons à grands arbres. Feuilles simples, alternes, nervation pennée, fleurs solitaires ou en inflorescence du type racème multiflore, axillaire ou plus rarement terminal ; sépales 4-5, libres, valvaires ; pétales 4-5, libres ou rarement soudés, valvaires. apex généralement denté ou lacinié. Etamines nombreuses (13-200), libres, insérées sur le bord interne ou à la surface du disque ; anthères basifixes, biloculaires, déhiscentes soit par un pore unique ou une courte fente apicale et transversale, soit par deux pores ou des courtes fentes longitudinales ; fruits, soit une drupe charnue, indéhiscente, à une seule graine, soit une capsule ligneuse, déhiscente, à multiples graines (10-16) munies d'un arille et à albumen abondant Embryon à cotylédons droits ou courbes. La famille est représentée dans toutes les régions tropicales et subtropicales, à l'exception de l'afrique continentale (Tirel, 1984} ; et quelques espèces d'elaeocarpus se rencontrent dans les zones tempérées. Elle comprend huit (8) genres : Aceratium, Aristotelia, Dubouzetia, Elaeocarpus, Sericolea, Sloanea, Tricuspidaria et Vallea, dont deux (2): Elaeocarpus et 80

91 Sloanea existent à Madagascar et toutes les espèces malgaches endémiques. sont 2.2. Clés d'identification des genres Malgaches La clé d'identification des genres Malgache est la suivante: 1- Fleurs généralement portées dans des racèmes multiflores; pétales blancs, à peine plus longs que les sépales, toujours libres ; disque nectarifère ; annulaire et plus ou moins lobé ; fruit drupaçé indébiscent, généralement à une seule graine, les graines sans arille. Cette espèce correspond au genre Elaeocarpus. 1'- Fleurs sepalaires ; pétales rouges, généralement bien plus longs que les sépales, parfois partiellement à entièrement soudés ; disque nectaire en forme de coussin large ; fruit capsulaire déhiscent ligneux, à multiple graines, les graines arillées. Cette espèce corespond au genre Sloanea. 3. METHODES D ETUDE Cette étude a pour but d'évaluer le statut de conservation des espèces Elaeocarpaceae sus citées. En effet, elle a été menée en plusieurs étapes : les études bibliographiques et cartographiques ainsi que les étudesdans les herbaria ont précédé les descentes sur le terrain durant lesquelles des enquêtes ethnobotanjques, des études de la régénération et des études des habitats des espèces ont été réalisées Identification des espèces Les espèces sur lesquelles porteront nos études ont été identifiées d aprèsles spécimens d'herbier de Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (TAN) et de FOFIFA (TEF) Ambatobe Localisation et choix des sites d'études Les sites d'études ont été choisis à partir des informations et des coordonnées géographiques relevées sur les étiquettes d'herbier. Les critères de choix ont été l'accès et la proximité des espèces cibles, données obtenues à partir des études cartographiques Collecte des donnés et description La partie systématique a consisté en la description morphologique de chaque espèce dans les herbarias TAN, TEF, MO (Missouri), P (Paris), et Laboratoire de Botanique del'université d'antananarivo ont été récoltés et préparés selon la méthode de Liesner (1991) et décrits selon la terminologie de Radford et coll. (1974) Distribution La distribution des espèces a été étudiée avec le logiciel ArcView 3.3. Les coordonnées géographiques figurant sur les étiquettes d'herbier, tirées de 81

92 la base des données Tropicos du MBG (%t1p :/rnobot.mobotor/wt3/seafch/vast.html) et enregistrées sur le terrain ont été converties en décimales pour être utilisées en SIG et pour générer ensuite les points de distribution de chaque espèce sur la carte de Madagascar. Les paramètres considérés pour l'analyse,de distribution sont la zone d'occurrence EOO (superficie excluant la mer pouvant renfermer tous les sites d'un taxon à l'intérieur d'un polygone convexe dans lequel aucun angle n'excède pas 180 ), l'aire d'occupation AOO (surface de végétation occupée par un taxon mesurée ausein de la zone d'occurrence) (UICN, 2001), ainsi que le nombre de sous populations, leur présence/absence dans les Aires Protégées (AP) et la prédiction de déclin futur des espèces PDF. La PDF est estimée par la formule suivante : PDF =Nombre de sous populations hors des AP x 100 / Nombre total de sous populations 3.5. Etudes de la végétation La description de l'habitat a étéfaite en terme de bioclimat, de géologie, de topographie et de végétation en utilisant la carte bioclimatique de Cornet (1974), les cartes géologique et végétation de DU PUY et MOAT (1996) et la carte des domaines forestiers de Humbert (1965). Cet habitat est aussi décrit selon sa structure et sa composition floristique. L'étude structurale comprend la structure verticale et la structure horizontale. La structure verticale a étéétudiée selon la méthode de Gautier (1994) qui consiste à faire un relevé linéaire sur une ligne de 50 m de long dressée à partir d'une çhevillièretendue horizontalement. Un échenilloir gradué est déplacé par intervalle de 1 m le long de cette ligne et au niveau duquel la hauteur de contact entre le piquet et la partie vivante des végétaux a été notée sur une grille. Le relevé ainsi obtenu reflète la stratification de la formation végétale, le taux derecouvrement de chaque strate, le type de végétation ainsi que son état de dégradation. L'individu cible constitue le centre de 4 quadrats délimités par 2 lignes imaginaires orientées vers les 4 points cardinaux. Le diamètre et la distance par rapport au centre de l'arbre ayant un dhp > 1 0 cm le plus proche ont été mesuré et sa hauteur est estimée. Ces données ont permis d'évaluer la densité des troncs/ha qui est calculée selon la formule suivante : D = n (a + n') x / ( di) 2 a : nombre des troncs associés n* : nombre des individus cibles à dhp > 10 cm di : distance entre individu cible et troncassocié 82

93 Cette étude permet également d'établir une courbe de distribution par classe de diamètre dont l'allure, notamment l absence de certaines classes peut fournir des informations sur la perturbation de la forêt. La fiore associée à chaque espèce a été identifiée en notant les genres et les espèces d'arbres relevés dansl'étude de la structure horizontale. La phénologie est l'étude de la succession des différents phénomènes du cycle biologique de chaqueespèce dans le temps pour caractériser chaque espèce selon leurs calendriers phénologiques. La régénération comprend trois (3) parties : - L'étude de la pollinisationqui consiste à faire des observations directes, des enquêtes auprès des guides etelles sont appuyées par des données bibliographiques. De plus, l'étude consiste à identifier les agents depollinisation de chaque espèce ; - L'étude de la dispersion de grainesqui permet d'identifier les agents ou les phénomènes assurant larégénération des espèces pardes enquêtes et des observations directes ; - La régénération naturelleévaluée suivant la distribution de la population dans les classes dediamètre. Les individus de chaque classe de diamètre sont comptés et l'analyse des résultats permet d'établir le diagramme de régénération pour chaque espèce. Les individus à dhp < 10 cm sont considérés comme régénérés et ceuxà dhp > 10 cm des semenciers ou individus adultes. Le taux de régénération (TR %) est donné par la formule de Rothe (1964) : - TR (%) = Nombre d individus régénérés x 100 / Nombre de semenciers L'interprétation de ces données donne des informations sur le potentiel de régénération de chaque espèce. - Utilisations des espèces et menaces sur les habitats.les observations directes, les données bibliographiques et lesenquêtes auprès de la population locale ont été menées pour acquérir les informations surlesutilisations de chaque espèce et les menaces sur leurs habitats. - Risque d'extinction (CR) : Toutes ces informations sont rassemblées afin de permettre l'évaluation du statut de conservation des espèces. Selon UICN (2001), il existe 9 catégories pour les listes rouges. Les catégories menacées sont : En danger critique d'extinction (CR) : le taxon risque fortement de disparaître à Tétât sauvage et très court terme ; En danger (EN) : le taxon est confronté à un risque d'extinction très élevé à Tétât sauvage et à court terme ; Vulnérable (VU): le taxon subit des menaces qui peuvent entraîner sa disparition à l'état sauvage à moyen terme. 83

94 Pour ces catégories, les critères définis par UICN (2001) concernent la réduction des effectifs par cause de réduction de la zone d occupation, perte de l'habitat, exploitation sélective, la taille de Taire d'occurrence et la taille de la population. 4. RESULTATS ET INTERPRETATIONS 4.1. Description des espèces étudiées Parmi les 12 espèces des Elaeocarpaceae de Madagascar, 7 ont été rencontrées et étudiées sur le terrain. Ce sont : Elaeocarpus alnifolius, E. capuronii, E. hildebrandtii, E. rufovestitus, E. subserratus, Sloanea longipedunculata et S. rhodantha var. rhodantha. La description des ces 7 espèces a été basée sur les ouvragesscientifiques disponibles et est appuyée par des observations directes sur le terrain ; tandis que.pour les autresespèces (Elaeocarpus corallococcus, E. occidentalis, E. perrieri, Sloanea rhodantha var. dalechkmpsoides ets. bathiei). La déscription a été faite uniquement à partir des ouvrages et de spécimens d'herbiers disponibles. Elaeocarpus alnifolius (Tirel, 1984) Arbre de 6-15 m de haut. Feuilles légèrement ondulées, papyracées a subcoriaces, entièrement glabres sur les deux faces ; limbe elliptique rhomboédrique ou obové, à bords lâchement crénelés avec 3-10 échancrures ; pétiole grêle, de 1-5 cm de long, inflorescence constituée de 3-13 fleurs jaunesen formant de grappe, portée par unpédoncule de 0,5-8 cm. Fleurs pentamères, hermaphrodites et monoïque. Fruit, drupe, ellipsoïde ovoïde, de x8-12mm, vert 2. Elaeocarpus capuronii (Tirel, 1984) Arbre de 5 à 15 m de haut. Feuilles épaisses et coriaces, glabres ; limbe largement oblong - elliptique, à bords lâchement sérretés avec échancrures ou presque entière. Pétiole assez robuste, de 3-8 cm. Inflorescences en grappe constituées de 4-9 fleurs de couleur jaune verdâtre, portées par un pédoncule de 2-10 cm. Fleurs hermaphrodites. 5-mères et monoïques. Fruit, drupe ellipsoïde-globuleux, de 2 à 2,2 x 1,6 à 1,8 cm. Elaeocarpus corallococcus {Tirel, 1984) Arbuste ou arbre de 6-15 m de haut. Feuilles légèrement gaufrées entre les nervures secondaires, coriaces, face supérieure glabre, face inférieure glabre ou garnie de fins poils apprîmes ; limbe obové, à bords finement sérretés avec 15 à 30 échancrures ; pétiole robuste de 0,8-2 cm de long. Inflorescences composées de 2-5 fleurs de couleur blanche portées par un pédoncule court, de 1-4 cm. Fleurs pentamères, dioïques, fruit, drupe ellipsoïde globuleuse de 3 cm x 2,5 cm, Elaeocapus hildebrandtiï (Tïrel, 1984) Arbuste ou arbre de m. Feuilles coriaces, généralement très pâles, à fine pubescence apprimée sur les deux faces ; limbe obové oblong, 84

95 parfois elliptique, à bords finement et régulièrement sérretés crénelés (15 à 30 échancrures). Inflorescence constituée de 3-12 fleurs de couleur jaune, portée par un pédoncule de 2-8 cm. Fleurs hermaphrodites, 5-mères, monoïque. Fruit, drupe ellipsoïde ovoïde, de 1,5 x 0,8 cm. Elaeocarpus occidentalis (Tirel, 1984) Arbre de 10 m environ. Feuilles papyracées, glabre sur la face supérieure, finement soyeuses sur la face inférieure ; limbe largement elliptique lancéolé, a bords sérretés, à échancrures peu prononcées mais assez nombreuses (plus de 20 de chaque côté). Grappes nombreuses ; pédoncules de 4-7 cm, portant 6 10 fleurs. Fleurs hermaphrodites, de couleur blanches, 5-mères, monoïque. Fruit non observé. Elaeocarpus perrieri (Tirel, 1984) Arbre de 6 à 20 m. Feuilles subcoriaces, entièrement couvertes d'un dense tomentum roux à la face inférieure et glabre à la face supérieure ; limbe elliptique orbiculaire, à bords légèrement sérretés mucronulés. Grappes à axe de 4-7 cm, portant 5-8 fleurs. Fleurs de couleur rouge vif pentamères et dioïques. Fruit ellipsoïde globuleux, drupe, 2-3 x 1,8-2,5 cm. Elaeocarpus rufovestitus (Tirel, 1984) Arbrisseau de 6 m de hauteur en moyenne. Feuilles coriaces, à face supérieure glabre, à face inférieure couverte d'un dense tomentum roux, continu; limbe elliptique oblong, rarement obové, à bords finement mucronulés. Fleurs très nombreuses à l'aisselle des feuilles sur les pieds hermaphrodites et vers le sommet des rameaux sur les pieds mâles ; pédoncules de (1-) 2-5 cm portant (1-) 3-10 fleurs. Fruit en drupe tomenteuse, ellipsoïde, apiculée au sommet, de 1,5 x 1 cm. Elacocarpus subserratus (Tirel, 1984) Arbuste à arbre de 8-25 m de haut. Feuilles papyracées, chartacées ou subcoriaces, face supérieure vert clair brillant, généralement glabre, parfois finement soyeuse jusqu'à présenter un revêtement continu cuivré ou argenté ; limbe lancéolé ou elliptique oblong ou ové, rarement obové, à bords nettement ou très superficiellement sérretés crénelés avec échancrures ou muerons. Grappes nombreuses ; pédoncules de 1-9 cm portant 6-12 fleurs. Fleurs de couleur jaune, hermaphrodites, 5-mères, monoïques. Fruit ellipsoïde, de taille variable, 1,5-2,5 x 1-2 cm, Sloanea rhodantha var. rhodantha (Tirel, 1984) Arbre de grande taille, atteignant couramment 25 m de hauteur ; diamètre du tronc de (200) cm ; base du.tronc présentant des contreforts. Feuilles de trois types extrêmes : type 1, feuilles obovées et papyracées, de 6-14 (-18) x 4-9 (-11) cm, à sommet pourvu d'un bref et brusque acumen émoussé, à base aigue arrondie, abords vaguement sinués sérretés ; type 2, feuilles papyracées, de 4-10 x 1,5-3 cm, elliptiques, à sommet acuminé, à base aiguë arrondie, à bords sérretés ; types 3, feuilles 85

96 allongées, très coriaces et complètement glabres alors que dans les deux autres types, le limbe porte dorsalement des domaties poilues. Fleurs solitaires, de grande taille, de couleur rouge vif, à l'aisselle d'ébauches foliaires portés par un pédoncule de 2-4,5 cm. Fruit, capsule ligneuse, ovoïde oblongue, de 6 11x3-7 cm ; mésocarpe très dur et très épais, de 1-2 cm ; à ouverture loculicide en 3-5 valves. Sloanea rhodantha var. dalechampsoides (Tirel, 1984) Grands arbres de m. Feuilles papyracées et gaufrées, largement obovées elliptiques, à bords souvent révolutés ; face inférieure poilue. Fleurs de couleur rougeà sépales inférieurs de 1 cm, au nombre de 5 à 6 ; pétales 1 à 5, bordés de de denticules glandulifères bien visibles. Etamines au nombre de 60 à 110, Ovaire de 4-5 mm, 4 loges contenant chacune 2 files de ovules. Fruit, capsule ligneuse, ovoïde oblongue,.de 6-11 x 3-7 cm ; mésocarpe très dur et très épais, de 1-2 cm ; à ouverture loculicide en 3-5 valves. Sloanea bathiei (Tirel, 1984) Grands arbres, feuilles subcoriaces, à limbe elliptique, complètement glabre, sauf au niveau des domaties a poils laineux sur la face inférieure ; pétiole 1-3 cm. Fleurs rouges, à pédoncule relativement long, 4 à 6 cm. Sépales, longs de 1,2 à 1,5 cm et 0,6 à 1 cm de large. Pétales soudés à une corolle fortement accrescente, 4,5 cm de longueur. Etamines.au nombre de 120, à anthère très allongé. Ovaire conique. Fruits non observées. Sloanea longisepala (Tirel, 1984) Grand arbre avec des contreforts. Feuilles coriaces possédant des domaties à la face inférieure, de forme obovée elliptique, à bords vaguement crénelés, glabres sauf sur les domaties. Nervure médiane très saillante sur la face inférieure. Pétiole de l - 2 cm de long. Fleurs solitaires de couleur rouge vif portées par un pédoncule de 1-4 cm de long, glabre. Sépales 1-4 étroitement triangulaires ou oblongs, de 1,5-2,8 x 0,4-0,7 cm. 1 à 4 pétales, de 2 ; 5 cm, rouge foncé, munis des dents sur l'apex. Etamines au nombre de 90 environ finement hirsutes à connectif longuement apiculé sur 2 mm. Pistil à dense revêtement velouté sauf vers le sommet. Fruit capsulaire et ligneux contenant 0-2 graines par loge Distribution géographique Les données géographiques portent sur la répartition des espèces par domaine phytogéographique (Humbert, 1965), l'aire d'occurrence, le nombre total de sous populations et le nombre de sous- populationsdans les aires protégées (A.P.). Les données sont récapitulées dans le tableau 1. 86

97 Espèces Tableau 1 : Distribution géographique des espèces étudiées Répartition par domaines Aire d'occurrence (km 2 ) Nombre total des sous - populations Nombre des souspopulations dans les A.P. Prédiction du futur déclin (%) Elaeocarpus alnifolius Est Î2Î ,50 Elaeocarpus capuronïi Est, Centre 93401, ,56 Elaeocarpus corallococcus Hautes Montagnes, 2, ,60 Elaeacarpus hjldebrandtii Centre, fautes Montagnes, Ouest ,23 Elaeocarpus occidentàlis Centre pente occidentale 0, Elaeocarpus perrierî Hautes Montagnes 2, ,95 Elaeocarpus rufovesfitus Centre, Hautes ,07 Montagnes Elaeocarpus subserratus Est, Centre, Sambirano, ,24 Hautes Montagnes Sloanea rhodantha var. Est, Centre, Sambirano, ,97 rhodantha Sloanearhodantha var. \ dalechampsoides Est ,Î5 Sloanea longisepala.est, Centre ,22 Sloanea bathieï Hautes Montagnes 0, ,00 Du point de vue répartition géographique (tableau 1), les Elaeocarpaceae de Madagascar se répartissent dans tout Madagascar, sauf dans la partie méridionale. Elles sont abondantes à l'est et au Centre. Les aires d'occurrence des espèces d Elaeocarpaceae varient d'une espèce à une autre, d'une valeur restreinte (inférieure à 10 krn 2 ) à une valeur assez large (plus de km 2 ). La formule de Schatz sur l'évaluation du futur déclin a montré que la plupart des espèces ont un taux de futur déclin assez élevé Caractéristiques écologiques des habitats des espèces cibles L'habitat d'une espèce est caractérisé par son bioclimat type, la nature de substrat, la topographie, l altitude ainsi que la végétation climacique (tableau 2). Ainsi, les Elaeocarpaceae de Madagascar se rencontrent dans différents types de bioclimats correspondant aux différents types de formations végétales : le bioclimat humide et subhumide avec la forêt littorale, les forêts denses humides ; le bioclimat sec et semi aride correspondant à la forêt dense sèche ; et le bioclimat montagnard avec le fourrée de montagne. La plupart des espèces Elaeocarpaceae se reposent sur des roches métamorphiques ignées et des roches quartzites. De 0 m à plus de 2000 rn d'altitude, des représentants des Elaeocarpaceae sont toujours présents mais certains ont des intervalles altitudinales plus ou moins nettes. 87

98 Tableau 2 : Données écologiques des habitats des espèces étudiées Espèces Bioclimat Nature du substrat Altitude Type de végétation Elaeocarpus alnfolius Etage humide et Roches Inférieure a 800 in littorales FL, FDHSMA subhumide métamorphiques et et basses altitudes) sédimentaires Elaeocarpuss capuronii Etage subhumide Réelles métamorphiques Basse altitude et moyenne altitude (entre 0 et m) FDHSBA, FDHSMA El&eocarpm corallococcus Etage montagnard Quartzites Haute altitude (1800 à plus de 2000m) FDHSBM, FM Elaeocarpus hïldebrantii Etage subhumide, étage montagnard Roches métamorphiques. basaltes Moyenne altitude {entre 800 et 1800m) Elaeocarpus occidentalis Etage subhumide Substrat calcaire Moyenne altitude (entre 800 et 1800 m) Elaeocapus perrierî Etage montagnard Quartzites Haute altitude (1 800 à plus de 2000m) Elaeocarpus rufovestitus Etage subhumide, Quartzites Haute altitude (1800 à plus étage montagnard de 2000m) Elaeocarpus subserratus Etage humide, subhumide et montagnard Roches métamorphiques, basaltes, roches sédimentaires Sloenea bathiei Etage subhumide Roches métamorphiques Sloanea longisepala Etage subhumide Roches métamorphiques Sloanea rhodantha var. rhodantha Sloanea rhodantha var. dalechampsoides Etage humide, subhumide Etage subhumide Roches métamorphiques Roches métamorphiques De 0 à plus de 2009 m Moyenne altitude (entre 800 et 1800m) Moyenne altitude (entre 800 a 1800m) 0e G à plus de 2000 m Moyenne altitude (entre 800 a 1800m) FDHSMA, FDHSBM, FM, FDS FDS FDHSBM, FM FDHSMA, FDHSBM, FM FL, FDHSBA, FDHSMA, FDHSBM, FM, FDS FDHSBM FDHSMA FDHSBA, FDHSMA, FDHSBM FDHSMA FDS : forets denses Sèches, FDHSBM : Forêts Denses Humides sempervirentes à Bioclimat Montagnard, FM : Fourrée de Montagne, FDHSMA : Forêts Denses Humides Sempervirentes de Moyenne Altitude, FL : forêt littorale, FDHSBA : Forêts Denses Humides Sempervirentes de Basse Altitude Elaeocarpusalnifolius ne se rencontre que principalement sur le littoral tandis que Elaeoearpus corallococcus et E. perrieri sont principalement sur les moyennes et les hautes altitudes Abondance numérique Selon Keith (1997), une espèce est dite rare si sa population compte moins de 250 individus matures ; mais par contre la population est considérée abondante si la taille de la population dépasse de individus matures. Les valeurs de l'abondance calculées par la formule de Schatz (2001) ont montré que les espèces d Elaeocarpaceae de Madagascar peuvent être groupées en deux (2) suivant la taille minimale connue de leur population : espèces rares et espèces abondantes. Les espèces rares sont : Elaeocarpus alnifolius, E capuonii, E hildebrandtii, E. rufovestitus et Sloanea longisepala dont aucune sous 88

99 population de ces espèces ne contient des individus matures en nombre supérieure250 ; Les espèces abondantes sont formées par Elaeocarpus subserratus et Sloanea rhodantha var. rhodantha Régénération naturelle Phénologie des espèces et pollinisateurs potentiels de la fleur Du point de vue période de floraison, la plupart des espèces d Elaeocarpaceae de Madagascar donnent des fleurs et des fruits pendant presque toute l année. Les polinisateurs potentiels sinon les visiteurs des fleurs des espèces des Elaeocarpaceae déduits à partir des caractéristiques florales sont probablementapis mellifera, Coracopsis sp., Nectarinia souimanga, et Lolaits sp. Taux de régénération Les taux de régénération de chaque espèce rencontrée sur le terrain ont été calculés mais ils peuventsouvantvariées en fonction de la période d'observation et de la période de germination des espèces. Trois (3) espèces ont un taux de régénération élevé (>300%) : Elaeocarpus hildehrandtii (966%), E. subserratus (617%), E. alnifolius (306%). La plupart des espèces ont un taux de régénération moyen, mais Sloanea rhodantha var. rhodantha présente un taux très faible (62%) dans la forêt de moyenne altitude de Manerinerina et ce taux devient nul dans la forêt humide de Betampona Evaluation de catégorie de statut de conservation Les informations requises pour la catégorisation des risques d'extinction de chaque espèce sont présentées dans le tableau 3, Ainsi, les espèces des Elaeocarpaceae de Madagascar ont été classées selon les catégories de l UICN en Danger critique d'extinction (CR) : Elaeocarpusoccidentalis et Sloanea bathiei ; - Endanger d'extinction (EN) : Elaeocarpus corallococcus, E. perrieri, E. rufovestitus, Sloanea rhodantha var. dalechampsoides ; - Vulnérable (VU) : Elaeocarpus alnifolius et Sloanea longisepala - Et les autres espèces sont classées à préoccupation mineure 1. CONCLUSION Les caractéristiques de l'habitat nous ont montré que les espèces des Elaeocarpaceae étudiées (Elaeocarpus alnifolim, Elaeocarpus capuronii, Elaeocarpus hildebrandtii, Elaeocarpus rufovestitus, ElaeocarpusSloanea rhodantha var. rhodantha et Sloanea longisepala) se trouvent dans plusieurs types bioclimatique (humide, subhumide, sec et semi aride, et montagnard), la nature du substrat est très variable (soclescristallins, quartzite, calcaire, dépôt 89

100 alluvial et lacustre, sable non consolidé) et les variations topographiques (sur la plaine littorale, les pentes à moyens et à forts pendage, et sur les pentes escarpées de montagne) et de végétation (depuis la forêt littorale jusqu'aux fourrés de montagne) déterminent également leurs distributions. La description et la structure de la flore associée à chaque espèce cible a montré que la plupart des habitats sont des formations secondaires (sauf à Betampona, habitat de Sloanea rhodantha var. rhodantha qui est encore une formation primaire), mais nous avons toujours noté la présence des taxons caractéristiques des formations primaires. -La période de floraison est très variable; certaines espèces fleurissent pendant la saison humide seulement tandis que d'autres fleurissent et fructifient le long de l année. Sloanea rhodantha var. rhodantha, Sloanea longisepala présentent une mauvaise régénération alors que les autres espèces trouvées sur le terrain ont une bonne régénération. À l'intérieur de certaines espèces, les résultats ont montré des caractères qui ne sont pas encore stabilisés. Ceci devrait faire l'objetd'études plus approfondies (Biologie moléculaire). Les variations n'ont pu être expliquées par des facteurs écologiques car ces espèces se trouvent au même endroit. La question qui se pose est de savoir si ces espèces sont encore en pleine évolution. Les risques d'extinction tiennent compte des modes d'utilisation des espèces étudiées hors des Aires Protégées (A.P.) par les populations locales. Toutes les espèces sont utilisées comme bois de chauffe et comme matière première dans la fabrication des planches ou du charbon. Les contreforts des individus du genre Sloaneasont utilisés dans la fabrication de vans et leurs troncs servent à la construction de pirogue. Les principales menaces sur les habitats de ces espèces sont surtout le défrichement, l'exploitation illicite, la fragmentation du milieu et le passage de cyclone. L'évaluation des risques d'extinction de chaque espèce a montré que dans la famille des Elaeocarpaceae les espèces sont classées dans quatre (4) grandes catégories de menace : * en Danger Critique d'extinction (CR) : Elaeocarpus occidentalis et Sloanea bathiei ; * endanger d'extinction (EN), Elaeocarpus corallococcus, Elaeocarpus perrieri, *Elaecarpus rufavestituset Sloanea rhodantha var. dalechampsoides ; * Vulnérables (VU), Elaeocarpus alnifolius et Sloanea longisepala ; *Espèces à Préoccupation mineur (LC) : Elaeocarpus alnifolius, Elaeocarpus capuronii, Elaeocarpus hildebrandtii, Eïaeocarpus subserratus et Sloanea rhodantha var. rhodantha. Cette étude devrait être considérée encore comme des études préliminaires à compléter par des études plus approfondies car de nombreux 90

101 Distribution géographiqu e Ecologie des espèces sites n'ont pu être prospectés alors qu'ils peuvent héberger d'autres espèces, déjà décrites ou non, ces résultats pouraient permettre d élaborer une stratégie pour la conservation de ces espèces. Tableau 3 ; Récapitulation des données pour évaluer les catégories des risques d'extinction dechaque espèce Espèces E- alnifolius E. capuronii E. soraliococcus E. hildebnsiàiii E. occidentalis E. perrieri Répartition Hautes Est, Centre Est, Centre Hautes montagne Est, Centr Ouest géographique montagnes EOO (km 2 ) 137Ï ! AOO (km 2 ) 270 JÏ PDF{%) Bioclirnats Nature de substrat Formation végétale Etage humide et subhumide Roches métamorphiq ues et sable F L, FDHSBA, FDHSMA Etage subhumide et humide Roches métamorphique s FDHSBA, FDHSMA Etage montagnard Quartzite 1 FDHSBM, FM Etage subhumide Etage subhumide Etage étage montagnard montagnard étage- sec Roches métamorphique, basaltes FDHSMA, FDHSBM, FM, FDS Abondance numérique (individus/ha) dans tes sites étudiés Potentiel des régénérations Elevé Elevé Faible à moyen Etal de l'habitai Perturbé Peu perturbé Peu perturbé Utilisation des espèces Catégorisation des espèces Distribution géographique Ecologie des espèces Reparution géographique Bois de chauffe, cyclone VU B 2ab (i, ii, iii) Centre. Hautes montagnes Bois de chauffe, cyclone, exploitation minière LC Est, Sambirano, Hautes montagnes, Ouest EN B 2ab (i, îi) + B 2ab (I,ii) Est, -Centre. Sambirano, Haute montagne Construction, chauffage Terrain calcaire FDS Quartzite FDHSBM, FM LC CR B 2ab (ii,iii) EN B 1ab (i,ii) + B 2ab {i,iî) Est, Centre «Sambirano, Centre Sambirano, Centre EOO (km 2 ) Î AOOflon 2 ) PDF(%) Bioclimat Nature de substrat Formation végétale Etage subhumide et montagnard Quartzite FDHSMA, BM, FM Etage humide, subhumide et montagnard Sol acide, cristalline Basaltes., roches Sédimentaire FL FDHSBA, FDHMA, F8M, FM, FDS Etage montagnard quartzite FDHSBM, FM Etage subhumide, étage montagnard, étage sec Roches métamorphiques, basaltes FDHSMA, FDHSBM, FM Etage subhumide Etage montagnard Terrain calcaire Abondance numérique mis (individus/ha) dans les sites étudiés Potentiel des régénérations Moyen Moyen Faible moyen Etat de l habitat Perturbé Peu à très perturbé Peu perturbé Peu perturbé Utilisation, des espèces bois de Bois de chauffe, Bois de chauffe, Bois de chauffe, FDS Quartzite FDHSBM, FM 91

102 catégorisationdes espèces chauffe, exploitation EN B 2ab (ii, iii, iv, v) exploitation de bois, exploitation minière exploitation de bois, exploitation minière exploitation de bois, exploitation minière LC LC. EN B 2ab (i, ii, iii) VU B1ab (i,ii, iii) + B2ab (ï,ii, iiï) CR B2 ab (i, ii iii) REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Baillon, G Liste des plantes de Madagascar, Bull. Mens. Soc. Linn. Paris 1. 95p. Bentham, C. & Hooker, W., Genera Plantarum 2: 650. Brower, J.E. & Vonenda, C.N Field and laboratory method for general ecology 3 rd ed. Brown publishers. 214p Brown, K.A. & Gurevitch, J Long-term ompacts of logging on forest diversity in Madagascar. PNAS 101(16): Cornet, A., Essai de cartographie bioclimatique à Madagascar. Notice explicative, No 55, ORSTOM, Paris.27p. Du Puy, D.J. & Moat, J., A refined classification of the primary vegetation of Madagascar based on the underlying geology: using GIS to map it conservation status. In: W.R. Lourenço (Ed), Proceedings of the international Symposium on the Biogeography of Madagascar. Editions de l ORSTOM, Paris. 256p. Gautier, R., Birkinshaw, C., Messmer, N., Ralimanana, H., 1994.Structure et flore de la forêt sur pente d Andranomena : Recherches pour le developpement série sciences biologiques.45p. Heywoods, V. H.,1978. Flowering plants of the world. Updated edition. Oxford University Press, New York. 53p. Humbert, H., 1965.Flore de Madagascar et des comores, Mus. Nat. Hist. Nat. 1969, Paris.86p. Hutchinson, J., The families of flowering plants, 3 rd ed. Clarendron Press, Oxford. 97p. Keith, D.A., An evaluation and modification of world conservation Union Red List criteria. Conservation biology, Australia.Pp Liesner, R., Technique de terrain utilisé au jardin botanique de Missouri, Laboratoire de Phanérogames. Muséum National des histoires Naturelles, MBG. Paris.95p. UICN, 2001.Catégorie et critères de l UICN pour la liste rouge version 3.1 UICN Gland, suisse, 32p. Rollet, B., La régénération naturelle dans les trouées : un processus général de la dynamique des forêts tropicales humides. Bois et forêts des Tropiques. Madagascar, n 202 pp Schatz, G.E., Generic tree flora of Madagascar. Royal Botanical Garden, Kew et Missouri Botanical Garden.R. Linklater, 503p. Tirel, C., Famille des Elaeocarpaceae. In Flore de Madagascar et des Comores.98p. 92

103 SUIVI DENDROMETRIQUE DE LA VEGETATION DE LA RNI N 1 DE BETAMPONA (REGION ATSINANANA), SELON LA METHODE DE LA PARCELLE PERMANENTE Dinasoa Donné TAHIRINIRAINY 1, Charlotte RAJERIARISON 1, Bollen AN 2, Edmond ROGER 1 1 B.P. 906, Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences, Université d Antananarivo. 2 B.P. 442, Madagascar Fauna Group, Morafeno Toamasina (501). RESUME Les caractéristiques dendrométriques de la végétation dans la RNI n 1 de Betampona ont été étudiées suivant les différents niveaux topographiques des données au temps zéro (To), servant à la mise en œuvre du système de suivi de la végétation ont été fournies. Neuf (9) parcelles de 0,25ha (50mx 50m) ont été montées. Les résultats de l étude ont montré que la forêt de Betampona présente une densité très élevée (916 à 1464 individus par hectare), une croissance normale des espèces d arbres, une surface terrière élevée (33,96 à 52,4m 2 /ha) et un potentiel en bois élevé (152,4 à 323m 3 /ha). La présence de différentes pressions qui pèsent sur la végétation et l isolement de la forêt de Betampona méritent la mise en place d un système de Suivi Ecologique.pour bien gérer et conserver la richesse en biodiversité dans cette Réserve. Mots clés : Forêt dense humide, Dendrométrie, Suivi Ecologique, Parcelle Permanente de Suivi, Betampona. 1- INTRODUCTION La Réserve Naturelle Intégrale n 1 de Betampona fait partie des dix premières Réserves Naturelles de Madagascar créées par le décret du 30 décembre 1927 et qui fut mis à jour par le décret n du 01 juin La Réserve est très riche du point de vue spécifique, cette richesse est estimée à 68 espèces végétales par 100 m 2 de surface (Perrierde la bathie, 1921). Malgré cet atout, la Réserve est sujette à une invasion de plantes envahissantes, aux effets néfastes des cyclones et aux diverses pressions anthropiques. Toutes ces pressions ont contribué à la vulnérabilité de la structure de certaines parties de la forêt (Ratovonamana, 2006). C est pourquoi Madagascar National Parks et Madagascar Fauna Group (MFG) en collaboration avec le Département de Biologie et Ecologie Végétales de l Université d Antananarivo ont mis en place un projet relatif au : «Montage de plots de suivi dans la RNI de Betampona pour le suivi écologique de la dynamique de la végétation».les objectifs de cette étude sont d analyser la structure de la végétation suivant les différents niveaux topographiques et de fournir les données au temps zéro (To), servant à la mise en place du système de suivi de la végétation. 93

104 2- MILIEU D ETUDE La Réserve Naturelle Intégrale de Betampona se localise dans la partie orientale de Madagascar, dans l écorégion de l Est. Elle se trouve à 25 km à vol d oiseau à l ouest de l Océan Indien, à 40 km au Nord Ouest de la ville de Toamasina (Annexe 1). La Réserve s étend entre de latitude Sud et de longitude Est. La Réserve est localisée dans les Communes Rurales d'ambodiriana et de Sahambala, District de Toamasina II dans l ex- province de Toamasina, dans la Région Atsinanana. Selon Cornet (1974), le massif forestier de Betampona est soumis à un climat tropical humide, de type bioclimatique «perhumide tempéré». Les mois écosecs sont absents. Le sol est de type ferralitique jaune et rouge, avec une masse importante d humus de nature acide (la teneur globale en matière organique est de 1 à 6,5%). La végétation de la Réserve couvre 1758 ha de forêts primaires et 470 ha de forêts secondaires et de savoka. Selon Perrierde la bathie (1921), la Réserve de Betampona appartient à la flore du vent. Elle fait partie du domaine de l Est (Humbert, 1955), de la zone écofloristique orientale de basse altitude (Faramalala& Rajeriarison, 1999) et dans l écorégion humide (Schatz, 2000). La végétation climacique est caractérisée par une forêt dense humide sempervirente de basse altitude (Humbert& Cours Darne, 1965), appartenant à la série à Anthostema (Euphorbiaceae) et Myristicaceae. La majorité de la population est des Betsimisaraka, mais des migrants venant d autres régions y sont installés, comme les Merina, les Betsileo, les Sihanaka, les Tsimihety et les Antandroy. Leurs principales activités sont l agriculture, comme la riziculture sur brûlis, la culture de bananiers, des caféiers, et autres. 3- MATERIELS ET METHODES Choix et localisation des sites d études Les sites d études ont été choisis après une prospection de terrain en tenant compte des types de forêts et des unités topographiques jugées homogènes. Ainsi, neuf sites ont été sélectionnés pour le montage des Parcelles Permanentes de suivi (PPS). Méthode de Parcelles Permanentes de Suivi (PPS) ou Plots de Suivi - Principe La méthode de Parcelles Permanentes de Suivi ou PPS a été utilisée pour le suivi de la végétation, en particulier, pour avoir des idées sur la composition floristique et la structure de la forêt. Elle permet aussi d étudier la 94

105 régénération d une formation végétale. Les parcelles permanentes constituent les unités d échantillonnage, définies comme les plus petites sections dans lesquelles les plantes ou les animaux sont réellement comptés. La surface totale, à laquelle la densité finale s appliquera, s appelle la surface échantillonnée (White et Edwards, 2001). Le montage des PPS est une méthode universelle de relevé écologique (Dallmeier, 1992), lancée pour la première fois à Madagascar par le MBG. en 1991 (Malcomber, 1993). Cette technique, combinant à la fois les relevés linéaires et les relevés de surface (BE et al., 1998), est basée sur l étude des espèces ligneuses dont le diamètre à 1,30 m du sol est supérieur ou égal à 10 cm (DHp 10cm). Selon Rollet (1979), à partir de 10cm de DHp, la plupart des espèces d arbres ou arbustes sont capables de se reproduire (fleurir et fructifier). - Dispositif et installation Neuf Parcelles Permanentes de Suivi (PPS) ont été montées, avec une surface de 0,25 ha qui s étend sur 50 m x 50 m sur différentes unités topographiques, dont : - 3 Parcelles Permanentes de Suivi sur bas versant : PPS 3, PPS 7 et PPS 8; - 3 Parcelles Permanentes de Suivi sur mi versant : PPS 2, PPS 5 et PPS 6; - 3 Parcelles Permanentes de Suivi sur haut versant : PPS 1, PPS 4 et PPS 9. Chaque parcelle est subdivisée en 25 carrés élémentaires ou placettes de 10 m x 10 m. Pour chaque parcelle, le point de référence a été noté et les points cardinaux sont marqués. Les coordonnées géographiques de chaque coin qui délimite les parcelles sont notées. Les relevés ont été effectués à l intérieur de chaque unité de surface (50 m x 50 m). Cette dernière a été matérialisée grâce à des peintures de couleur rouge sur ses bordures et des rubans plastiques (flag) à chaque coin (Figure 1). 95

106 Figure 1 : Dispositif d une Parcelle Permanente de Suivi (PPS). - Mesure et marquage des arbres Toutes les espèces d arbres et arbustes vivants dont le diamètre à hauteur de poitrine (DHp) à 1,30 m du sol est supérieur ou égal à 10 cm sont marquées avec des plaquettes en aluminium pré numérotées. La plaquette a été clouée à 20 cm au-dessus du niveau où le DHp a été mesuré, ce dernier a été déjà marqué avec une peinture rouge. Dans un écosystème forestier donné, la mesure du DHp des individus ligneux (arbres, arbustes) varie selon l inclinaison par rapport au sol (White et Edwards, 2001). Pour faciliter le suivi de chaque individu d arbre et arbuste dans le futur, le marquage des individus dans une placette a été fait suivant le sens d une aiguille d une montre. Les données sont soigneusement notées sur une fiche de relevés. Les références (numéros) serviront plus tard à repérer chaque individu d arbre et arbuste, lors des recensements ou évaluation ultérieurs, pour le suivi écologique. - Paramètres observés - Noms vernaculaires : noms utilisés par la population locale pour désigner chaque espèce. - Hauteur maximale (Hm) : hauteur maximale atteinte par l individu (arbre ou arbuste). - Hauteur du fût (Hf) : hauteur du tronc jusqu à la première ramification de branches. 96

107 - Diamètre à hauteur de poitrine (DHp) : diamètre évalué en cm de chaque individu à 1,30 m du sol. Etude structurale - Distribution des individus par classe de diamètres Les classes de diamètres peuvent être définies en fonction de la répartition de diamètres des individus supérieurs à 10cm de la PPS à étudier (Rakotondravony& Roger, 2006). Les classes de diamètres suivantes ont été adoptées : - d1 : [10 15 [cm d5 : [30 35 [cm d9 : [50 55 [cm - d2 : [15 20 [cm d6 : [35 40 [cm d10 : [55 60 [cm - d3 : [20 25 [cm d7 : [40 45 [cm d11 : 60 cm - d4 : [25 30 [cm d8 : [45 50 [cm L allure des histogrammes de chaque structure permet de connaître la santé de la population: si l allure est en J inversé, cela implique une croissance régulière, normale et un équilibre du peuplement, si elle est en J normale ou en forme irrégulière, la formation étudiée présente une croissance irrégulière et un déséquilibre écologique. Au fil des années de suivi écologique, ces mêmes classes doivent être maintenues. - Abondance Par définition, l abondance est une appréciation du nombre d individus de chacune des espèces constituant la population végétale de l aire étudiée (Cain, 1932). - Densité La densité est exprimée par le rapport entre le nombre d individus et l étendue de surface occupée par eux (Pavillard, 1935). D = N/S D : densité N : abondance numérique S : surface de relevé (m 2 ) - Surface terrière (m2/ha) La surface terrière est le recouvrement basal représenté par la surface occupée par les parties aériennes des individus des espèces au niveau du sol ou, dans le cas des arbres, à hauteur de poitrine (Gounot, 1969). Elle est exprimée par unité de surface, et obtenue par la formule de Dawkins (1959) : Gi = π/4 di 2 Où, Gi : Surface terrière d un individu de l espèce i (m 2 /ha), 97

108 di : DHp d un individu de l espèce i (m). La surface terrière G (m 2 /ha) représentant la surface occupée par tous les individus dans un peuplement peut être exprimée par la formule : - Biovolume (m3/ha) G = Σ Gi Le biovolume est le volume du bois fourni par une végétation dans une surface donnée. Le volume du bois de chaque individu (Vi) peut être calculé par la formule de DAWKINS (1959) : Vi = Σ 0,53 Gi Hi Où, 0,53 : Constante de forme, Gi : Surface terrière d un individu de l espèce i (m 2 /ha), Hi : Hauteur du fût d un individu de l espèce i (m). Le biovolume V (m 3 /ha) représentant la somme des volumes en bois de tous les individus dans un peuplement peut être exprimée par la formule : V = Σ Vi 4- RESULTATS ET INTERPRETATIONS Parcelles Permanentes de Suivi sur bas versant : PPS 3, PPS 7 et PPS 8 *Distribution des individus par classe de diamètres La distribution des individus des trois (3) parcelles permanentes dans les onze (11) classes de diamètres est montrée dans le tableau 1. Pour chaque parcelle, une diminution progressive du nombre d individus est observée au fur et à mesure que le DHp augmente, signifiant qu il y a tendance vers un équilibre écologique. Les individus avec un diamètre compris entre 10 et 15 cm sont abondants (97 à 171 individus). Pour la PPS 3, aucun individu à DHp supérieur à 50 cm n a été recensé. Or, pour la PPS 7 et PPS 8, les arbres de gros diamètre (DHp 60 cm) sont présents tels que Faucherea urschii (Sapotaceae), Poupartia sp. (Anacardiaceae), Cryptocarya acuminata (Lauraceae), L allure des histogrammes est en forme de «J» inversé pour les trois (3) parcelles, cela indique l équilibre du peuplement forestier car la forêt est encore relativement intacte (Figure 2). 98

109 Tableau 1 : Distribution des individus par classe de diamètres des trois (3) parcelles sur bas versant Observations Nombre d'individus Classe de diamètres PPS 3 PPS 7 PPS 8 PPS d1: [10-15[cm d2: [15-20[cm d3: [20-25[cm d4: [25-30[cm d5: [30-35[cm d6: [35-40[cm d7: [40-45[cm d8: [45-50[cm d9: [50-55[cm d10: [55-60[cm d11: 60 cm Total Frequence (%) PPS3 PPS7 PPS8 Classe de diamètres (cm) d1:[10-15[ cm d2:[15-20[ cm d3:[20-25[ cm d4:[25-30[ cm d5:[30-35[ cm d6:[35-40[ cm d7:[40-45[ cm d8:[45-50[ cm d9:[50-55[ cm d10:[55-60[ cm d11: 60 cm Figure 2 : Diagrammes de fréquence des individus, des trois (3) parcelles sur bas versant, par classe de diamètres *Abondance (A), Densité (D), Surface terrière (G) et Biovolume (V) Pour l ensemble des trois (3) parcelles, 862 individus de DHp 10 cm ont été recensés. La PPS 3 présente un assez grand nombre d individus (354 individus) et une densité plus élevée (1416 individus/ hectare) par rapport aux deux autres parcelles (PPS 7 et PPS 8). Cette variation pourrait être attribuée à l exposition et à l altitude de ses parcelles: les PPS 7 et PPS 8 sont exposées à l Est et sont installées à 396 m et 410 m d altitude, or la PPS 3 est exposée à 99

110 l Ouest et est située à 369 m d altitude, la PPS 3 serait mieux protégée de l action nocive du vent de l Est comparée aux PPS 7 et PPS 8. La PPS 7 montre une surface terrière assez faible (33,96m 2 / ha) et un potentiel en bois faible (156,08m 3 / ha) par rapport aux PPS 3 et PPS 8 (tableau 2). Ceci traduit un faible taux d individus à DHp élevé dans la PPS 7. La PPS 8 présente une densité de peuplement moins élevée (916 individus/ha), mais la présence d individus à DHp élevé lui offre une surface terrière élevée (49 m 2 / ha) et un potentiel en bois élevé (265,96 m 3 / ha). Tableau 2:Abondance (A), Densité (D), Surface terrière (G) et Biovolume (V) des peuplements des trois (3) parcelles permanentes sur bas versant. Paramètres Parcelles A (individus/ 0,25ha) D (individus/ ha) G (m 2 / 0,25ha) G (m 2 / ha) V (m 3 / 0,25ha) V (m 3 / ha) PPS ,74 42,96 52,89 211,56 PPS ,49 33,96 39,02 156,08 PPS , ,49 265,96 Parcelles Permanentes de Suivi sur mi versant : PPS 2, PPS 5 et PPS 6 *Distribution des individus par classe de diamètres Le tableau 3présente la distribution des individus par classe de diamètres. En général, pour les trois (3) parcelles permanentes, toutes les classes des diamètres sont présentes et le nombre d individus diminue quand le DHp augmente. Les individus dont le DHp est compris entre 10 à15 cm sont les plus abondants, de l ordre de 116 à 138 individus. Les espèces comme Aspidostemon dolichocarpum (Lauraceae), Canarium madagascariensis (Burseraceae), Polyscias maralia (Araliaceae), Rhopalocarpus louvelii (Sphaerosepalaceae), Cryptocarya acuminata (Lauraceae), composent les arbres à gros diamètre. Les diagrammes de fréquence des individus par classe de diamètres sont montrés sur la figure 3. L allure des histogrammes pour les trois parcelles permanentes est en forme de «J» inversé, cela implique une croisance régulière, normale et un équilibre du peuplement. 100

111 Tableau 3 : Distribution des individus par classe de diamètres des trois (3) parcelles sur mi versant. Observations Nombre d'individus Classe de diamètres PPS 2 PPS 5 PPS 6 PPS d1: [10-15[cm d2: [15-20[cm d3: [20-25[cm d4: [25-30[cm d5: [30-35[cm d6: [35-40[cm d7: [40-45[cm d8: [45-50[cm d9: [50-55[cm d10: [55-60[cm d11: 60 cm Total Frequence (%) PPS2 PPS5 PPS6 d1:[10-15[ cm d2:[15-20[ cm d3:[20-25[ cm d4:[25-30[ cm d5:[30-35[ cm d6:[35-40[ cm d7:[40-45[ cm d8:[45-50[ cm d9:[50-55[ cm d10:[55-60[ cm d11: 60 cm Classe de diamètres (cm) Figure 3:Diagrammes de fréquence des individus, des trois (3) parcelles sur mi versant, par classe de diamètres. *Abondance (A), Densité (D), Surface terrière (G) et Biovolume (V) Le tableau 4 présente les caractéristiques dendrométriques du peuplement végétal des trois (3) parcelles permanentes sur mi versant. L ensemble des trois (3) parcelles contient 827 individus. La PPS 5 présente un assez grand nombre d individus (318 individus) par rapport aux deux (2) autres sites, accompagné d une densité beaucoup plus élevée (1272 individus par hectare). La PPS 6 a la surface terrière la plus faible (44,64 m 2 /ha), comparée à celles de deux (2) autres parcelles, car elle présente un nombre plus faible 101

112 d arbres à gros diamètre et une densité plus faible. Par contre, elle offre un potentiel en bois de 303 m 3 /ha, la densité faible et le faible taux des arbres à grand diamètre sont donc compensés par la présence des arbres à hauteur plus élevée. Pour la PPS5, la surface terrière élevée (52,4 m 2 /ha) et le potentiel en bois élevé (323 m 3 /ha) sont dus à sa forte densité (1272 individus par hectare) de peuplement et sa richesse en arbres à grand diamètre et à hauteur élevée. Tableau 4 : Abondance (A), Densité (D), Surface terrière (G) et Biovolume (V) des peuplements des trois (3) parcelles permanentes sur mi versant. Paramètres Parcelles A (individus/ 0,25ha) D (individus/ ha) G (m 2 / 0,25ha) G (m 2 / ha) V (m 3 / 0,25ha) V (m 3 / ha) PPS ,78 47,12 61,19 244,76 PPS ,1 52,4 80, PPS ,16 44,64 75,9 303,6 Parcelles Permanentes de Suivi sur haut versant : PPS 1, PPS 4 et PPS 9 2. *Distribution des individus par classe de diamètres La classe de diamètres de 10 à 15 cm contient les plus nombreux individus pour chaque parcelle (118 à 190 individus). En général, les arbres de gros diamètres (DHp> 50m) sont rares (tableau 5). Ceci peut s expliquer par l action néfaste des vents (cyclones, Alizé) qui pouvaient faire tomber ou briser les grands arbres en altitude élevée. Pour la PPS 1 et la PPS 9, l allure des histogrammes est en forme de «J» inversé, prouvant une croissance régulière et normale, au sens écologique. Pour la PPS 4, cette allure est un peu désordonnée, la végétation dans cette parcelle est donc un peu perturbée (figure 4) Tableau 5 : Distribution des individus par classe de diamètres des trois (3) parcelles sur haut versant. Observations Nombre d'individus Classe de diamètres PPS1 PPS4 PPS9 PPS d1: [10-15[cm d2: [15-20[cm d3: [20-25[cm d4: [25-30[cm

113 d5: [30-35[cm d6: [35-40[cm d7: [40-45[cm d8: [45-50[cm d9: [50-55[cm d10: [55-60[cm d11: 60 cm Total Frequence (%) PPS1 PPS4 PPS9 Classe de diamètres (cm) d1:[10-15[ cm d2:[15-20[ cm d3:[20-25[ cm d4:[25-30[ cm d5:[30-35[ cm d6:[35-40[ cm d7:[40-45[ cm d8:[45-50[ cm d9:[50-55[ cm d10:[55-60[ cm d11: 60 cm Figure 4:Diagrammes de fréquence des individus, des trois (3) parcelles sur haut versant, par classe de diamètres *Abondance (A), Densité (D), Surface terrière (G) et Biovolume (V) Les caractéristiques dendrométriques des trois (3) parcelles sur haut versant sont présentées dans le tableau 6. La PPS 1 montre un assez grand nombre d individus (366 individus) par rapport aux deux (2) autres parcelles, et elle a une densité élevée (1464 individus/ ha). Ce cas est expliqué par l abondance de chablis dans la PPS 4 et PPS 9. Pour la PPS 1, la densité élevée accompagnée de la présence d arbres à gros diamètre et à hauteur élevée, lui offre une surface terrière élevée (52,04 m 2 /ha) et un potentiel en bois élevé (234,2 m 3 /ha). Pour la PPS 4, la faible densité (1016 individus/ ha) est compensée par la présence des arbres à gros diamètre et à hauteur élevée, en lui offrant une surface terrière de 42,36 m 2 /ha et un biovolume de 211,6 m 3 /ha. Par contre, pour la PPS 9, la densité élevée (1152 individus/ ha) ne lui offre pas une surface terrière élevée et un biovolume élevé, la rareté des grands arbres a été observée dans cette parcelle. En plus, quelques arbres sont cassés par les vents forts mais restent encore vivants 103

114 dans la PPS 9. Par conséquent, il y a diminution du potentiel en bois dans cette parcelle. Tableau 6 : Abondance (A), Densité (D), Surface terrière (G) et Biovolume (V) des peuplements des trois (3) parcelles permanentes sur haut versant. Paramètres Parcelles A (individus/ 0,25ha) D (individus/ ha) G (m 2 / 0,25ha) G (m 2 / ha) V (m 3 / 0,25ha) V (m 3 / ha) PPS ,01 52,04 58,55 234,2 PPS ,59 42,36 52,9 211,6 PPS ,54 34,16 38,1 152,4 5- DISCUSSION Les caractéristiques et les particularités dendrométriques de la végétation sont des points importants pour le futur suivi dendrométrique. Parmi les forêts tropicales humides de basse altitude malgache, la forêt de Betampona présente une densité très élevée (varient de 916 à 1464 individus par hectare). La forêt dense humide de Betampona présente un peuplement serré, à majorité d arbres de taille moyenne. La forêt de Betampona présente une surface terrière beaucoup plus élevée par rapport à celle des autres forêts denses humides de basse altitude de Madagascar. Cette surface terrière élevée n est pas due à la présence des grands arbres à DHp élevé, mais surtout à la densité élevée du peuplement végétal. Le suivi écologique est un monitoring ou contrôle des changements, et doit fournir des informations rapides au gestionnaire de la Réserve, par l observation régulière des différents indicateurs (floristiques, structurales et dendrométriques) qui permettent de présenter certaines conditions ou pressions. Le suivi dendrométrique de chaque parcelle devra être fait tous les trois (3) ou cinq (5) ans par des spécialistes ou par les agents de l AP. Les parcelles devront faire l objet de recensement pour obtenir les informations relatives à la mortalité, la croissance des arbres en mesurant les arbres et intégrer les nouveaux pieds selon les catégories de diamètres (DHp 10 cm). Ces nouveaux pieds doivent être marqués avec des plaquettes en aluminium portant des numéros qui suivent ceux des plaquettes utilisées lors de l installation de la parcelle (To : Janvier- Février 2009). Des spécimens d herbiers seront prélevés sur ces nouveaux pieds. Les tâches à mener sont les suivantes : 104

115 - Mesure du DHp ; - Marquage des nouveaux pieds : «nouveaux recrûs»; - Mesure de la hauteur ; - Distribution des individus par classe de diamètres ; - Distribution des individus par classe de hauteurs ; - Calcul de la densité du peuplement ; - Calcul de la surface terrière ; - Calcul du potentiel en bois (biovolume); - Evaluation de la mortalité des individus (pieds marqués morts); - Carte de distribution de tous les individus marqués ; - Evaluation des autres facteurs de dégradation. Un entretien des parcelles permanentes devra être fait régulièrement par les agents de l AP. Il consiste à vérifier l état de chaque parcelle (limites, plaquettes, ) 6- CONCLUSION Face aux diverses pressions anthropiques, pressions naturelles (cyclones) et à l invasion des plantes envahissantes qui pèsent sur la Réserve Naturelle Intégrale n 1 de Betampona, le montage de Parcelles Permanentes de Suivi a été proposé par le gestionnaire de cette Aire Protégée pour suivre l état évolutif des forêts, et d avoir une idée sur le devenir de la RNI. Neuf (9) parcelles permanentes de 0,25ha (50mx50m) ont été installées dans la forêt primaire de la Réserve, dont trois (3) parcelles sur bas versant, trois (3) parcelles sur mi versant et trois (3) parcelles sur haut versant. La présente étude a permis d obtenir des informations sur la végétation de la Réserve Naturelle Intégrale n 1 de Betampona. Particulièrement, elle a souligné les caractéristiques dendrométriques des formations végétales sur les différents niveaux topographiques. Ainsi, les résultats obtenus lors de cette étude peuvent servir comme des données au temps zéro (To : Janvier- Février 2009) pour la mise en œuvre du suivi écologique de la dynamique de la végétation dans les neuf (9) parcelles permanentes montées. La densité du peuplement de la forêt primaire de Betampona présente une valeur très élevée, de l ordre de 916 à 1464 individus par hectare, ce qui implique une forêt encore intacte. Les analyses sur les formations végétales étudiées ont montré que le peuplement végétal est en équilibre avec son milieu et que la croissance des espèces d arbres est normale. Les individus arbustifs et arborés de diamètre (DHp) compris entre 10cm et 15cm et à une hauteur comprise entre 8m et 12m sont fréquents dans la forêt. La forêt de Betampona présente une surface terrière (33,96 à 52,4m 2 /ha) et un potentiel en bois élevés (152,4 à 323m 3 /ha), qui sont dus à la densité élevée du peuplement. 105

116 En plus des études déjà effectuées dans la Réserve de Betampona, il est nécessaire aussi de réaliser un suivi de la dynamique des plantes envahissantes et un suivi sur le défrichement et la coupe illicite (ou coupe sélective) pour avoir des idées plus pertinentes sur les mesures à prendre pour la conservation des forêts. La Réserve Naturelle Intégrale n 1 de Betampona a sa spécificité particulière. Malgré la santé de la biodiversité assez bonne, sa biodiversité élevée mérite la conservation totale de cette aire protégée. Quelques points pourront être considérer: - Réaliser un Suivi en relation avec tous les paramètres clés (climatiques, impacts anthropiques,...) - Renforcer le système de surveillance de la Réserve et des ressources naturelles environnantes pour éviter l extension des espèces invasives; - Favoriser l intégration de la population et toutes les parties prenantes aux actions de conservation et de gestion des ressources naturelles ; - Mettre à jour et capitaliser les données obtenues sur les études antérieures dans la Réserve. REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier : Madagascar Fauna Group et son équipe ; ledépartement de Biologie et Ecologie Végétales qui a beaucoup contribué à la rédaction et à la finalisation de cette publication et tous ceux qui ont de près ou de, loin apporté leur aides. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Birkinshaw, C., Messmer, N., Andrianaivo, R., Ralimanana, H.,Ranaivojaona, R. & Ravololonanahary, H., 1998.Structure et Flore de la Forêt sur la pente d Andranomay. In : Recherche pour le développement. Série Sciences Biologiques N 13. Ministère de la Recherche Scientifique. pp : Cain, S., Concerning certain phytosociological concepts, Ecologie, Monographie., 1-2 : Cornet, A., Essai de cartographie bioclimatique à Madagascar. Notice explicative n 55. ORSTOM. Paris, France. 28p. Dallmeier, F., «Long- term monitoring of biological diversity in tropical forest areas». Methods for establishment and inventory of permanent plots. MAB Digest Series, 11. UNESCO. Paris. 186p. Dawkins, H.C., The management of natural tropical high forest to Uganda. Commonwealth forestry. Institute University of Oxford. England. 155p. 106

117 Faramalala, M.H. & Rajeriarison, C., Nomenclature des formations végétales de Madagascar. ANGAP, Antananarivo, Madagascar. 43p. Gounot, M., Méthode d étude quantitative de la végétation. Masson, Paris. 314p. Humbert, H. & Cours Darne, G., Notice de la carte de Madagascar. Toulouse, France, CNRS et ORSTOM. 162p. Humbert, H., Les territoires phytogéographiques de Madagascar. In colloques internationaux du CNRS : Les divisions écologiques du monde. Tome LIX, Vol. 3. N 31. pp Malcomber, T.S., Permanent one Hectare Plots: Missouri Botanical Garden Methodology. M.B.G. Antananarivo. Madagascar. 5p. Pavillard, J., Eléments de sociologie végétale (phytosociologie), Hermann, Paris. 102 p. Perrierde la Bathie, H., La végétation Malgache. Annales du Muséum colonial Marseille p. Rakotondravony, D. & Roger, E., Contrôle des populations et suivi écologique. Département de Biologie Animale, Département de Biologie et Ecologie Végétales. Univ. Antananarivo. 47p. Ratovonamana, R. Y., Etude écologique des plantes exotiques envahissantes dans les zones déforestées de la RNI N 1 de Betampona du Faritany de Toamasina. Mém. DEA, Ecologie Végétale. Univ. Antananarivo. 114p. Rollet, B., Application des diverses méthodes d analyse de données à des inventaires forestiers détaillés en forêt tropicale. Edition Gauthier Villars. Ecologie. pp : Schatz, G.E., Endemism in the Malagasy tree flora, in: Lourenco, W.R. & Goodman, S.M. (Eds). Mémoire de la société de Biogéographie, Paris. pp: 1-9. White, L. & Edwards, A., Conservation en forêt pluviale africaine: Méthode de recherche. 455p. 107

118 ANNEXES Annexe 1 : Carte delocalisation de la Réserve Naturelle Intégrale de Betampona 1 : Réserve Naturelle Intégrale N 1 de Betampona - 2 : Limite de la Réserve 3 : Rivière Fontsimavo 4 : Cours d eau 5 : Courbes de niveau 6 : Routes 7 : Villages Source : Carte numérisée par Map Info version 8.0 sur fond topographique FTM U44 et V44, Réalisateur : ANDRIAMAMONJISOA 108

119 EVALUATION DU ROLE DU PARC NATIONAL DE RANOMAFANA DANS LE MAINTIEN DE L INTEGRITE DE LA DIVERSITE VEGETALE Rova JorotanterakaRAZAFINDRAZAKA 1, VololoniainaJEANNODA 1, KerryBROWN 2 1 Université d Antananarivo, B.P. 906, Faculté des Sciences, Département de Biologie et Ecologie Végétales, 2 University of Virgin Islands, Division Science and Math, St. Thomas, VI RESUME Pour vérifier que le principal objectif d une Aire Protégée est le maintien de la biodiversité, une étude de la diversité végétale a été effectuée au sein du Parc National de Ranomafana qui est divisé en deux zones, la zone protégée proprement dite et la zone périphérique. Les études ont été effectuées dans dix huit formations forestières dont neuf dans le parc et neuf dans la zone périphérique. Les comparaisons des résultats obtenus sur les sites hors du parc et à l intérieur du parc ont montré que la présence d espèces introduites ou envahissantes est remarquable dans la zone périphérique. D autre part au niveau structural, les formations à l intérieur du parc sont plus hautes et ont une surface terrière plus élevée. Les espèces autochtones sont en bonne régénération dans le parc, alors qu elles sont gênées par les espèces introduites dans la zone périphérique. Enfin, les espèces ligneuses utiles sont plus abondantes dans le parc que dans celles de la zone périphérique. Toutefois, l interdiction du feu et l autorisation du droit d usage uniquement dans la zone périphérique ont un impact positif sur la dynamique des formations végétales. Mots clés : Parc National de Ranomafana, zone périphérique, espèces introduites, espèces envahissantes, Psidium cattleyanum, espèces utiles, régénération, structure forestière. 1- INTRODUCTION : La stratégie la plus courante pour promouvoir la conservation de la biodiversité est la mise en place d Aires Protégées. Malgré l existence d Aires Protégées, les phénomènes de dégradations continuent toujours devant la nécessité pour la population d assurer sa subsistance. La dégradation est synonyme de perte de biodiversité et aussi de développement des espèces envahissantes empêchant la régénération forestière et le retour vers la végétation originelle. Pour évaluer l efficacité des Aires Protégées dans le maintien de la diversité végétale, des études portant sur l évolution de la composition

120 floristique et de la structure de la forêt, sur la dynamique des populations et sur le phénomène de développement des espèces envahissantes ont été effectuées. Le Parc National de Ranomafana (PNR) a été choisi comme site d étude. L étude a été réalisée dans le parc et dans la zone périphérique. Toutes activités humaines, autre que la recherche et l écotourisme sont théoriquement interdites dans le parc. Seul le droit d usage ou prélèvement des ressources à but non commercial est autorisé dans la zone périphérique. L objectif de ce travail est de voir si les conséquences des phénomènes de dégradation ne s observent plus ou sont minimes au niveau du parc. 2- MATERIELS ET METHODES : 2-1- Site d étude : Le Parc National de Ranomafana (entre et S ; et E) se trouve dans la province de Fianarantsoa, à cheval entre deux Régions, la Haute Matsiatra et Vatovavy Fitovinany. Il est traversé par les routes nationales RN45 et RN25 qui le divisent en trois parcelles dont la parcelle I au nord, la parcelle II à l Ouest et la parcelle III au Sud. Le climat est du type perhumide frais (Koechlin et al., 1974 ; Razafimamonjy, 1988), caractérisé par des températures moyennes variant entre 14 C et 20 C, des précipitations annuelles moyennes de 2300mm à 4000mm et une absence de période écologiquement sèche. Les sols sont humifères noirâtres assez profonds ou ferralitiques rouges jaunes (Razafimamonjy, 1988). La végétation est caractérisée par la forêt dense humide ombrophile de basse altitude à série à Anthostema sp. et Myristicaceae et la forêt dense humide sempervirente de moyenne altitude à Weinmannia sp. et Tambourissa sp. (Humbert & Cours Darnes, 1965 ; Koechlin et al., 1974) qui ont été remplacées par des formations secondaires ou «savoka» sous l impact des activités humaines Méthode de relevé : Neuf sites ont été sélectionnés : Vohiparara, Ambodiriana, Sahateza, Anjamba, Torotosy, Sambivinany, Sahavondronana, Mangevo et Marojano d après les critères suivants : (1) appartenir à la zone périphérique du PNR, être accessible à pied à partir de la ville de Ranomafana, (2) présenter des formations ligneuses (plus de 2m de haut et 1,5 cm de DHp) à leurs alentours et (3) être situé près de la limite du parc

121 Pour chaque site deux formations végétales les plus proches possibles des zones habitées ont été étudiées. L une dans la zone périphérique et l autre dans le parc. La méthode de transect de Brown (2004) a été utilisée lors de la collecte des données qualitatives et quantitatives des formations végétales. Tous les individus présents dans la surface de relevé de 4m x 100m ayant un DHp supérieur ou égal à 1,5 cm ont été inventoriés. La méthode de relevé linéaire de Gautier et al. (1994) à été aussi utilisée pour déterminer le recouvrement et la stratification de la formation. 18 relevés de 4m x 100m soit 0,72ha ont été effectués dans les neuf sites présélectionnés du PNR et ses zones périphériques. Six relevés ont été effectués à basse altitude dont deux dans le parc et quatre en dehors du parc. A moyenne altitude par contre, douze relevés ont été établis dont sept dans le parc et cinq en dehors du parc. Des enquêtes informelles auprès des personnes âgées, des vendeurs de fruits de Psidium cattleyanum ou de miel et des guides locaux ont permis de connaître les espèces introduites, les espèces utiles et l âge des formations Analyse des données : Les caractéristiques floristiques, structurales et la régénération naturelle ont été analysées. Plusieurs paramètres ont été retenus entre autres la richesse floristique (Krebs, 1998), l indice d équitabilité ou de régularité, la surface terrière, l indice de valeur d importance et constance (IVI) des espèces introduites (Cottam & Curtis, 1956) et le taux de régénération naturelle. H E = log 2 s où L indice d équitabilité est calculé par la formule E : Indice d équitabilité de Shannon Wiener H' : Indice de diversité de Shannon Wiener en bits/individu, donné par l équation : H = s i= 1 ( p i )(log 2 p i )

122 où s indique le nombre d espèces, p i la proportion de l espèce i dans une formation ou abondance relative. La surface terrière est donnée par la formule : g i = πd i ² 4 avec, g i : Surface terrière de l individu i en m²/ha d i : DHp en m de l individu i G est la somme des surfaces terrières. L indice de valeur d importance (IVI) des espèces introduites est obtenu à partir de la somme de la dominance relative, l abondance relative et la constance. D après l échelle de Bodenheimer (1955), une espèce introduite peut être constante, accessoire ou accidentelle dans un milieu. Le taux de régénération naturelle est calculé par la formule de Rothe (1964) : TR = Nr/Ns x 100 où, Nr : nombre d individus régénérés Ns : nombre d individus semenciers 3- RESULTATS ET DISCUSSION: Dans l ensemble des relevés, 4779 individus répartis dans 152 espèces, 57 genres et 53 familles ont été inventoriés. Sept espèces introduites ont été recensées et parmi elles figurent les espèces envahissantes Psidium cattleyanum et Eucalyptus robusta. La liste globale des espèces inventoriées lors de cette étude est présentée dans l Annexe I. Formations végétales de basse altitude (rencontrées à 800m d altitude) : Les caractéristiques des formations végétales à basse altitude sont résumées dans le tableau I. La formation où le relevé R18 a été effectuée est située loin du village, elle présente un stade plus avancé et est caractérisée par un nombre d espèces élevé (56), un nombre important en espèces utiles (164), une régularité élevée et une surface terrière élevée (59,48m²/ha). La régénération est bonne (497,56%) mais beaucoup plus faible que celle de R16 (1090,00%) car la formation proche du village (R16) est encore en plein dynamisme. Par rapport à l âge des formations, celle la plus âgée (> 30ans) R17 montre un niveau de dégradation faible. Elle présente un nombre élevé (44) d

123 espèces et une surface terrière élevée (30,45m²/ha). Elle est aussi caractérisée par une absence d espèces introduites. Les formations situées dans le parc sont beaucoup plus évoluées que celles qui sont localiséesdans la zone périphérique. Elles sont caractérisées par un nombre élevé d espèces (54 et 56), une surface terrière élevée (30,28m²/ha, 59,48m²/ha), une absence d espèces introduites, une hauteur maximale élevée (18m) et un taux de régénération légèrement faible (1090,00%, 497,56%). Dans le parc, les formations végétales sont composées d espèces forestières comme Gaertnera macrobotrys et Cryptocarya cf. lucida. Les formations végétales hors parc par contre, sont constituées par des espèces secondaires telles que Harungana madagascariensis, Dorathoxylon stipulatum et Dracaena reflexa ainsi que par des espèces introduites comme Solanum auriculatum et Psidium cattleyanum. Formations végétales de moyenne altitude (rencontrées entre 800m et 1800m d altitude) : Les caractéristiques des relevés effectués à moyenne altitude sont récapitulées dans le tableau II. Par rapport à l âge des formations végétales, les formations jeunes sont caractérisées par des richesses floristiques faibles (38, 43), de petits nombres d individus (172, 256), des régularités faibles (79, 116), des surfaces terrières faibles (14,74m²/ha, 29,30m²/ha), des indices moins importants en espèces introduites, des hauteurs maximales faibles (10, 12) et un taux de régénération très élevé (1350) (cas de R5 et R6). Par contre, les formations âgées montrent un stade beaucoup plus mature. Avec l âge, l envahissement par des espèces introduites (surtout Psidium cattleyanum) devient important dans les milieux où elles sont présentes. Par rapport à l éloignement, les formations rencontrées près des villages sont les plus perturbées. Elles présentent les caractéristiques suivantes, une surface terrière faible, une très bonne régénération et un envahissement par l espèce envahissante Psidium cattleyanum. DISCUSSION : La régénération naturelle est beaucoup plus faible (531,90%) dans les formations du parc que celle dans la zone périphérique. L abondance numérique des espèces utiles a montré des ressemblances dans et hors parc ; ceci indique que les pressions que subissent les deux formations à l intérieur et hors parc sont identiques. La présence de l espèce envahissante Psidium cattleyanum dans le parc est la conséquence des activités humaines qui y sont effectuées avant sa création

124 Tableau I : Caractéristiques des formations végétales rencontrées à basse altitude : R16 (DP) R18 (DP) R3 (HP) R13 (HP) R15 (HP) R17 (HP) Mangevo Marojano Ambodiriana Sambivinany Mangevo Marojano Age > 30ans > 30ans < 15ans < 15ans [15, 30ans [ > 30ans Eloignement par rapport au ] 30mn, 1h village [ (heure de marche) > 1h [30mn, 1h [ [30mn, 1h [ < 30mn < 30mn Nombre d'espèces Endémicité 75,9% 73,2% 76,3% 73,8% 81,8% 81,8% Abondance numérique Abondance numérique des espèces utiles Equitabilité 0,839 0,864 0,833 0,765 0,838 0,826 Surface terrière 30,28m²/ha 59,48m²/ha 14,74m²/ha 29,30m²/ha 16,09m²/ha 30,45m²/ha IVI des espèces introduites ,5 14,52 38,34 - Caractéristiques des espèces introduites - - accessoire accidentelle accessoire - Hauteur maximale 18m 18m 10m 12m 12m 12m Ouverture de la voûte très très très ouverte très ouverte ouverte forestière ouverte ouverte ouverte Taux de régénération 1090,00% 497,56% 762,50% 675,75% 1617,65% 810,70% DP : Dans le parc ; HP : Hors parc Les structures des formations étudiées sont à peu près comparables. Le classement des villages aux alentours du parc dans la zone périphérique où seul le droit d usage est autorisé et le feu est interdit permet donc, une meilleure protection des habitats naturels et secondaires. 3. CONCLUSION : L éloignement est un facteur déterminant. Plus la formation est proche du village, plus les pressions anthropiques qui agissent sur le milieu sont accentuées, moins la diversité spécifique, l abondance numérique, l abondance des espèces utiles, la taille des individus sont importantes, plus le développement des espèces introduites est remarquable. Le parc contribue à l évolution des formations végétales du point de vue structurale et floristique, à la protection du parc contre les diverses perturbations. De ce fait, la richesse spécifique, les diamètres, les surfaces terrières, et même le nombre des individus y sont beaucoup plus élevés. Le rôle du parc apparaît donc, sous forme de maintien à l état des habitats naturels et de favorisation de l évolution progressive des formations végétales

125 Tableau II : Caractéristiques des formations végétales rencontrées à moyenne altitude : R2 (DP) R4 (DP) R6 (DP) R8 (DP) R10 (DP) R12 (DP) R14 (DP) R1 (HP) R5 (HP) R7 (HP) R9 (HP) R11 (HP) Vohiparara Ambodiriana Sahateza Anjamba Torotosy Sahavondronana Sambivinany Vohiparara Sahateza Anjamba Torotosy Sahavondronana Age > 30ans [15, 30ans [ < 15ans Eloignement du site (heure de marche) [15, 30ans [ > 30ans [15, 30ans [ > 30ans [15, 30ans [ < 15ans [15, 30ans [ > 30ans [15, 30ans [ < 30mn > 1h [30mn, 1h [ > 1h > 1h < 30mn > 1h < 30mn [30mn, 1h [ < 30mn [30mn, 1h [ < 30mn Nombre d'espèces Endémicité 69,8% 78,1% 70,6% 100% 72,1% 80% 78,3% 75% 87,5% 92,3% 76,9% 81,8% Abondance numérique Abondance numérique des espèces utiles Equitabilité 0,817 0,892 0,892 0,739 0,869 0,807 0,776 0,644 0,368 0,399 0,857 0,789 Surface terrière 38,96m²/ha 45,95m²/ha 8,21m²/ha 13,65m²/ha 44,20m²/ha 33,50m²/ha 41,63m²/ha 58,09m²/ha 0,58m²/ha 17,38m²/ha 23,15m²/ha 17,66m²/ha IVI des espèces introduites Caractéristiques des espèces introduites 106,26-8, ,24-269,02 14,78 111,29-65,77 constante - accidentelle - - constante - constante accidentelle constante - accessoire Hauteur maximale 12m 22m 10m 6m 20m 18m 20m 10m 4m 10m 22m 10m Ouverture très ouverte très ouverte très ouverte très ouverte ouverte ouverte très ouverte très ouverte très ouverte très ouverte très ouverte ouverte Taux de régénération 1203,33% 616,27% 1844,44% 1076,47% 558,33% 1994,11% 531,90% 1454,54% ,00% 888,88% 1994,11% DP : Dans le parchp : Hors parc

126 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES: Brown, K.A Linking population, ecosystem and landscape ecology throughbiological invasions:syzygium jambosinvasion in Puerto Rico.Theses: phd, Stony Brook University, New York, 165p. Humbert, H. et Cours Darne, G Notice de la carte de Madagascar. Extrait de travaux des Secteurs Sciences et Techniques de l Institut Français de Pondichery, 156p. Koechlin, J., Guillaumet, J.L. et Morat, P Flore et végétation demadagascar. Ed. VADUZ et CRAMER, 687p. Krebs, C.J Ecological Methodology.Second edition, Ed. BENJAMIN et CUMMINGS, University of British Columbia, 620p. Nusbaumer, L., Gautier, L., Chatelain C. et Spichiger, R Structure et composition floristique de la forêt classée de Scio (Côte d Ivoire). Etudedescriptive et comparative. Candollea 60 (2). pp Quentin, C.B., Cronk et Janice, L.F Plant invaders. Ed. CHAPMAN and HALL, 241p. Ravololomanana, N Etude des espèces envahissantesdans la forêt de Manombo Farafangana (biologie, écologie, régénération naturelle). Mém DEA Ecologie Végétale, Université d Antananarivo, 85p. Razafimamonjy, D Contribution à l étude de la dynamique du Savoka dans la région de Ranomafana Ifanadiana. Mém DEA Ecologie Végétale, Université de Madagascar, 57p. Razafimamonjy, D Etude d un écosystème forestier de Ranomafana Ifanadiana. in : IUCN : Programme pour les forets tropicales. L équilibre des Ecosystèmes forestiers à Madagascar, Actes d un séminaire international, pp Razafindrazaka, R.J Evaluation du rôle du Parc National de Ranomafana dans le maintien de l intégrité de la diversité végétale. Mém DEA, Ecologie Végétale, Université d Antananarivo, 76p

127 Annexe I : Liste floristique globale de l ensemble des relevés FAMILLES Noms scientifiques Auteurs Noms vernaculaires Aff. Abrahamia ditimena (H. Perrier) Randrianasolo & Lowry Sandramy Fotsy End ANACARDIACEAE Abrahamia sericea (Engl.) Randrianasolo & Lowry Sandramy End Micronychia madagascariensis Oliv. Sehana End Rhus taratana (Baker) H. Perrier Tarantana End ANISOPHYLLACEAE Anisophyllea fallax Scott & Elliot Hazoharaka End Ambavia gerrardii (Baill.) Le Thomas Ramiavontoloho End ANNONACEAE Polyalthia cf. henricii Diels Masimposaina End Xylopia lemurica Diels Ramiavona End APHLOIACEAE Aphloia theaeformis (Vahl.) Benn. Fandramanana Trp Carissa edulis (Forssk.) Vahl. Fatsy Trp APOCYNACEAE Mascarenhasia madagascariensis A. DC. Herodrano End Tabernaemontana retusa (Lam.) Palacky Kaboka End AQUIFOLIACEAE Ilex mitis (L.) Radlkofer Hazondrano Trp Polyscias fraxinifolia (Baker) R. Vig. Maniny End ARALIACEAE Polyscias tripinnata Harms Vantsilana End Schefflera vantsilana (Baker) Bernardi Vantsilambato End Dypsis linearis Jum. Fanikara End ARECACEAE Neodypsis tanalensis Jum. & H. Perrier Sira End Ravenea robustior Jum. & H. Perrier Lafa End Apodocephala pauciflora Baker Ramilevina End Brachylaena merana (Baker) Humbert Merana End Brachylaena ramiflora (de Candole) Humbert Mananitra End Helichrysum gymnocephalum (DC.) Humbert Rambiazina End ASTERACEAE Psiadia altissima (DC.) Drake Dingambavy End Vernonia exserta Baker Tavilona End Vernonia garnieriana Klatt Kandafotsy End Vernonia secundifolia Bojer ex DC. Maranitratoraka End Vernonia sp. Schreb. Fangetomandry End BIGNONIACEAE Colea lantziana Baill. Disohasaka End Phyllarthron madagascariense K. Schum. Zahatavoka End BUDDLEYACEAE Nuxia capitata Baker Lambinana End CANNELACEAE Cinnamosma fragrans Baillon Mandravasarotra End Cinnamosma madagascariensis Danguy Sena End CELASTRACEAE Gymnosporia cf. senegalensis (Lam.) Loes. Fantsinakoho Trp CELTIDACEAE Trema orientalis (L.) Blume Vakoka Trp Calophyllum milvum P.F. Stevens Vitanina End Garcinia chapelieri (Planch. & Triana) H. Perrier Kimbaletaka End Garcinia verrucosa Jum. & H. Perrier Voamalambotaholahy End Harunga madagascariensis Lam. ex Poir. Harongana End CLUSIACEAE Mammea bongo (R. Vig. & Humbert) Kosterm. Natojabo End Mammea sessiliflora (Poir.) Planch. & Triana Nato End Mammea vatoensis P.F. Stevens Natovoraka End Psorospermum fanerana Baker Fanerana End Symphonia clusioides Baker Kimba sp End COMBRETACEAE Terminalia sp. L. Veso Ind Terminalia tetrandra (P. Danguy ex Lecomte) Capuron Vesoala End CUNONIACEAE Weinmannia bojeriana Tul. Maka End Weinmannia rutenbergii Engl. Lalona End CYATHEACEAE Cyathea sp. Sm. Faho End DRACAENACEAE Dracaena reflexa Lam. Hasina Trp EBENACEAE Diospyros gracilipes Hiern Hazomainty Trp ELAEOCARPACEAE Elaeocarpus sericeus Baker Sana End Sloanea rhodantha (Baker) Capuron Vanana End Agauria polyphylla Baker Angavodiana End ERICACEAE Erica densa Andrews Anjavidy End Vaccinium secundiflorum Hook. Kitonda End ERYTHROXYLACEAE Erythroxylum cf. buxifolium Lam. Fanilo End Erythroxylum sphaeranthum H. Perrier Malambovony End Antidesma petiolare Tul. Hazonovy End Bridelia tulasneana Baill. Harina End Croton mongue Baill. Mongina End EUPHORBIACEAE Croton sp. L. Sily Ind Macaranga alnifolia Baker Karambitona End Macaranga ankafinensis Baill. Mokaranana End Macaranga cuspidata Boivin ex Baill. Fafarona End

128 Albi zia chinensis (Osbeck) Merr. Albizia Trp FABACEAE Albizia gummifera (J.F. Gmel.) C. A.S Volomborona End Calliandra Annexe alternans I : Liste floristique Bentham globale de l ensemble Ambilazona des relevés End Dalbergia baronii Baker Voamboana End GENTIANACEAE Anthocleista amplexicaulis Baker Dendemy End Anthocleista madagascariensis Baker Dendemy End HAMAMELIDACEAE Dicoryphe stipulacea J. St. & Hil. Longotra End ICACINACEAE Cassinopsis madagascariensis Baill. Hazomafaika End LAURACEAE Cryptocarya cf. lucida Blume Tavolo End Cryptocarya cf. aromatica (Becc.) Kosterm. Tavolomanitra End Cryptocarya cf. ovalifolia (Danguy) van der Werff Tavolomena End Cryptocarya cf. thouvenotii (Danguy) Kosterm. Tavolopina End Ocotea auriculiformis Kosterm. Varongy ravinamontana End Ocotea cymosa (Nees) Palacky Varongy fotsy End Ocotea nervosa Kosterm. Varongy End Ocotea trichophlebia Baker Varongy vaza End Potameia thouarsiana (Baill.) Capuron Sary End Potomea eglandulosa Kost. Lonjo End MAESACEAE Maesa lanceolata Forssk. Voarafy Trp MALVACEAE Dombeya hafodahy Arène Hafodahy End Dombeya sp. Cav. Hafotra Ind MELANOPHYLLACEAE Melanophylla cf. crenata Baker Vavaporetaka End MELASTOMACEAE Dichaetanthera oblongifolia Baker Tsingotroka End MELIACEAE Malleastrum sp. (Baill.) J. & F. Leroy Tongobivihy End Ephippiandra madagascariensis (Danguy) Lorence Tambonetra End MONIMIACEAE Tambourissa perrieri Drake Ambora End Tambourissa trichophylla Baker Amboralahy End Ficus politoria Lam. Famakilela End MORACEAE Ficus trichophlebia Baker Voara Ind Streblus dimepate (Bureau) C. C. Berg. Mahanoro End MYRICACEAE Myrica humilis Cham. & Schtdl. Lakalaka Trp MYRSINACEAE Oncostemum botryoides Baker Kalafana End Oncostemum nervosum Baker Kalafambakaka End Eucalyptus robusta Smith Kininina Autre Eugenia bernieri Drake Rotramboa End Eugenia louvelii H. Perrier Voabe End Eugenia sp. L. Rojabo Trp MYRTACEAE Psidium cattleyanum Sabine Goavy Autre Syzygium cuneifolium Bojer Robary Trp Syzygium emirnense (Baker) Labat & G. E. Schatz Rotramena End Syzygium jambos (L.) Alston Rotrabe Autre Syzygium sp. P. Browne ex Gaertn. Rotra Trp Noronhia crassiramosa H. Perrier Tsilaitra fotsy End OLEACEAE Noronhia leandriana H. Perrier Tsilaitra mena End Noronhia sp. Satadtm. ex Touars Tsilaitra End PANDANACEAE Pandanus leptopodus Martelli Tsirika End Pandanus sp. Parkinson Vakoanala Ind PINACEAE Pinus patula Schedtl. & Cham. Pinus Ind PITTOSPORACEAE Pittosporum polyspermum Tul. Ambovitsika End PROTEACEAE Dilobeia thouarsii Roem. & Schult. Ramandriona End Chassalia ternifolia (Baker) Bremek. Voananananala End Gaertnera macrobotrys Baker Bararata Trp Gyrostipula foveolata (Capuron) J. & F. Leroy Valotra End Lemyrea krugii (A.Chev.) A.Chev. Tomenjy End Mapouria macrochlamys Bremek. Fohaninasity End Mapouria parkeri (Baker) Bremek. Bararata End Mussaenda arcuata Lam. ex Poir. Anambahy Trp RUBIACEAE Mussaenda vestita Baker Fatora End Pauridiantha lyallii (Baker) Bremek. Hazotoho End Psychotria sp. L. Elaboana End Pyrostria media (A. Rich. ex DC.) Cavaco Fatsikahatra End Rytigynia sp. Blume Sily fotsy Ind Saldinia sp. A. Rich. ex DC. Tongely End Schismatoclada farahimpensis Homolle Hazoporetaka End Schismatoclada psychotrioides Baker Bararata End Evodia madagascariensis Baker Rebosa End RUTACEAE Vepris ampody H. Perrier Ampody End Zanthoxylon tsihanimposa Baker Fahavalonkazo End

129 Annexe I : Liste floristique globale de l ensemble des relevés SALICACEAE Homalium albiflorum (Boivin ex Tul.) O. Hoffm. Hazombahy End Scolopia madagascariensis Sleumer Faritraty End Allophylus arboreus Choux Dikana End Beguea apetala Capuron Lanary elatrangidina End Deinbollia macrocarpa Capuron Lanary mavo End Deinbollia pervillei (Blume) Radkl. Lanary madinika End SAPINDACEAE Dodonaea viscosa Jacq. Dingandahy Trp Doratoxylon stipulatum Capuron Fanjavala End Litchi sinensis Sonner Letchee Autre Plagioscyphus louvelii Danguy et Choux Lanary mainty End Tina striata Radlk. Lanary End SAPOTACEAE Chrysophyllum boivinianum (Pierre) Baehni Rahiaka Trp SCROPHULARIACEAE Halleria ligustrifolia Baker Tsetsitsoy End SOLANACEAE Solanum auriculatum Aiton Seva Autre TILIACEAE Grewia sp. L. hafomaka Ind Grewia sprima Capuron Hafopotsy End VERBENACEAE Premna corymbosa (Burm. F.) Rottler & Willd. Odimamo End Fanorafa Ind Voakenala Ind Aff. : Affinité biogéographique

130 POTENTIALITE DE REGENERATION DES ESPECES HERBACEES DANS LES PLANTATIONS DE PINS ET D ACACIA SUR LES HAUTES TERRES MALGACHES. Herizo RANDRIAMBANONA 1, Elie Léonard AKPO 2, Charlotte RAJERIARISON 3, Stéphanie M. CARRIERE 1 1 Gestion des Espaces Ruraux et Environnement à Madagascar (Programme GEREM- Fianarantsoa) CNRE-IRD, BP 434 Tsiadana, Antananarivo 101, Madagascar. 2 Laboratoire d écologie végétale, Faculté des Sciences et Techniques, Université Cheikh Anta Diop, BP 5005, Dakar, Sénégal. 3 BP 906, Département de Biologie et Ecologie végétales, Faculté des Sciences, RESUME Université d Antananarivo. Cette recherche concerne l étude de la végétation secondaire dans les plantations de pins (Pinus patula Schltdl. & Cham.) et d Acacia à tannins (Acacia decurrens var. dealbata Link) à la suite de perturbations (cyclones, feux, exploitation forestière, culture) dans le chantier forestier d Androy Fianarantsoa II.Les relevés de végétation ont été effectués selon la méthode d échantillonnage par transects (N = 40 avec 205 relevés dans la plantation de pins et N =12 avec 58 relevés dans la plantation d Acacia). Cent vingt cinq (125) espèces réparties en 46 familles ont été recensées dans la plantation de pins, et 62 espèces réparties en 32 familles ont été inventoriées dans la plantation d Acacia. Cette différence peut être imputable à l ancienneté de l exploitation agricole dans la plantation d Acacia qui a fortement réduit sa biodiversité. L Analyse Factorielle des Correspondances (AFC) a été utilisée afin d identifier les groupements végétaux et de décrire la dynamique postperturbation de la végétation de la région.dans la plantation de pins, trois groupements ont été identifiés : (i) les formations herbeuses (champs de cultures de manioc), (ii) les formations herbeuses (jeunes jachères de 0 à 2 ans) et (iii) les formations ligneuses (recrûs pre-forestiers).quatre groupements végétaux ont été décelés dans la plantation d Acacia : (i) les formations herbacées (les cultures de manioc), (ii) les jachères herbeuses, (iii) les formations à dominance ligneuse (les jachères arbustives) et (iv) les formations typiquement ligneuses (recrûs forestiers).certaines espèces autochtones ou endémiques peuvent se régénérer dans ces espaces reboisés. La dynamique de la végétation de la région est fortement liée à l anthropisation : exploitation forestière, agriculture. Mot-clés : Régénération forestière, groupements végétaux, reboisements, Pinus, Acacia, haute terres, Madagascar

131 1- INTRODUCTION Le début du XX ième siècle a été marqué par l introduction de nombreuses essences de reboisement à Madagascar (Ramanantsoavina, 1963, Chauvet, 1969). Depuis, plus de hectares de plantations ont été réalisées à Madagascar constitués pour la moitié d Eucalyptus et de pins (CIRAD, 2006). La région de Fianarantsoa au Centre Sud de l île, grâce à son climat frais et humide était une zone propice aux plantations notamment de pins (CTFT, 1973), mais d autres essences y sont également bien adaptées (Acacia et Eucalyptus). Malgré les rôles importants sur le plan économique (source d énergie, bois d œuvre et de chauffe) et écologique (aménagement du paysage, protection de l environnement) que jouent les reboisements (CIRAD, 2006 ; Carrière et Randriambanona, 2007), les essences introduites sont réputées vigoureuses par rapport aux espèces autochtones du fait de leur forte capacité d adaptation aux conditions écologiques plus rudes (Perrier de la Bathie 1931 ; Blaser et al., 1993 ; Strasberg, 1994). Or, dans certaines zones où la forêt naturelle persiste, les ouvertures qui sont créées à la suite de diverses perturbations (cyclones, feux, exploitation forestière, culture) ont permis aux espèces autochtones de s installer et de se développer dans les reboisements. En effet, de véritables recrûs forestiers secondaires se sont reconstitués dans les reboisements. Frontier et Pichod-Viale (1998) définissent ce phénomène comme le rajeunissement de l écosystème par perturbation. Ces observations nous paraissent pertinentes pour apprécier le potentiel de régénération des espèces malgaches, en émettant l hypothèse que les ouvertures dans les espaces reboisés (Pinuspatula et Acacia) facilitent l installation des espèces autochtones et réactivent leur régénération. Cette étude a pour objectifs : d évaluer le niveau de la biodiversité dans les plantations à la suite de perturbations ; d identifier les groupements végétaux et d en établir la typologie. 2- MATERIELS ET METHODES 2-1. La zone d étude L étude a été réalisée dans la commune d Androy sud située à 35 km au Nord-Est de la ville de Fianarantsoa (carte 1)

132 La commune d Androy, constituée de 10 (dix) fokontany fait partie du district de Fianarantsoa II, région de la Haute Matsiatra et s étend sur 257 km 2 (Anonyme, 2003). Cette zone est soumise à un climat tropical d altitude. De , les précipitations moyennes annuelles de la station de Beravina-Fianarantsoa sont de 1296 mm, la température moyenne annuelle est de 19 C. Carte 1. Localisation de la zone d étude Les principales formations végétales y sont : la forêt dense ombrophile de moyenne altitude à Weinmannia et Tambourissa (Koechlin et al., 1974), les formations secondaires issues de la mise en culture sur brûlis de la formation précédente (Randriamalala et al. 2007; Carrière et al., 2005), les reboisements (pins, Acacia à tannin) (Carrière et Randriambanona, 2007), et des mosaïques

133 de pseudo-steppes à Aristida similis Steud., Lepturus sp. parsemées de plantations d Eucalyptus. Le chantier forestier d Androy Les périmètres de reboisements étudiés sont inclus dans le chantier forestier d Androy qui est délimité par la RN 45 (vers Mananjary) au Nord, la RN 7 à l Ouest, la commune de Fianarantsoa II au Nord-Est, la ligne de chemin de fer (Fianarantsoa-Manakara) au Sud, et la forêt naturelle d Ambohipanja à l Est (Figure 1). La plantation d Acacia à tannins (Acacia decurrens var. dealbata) La plantation d une superficie de 2200 ha a été réalisée dans les années 1920 pour produire de tannins (Parrat, 1966). La Société des Tannins Malgache a cessé l exploitation au début des années 1950 à cause de la chute des prix du produit sur le marché international. Une grande partie de cette plantation a été ensuite remplacée par la plantation de pins en Le reste, par contre, a été mis en culture par la population locale depuis Actuellement, elle est formée d une mosaïque de champs de manioc et de patate douce, des jachères herbacées et de recrûs. La plantation de pins (Pinus patula Schltdl. & Cham.) La plantation de pins (2317 ha) entreprise entre 1969 et 1971 était destinée à approvisionner une usine de fabrication de pâte à papier qui devait être construite dans la région (Ramanantsoavina, 1963, Chauvet, 1969). Elle a été en partie faite sur l ancienne plantation d Acacia supra citée et sur des formations herbeuses à Aristidasimilis. Le passage de deux cyclones en 1986 et1994 a provoqué d importants dégâts dans ce périmètre. A partir de 1994, le service des Eaux et Forêts a commencé à vendre des parcelles aux exploitants privés. Depuis l an 2000, certaines parcelles sont exploitées par la population riveraine à des fins agricoles (culture de manioc). Le mode de culture dans les plantations est la culture sur brûlis (défriche, mise à feu, culture). Après une ou deux années de culture, les parcelles sont laissées en jachères pendant un ou deux ans. Elles se présentent sous forme de formations herbacées dominées par des espèces annuelles (Ageratum conyzoides, Bidens pilosa) ou de formations mixtes ligneux-herbacées avec une strate ligneuse basse (1,5m) peu dense formée par des espèces ligneuses pionnières (Harongana madagascariensis, Trema orientalis, Solanum auriculatum) et de rejets de souches de Weinmannia rutenbergii, Vernonia garnieriana, Chassalia bojeri) issus de la formation défrichée

134 2-2- Méthode utilisée Relevés de végétation L échantillonnage par transects a été adopté afin de tenir compte des différentes situations de relief. Les transects sont orientés dans le sens Est- Ouest, transversaux par rapport aux plis liés à des mouvements tectoniques qui ont affecté le socle cristallin (Bouchard, 1966). Le long de chaque transect, des relevés distants d environ 30 m ont été effectués, leur emplacement a été dicté par les positions topographiques (bas versant, mi-versant, haut de versant et sommet). L aire de relevé est de 100 m² soit un carré de 10 m de côté, cette superficie s insère dans les gammes de l aire minimale variant de 1 à 96 m², proposée par Pfund (2000) et Randriamalala (2005) pour l étude de ce type de végétation secondaire de la région. L inventaire floristique réalisé à la fin de la saison de pluies (mars et avril 2005) concerne à la fois les ligneux, les herbacées, les lianes et les fougères. Une liste floristique a été dressée pour chaque relevé. Les coordonnées géographiques de chaque relevé ont été déterminées à l aide d un GPS afin de cartographier les stations d inventaires, que nous ne présentons pas dans ce travail. Deux cent cinq (205) relevés notés P1, P2, P205 répartis sur 40 transects ont été réalisés dans la plantation de pins et 58 relevés (A1, A2, A58) le long de 12 transects dans la plantation d Acacia. L historique de chaque station a été établi à la suite des enquêtes et recoupements effectués auprès de la population locale ou le propriétaire du champ si la parcelle est cultivée. La liste floristique a été établie à partir des récoltes et des déterminations par comparaison aux herbiers de références au Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza à Antananarivo. Les synonymes ont été actualisés et normalisés à l aide de la base de données floristiquetropicos du Missouri Botanical Garden à Antananarivo. Traitement des données L Analyse Factorielle des Correspondances (AFC) a été utilisée pour rechercher l homogénéité de la végétation et aussi identifier les éventuels groupements végétaux. L objectif de l analyse factorielle est de représenter géométriquement, dans un espace de faible dimension, des situations multidimensionnelles (Benzécri et al., 1980).En effet, elle se propose de représenter deux ensembles (relevés-espèces) sur une même carte, plane ou spatiale, de telle sorte que chaque relevé se trouve entouré de ses espèces. De même, chaque espèce se retrouve à proximité des relevés où elle figure. De ce

135 fait, les relevés qui se ressemblent et les espèces associées se retrouvent groupés (Guinochet, 1973). L interprétation des résultats est basée sur : l inertie du système qui indique le pouvoir explicatif d un axe factoriel, elle est exprimée en bits (valeurs propres) ou en pourcent (inertie) (Akpo et al., 1995) ; la contribution qui mesure la participation d un individu (relevé) ou d une variable (espèce) à l inertie d un axe. Le logiciel XLSTAT-Pro a été utilisé. 3- RESULTATS 3-1. Composition floristique Les richesses floristiques des formations végétales étudiées sont consignées dans le tableau I. Tableau 1. Richesse floristique des plantations étudiées. Types de Nombre Nombre de Nombre de plantations d espèces genres familles Plantation de pins Plantation d'acacia Espèces communes 55 Au terme de l inventaire, 125 espèces se répartissant en 91 genres et 46 familles ont été enregistrées dans la plantation de pins. Les familles les mieux représentées sont les Asteraceae (19 espèces), puis les Poaceae et les Rubiaceae avec 14 espèces chacune. La famille des Fabaceae est représentée par trois espèces : Acacia decurrens var. dealbata (Link) Maiden, Crotalaria uncinella Lamk., Zornia puberula Molhenbrock. Les ligneux sont au nombre de 58 (46,4%), les espèces herbacées sont 55 (44%) et les lianes sont 12 (9,6%). Dans la plantation d Acacia, 62 espèces réparties en 49 genres et 32 familles ont été recensées. La famille des Asteraceae avec 13 espèces, des Poaceae avec 7 espèces et des Rubiaceae avec 4 espèces sont les mieux représentées. Les ligneux, les herbacées et les lianes comptent respectivement 32 (51%), 26 (41%), et 4 (6,4%) espèces

136 Enfin, 67 et 4 espèces sont respectivement propres à la plantation de pins et à la plantation d Acacia, 55 espèces sont communes aux deux formations. La liste floristique est donnée en annexe I Groupements végétaux Plantation de pin La projection de l ensemble des relevés sur les axes factoriels F1xF2 est représentée par la figure 1. Le plan factoriel absolu 17,44% de la variabilité totale dont 11,57% pour l axe 1 et 5,87 pour l axe 2. Pour décrire ces axes, seuls les individus (relevés) ou les variables (espèces) dont la contribution est au moins égale à la moyenne peuvent intervenir de façon significative. (axes F1 et F2 : 17,44 %) G PI -- axe F2 (5,87 %) --> G PII 2 P105 P62 P125 P27 P160 P139 P99 P182 P185 P183 P186 P184 P200 P202 P203 P204 P190 P189 P188 P180 P130 P151 P111 P124 P158 P121 P126 P141 P178P177 P174 P173 P156 P172 P155 P197 P196 P195 P194 P193 P192 P175 P176 P179 P167 P147 P146 P205 P115 P114 P119 P120 P104 P106 P103 P100 P59 P98P76 P89 P71 P95 P93 P74 P57P58 P94 P91 P86 P84 P73 P77 P66 P63 P65 P64 P97 P78 P92 P87 P81 P67 P82 P75 P107 P85 P56 P55 P49 P48P47 P52 P53 P45 P54 P41 P37 P40 P39 P29 P33P32 P28 P30 P80P79 P181 P171 P170 P102 P101 P110 P109 P96 P46 P10 P11 P12 P13 P14 P16 P18 P20 P21 P22 P23 P24 P25 P26 P31 P8 P7 P6 P44 1 P129 P36 P118 P117 P116 P113 P38 P122 P43 P34 P83 P68 P70 P123 P161 P162 P163 P164 P127 P168 P165 P128 P169 P166 P187 P112 P131 P132 P133 P142 P134 P143 P135 P148 P144 P136 P149 P145 P140 P137 P108 P198 P201 P199 P191 P90 P88 P72 P153 P157 P154 P152 P69P51 P50 P60 P42 P35 P159 P61 P axe F1 (11,57 %) --> Figure 1. Analyse factorielle des correspondances : projection de 205 relevés x 125 espèces dans le plan principal (axes F1xF2). Le long de l axe F1, cette projection permet de dégager deux groupes :

137 en abscisses positives le groupe (GPI), constitué par les relevés réalisés dans les champs de culture et les jachères : P61 (1,9) 1, P150 (1,8), P152 (1,8), P153 (1,8), P154 (1,8), P157 (1,8), P138 (1,6) ; en abscisses négatives le groupe (GPII) constitué par les relevés effectués dans les recrus, leurs contributions sont très faiblesprès de l intersection des deux axes. L axe F1 oppose ainsi les relevés réalisés dans les champs de culture et jachères (GPI) à ceux effectués dans les recrûs (GPII). A ces deux groupes de relevés sont associées des espèces. Les espèces qui présentent des contributions supérieures à la moyenne pour le groupe (GPI) sont Manihot sp. (22,4%), Erigeron naudinii (Bonnet Humbert) (19,9%), Emilia citrina DC. (18%) Pteridium aquilinum (L.) Kuhn (13,7%), Rhynchelytrum repens (Willd.) C.E. Hubb. (2,5%), Bidenspilosa L. (1,8%), Imperatacylindrica (L.) Rausch (1,44%). Pour le deuxième groupe (GPII), aucune espèce ne présente de contribution supérieure à la moyenne. Le premier groupe (GPI) peut être subdivisé en deux sous-groupes : (GPI-1) ce groupe de relevés contribue fortement à l axe F1. Il correspond aux relevés réalisés dans les champs de manioc. Les espèces associées à ce groupe sont Manihot sp., Erigeron naudinii, Emilia citrina,pteridium aquilinum, Rhynchelytrum repens, Bidenspilosa, Imperatacylindrica. Hormis le Manihot sp. (manioc) elles sont toutes des espèces rudérales ; (GPI-2) est représenté par les relevés P62, P104, P105, P111, P120, P139, P130, P151, P76, P99, P98, aucun de ces relevés ne présente de contribution significative. Ce sont les relevés réalisés dans les jachères, ils se présentent sous forme de formation herbeuse ou de formation mixte avec un tapis herbacé discontinu et une strate ligneuse basse. Andropogoneucomus Nees, Psiadiasalviaefolia Baker, Crassocephalum sarcobasis (DC.) Moore, L Hert., Ageratum conyzoides Linné, Tristemma virusanum Juss., Stenotaphrum dimitidiatum, L., Fimbristylis sp, Helichrysumattenuatum Humb., Panicum maximum Jacq., Anthospermum emirnense Baker, Elephantopusscaber L., Paspalum sp., Oldenlandiaherbaceae (L.) DC., Phytolacca dodecandra, Trema orientalis sont les espèces. On peut conclure que l axe F1 traduit un gradient d utilisation car il oppose les champs de cultures caractérisés par des espèces rudérales à ceux de jeunes jachères et de recrûs. En revanche, l axe F2 n a pas permis de discriminer de groupes de relevés, en effet aucune signification écologique ne lui a été attribuée. 1 Les valeurs entre parenthèses indiquent la contribution (%) des relevés ou des espèces aux axes factoriels considérés

138 Une analyse partielle (128 relevés/99 espèces) a été effectuée sur le groupe (GPII). Le nuage de points se concentre toujours au milieu du dendrogramme, les relevés semblent être homogènes. Ainsi, aucun nouveau groupement n a pu être décelé. Finalement, trois groupements végétaux (GPI-1, GPI-2 et GPII) ont été identifiés et retenus dans les plantations de pins. Plantation d Acacia La projection des espèces et des relevés dans les axes factoriels F1xF2 est représentée par la figure 4. Ce plan absolu 27,20% de la variabilité dont 17,03% par l axe 1 et 10,17% pour l axe 2. Ces résultats montrent un nuage de points bien structuré de forme parabolique et fait ressortir l effet Guttman qui indique une redondance entre les deux variables étudiées : la connaissance de la ligne donne pratiquement celle de la colonne ; toute l information est contenue dans le premier axe F1, qui oppose les valeurs extrêmes, tandis que le deuxième axe F2 oppose les intermédiaires aux extrêmes. Deux groupes de relevés se dégagent le long de l axe F1 : en abscisses positives (GAI), est constitué par les relevés : A45 (12,03), A57 (10,16), A31 (7,37), A19 (7,09), A20 (7,06), A21 (7,06), A34 (6,49), A54 (4,43), A54 (4,43), A55 (4,43), A56 (4,43), A10 (4,24), A29 (4,24). abscisses négatives (GAII), aucun relevé ne présente de contribution supérieure à la moyenne. La distribution des relevés le long de l axe F1 permet de distinguer les relevés réalisés dans les champs de culture et jachères herbeuses de ceux réalisés dans les jachères arbustives et les recrûs. Les espèces associées à ces groupes de relevés sont Manihot sp (32,87), Emilia citrina (15,29), Erigeron naudinii (14,29), Ageratum conyzoides (6,20), Bidens pilosa (5,36), Pteridium aquilinum (3,44) pour (GAI) et en abscisses négatives aucune espèce n est déterminante. L analyse de ce graphique permet de subdiviser (GAI) en deux sousgroupes : (GAI-1) constitué par le groupe de relevés effectués dans les champs cultivés (A45, A57, A31, A19, A20, A21, A34, A54, A55, A56, A10, A29). Les espèces associées à ce groupe sont Manihot sp. (32,87), Emilia citrina (15,29), Erigeron naudinii (14,29), Ageratum conyzoides (6,20), Bidens pilosa (5,36), Pteridium aquilinum (3,44) ; Ces valeurs de contribution relative indiquent clairement que l axe F1 est décrit par les espèces rudérales de culture

139 2 A23 A22 (axes F1 et F2 : 27,20 %) axe F2 (10,17 %) A11 2 A48 A25 A47 A30 A27 A13 A43 A51 A39 A15 A12 A9A35 A53 A41 A33 A58 A26 A37 A36 A44 A38 A28 A8 A7 A46 A24 A32 A5 A6 A16 A2 A40 A18 A4 A50 A42 A3 1 2 A49 A56 A55 A52 A54 A10 A29 A21 A19 A20 A31 A45 A57 1 A34 A14 A17-2 GAII GAI axe F1 (17,03 %) Figure 4. Analyse Factorielle des Correspondances : diagramme de 58 relevés x 62 espèces selon les axes F1 et F2. (GAI-2) constitué par les relevés réalisés dans jachères herbeuses (A30, A35, A47, A48, A53), ils présentent tous des contributions inférieures à la moyenne. Les espèces associées sont Trichopteryx dregeana, Bulbostylis trichobasis, Tristemma virusanum, Hyparrhenia variabilis Stapff., Psiadia salviaefolia Baker, Helichrysum faradifani Scott Eliot, Sporobolus sp. Le deuxième groupe (GAII) peut également être subdivisé en deux sousgroupes : (GAII-2) correspondant au groupe de relevés effectué dans les jachères mixtes composées d espèces herbacées et de ligneux. Ce sont des formations ligneuses ou de formations mixtes ligneux-herbacées avec un tapis herbacé discontinu. Il n existe pas d espèces efficaces le long de l axe, mais par analogie les espèces ligneuses retenues sont Vernonia garnieriana Klatt, Weinmannia rutenbergii Engler, Anthocleista madagascariensis Baker, Senecio hypargyreus DC., Psidium cattleianum Sabine, Psorospermum fanerana, Canthium sp.,

140 Galiniera sp. Les espèces herbacées sont représentées par Aristida similis, Sporobolus subulatus Hack., Scleria baronii C.B. Clarke, Sticherus flagellaris (Bory) St John. (GAII-1) est constitué par les relevés réalisés dans les recrus forestiers (A14, A17). Ce sont des formations typiquement ligneuses correspondantes aux recrûs forestiers qui se sont régénérés après l arrêt de l exploitation des tannins présentant une physionomie de forêt secondaire totalement reconstituée de type formation dense, pluristrate. Notons que ces stations n ont jamais été mises en culture. Les espèces sont Agauria salicifolia (Lam.) Hook. F. ex Olivier, Allophylus sp., Polyscias sp., Schefflerabojeri R. Viguier, Seneciofaujasioides Baker, Syzygium emirnense (Baker) Labat & G.E. Schatz, Tabernaemontana sp., Vacciniumemirnense Hook., Weinmanniabojeriana Tulasne, Cassinopsis madagascariensis Baillon. L axe F1 sépare nettement les formations typiquement herbacées (champs cultivés et jachères herbeuses) aux formations mixtes et exclusivement ligneuses (jachères arbustives et recrûs ligneux) il traduit ainsi un gradient d utilisation (exploitation agricole). Pour ce qui est de l axe F2, il oppose trois groupes de relevés : en ordonnées négatives, A17 (20,98), A14 (20,98), A3 (4,99), A48 (3,39), A42 (2,64), A50 (1,94), A15 (1,75) ; en ordonnées positives, A22 (4,69), A23 (4,69), A11 (1,01), A30 (1,61), A47 (1,44), A27 (1,96), A53 (1,60) ; en position intermédiaire, les relevés ont de contribution insignifiante. Les espèces associées à ces différents groupes de relevés sont : en ordonnées négatives : Evodiamadagascariensis (3,15), Polyscias sp. (3,11), Vacciniumemirnense (3,11), Gaertnera sp. (3,06), Weinmanniabojeriana (2,87), Tabernaemontana sp. (2,82), Syzygiumemirnense (2,73), Seneciofaujasioides (2,71), Radamaeamontana (2,71), Schefflerabojeri (2,71), Myricaphyllireaefolia (2,71), Allophylus sp.(2,71), Agauriasalicifolia (2,71), Syzygium sp. (2,56), Tambourissaperrieri (2,32), Macarangaalnifolia (1,87) ; en ordonnées positives : Helichrysumbenthamii (8,86), Trichopteryxdregeana (5,04), Bulbostylistrichobasis (4,41), Tristemmavirusanum (3,82), Hyparheniavariabilis (2,73), Helichrysum sp. (2,20), Sporobolus sp. (2,31), Helichrysumfaradifani (1,95) ; en position intermédiaire, il n existe pas d espèces efficaces. L axe F2 oppose donc les relevés dans les jachères herbeuses dominées par des espèces indicatrices de sols dégradés (Helichrysum benthamii, Sporobolus sp.) en ordonnées positives et ceux effectués dans les

141 recrûs et jachères arbustives sous forme de forêt secondaire partiellement reconstituée. L axe F2 peut traduire un gradient de propriétés du sol. Quatre groupements végétaux ont été identifiés dans la plantation d Acacia : (i) GAI-1 correspondant aux formations herbeuses (cultures de manioc), (ii) GAI-2 qui regroupe les formations herbeuses (jachères), (iii) GAII-2 est constitué par des formations mixtes (jachères) et (iv) GAII-1 qui correspondent aux formations typiquement ligneuses (recrus forestiers). 4- DISCUSSIONS Les objectifs de ce travail sont d apprécier le niveau de la biodiversité et d identifier les groupements végétaux dans les plantations de pins et d acacia. Le relevé de végétation par transect a été utilisé Composition floristique Du point de vue du nombre d espèces recensées, la plantation d acacia avec 62 espèces est moins riche que la plantation de pin (125 espèces). Ce résultat peut être dû à l ancienneté de l exploitation agricole dans la plantation d acacia. C est surtout l exploitation agricole qui modifie la végétation car les labours répétés pendant les phases culturales détruisent les souches des ligneux et les feux détruisent la banque de graines du sol. Floret et Pontanier (1982) soulignent que la culture peut changer la composition floristique et diminuer le nombre d espèces. Les familles botaniques les mieux représentées pour les deux types de plantations sont les Asteraceae, les Rubiaceae et les Poaceae. Ces familles sont caractérisées par la production de graines abondantes et de petite taille facilitant leur dispersion par le vent ou par les animaux. Elles comptent de plus des espèces pionnières et rudérales dont les stratégies reproductives sont très efficaces. La taille, la forme des graines correspondent à une stratégie particulière d établissement des plantules (Hutchings, 1986, Charles Dominique, 1995). De plus, la dissémination des diaspores par anémochorie (Asteraceae et Poacaeae) et la zoochorie pour les Rubiaceae et la grande quantité de graines produites leur permettent de s installer dans les brèches provoquées par les perturbations (coupes, mise en culture). Ce sont également des espèces qui développent une stratégie démographique de type r c est-àdire une grande vitesse de multiplication, une spécialisation dans l exploitation des ressources (alimentaire et espace), et une forte compétition entre elles (Barbault, 1987; Perrin ; 1987, Whitmore, 1990). La plupart des espèces sont héliophiles, on remarque l abondance des genres Helychrisum et Vernonia (Asteraceae), Imperata cylindrica et Sporobolus (Poaceae), Galiniera(Rubiaceae)

142 De plus la proximité de ces plantations à la forêt primaire (moins de 3km) et l existence de lambeaux forestiers dans le paysage constituent une source de graines importante et déterminante dans l évolution de la végétation forestière. La structure du paysage intervient comme une forte contrainte dans l étape de la migration et détermine largement le potentiel floristique (Fournier et al., 1999), grâce à l hétérogénéité spatiale de la végétation de cette région. Dans les deux types de formations, les ligneux recensés sont tous des espèces autochtones voire endémiques hormis les espèces de plantation et Psidium cattleyanum (goyavier de Chine). Ce résultat montre qu il y a des espèces autochtones qui peuvent se développer dans des conditions plus ou moins défavorables. Parrat (1966) note certains aspects négatifs (sols peu profonds avec des pseudo concrétions, déficients en Phosphore et en bases échangeables) sur les caractères physico-chimiques des sols des périmètres de reboisements. Leur apparition dans ces recrûs témoigne à la fois leur capacité et leur efficacité à se régénérer. Ainsi l exploitation forestière, la mise en culture, les feux ont transformé la formation initialement monospécifique en formation plurispécifique. Riéra (1995) et Blondel (1995) soulignent que les perturbations (passées ou actuelles) jouent un rôle important dans la dynamique de la végétation qui, garantit la diversité. Le même phénomène a déjà été observé en Ethiopie où des espèces ligneuses autochtones ont fini par remplacer l Eucalyptus globulus (Michelsen et al., 1993) Les groupements végétaux dans les plantations Les différents groupements identifiés par l analyse présentent une composition floristique et une physionomie particulière. Les trois groupements discriminés dans la plantation de pin (les cultures, les formations herbacées et formations mixtes, les formations ligneuses) correspondent en effet à trois types de milieux : les champs cultivés, les jachères et les recrûs. Les cultures sont caractérisées par des espèces adventices Erigeron naudinii, Bidens pilosa, Emilia citrina, Imperata cylindrica, Ageratum conyzoides. Le nombre d espèces y est considérablement réduit ne dépassant pas neuf à cause du mode de culture (défrichement, feu, labours). Il s agit d une chute de la diversité après une perturbation (Blondel, 1995). Les jachères sont de deux types : les formations herbeuses et les formations mixtes ligneux-herbacées. Les jachères herbeuses dans la plantation de pin correspondent aux parcelles dans lesquelles se sont succédé deux cycles de culture (c est le nombre maximal de cycles culturaux enregistrés pendant les investigations). Par conséquent, le couvert herbacé est constitué d espèces rudérales et de

143 celles qui viennent de s installer (Anthospermum emirnense, Oldelandia herbaceae, Psiadia salviaefolia, Helichrysum attenuatum, ). Les formations mixtes sont constituées de deux strates : une strate ligneuse basse de 1,5 m dominée par Weinmannia rutenbergii, Harungana madagascariensis, Dodonaea viscosa. Le recouvrement ligneux est faible (environ 5 %). La plupart de ces espèces se sont régénérées soit par rejets de souches soit par drageonnement. Le tapis herbacé est formé de Trichopteryx dregeana et d Andropogon eucomus. Le troisième groupe est constitué par les recrûs qui sont généralement des formations ligneuses mais par endroit, on note la présence de quelques espèces herbacées ubiquistes telles que Dianella ensifolia, Scleria baronii aux recouvrements très faibles (inférieur à 5 %). A l ombre des arbustes se développent des tapis de formation végétale constituée par des Panicum sp. Dans la plantation d Acacia, les quatre groupements sont (i) les cultures qui recèlent les mêmes espèces que celles de la plantation de pin, (ii) les formations herbeuses, (iii) les formations mixtes et (iv) les formations typiquement ligneuses (recrûs). Les formations herbeuses correspondent aux parcelles qui ont déjà fait l objet d exploitation agricole pendant plusieurs années. La strate herbacée est formée d un tapis continu de Sporobolus sp. ou Andropogon eucomus, Stenotaphrum dimidiatum (L.) Brongn, avec des recouvrements de l ordre de 100 % pendant la saison de pluies. Acertains endroits, la strate herbacée est dominée par Helichrysum benthami et Pteridium aquilinum qui reflète la dégradation du sol (Riquier et Bourgeat, 1966 ; Bouchard, 1966 ; Razafimamonjy, 1987). Les formations mixtes sont formées de deux strates. La strate ligneuse basse de 1,5 à 2,5 m est constituée de Vernonia garnieriana, Acacia decurrens, Aphloia theiformis (Vahl.) Benn. La strate herbacée est formée de tapis discontinu d Aristida similis. Ce sont pour la plupart des jachères âgées de plus de cinq ans. Les formations exclusivement ligneuses sont formées de trois strates : une strate ligneuse haute de 3 à 3,5 m (Weinmanniarutenbergii, W.bojeriana, Agauria salicifolia, Polyscias repanda, Schefflera sp.) une strate moyenne de 2 m représentée par Chassalia bojeri, Gaertnera sp et une strate basse de 1,5 m formée par les arbustes (Ixora sp., Galiniera sp.). Elles se présentent comme de véritables forêts secondaires reconstituées. Dans les deux cas, les résultats corroborent ceux obtenus par Mitja et Hladik (1989), Donfack et Seignobos (1996) et Randriamalala (2005) qui ont souligné que la physionomie et la composition floristique des jachères varient en fonction de la date de l abandon des cultures et du degré d exploitation. Par ailleurs, la végétation pré-existante influe sur la composition floristique de la végétation, notamment les ligneux qui selon César (1991)

144 reflètent souvent l état initial de la végétation. Certaines espèces (Weinmannia rutenbergii, Vaccinium emirnense, Vernonia garnieriana, Cassinopsis madagascariensis, Evodia madagascariensis, Aphloia theiformis) qui étaient sur place avant la plantation ont pu se maintenir grâce à leur potentiel végétatif (rejeter des souches). Il convient également de noter que les groupements ont été identifiés surtout en fonction du mode d exploitation et que ce gradient se trouve le long de l axe F1. Une tendance semble se dégager, l évolution de la végétation dans les deux cas se fait dans les sens : culture, formations herbacées puis formations mixtes et formations ligneuses. Par rapport aux résultats obtenus dans la plantation d Acacia et dans les jachères forestières ceux de la plantation de pins n a pas présenté d effet de Guttman, ceci est dû à la différence de la durée d exploitation. Cette répartition du nuage de points étant l influence d un facteur (mise en culture) sur tout le milieu. Dans la plantation de pin celle-ci n est pas encore très perceptible. Les stades de développement de la végétation sont encore très proches les uns des autres. 5-CONCLUSION Cette étude a permis d apprécier la capacité de certaines espèces autochtones malgaches de se régénérer et de coloniser les plantations (Pinus patula et Acacia) soumises à diverses perturbations. Les analyses multivariées des données par l AFC ont permis, d une part, d identifier les différents groupements végétaux qui se sont formés dans ces espaces reboisés et d avoir une vision globale de l évolution de la végétation d autre part. La dynamique végétale post-perturbation commence toujours par l installation des espèces annuelles qui sont ensuite relayées par des espèces pérennes. L hypothèse émise au départ semble être vérifiée car les formations monospécifiques (plantations de pins et plantation d Acacia) deviennent plurispécifiques suite aux perturbations. Ces plantations peuvent être des catalyseurs de régénération pour certaines espèces autochtones ou même endémiques malgaches. Certes, l homme, par ses activités (agriculture, exploitation forestières ) rompt l équilibre écologique des écosystèmes de la région mais il peut mettre à son profit le processus écologique étudié afin de conserver et de restaurer les écosystèmes dégradés. REMERCIEMENTS Ce travail a bénéficié d un soutien logistique, matériel et financier du programme conjoint CNRE-IRD «GEREM-Fianarantsoa» et d aide financière de l AUF grâce à l obtention d une bourse de formation à la recherche. Il est également le fruit d une étroite collaboration entre le programme sus-cité et l UCAD, Faculté des Sciences et Techniques, Laboratoire d Ecologie Végétale,

145 Dakar Sénégal et l Université d Antananarivo, Faculté des Sciences, Département de Biologie et Ecologie Végétales. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Akpo, L.E., Gaston, A., Grouzis, M. (1995). Structure spécifique d une végétation sahélienne. Cas de Wiidu Thiengoli (Ferlo, Sénégal). Bull.Mus. Hist. Nat., Paris, 17 (4), section B, Adansonia 1-2 : Anonyme, (2003). Plan communal de développement, commune rurale d Androy. Association Tefy Saina, Fianarantsoa, 55p. Barbault, R., (1987). Peut-on encore parler de sélection1et de sélection-kacta Oecol., Oecol. Gen., 8: Benzécri, J.P. et al., (1980). L analyse des données. La taxinomie (Introduction ; théorie ; application aux sciences de la nature à l économie et à la psychologie ; programme de calcul). Dunod, Paris, 622p. Blanc-Pamard, C., Ralaivita, M., (2004). Ambendrana : un territoire d entre deux. Conversion et conservation de la forêt, Corridor Betsileo Madagascar. GEREM-Fianarantsoa (CNRE/IRD)-CNRS-EHESS-CEAf (UR100), 86p. Blaser, J., Rajoelison, G., Tsiza, G., Rajemison, M., Rbevohitra, R., Randrianjafy, H., Razafindrianilana, N., Rakotovao, G., Comtet, S., (1993). Choix des essences pour le sylviculture à Madagascar. Akon ny Ala, N.(S). Blondel, J. (1995).Biogéographie. Approche écologique et évolutive. Collection Ecologie n 27, Masson, Paris, 291p. Bouchard, L. (1966). Etude pédologique de la région d Alakamisy Ambohimaha province de Fianarantsoa. Document n 93, Rapport de stage ORSTOM n 1, Institut de recherches agronomiques à Madagascar. Carrière, S.M., Andrianotahiananahary, H., Ranaivoarivelo, N., Randriamalala, J. (2005). Savoirs et usages des recrus post-agricoles du pays Betsileo : valorisation d une biodiversité oubliée à Madagascar. La revue en sciences de l environnement, Vertigo (6) : Carrière, M.S., Randriambanona, H.A. (2007). Biodiversité introduite et biodiversité autochtone, antagonisme ou complémentarité? Le cas de l Eucalyptus à Madagascar. Bois et Forêts des Tropiques,292(2) : César, J. (1991) Typologie, diagnostic et évaluation de la production fourragère des formations pastorales en Afrique tropicale. Fourrages, 128 :

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148 ANNEXE I:Cortège floristique (+ : présence, - : absence). Les espèces précédées d un astérisque sont endémiques. Milieux Espèces Famille Pins Acacia Acacia decurrens var. dealbata (Link) Maiden Fabaceae + + Agauria salicifolia (Comm. Ex Lam.) Hook. f. ex Oliv. Ericaceae - + Ageratum conyzoides Linné Asteraceae + + Allophylus sp. Sapindaceae + + Andropogon eucomus Nees Poaceae + - *Anthocleista madagasacriensis Baker Loganiaceae + + Anthospermum emirnense Baker Rubiaceae + - *Aphloia theiformis (Vahl) Benn. Aphloiaceae + + *Aristida similis Steud. Poaceae - + Bidens pilosa L. Asteraceae + + Buddleja madagascariensis Lamarck Buddlejaceae + - Bulbostylis trichobasis (Baker) C.B. CL. Cyperaceae + + Canthium sp.1 Rubiaceae + - *Carissa edulis M. Vahl Apocynaceae + - *Cassinopsis madagascariensis Baillon Icacinaceae + + Centella asiatica (L.) Urb. Apiaceae + + *Chassalia bojeri Bremek Rubiaceae + + Cissampelos sp.1 Menispermaceae + - Cissampelos sp.2 Menispermaceae + - *Cissus lemurica Desc. Vitaceae + - Melastomatacea Clidemia hirta (L.) D. Don. e + + Cnestis glabra Lam. Connaraceae + - Commelina sp.1 Commelinaceae + - Crassocephalum sarcobasis (D.C.) Moore Asteraceae + - Crotalaria uncinella Lamk. Fabaceae + - Cynodon sp. Poaceae + - Danais fragrans (Comm. Ex Lam.) Pers. Rubiaceae + - Dianella ensifolia (L.) DC Liliaceae + + Melastomatacea *Dichaentanthera cordifolis Baker e + - Dodonaea viscosa Jacquin Sapindaceae + - Dracaena reflexa Lam. Liliaceae + - Elephantopus scaber L. Asteraceae + - *Embelia concinna Baker Myrsinaceae + - Embelia sp. Myrsinaceae + - Emilia citrina DC. Asteraceae

149 Espèces Famille Milieux Pins Acacia Eragrostis racemosa (Thumb.) Steud. Poaceae - + Erigeron naudinii (Bonnet) Humbert Asteraceae + + Eulalia villosa (Thumb) Nees Poaceae + - *Evodia madagascariensis Baker Rutaceae + + Evodia sp. Rutaceae + - Fimbristylis sp. Cyperaceae + + Gaertnera macrostipula Baker Rubiaceae + - Gaertnera sp.1 Rubiaceae + + Galiniera sp. Rubiaceae + + Halleria ligustrifolia Baker Scrophulariaceae + - *Harongana madagascariensis Choisy Clusiaceae + + *Helichrysum attenuatum Humb. Asteraceae + - *Helichrysum benthamii R. Vig. & Humbert Asteraceae + + *Helichrysum cordifolium DC. Asteraceae + - *Helichrysum faradifani Scott-Eliot Asteraceae + + *Helichrysum microcephalum DC. Asteraceae + - Helichrysum sp. Asteraceae + + Hyparrhenia variabilis Stapf Poaceae + + Hypoestes sp. Acanthaceae + - Hypoestes sp.1 Acanthaceae + - Impatiens vilersi Constatin & Poisson Balsaminaceae + - Imperata cylindrica (L) Rausch. Poaceae + + Ipomea sp. Convolvulaceae + - Isachne sp. Poaceae + - Ixora sp. Rubiaceae + + Ligodium lanceolatum Desv. Schiziaceae + + Ludia sp. Salicaceae + + Lycopodium clavatum (L.) Lycopodiaceae + - Macaranga alnifolia Baker Euphorbiaceae + - Manihot sp. Euphorbiaceae + + Morinda sp. Rubiaceae + + Mussaenda vestita Baker Rubiaceae + - *Myrica phyllireaefolia Baker Myricaceae + - *Nuxia capitata Baker Loganiaceae + + *Nuxia sphaerocephala (Baker) Baker Loganiaceae + + Oldelandia herbacea D.C. Prod. Rubiaceae + - *Oncostemum bojerianum A. DC. Myrsinaceae + - *Oncostemum umbellatum Baker Mez. Myrsinaceae + - Panicum maximum Jacq. Poaceae

150 Espèces Famille Milieux Pins Acacia Panicum repens L. Poaceae + - Paspalum commersonii Lamk. Poaceae + - Pauridiantha paucinervis (Hiern) Bremeck Rubiaceae + - Pellaea viridis Forssk Adiantaceae + - Penissetum sp. Poaceae + + Peponidium sp. Rubiaceae + - Philipia floribunda Benth. Ericaceae + - Phymatosorus scolopendria (Burm. f.) Pic. Serm. Polypodiaceae + + Phytolacca dodecandra L'Hér. Phytolaccaceae + - Pinus patula Schltdl. & Cham. Pinaceae + - Polyscias ornifolia (Baker ) Harms Araliaceae + - Polyscias sp. Araliaceae + - *Psiadia altissima (DC.) Drake Asteraceae + + *Psiadia salviaefolia Baker Asteraceae + - Psidium cattleianum Sabine Myrtaceae + + *Psorospermum fanerana Bak. Clusiaceae + + Psychotria sp.1 Rubiaceae + + Dennstaedtiacea Pteridium aquilinum (L) Kuhn e + - Radamaea montana Benth. Scrophulariaceae + + Rhynchelytrum repens (Willd.) C.E. Hubbard Poaceae - + Rubus moliccanus L. Rosaceae + - Rubus rosaefolius J.E Smith Rosaceae + + *Rytigynia sp. Rubiaceae + + Saldinia sp. Rubiaceae + - Schefflera bojeri R. Viguier Araliaceae + - Schefflera longipedicellata (Lec) Bern. Araliaceae + + *Scleria baronii C.B. Clarke ex Cherm. Cyperaceae + - Scleria sp. Cyperaceae + + *Senecio faujasioides Baker Asteraceae + - *Senecio hypargyreus DC. Asteraceae + + *Senecio longiscapus Bojer ex DC. Asteraceae + + *Senecio myricaefolius (Bojer ex DC.) Humbert Asteraceae + - Sida rhombifolia L. Malvaceae + + Smilax kraussiana Meisner Smilacaceae + - Solanum auriculatum Aiton Solanaceae + - Sporobolus sp. Poaceae + - Sporobolus subulatus Hack. Poaceae + + Stenotaphrum dimidiatum (L.) Brongn. Poaceae

151 Espèces Famille Milieux Pins Acacia Sticherus flagellaris (Bory) St John Gleicheniaceae + + Syzygium emirnense (Baker) Labat & G.E. Schatz Myrtaceae + + Syzygium sp. Myrtaceae + + Tabernaemontana sp. Apocynaceae + + *Tambourissa perrieri Drake Monimiaceae + - *Tambourissa purpurea (Tul.) A. DC. Monimiaceae + + Trema orientalis L. Ulmaceae + - Trichopteryx dregeana Nees ex Lindl Poaceae + + Melastomatacea *Tristemma virusanum Juss. e + + Vaccinium emirnense Hook. Ericaceae + + Vaccinium secundiflorum Hook. Ericaceae + - *Vernonia garnieriana Klatt. Asteraceae + + Vernonia sp. Asteraceae + + *Weinmannia bojeriana Tulasne Cunoniaceae + + *Wenmannia rutenbergii Engl. Cunoniaceae + + Zea mays L. Poaceae + - Zornia puberula Molhenbrock Fabaceae

152 SUIVI PHENOLOGIQUE DES ESPECES VEGETALES CONSOMMEES PAR Propithecus coronatus DANS LA FORET DE BADRALA (ANTREMA REGION BOENY) Herisoa RAZAKANIRINA 1, Edmond ROGER1, Charlotte RAJERIARISON 1, Claude Marcel HLADIK 2 1 B.P. 906, Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences, Université d Antananarivo. 2 Muséum National d Histoire Naturelle. 4 Avenue du Petit Château Brunoy, FRANCE RESUME La Station Forestière à Usage Multiple d Antrema constitue un des habitats de Propithecus coronatus. Dans cette région, ce lémurien est vénéré comme étant les représentants des ancêtres des «sakalava». Cette culture leur offre donc un haut niveau de protection mais est ce que la forêt peut leur fournir les nourritures dont ils ont besoin? Des études sur la phénologie des espèces végétales consommées par ce lémurien ont été réalisées dans la forêt sèche sur dune de Badrala (partie Nord de la station) afin de faire ressortir les différents types phénologiques et la saisonnalité des différentes phénophases des arbres de cette forêt. Trois (3) plots de 2000m 2 ont été montés dans la forêt et dans chaque plot, tous les arbres à DHp 10cm sont numérotés et des paniers collecteurs de litières sont installés suivant un transect de 200m. La phénologie des arbres a été suivie pendant une année grâce à des observations directes de chaque individu et à l analyse des litières qui sont collectées tous les 15 jours. Le taux des espèces en fleurs varie en fonction de la saison, la période de floraison maximale des espèces se produit au début de la saison humide, avant l apparition des feuilles. La fructification ne présente pas de grande variation saisonnière. La défeuillaison est assez importante au milieu de la saison sèche. Mots clés : suivi phénologique, plantes consommées, Propithecus coronatus, forêt sèche, Badrala, Station Forestière à Usage Multiple d Antrema, Madagascar 1- INTRODUCTION Propithecus coronatus ou «Sifaka» couronné est considéré depuis longtemps comme en danger d extinction (A2) sur la liste rouge de l IUCN (Mittermeier et al., 1994) et sa distribution est limitée aux forêts caducifoliées du Nord Ouest de la grande île, en particulier entre les rivières Betsiboka et Mahavavy. Les connaissances sur les habitats de ce Lémurien, en particulier la phénologie des espèces végétales, sont insuffisantes. Pourtant, ces données sont importantes dans l étude de l alimentation de l espèce. La phénologie permettra d analyser les contraintes énergétiques particulières dans le milieu et

153 les limites dans lesquelles ces Lémuriens ont co-évolué avec les espèces végétales. A cet effet, une hypothèse a été émise : la densité de «Sifakas» élevée est-elle permise par une phénologieavec beaucoup d espèces qui fleurissent et qui fructifient toute l année ou par des décalages de phénologie entre espèces assurant une bonne disponibilité pendant les saisons plutôt considérées comme typiques de la raréfaction alimentaire? Du point de vue de leur régime alimentaire, les «Sifakas» couronnées sont folivores et frugivores. Plus de 90% de l alimentation de ce Lémurien sont constitués par des feuilles quelque soit la saison (Ramanankirahina, 2004). La question qui se pose est de savoir comment Propithecuscoronatussatisfait-il ses besoins trophiques dans une forêt littorale sèche? Ce travail a donc comme principal objectif de fournir une base de données phénologiques pour compléter les études déjà réalisées sur l alimentation de ce Lémurien. 2- MILIEU D ETUDE La station forestière à usage multiple d Antrema est localisée dans la province de Majunga, région Boeny, dans la commune rurale de Katsepy, du Fivondronampokontany de Mitsinjo et du Fokontany d Antrema. Elle se trouve à 12 km du village de Katsepy et couvre une superficie de 12270ha dont 1000ha de parc marin et 11270ha de terre ferme. (Gauthier et al., 1999) (Annexe 1). La station repose sur un bassin sédimentaire le long d une côte basse alluviale et uniformément sableuse (Besairie, 1966). La région est soumise à un climat tropical sec de type bioclimatique subhumide chaud (Morat, 1973) (Annexe 2), caractérisée par la présence de deux saisons bien distinctes : la saison sèche et fraîche, la saison humide et chaude. La végétation climacique est représentée par des forêts denses sèches caducifoliées. 3- MATERIELS ET METHODES Suite aux études déjà menées dans les sites fréquentés par Propithecus coronatus, le présent travail a été conduit sur un nouveau site, la forêt sèche de Badrala. Ainsi, 3 plots de suivi de 2000m 2 (10m x 200m) ont été montés dans les endroits les plus fréquentés par les groupes de propithèques, sujet de l étude. Pour le suivi de la phénologie, des observations directes ont été effectuées pendant les différentes saisons dans les 3 plots de suivi. Dans chaque plot, des arbres ou arbustes avec un Diamètre à Hauteur de poitrine (DHp) supérieur à 10cm sont individualisés par un numéro. De plus, des collecteurs de litières disposés dans chaque parcelle (20 collecteurs, installés à

154 1m30 du sol) ont permis, grâce à l analyse de leur contenu, de suivre toute l année la saisonnalité de la floraison et de la fructification. Le contenu de chaque collecteur est ramassé tous les 15 jours. Pour les observations directes, les différents «stades phénologiques» : la feuillaison, la floraison et la fructification avec estimation de la quantité de feuilles, de fleurs et de fruits de chaque pied ont été notées à chaque relevé. 4- RESULTATS ET INTERPRETATIONS 4-1- Cycle phenologique des arbres Au total, 417 individus à DHp 10cm.ont été suivis pendant une année dans les 3 plots. Feuillaison et défeuillaison a) Saison sèche Au niveau des individus Au début de la saison sèche (Mai), 5,12% des individus en état végétatif n ont pas de feuilles, 5,19% présentent encore des jeunes feuilles et 87,26% sont à feuilles matures (figure 1a). En pleine saison sèche (Juillet), le taux d individus sans feuilles augmente jusqu à 7,43% alors que le taux d individus présentant des jeunes feuilles est réduit de moitié (2,48%) (Figure 1b). 5,19% 5,12% 87,26% individus sans feuilles individus à feuilles jeunes individus à feuilles matures 2,48% 7,43% 91,95% individus sans feuilles individus à feuilles jeunes individus à feuilles matures a : Au début de la saison sèche b : En plein saison sèche Figure 1 : Pourcentage d individus sans feuilles, à feuilles jeunes et à feuilles matures en période sèche Au niveau des espèces Au cours du mois de Mai, période correspondante au début de la saison sèche, seulement 2 espèces sont complètement défeuillées, Operculicarya gummifera et Pachypodiumrutembergianum. Ce nombre augmente au mois de Juillet, 14 espèces soit 25,8% sont défeuillées. En plus de Operculicarya gummifera et Pachypodiumrutembergianum, plusieurs autres espèces sont défeuillées, à savoir : Cratevaexcelsa, Syzygiumsakalavarum,

155 Rauvolfiamedia, Strychnosdecussata, Uvariaacuminata, Eucliniasuavissima, Majideazanguebarica, Capurodendrongracilifolium, Grewialavanalensis, Memecylondelphinense, Allophyllus sp. et Mimusopssp. La sécheresse pendant cette période (Mai à Juillet) a favorisé la chute des feuilles de ces arbres. b) Saison humide Au niveau des individus Au début de la saison humide (en Novembre), 59,5% des individus sont en état végétatif : 6,27% sont encore défeuillés, 4,6% présentent des bourgeons foliaires au niveau de l apex, 18,4% à nouvelles feuilles jeunes et 70,7% à feuilles matures (Figure 2a). A la fin de la saison humide (en Avril), 10,8% des individus en état végétatif sont à feuilles jeunes (nouvelles) et 89,2% en feuilles matures ; aucun individu sans feuilles et à bourgeon foliaire n est observé (Figure 2b). 18,40% 4,60% 70,70% individus sans feuilles 6,27% individus à bourgeons foliaires individus à feuilles jeunes individus à feuilles matures 10,80% 0% 89,20% 0% individus sans feuilles individus à bourgeons foliaires individus à feuilles jeunes individus à feuilles matures a : Au début de la saison humide b : A la fin de la saison humide Figures 2 : Pourcentage d individus sans feuilles, à feuilles jeunes et à feuilles matures en période humide Au niveau des espèces Au début de la saison humide (Novembre), seulement 7 espèces soit 12% gardent leur état complètement défeuillé, cas de Rauvolfiamedia, Crataevaexcelsa, Eucliniasuavissima, Uvariaacuminata, Grewiagrandulosa, Drypetes perrieri et Bridelia tulasnaena. Des espèces à nouvelles feuilles jeunes (comme Gardenia decaryi, Strychnos decussata, Terminalia taliala) et à nouveaux bourgeons foliaires sont aussi observées pendant cette période. Les pluies (même en quantité assez faible) vers la fin de la saison sèche, au mois de Septembre (11mm) et Octobre (16mm) ont déclenché la feuillaison de ces espèces (Figure 3)

156 Nombre des espèces M J J A S O N D J F M A M J Mois Précipitation (mm) nombre des espèces défeuillées Précipitation (mm) Figure 3 : Défeuillaison des espèces ligneuses et pluviométrie (Mai 2008 à Juin 2009) La diminution de la température (jusqu à 24 C) vers les mois de Juin et Juillet déclenche la chute des feuilles de ces espèces pendant le mois de Juillet (Figure 4). Nombre des espèces M J J A S O N D J F M A M J Mois 29,0 28,0 27,0 26,0 25,0 24,0 23,0 22,0 Température ( C) nombre des espèces défeuillées Température ( C) Figure 4 : Défeuillaison des espèces ligneuses et température (Mai 2008 à Juin 2009) I.1.2- Floraison La floraison est définie comme étant le développement des différentes pièces florales d une espèce végétale. Le taux de floraison des espèces varie en fonction de la saison (Tableau 1). Les observations effectuées pendant les périodes sèches (en Mai et Juillet 2008) ont montré que ce taux varie de 5 à 7%. Au début de la saison humide (en Novembre), 55% des espèces sont en phase de floraison. Vers la fin de la saison humide, le taux est seulement de 7%

157 saison Tableau 1 : Pourcentage des espèces en fleurs en fonction de la Saisons Saison sèche Saison humide Début mi Début Fin Taux de floraison des espèces (%) La variation du nombre d espèces en fleurs en fonction de la pluviométrie est donnée par la figure 5. Nombre des espèces M J J A S O N D J F M A M J Mois Précipitation (mm) nombre des espèces en fleur Précipitation (mm) Figure 5 : Floraison des espèces ligneuses et pluviométrie (Mai 2008 à Juin 2009) L augmentation de la température vers les mois d Octobre et Novembre (jusqu à 29 C) favorise la floraison de la majorité des espèces au mois de Novembre (Figure 6). Nombre des espèces M J J A S O N D J F M A M J Mois 29,0 28,0 27,0 26,0 25,0 24,0 23,0 22,0 Température ( C) nombre des espèces en fleur Température ( C) Figure 6 : Floraison des espèces ligneuses et variations des températures (Mai 2008 à Juin 2009)

158 Le début de la saison de pluie correspond donc à la période de floraison maximale. Fructification D après les relevés effectués, la fructification ne présente pas une grande variation saisonnière. Pendant la saison sèche, le taux de fructification des espèces varie de 21 à 26% et il varie de 17 à 31% pour la saison humide (Tableau 2). Tableau 2: Pourcentage des espèces en fruits en fonction de la saison Saisons Taux de fructification des espèces (%) Saison sèche Saison humide Début Pleine Début Fin La précipitation et la température ne présentent pas d influences prépondérantes sur la fructification. Le nombre d espèces en fruits est élevé pendant les périodes sèches (Juillet) et au début de la saison humide (Novembre). 15 à 18 espèces (soit 26 à 31%) sont en fruits pendant ces périodes (Figure 7). La pluviométrie ne semble pas avoir de grande influence sur la fructification des espèces ligneuses. Nombre des espèces M J J A S O N D J F M A M J Mois Précipitation (mm) Nombre des espèces en fruit pluviométrie Figure 7 : Fructification des espèces ligneuses et pluviométrie (Mai 2008 à Juin 2009) Le nombre d espèces en fruits est indépendant de la variation des températures (Figure 8). Ainsi, la température ne semble pas avoir une grande influence sur la fructification desespèces

159 Nombre des espèces M J J A S O N D J F M A M J Mois 29,0 28,0 27,0 26,0 25,0 24,0 23,0 22,0 Température ( C) nombre des espèces en fruit Température ( C) Figure 8 : Fructification des espèces ligneuses et température (Mai 2008 à Juin 2009) Les variations du taux d individus sans feuilles, à feuilles jeunes, à feuilles matures, en fleurs et en fruits pendant les différentes périodes d observations sont récapitulées dans le tableau 3. Tableau 3 : Récapitulation de la variation des taux de la phénologie en fonction de la saison Périodes Saison sèche Saison humide Taux (%) Début mi Début Fin Individus sans feuilles 5,12 7,43 6,27 0 Individus à feuilles jeunes 5,19 2,48 18,4 10,8 Individus à feuilles matures 87,26 91,95 70,7 89,2 Individus en fleurs Individus en fruits DISCUSSION La forêt de Badrala présente une certaine particularité par la feuillaison de beaucoup d espèces pendant la saison sèche, cette particularité peut être du à l humidité du littoral dans le site. Mais en général, la forêt détient une ressemblance avec les autres types de forêts de Madagascar pour la défeuillaison et la floraison (Rajeriarison, 1984). Concernant la phénologie et le régime alimentaire, Propithecus coronatus est un herbivore et il se nourrit essentiellement de feuilles (folivore) et de fruits (frugivores). D après les travaux réalisés dans la forêt de Beakama (forêt dense sèche sur dune) à Antrema, les feuilles sont les bases du régime alimentaire.en plus des feuilles, le Lémurien consomme les fruits et les fleurs pendant la saison de pluies alors que pendant la saison sèche, ils se contentent de l écorce, des bourgeons et de feuilles (Ramanankirahina, 2004). Cette

160 variation saisonnière du régime alimentaire est fonction de la phénologie des plantes. Ainsi, pendant la saison sèche, la majorité des plantes est défeuillée partiellement ou complètement, alors pour subvenir à leurs besoins alimentaires, les Propithèques consomment des feuilles d autres espèces comme, les feuilles d Operculicarya gummifera. Dans la réalisation des travaux, pour les observations proprement dites en forêt, un certain nombre de difficultés se présentent pour l observateur. Ainsi, pour certaines espèces, Abrahamia sp., Vitex beraviensis etc., pour lesquelles la floraison a lieu en même temps que la feuillaison, il est parfois difficile de distinguer les organes floraux et les fruits dans les houppiers. L'apparition simultanée des boutons floraux et des bourgeons foliaires entraîne parfois des confusions. C est le cas de Grewia grandulosa. Il est à noter aussi que les observations sont insuffisantes pour déterminer les types phénologiques. 6- CONCLUSION Les études ont permis d obtenir de nombreuses informations sur la phénologie des arbres de cette forêt. Les différentes phénophases sont fonctions de la saison. Les variations saisonnières des différentes phénophases n influent pas beaucoup sur l alimentation des «Sifaka» dans cette forêt sèche sur sable de Badrala. Ainsi, la densité encore élevée de ces Lémuriens dans ce site peut être dû à la disponibilité de la nourriture, même pendant les périodes les plus critiques (saison sèche). Les études réalisées jusqu à aujourd hui sur l alimentation des propithèques couronnés dans la Station ont montré que les forêts existantes peuvent encore leur offrir les types d aliments dont ces Lémuriens ont besoin et ils ont su s adapter à cette variation saisonnière de la phénologie des plantes. Il est à noter que les résultats obtenus jusqu ici sur la phénologie ne sont que des donnés préliminaires. De ce fait, des études plus approfondies s avèrent indispensables pour compléter ces données. La même étude devrait être réalisée dans d autres sites habités par ce Lémurien. REMERCIEMENTS En témoignage de notre profonde reconnaissance, nous tenons à adresser nos remerciements les plus sincères à des nombreuses personnes et institutions, tels que la SFUM et son équipe ; le Muséum National d Histoire Naturelle de Paris qui nous a soutenu matériellement et financièrement ; le Département de Biologie et Ecologie Végétales qui a beaucoup contribué à la

161 rédaction et à la finalisation de cette publication ; et tous ceux qui ont de près ou de loin apporté leur aides. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Besairie, H., La géologie du bassin de Majunga à Madagascar. Service de la géologie. Document n p. Gauthier, C.A., Deniaud, J.L., Rakotomalala, M., Razafindramanana, S., Observation de trois (3) espèces et sous espèces de Lémuriens dans des mangroves au Nord Ouest de Madagascar. XIème colloque de la société Francophone de Primatologie. Paris. 98 p. Mittermeier, I., Constant, W.R., Meyer, M Lemurs of Madagascar. Conservation International. New York. 356 p. Rajeriarison, C., Influences des formations végétales Malgaches et des principaux facteurs climatiques dans la composition des flux polliniques atmosphériques de la Région de Tananarive (Madagascar), au cours de 3 cycles annuels (1979, 1980 et 1981).Doctorat. Univ. Des Sciences et Techniques de Languedoc. 150p. Ramanankirahina, R., Rythme d activité et régime alimentaire de Propithecus coronatus et d Eulemur mongoz dans la Station Forestière d Antrema. Mémoire de DEA. Département de Biologie Animale. Faculté des Sciences. Université d Antananarivo. 78 p

162 ANNEXES ANNEXE 1 : Carte de localisation de la Station Forestière à Usage Multiple d Antrema ANNEXE 2 : Données climatiques recueillies entre 2000 et 2008 dans la Station Forestière d Antrema Mois J F M A M J J A S O N D P (mm) 484,5 312,2 164,3 45,9 11,7 1,03 2,4 0,5 2,5 13,4 111,2 268,2 J Tm max ( C) 31,08 30,76 32,34 33,28 32,56 31,07 31,13 31,83 32,3 33,67 33,06 31,04 Tm min ( C) 24,42 24,34 24,32 23,2 21,6 19,1 22,05 19,02 20,9 22,45 24,1 24,3 T moy ( C) 27,87 27,77 28,37 28,33 27,13 25,33 26,45 25,35 26,8 27,9 28,3 27,9 Source : Service de la météorologie Ampandrianomby (ANTANANARIVO) P (mm) : précipitation en mm J : nombre de jours de pluie T mmax ( C) : températures moyennes maximales en C T mmin ( C) : températures moyennes minimales en C T moy ( C) : températures moyennes en C

163 ANNEXE 3: Liste floristique des espèces suivies dans la forêt sèche de Badrala FAMILLE Nom scientifique Affinité Nom vernaculaire ANACARDIACEAE Abrahamia sp._ah7169 Manavodrevo Operculicarya gummifera Atokonjo ANNONACEAE Uvaria acuminata Xylopia bemarivensis Kipindropindro APOCYNACEAE Pachypodium rutembergianum Vontaka Rauvolfia media Tsilanimboana Tabernaemontana coffeoides Mamalipolaly BRASSICACEAE Boscia plantefolii End. Maroaka Crateva excelsa Bevoa CANNELACEAE Cinnamosma fragrans End. Motrobeantinana COMBRETACEAE Terminalia boivinii End. Amaninomby Terminalia taliala Taliala EBENACEAE Diospyros angustifolia Ledoledo Diospyros cupulifera End. Pingo Diospyros ferrea End. Belomboka Bridelia pervilleana Kitata Croton sp._m1714 Manaranjia EUPHORBIACEAE Drypetes sp._m1732 Taipapango Euphorbia antso Samanta Phyllanthus sp._m1740 Koropokala Securinega seyrigii Natolahy Baudouinia fluggeiformis End. Manjakabentany Bussea perrieri End. FABACEAE Cadia sp. Chadsia flammea Fanamohazo Neoapaloxylon madagascariense Kolohoto Vaughania perrieri Kifaitrovavy LOGANIACEAE Strychnos decussata Afr.-Mad. Hazomby Strychnos madagascariensis End. Vakakoa MELASTOMATACEAE Memecylon delphinense Tsilaitra maintindravina Warneckea sp._ah7234 Warneckea MELIACEAE Astrotrichilia asterotricha Andranoky MORACEAE Trilepisum occidentalis End. Kililo MYRTACEAE Eugenia sp._m1724 Syzygium sakalavarum Motsovavy OCHNACEAE Ochna sp._ah7157 Boramenabe OLACACEAE Trop.-Asie- Anacolosa perveilleana Afr. Maivalafika OLEACEAE Noronhia boinensis End. Tsilaitrabe PEDALIACEAE Uncarina decaryi Tabotabo RUBIACEAE Euclinia suavissima Voalitsaka Gardenia decaryi Sofinakomba

164 ANNEXE 3: Liste floristique des espèces suivies dans la forêt sèche de Badrala (suite). RUTACEAE Cedrelopsis greveii End. Katrafaibe Allophyllus sp._m1706 Ampoly SAPINDACEAE Camptolepis sp._m1738 Hazontsovaka Doratoxylon chouxii Antsingeny Lepisanthes senegalensis Tapapoasy Macphersonia gracilis Antsingeny lahy Majidea zanguebarica Menavoa SAPINDACEAE M1734 SAPOTACEAE Capurodendron gracilifolium Natovavy Mimusops occidentalis End. Natofotsy Mimusops sp. Arbre 89 sur T1 SPHAEROSEPALACEAE Rhopalocarpus lucidus Hazondrengitry TILIACEAE Grewia glandulosa Sely vato Grewia lavanalensis Zorotanto VERBENACEAE Vitex beraviensis End. Mojiro Vitex perrieri End. Malazovoavy (End. : Endémique, Trop. : Tropicale, Afr. : Afrique, Mad. : Madagascar)

165 ETUDE DE LA VEGETATION, MICRO HABITAT PREFERENTIEL DE Pyxis arachnoïdes DANS LA ZONE LITTORALE DE TOLIARA MOROMBE SolonombànaKolyVITANTSOA, Agnès RADIMBISON, Edmond ROGER BP. 906, Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des sciences. Université d Antananarivo. RESUME La présente recherche porte sur la caractérisation des micro-habitats de Pyxis arachnoïdes et la détection des types de végétations préférentielles de Pyxis arachnoïdes. Cinq types de formations ont été choisis: le bas fourré sur sol calcaire, le bas fourré sur sol sableux, le haut fourré xérophile, la formation de transition (entre les fourrés du Sud et la forêt dense sèche de l Ouest) et la formation ripicole. Ces formations sont toutes fréquentées par Pyxis arachnoïdes mais le nombre de tortues rencontrés est différent selon la formation. La formation ripicole de Lamboara- Befandefa est considérée comme le préférendum de Pyxis arachnoïdes. Le bas fourré xérophile sur sol sableux est considéré comme la zone optimale de Pyxis arachnoïdes. L intervalle de tolérance pour cette espèce correspond au reste des formations étudiées qui sont le haut fourré xérophile, la formation de transition, et le bas fourré xérophile sur sol calcaire. Les formations étudiées sont toutes dégradées, mais en bon état de santé de régénération sauf pour la formation de transition. Une perturbation, qui peut être due à la présence de l espèce introduite Acacia bellula et aux actions anthropiques a été notée dans cette formation de transition. Mots clés : Pyxis arachnoïdes, Sud ouest de Madagascar, fourré, végétation préférentielle, micro- habitat 1. INTRODUCTION La région de Toliara présente un certain nombre de caractéristiques écologiques remarquables, tant par la nature que par la diversité des écosystèmes qui y sont représentés. Cette diversité des écosystèmes favorise la diversification de la faune et de la flore dont la majorité est endémique (Commissariat au Développement intégré du Sud, 1993). Cependant, plusieurs menaces telles que la déforestation, les feux de brousse, la pratique du «hatsake» et la surexploitation pèsent sur cette diversité unique Ces menaces, liées aux activités humaines entraînent un déséquilibre de l écosystème qui se traduit par la diminution rapide des surfaces forestières, la dégradation et la destruction des habitats naturels (FIMAMI, 2003). Tout ceci

166 peut conduire à l extinction des espèces et même des communautés entières (Richard, et Ratsirarson, 2005). Ainsi, plusieurs espèces d animaux et de végétaux endémiques de Madagascar sont classées dans la liste rouge de l UICN. Dans cette liste, 17 sur 312 espèces de reptiles endémiques de l île comme Pyxis arachnoïdes sont menacés (Rabarisoa et al., 2007). Pyxis arachnoïdes est une tortue terrestre endémique de Madagascar appartenant à la famille des Testudinidae (Annexe I). Cette espèce est classée «Vulnérable» dans la liste rouge de l IUCN (2003) et inscrite dans l Annexe II de la CITES depuis A l issue de l atelier CAMP organisé par l UICN en mai 2001, des propositions de changement de statut de Pyxis arachnoïdes ont été avancées. Il a été recommandé de changer le classement de l espèce, de «vulnérable» à «En danger» et de transférer l espèce de l Annexe II à l Annexe I de la CITES (UICN, 2001). Il faut noter que touted les tortues malgaches sont dans Annexe I depuis Ainsi, il est nécessaire de collecter des données sur son habitat afin d améliorer sa conservation. L objectif de cette étude est la caractérisation écologique des microhabitats de Pyxis arachnoïdes et la détection destypes de végétations préférentielles de la tortue. L ensemble des données recueillies fournira des informations sur l habitat de l espèce et permettra de connaître les mesures à prendre afin d assurer une conservation durable de l espèce et de son habitat. 2. MILIEU D ETUDE Le présent travail a été mené dans la région Atsimo Andrefana de Madagascar, de Belalanda Toliara à Morombe, le long du littoral. Belalanda est située à 5 km au Nord de la ville de Toliara. La zone d étude est incluse dans la forêt des Mikea. Cette zone est soumise à un bioclimat sub aride sec et semi aride caractérisé par une température moyenne de 25 3C, des précipitations allant de 0,133 à 202,2 mm et 8 mois écologiquement secs. La partie occidentale de la forêt des Mikea fait partie du domaine du Sud dont la végétation climacique est un fourré à Didiereaceae et à Euphorbia sp. (Koechlin et al, 1974). 3 types de fourrés ont été déterminés par Razanaka en 1995 : basfourré xérophile sur sol calcaire, bas fourré xérophile sur sol sableux et haut fourré xérophile

167 La partie orientale est incluse dans le domaine de l Ouest, avec une forêt dense sèche de l Ouest, appartenant à la série à Dalbergia, Commiphora et Hildegardia. Les fourrés passent d une forme littorale la plus xérique à une forme de transition qui sépare la partie occidentale de la forêt des Mikea de sa partie orientale. 3. METHODES D ETUDE Cette étude vise essentiellement à assurer la conservation durable de Pyxis arachnoïdes. Ainsi, il est indispensable de connaître la biologie et la distribution de cette espèce ainsi que l état de son habitat. Les sites d étude sont délimités en fonction de la présence de la tortue. Les méthodes appliquées sont celles basées sur les méthodes d étude des animaux notamment celles des reptiles. L établissement du transect d étude diffère donc légèrement de celui utilisé normalement en écologie végétale. Il a fallu adapter les 2 méthodes pour étudier l habitat de Pyxis arachnoïdes Collecte des données Enquêtes Des enquêtes ont été menées dans le but d obtenir des informations : d une part, sur Pyxis arachnoïdes (sa présence ou non dans les sites d étude, sa nourriture, ses sites de repos et son habitat ; les menaces qui pèsent sur l animal). d autre part, sur les plantes les plus utilisées et les plus connues par la population locale afin de voir les impacts des collectes sur l habitat et la disponibilité en source de nourriture pour Pyxis arachnoïdes. Les sites d étude sont déterminés en fonction de la présence de la tortue dans le littoral de Toliara jusqu à Morombe. L échantillonnage stratifié a été utilisé pour découper la zone d étude en unités écologiques qui représentent les sites d étude. Le logiciel utilisé est Arc GIS Méthodes d étude de la flore et de la végétation Un transect est considéré comme un sentier, souvent long de plusieurs kilomètres, qui traverse la zone d étude en son milieu dans le sens de la longueur. Il permet d étudier lavégétation, de compter les tortues et les foyers de charbons rencontrés dans chaque site d étude

168 Pour connaître les micro-habitats des tortues, 2 méthodes ont été utilisées : la méthode de Placeau de Braun Blanquet et la méthode de Luisseli et Fillipi (2006). Les deux méthodes combinées donnent la méthode de cercle concentrique en un point. Ainsi, un cercle de 10 m de rayon a été monté à chaque fois que l on rencontre une tortue. Les relevés écologiques ont été effectués à l intérieur de ce cercle. Ce cercle constitue une placette ou un plot. Les plots appartenant à une même formation ont été regroupés pour former un placeau (Figure 6). Le placeau a été monté dans 5 types de formations: bas fourré xérophile sur sol calcaire, bas fourré xérophile sur sol sableux, haut fourré xérophile, formation de transition et formation ripicole. Figure 1 : Disposition du placeau Pour chaque relevé, les paramètres physiques, écologiques floristiques ont été considérés : et 3.2. Analyse des données Structure verticale La méthode de Godron (1983) a été adoptée pour étudier la structure verticale. Elle consiste à établir une image réelle représentant l ensemble de la végétation. Dans chaque plot, une ligne représentée par une corde tendue suivant le diamètre a été montée. Tous les individus touchant la ligne et tous les individus se trouvant à 1m de part et d autre de la ligne ont été schématisé pour obtenir le profil schématique de la végétation étudiée (Figure 1). Lescaractéristiques de la végétation étudiée telles que la physionomie, le recouvrement, et la répartition des individus ont été déduites de ce profil schématique

169 Structure horizontale Elle exprime la distribution des espèces végétales à la surface du sol et se traduit par la fréquence relative, l abondance relative et la densité. La fréquence relative d une espèce (Fp) est exprimée par le pourcentage des plots contenant l espèce par rapport au nombre total de plots (Greig Smith, 1964). Fp(%) = (Ni /N) x 100 Où Ni est le nombre de plots contenant l espèce et N est le nombre total de plots L abondance relative (Ar) est le pourcentage d individus d une espèce par rapport au nombre total d individus des relevés (Godron et al., 1983). Ar (%)= (Ni / N) x 100 Où Ni : nombre d individus d une espèce ; N : nombre total des individus de toutes les espèces rencontrées dans les relevés. La densité peut être appréciée au niveau spécifique ou au niveau d un peuplement. Ainsi, on distingue : - la Densité spécifique : rapport entre le nombre total d individus d une espèce et la surface totale des relevés. la Densité du peuplement : rapport entre le nombre total des individus des espèces inventoriées et la surface totale des relevés. Elle exprime le taux de remplissage d une station donnée. Dans le cadre de cette étude, le recouvrement des espèces a été utilisé pour définir les espèces dominantes étude de la régénération naturelle Pour évaluer le potentiel de régénération de chaque type de formation, tous les individus semenciers et régénérés se trouvant dans chaque plot ont été comptés. La phénologie est le paramètre choisi pour différencier les individus semenciers des individus régénérés. Les individus semenciers sont les individus capables de se reproduire (UICN, 2000). Ils portent des fleurs et /ou des fruits. Les individus régénérés sont les individus en phase de croissance c est-à-dire ne portant pas de fruits ni de fleurs

170 Le rapport ramené en pourcentage entre le nombre des individus régénérés (Ni) et semenciers (Na) donne le taux de régénération (TR) (Rothe, 1964). TR%= Ni / Na x100 Le potentiel de régénération est évalué en tenant compte du taux de régénération (TR) et des pressions dans la formation étudiée. Si TR est compris entre 0 à 99 %, la régénération de la formation est mauvaise ; TR entre 100 à 999 %, la régénération est bonne ; TR supérieur à 1000 %, le potentiel de régénération de la formation est élevé. La santé de régénération de la formation est déduite de la courbe de la répartition des individus par classe de diamètre. Quatre (4) intervalles de diamètre ont été adoptés : Intervalle 1 : 0,5 Ø < 2,5cm ; Intervalle 2 : 2,5 Ø < 5 cm ; Intervalle 3 : 5 Ø < 7,5 cm ; Intervalle 4 : 7,5 Ø < 10 cm. La fréquence des troncs par classe de diamètre est traitée avec Excel pour donner un histogramme dont l allure servira à interpréter l état de la formation. L allure de référence est celle d un «J» inversé, qui est l allure normale pour une formation en bonne santé (Rollet, 1969). La santé de régénération de la formation est déduite de la courbe de la répartition des individus par classe de diamètre. L allure de référence est celle d un «J» inversé, qui est l allure normale pour une formation en bonne santé. 4. RESULTATS ET INTERPRETATIONS 4.1 Résultats des enquêtes ethnobotaniques Cinquante six (56) personnes ont été enquêtées: 5 maires, 9 chefs Fokontany, 8 guides, 22 habitants locaux et 12 personnes rencontrées dans les forêts. Elles ont donné des informations d une part, sur ladistribution, les heures d activités, le site de repos et l habitat de Pyxis arachnoides, la nourriture et les menaces qui pèsent sur elle et d autre part,sur l utilisation des ressources forestières par la population locale

171 4.2. Informations obtenues sur pyxis arachnoïdes Distribution La présence de Pyxis arachnoïdes conditions : est liée à certaines Végétation peu dense avec présence de sols nus ; Végétation formée par de petits arbustes (environ 2 à 4 m de hauteur) et ouverte. Pyxis arachnoïdes préfère surtout les buissons ; Sol sableux, surtout avec de gros grains de sable. Pyxis arachnoïdes ne se rencontre pas dans des formations très dégradées. Les enquêtes ont prouvé qu elle y a vécu auparavant. Ces dégradations sont dues soit par les nombreux foyers de charbon, soit par les coupes, soit par les feux de brousse et les collectes abusives. Ces dernières ont provoqué l extermination de la tortue dans certaines formations Heures d activites La tortue ne supporte pas la chaleur torride de la journée. Pyxis arachnoïdes sort le matin de 6h à 10h30. Puis, elle s abrite sous les petits arbustes ou sous les buissons pour se reposer ; elle ne reprend ses activités que vers 15h de l après midi jusqu aux environ de 18h Site de repos et habitat de la tortue La tortue se repose en général sous un buisson de 0,5-1 m de hauteur ayant un recouvrement d environ 5 à 10 %. De tels buissons constituent donc son habitat. Certaines plantes sont utilisées à la fois comme nourriture et abri : Chadsia grevei, Commiphora simplicifolia, Securinega capuronii et Grewia calvata (tableau1). Ces 4 espèces lui sont donc très utiles. L indice d utilisation des espèces utilisées seulement comme source de nourriture par Pyxis arachnoïdes est compris entre 8,93 % et 42,86 %. Actuellement, ces plantes sont abondantes et leur collecte ne présente aucun effet sur la disponibilité en source de nourriture pour Pyxis arachnoïdes. L indice d utilisation des espèces utilisées comme site de repos est compris entre 42,86 % et 100 %, ces plantes sont donc connues ou très connues et utilisées ou même très utilisées par la population pour ses besoins quotidiens. Ceci peut présenter des effets négatifs sur l habitat de Pyxis arachnoïdes. En effet, la collecte de ces plantes peut dégrader ou même détruire l habitat de la tortue. Les espèces utilisées par Pyxis arachnoïdes, à la fois comme source de nourriture et comme site de repos, ont des indices d utilisation compris entre 60,71 % et 80, 36%. Ces plantes sont aussi très utilisées par la population locale

172 4.2.4 Nourriture Pyxis arachnoïdes est frugivore mais ne possède pas de régime strict. Elle mange presque tous les fruits qui se trouvent dans son habitat et qui tombent sur le sol (Tableau 1). Son régime alimentaire varie en fonction de la saison selon les fruits disponibles. Le tableau 1 donne la liste des plantes utilisées par Pyxis arachnoïdes comme nourriture et/ou comme abri. Tableau 1 : Utilisation des plantes par Pyxis arachnoïdes Nom Scientifique Famille Types d utilisations Nourriture Site de repos Indice d'utilisation I(%) Astrotrichilia elliotii MELIACEAE + 8,93 Chadsia grevei FABACEAE ,36 Clerodendron sp. VERBENACEAE + 42,86 Commiphora simplicifolia BURSERACEAE ,71 Commiphora sp1 BURSERACEAE + 51,79 Combretum grandidieri COMBRETACEAE + 48,21 Cordia mairei BORAGINACEAE + 35,71 Croton geayi EUPHORBIACEAE + 42,86 Dalbergia sp2 FABACEAE + 44,64 Dicoma carbonaria ASTERACEAE + 51,79 Didierea madagascariensis DIDIEREACEAE Diporidium baronii OCHNACEAE + 42,86 Erythroxylum leandrianum ERYTROXYLLACEAE + 57,14 Euphorbia stenoclada EUPHORBIACEAE Flacourtia indica SALICACEAE + 26,79 Gagnebina commersoniana FABACEAE + 48,21 Grewia calvata TILIACEAE ,64 Grewia geayi TILIACEAE + 75 Grewia grevei TILIACEAE + 87,50 Ruellia albopurpurea ACANTHACEAE + 30,36 Ruellia sp. ACANTHACEAE + 21,43 Securinega capuronii EUPHORBIACEAE ,07 Terminalia ulexoides COMBRETACEAE + 35,71 Zygophyllum depauperatum ZYGOPHYLLACEAE + 57,14 + : espèce utilisée comme nourriture et/ou abri

173 Menaces La plupart des menaces qui pèsent sur Pyxis arachnoïdessont d origine anthropique. Les feux de brousse et la fabrication de charbon détruisent son habitat. La collecte abusive constitue également une autre menace pour la tortue. Pyxis arachnoïdes est mangée par la population locale : elle constitue un plat favori, même les petits enfants en font de la grillade. Cette tortue est aussi victime de la surexploitation illicite pour le commerce international des animaux d agrément Caractéristiques des micro- habitats de pyxis arachnoïdes Trente (30) sites répartis entre Belalanda Toliara au Sud et Morombe au Nord (Carte n 1) ont été prospectés. Les tortues ont été rencontrées dans 16 sites sur 30. Les 14 autres sites sans tortues sont utilisés comme témoin et vont permettre de faire une comparaison des résultats Richesse et composition floristique L inventaire floristique dans tous les sites a permis de recenser 177 espèces réparties dans 120 genres et appartenant 55 familles. Les familles les mieux représentées sont les : Fabaceae; Euphorbiaceae; Rubiaceae ; Asclepiadaceae;Acanthaceae ; Bignoniaceae ; Combretaceae et Capparidaceae. L endémisme est très prononcé dans la zone d étude avec un taux de 91 % Régénération naturelle La plupart des individus rencontrés dans les différentes formations ont un diamètre de 2,5cm, mais ils sont classés comme semenciers car ils portent des fleurs et/ou des fruits. Le taux de régénération du bas fourré xérophile sur sol calcaire est de 1100 % : la formation a donc un potentiel de régénération élevé. La régénération est bonne pour le bas fourré xérophile sur sol sableux (TR=337,5 %) et la formation ripicole (254,25 %)

174 Carte 1: Localisation des sites d étude La figure 2 montre la répartition des individus par classe de diamètre pour chaque type de formation. Dans le bas fourré xérophile sur sol calcaire (Figure 2a), le bas fourré xérophile sur sol sableux (Figure 2b), la formation ripicole (Figure 2c) et le haut fourré xérophile (Figure 2d), l allure de la courbe de la répartition des individus par classe de diamètre présente une forme en «J» renversée, correspondant à un bon état de santé de régénération. Donc chacune des formations végétales étudiées sont en bonne régénération et capable de se renouveler. La formation de transition (Figure 23e) ne présente pas une courbe en forme en «J» renversé : la perturbation peut être due d une part, à la présence d Acacia bellula, espèce introduite qui commence à envahir cette formation et d autre part, aux actions anthropiques. En effet, des coupes ont été observées dans la formation et une grande partie de la forêt est mise en culture

175 nombre d'individus a: bas fourré xérophile calcaire 0,5-2,5 2, ,5 7,5-10 classe de diamètre sur sol nombre d'individus nombre d'individus ,5-2,5 2, ,5 7,5-10 2b: bas fourré xérophile sur sableux sol nombre classe de diamètre nombre d'individus nombre nombre d'individus nombre - 0,5-2,5 2, ,5 7,5-10 2c: formation ripicole classe de diamètre 0 0,5-2,5 2, ,5 7,5-10 2d: haut fourré xérophile classe de diamètre nombre d'individu 20 nombre 10 0 classe de diamètre 0,5-2,5 2, ,5 7,5-10 2e: Formation de transition Figure 2 : Répartition des individus par classe de diamètre par type de formation 4.4. Caractérisations écologiques des différents types de formations Caractérisations écologiques des sites avec tortue Le tableau 2 résume les caractéristiques écologiques des sites avec tortues. D après ce tableau, la richesse floristique des micro-habitats de Pyxis arachnoïdes varie de 3 à 45 espèces, avec un taux de recouvrement de 2 à 30%, et une densité de 0,1 à 0,3m². La présence de sol nu a été remarquée. Les formations, stratifiées ou non, sont ouvertes. Les litières constituées par des troncs morts sont minces, discontinues ou parfois même absentes. Les fourrés sont des formations ouvertes à espèces de petite taille présentant des caractères particuliers adaptés au climat aride. Les microphanérophytes et les nanophanérophytes sont abondants et dominants

176 Quelquefois, des lianes et des thérophytes existent mais en faible pourcentage. Ces fourrés sont composés de petits buissons, de petits arbustes et d arbres de diamètre relativement faible qui constituent les micro-habitats de Pyxis arachnoides. Tableau 2 : Tableau récapitulatif des caractéristiques des sites avec tortue Formation Caractéristiques Haut fourré xérophile Formation de transition Bas fourré sur sol calcaire Bas fourré sur sol sableux Formation ripicole Nombre de site Nombre de tortues Type de sol sol sableux sol sableux roux sol calcaire sol sableux roux sol sableux Altitude 94 roux m 92 à 96m 27 à 44m 10 à 53m 21m Topographie plane plane plane plane plane Humidité (%) à à 71 52,5 72,85 Litière Richesse floristique couche mince et 3 familles 3 genres 3 espèces formée par des troncs morts 7 familles 7 genres 9 espèces Phénologie état végétatif état végétatif Types biologiques 78 % : Micropha nérophytes 22 % : Nanopha nérophytes 78 % : Microphanérophytes 22 % :Nanopha nérophytes 15familles 18 genres 20 espèces 91,70 % : état végétatif 6,94 % en fructification 75 % : - - Microphanerophytes 10 % : Nanophanérophytes 10% : Lianes 25 familles 40 genres 45 espèces 77,14 % : état végétatif 17 % en fructification 6% : fleur 62,22 % : Micropha nérophytes 22,2 % : Mésopha nérophytes couche mince et discontinue formée par des troncs morts 20 familles 28 genres 34 espèces 71,77% : état végétatif 21,04% : floraison 7,2 % en fructification 73 % : Microphanérophytes 15 % : Nanophanérophytes 12 % : Espèces dominantes -Leucaena leucocephala -Didierea madagascariensis -Euphorbia stenoclada, -Didierea madagascariensis -Didierea madagascariensis -Chadsia grevei, -Euphorbia stenoclada

177 Formation Caractéristiques Espèces les plus fréquentes Espèces abondantes Tableau 2 : Tableau récapitulatif des caractéristiques des sites avec tortue (Suite) Haut fourré xérophile -Ruellia sp, -Leucaena leucocephala, -Commiphora sp1 - Formation de transition -Didierea madagascariensis, -Chadsia grevei, -Cedrelopsis grevei -Didierea madagascariensis Bas fourré sur sol calcaire -Barleria alluaudii, -Commiphora sp1 -Ruellia sp, -Euphorbia stenoclada, -Didierea madagascariensis -Ruellia sp -Commiphora sp1 Bas fourré sur sol sableux -Tallinella grevei -Combretum grandidieri, -Grewia calvata, -Capurodendron mandrarense, -Securinega capuronii, -Didierea -Chadsia grevei -Didierea madagascariensis Formation ripicole -Chadsia grevei, -Euphorbia stenoclada, -Ruellia sp -Chadsia grevei, -Euphorbia stenoclada, -Ruellia sp,, -Zygophyllum depauperatum, -Rhigozum madagascariense, -Commiphora Densité ind/m 2 0,42 0,108 0,36 0,28 0,41 Recouvrement 3 à 10% 2 à 33% 3 à 20% 2 à 25% 30% Stratification 1 niveau 2 niveaux non stratifié 2 niveaux 2 niveaux Taux de % 337,5 % 254,25% régénération Sol nu oui oui oui oui oui Présence de oui oui oui oui oui Nombre de foyers de charbon observés Caractérisations écologiques des sites sans tortues Dans 14 autres sites aucune tortue n a été rencontrée pendant la prospection. Ces sites appartiennent aux mêmes types de formations que les sites avec tortue. Le tableau 3 résume les résultats obtenus dans ces sites où aucun plot n a été monté car aucune tortue n a été observée

178 Tableau 3 : Tableau récapitulatif des caractéristiques des sites sans tortue Formation Bas fourré sur sol sableux Formation de Haut fourré xérophile Formation ripicole Caractéristiques transition Nombre de site Litière - couche mince très discontinue - Espèces dominantes -Agave sp1 -Didierea madagascariensis continue constituée par des feuilles et Didierea madagascariensis Didierea madagascariensis Adansonia za Espèces les plus fréquentes Espèces abondantes -Opuntia -Agave sp1 sp -Didierea madagascariensis -Opuntia sp Didierea madagascariensis Chadsia grevei,didierea madagascariensis, Jatropha curcas, Cedrelopsis grevei -Didierea madagascariensis -Chadsia grevei Didierea madagascariensis Chadsia grevei,didierea madagascariensis, Combretum grandidieri, Cedrelopsis grevei -Adansonia za -Acacia bellula Acacia bellula Sol nu abondant rare rare rare Présence de oui oui oui oui Nombre de foyers de charbon Type de sol sol sableux roux sol sableux roux sol sableux roux sol contenant une grande quantité de Topographie plane plane plane plane Humidité 66 % 70 % 50 % 65 % Altitude 45m 90 à 97m 90 à 93m 53m Observations - existence de culture: arbres fruitiers, maïs, manioc - formation très dégradée, très ouverte, près des habitations - présence de culture - formation très dégradée - site près du village - sol sableux avec couche très épaisse - beaucoup de foyers de charbon Pyxis éteinte (enquête) - existence de culture: maïs, manioc - existence de strate herbacée - présence de marais et de plantes indicatrices de salinité - absence de Chadsia grevei Comparaison des sites avec et sans tortue L habitat de Pyxis arachnoïdes est localisé entre 10-97m d altitude. La tortue préfère une végétation peu dense et ouverte constituée par des petits buissons dont la taille peut atteindre 2 à 4 m de haut. Cette végétation repose sur des substrats sableux présentant de gros grains de sable, des parties dénudées et sans quantité élevé de sel

179 La litière est très discontinue ou absente. Pyxis arachnoïdes ne se rencontre pasdans des formations très dégradées. Ces dégradations sont provoquées soit par des coupes, soit par des cultures ou de nombreux foyers de charbons. Didierea madagascariensis, Euphorbia stenoclada, Chadsia grevei et Commiphora simplicifolia sont abondantes, fréquentes et/ou dominante dans l habitat de Pyxis arachnoïdes. Ces espèces sont utiles pour cette tortue. Par contre, Pyxis arachnoïdes ne vit pas dans des formations à l intérieur desquelles existent des espèces savanicoles exotiques Agave sp. et Opuntia sp. 5. DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS La méthode de Braun Blanquet consiste normalement à effectuer des relevés dans un placeau de superficie 0,1 ha. Cette surface n a pas pu être appliquée car la mise en place de plot dépend de l existence de tortue. Ce critère ne permet pas d avoir une superficie continue de 0,1 ha dans un même site. La vérification sur terrain des études bibliographiques concernant les forêts des Mikea montre que la vitesse de dégradation des forêts de Mikea est très alarmante. Ainsi, les points suivants sont à suggérer pour la conservation de Pyxis arachnoïdes, de son habitat et de la forêt des Mikea. Pour la conservation de Pyxis arachnoïdes les suggestions suivantes peuvent être avancées : installer des sites protégés comme le Parc de tortue qui existent déjà à Ifaty surtout dans les régions où la consommation depyxis arachnoides est un «fady» comme à Lamboara pour conserver l habitat; appliquer strictement les lois existantes pour limiter le braconnage. Face aux menaces et compte tenu des richesses faunistiques et floristiques de la sous région Mikea, la protection des communautés originelles intactes contre la destruction et la restauration de celles dégradées sont encore les priorités les plus importantes et les plus urgentes de la conservation. Le Sud de Madagascar constitue un domaine exceptionnel débordant de richesse. La zone dispose de tous les atouts pour la relance de l écotourisme qui peut être générateur d emploi pour la communauté locale, ce qui réduirait la pauvreté et favoriserait la réduction de la pression sur les ressources naturelles. La valorisation des ressources forestières assurerait le développement et la gestion durable des ressources forestières

180 6. CONCLUSION Les unités de végétation choisies pour cette étude répondent à 5 types de formations : le bas fourré sur sol calcaire, le bas fourré sur sol sableux, le haut fourré xérophile, la formation de transition et la formation ripicole. Ces formations sont toutes fréquentées par Pyxis arachnoïdes mais le nombre de tortues rencontrés est différent dans chaque formation. La tortue peut habiter aussi bien dans les fourrés que dans la formation de transition et dans la formation ripicole. Mais, la tortue possède une valence écologique assez limitée qui correspond aux zones littorales, de la côte jusqu à 15 km à l intérieur des terres. D après les résultats obtenus, la formation ripicole de Lamboara- Befandefa est considérée comme le préférendum de Pyxis arachnoïdes. Le bas fourré xérophile sur sol sableux est considéré comme la zone optimale. L intervalle de tolérance pour cette espèce correspond au reste des formations étudiées : le haut fourré xérophile, la formation de transition et le bas fourré xérophile sur sol calcaire. Pyxis arachnoïdes peut vivre dans ces formations. Mais, la collecte abusive de l animal accentuée par la forte dégradation de la formation conditionne son existence. La présence de Pyxis arachnoïdes est liée aux caractères floristiques et physionomiques de la formation, au type de sol et surtout à l état de dégradation de la formation. Pourtant, les formations étudiées sont toutes des formations dégradées qui nécessitent une conservation et une restauration. Le changement climatique devrait perturber davantage l habitat naturel de Pyxis arachnoïdes. Or, ces formations constituent également une protection contre l aridité et contribuent à la réduction des gaz à effet de serre : préserver ce riche patrimoine unique est une nécessité impérative. Pour ce faire, l élaboration d un schéma d aménagement par une équipe pluridisciplinaire serait un outil qui permettrait de valoriser les ressources forestières, d intégrer l écotourisme et le transfert de gestion. Tout cela assurerait la gestion rationnelle et durable des ressources naturelles et garantirait la viabilité de cette biodiversité exceptionnelle. REMERCIEMENTS Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont apporté leur contribution à la réalisation de cette étude : Conservation International pour l appui financier

181 Ryan Walker, notre collègue de terrain Le département de biologie et écologie végétales Tous les guides et les villageois de tous les Fokontany visités REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Commissariat au Développement intégré du Sud (CDIS) Plan cadre du Développement de la région du Sud. Table ronde des bailleurs des fonds. Rapport final. Fiches de projets3 volumes 3 sur 4. République de Madagascar. 485p. Koechlin, J., Guillaumet, J. L., & morat, Ph Flore et végétation de Madagascar. Cramer. Vaduz. 687p. FIkambanana MIaro ny Alan i MIkea (FIMAMI) Valorisation de la recherche, développement des opportunités de conservation et planification d une NAP pour la forêt des Mikea. Rapport préliminaire. SAGE. 10p. Rabarisoa, R., Rabenandrasana, M., Rahagalala, P. et Rahagalala, T Evaluation des menaces de la gestion et la planification de la conservation. REPC. Madagascar. 41p. Razanaka, S. J Détermination des zones de contact des aires semiarides et sub arides de la végétation du Sud Ouest de Madagascar. Mem DEA. Ecol. Végétale, Univ d Antananarivo. 232p. Richard, B. P., et Ratsirarson, J Principe de base de la conservation de la biodiversité. Banque Mondiale Madagascar. 294p. Rothe, P Régénération naturelle en forêt tropicale. Le Dipterocarpus dreyi (Dau) sur le versant Cambodgien du Golfe de Siam, Bois et forêts des Tropiques, n 94, pp UICN, Catégories et critères de l UICN pour les listes rouges. UICN Gland. Suisse. 32p

182 ANNEXE : CLASSIFICATION DE Pyxis arachnoïdes Règne : ANIMAL Embranchements : CHORDES Sous embranchements : VERTEBRES Classe : REPTILES Sous classe : ANAPSIDES Ordre : TESDUDINES Sous ordre : CRYPTODIRES Famille : TESTUDINIDES Sous famille : TESTUDININES Genre : Pyxis Espèce : arachnoïdes (Bell1827) Noms vernaculaires : Anglais : Spider Tortoise Français : tortue araignée Malgache : Tsakafy, Rere, Kotroky, Kapika, Zakapy

183 BIOGEOGRAPHIE DES BAOBABS DES COMORES : ANALYSE SPATIALE DE LA DISTRIBUTION DES INDIVIDUS POUR LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE D ADANSONIA DIGITATA L. Abdillahi Maoulida Mohamed 1, Cyrille CORNU 2, DANTHU Pascal 3, ROGER Edmond 4 & RAKOUTH Bakoulimalala 5 (1), (4), (5) : BP DBEV, Faculté des Sciences, Université d Antananarivo. (2) et (3) : Cirad, URP Forêt et biodiversité RESUME Symbole de la biodiversité de la forêt tropicale sèche, le genre Adansonia, plus communément appelé «baobabs», appartient à la sousfamille des Bombacacées (famille des Malvacées), regroupe 8 espèces d arbres tropicaux dont Adansonia digitata, espèce la plus connue et la plus répandue des espèces de ce genre, en Afrique, à Madagascar et aux Comores. Même si elle est plus rependue aux Comores, l espèce est menacée et sa biogéographie n est pas connue. Cet article propose de montrer que les baobabs de l espèce A. digitata ont colonisé les Comores par les voies marines, en utilisant la méthodologie d analyse spatiale des données d inventaire de terrain et d images de GoogleEarth pour contribuer à la conservation de l espèce. Dans les trois îles où l étude s est effectuée, 1225 individus de baobabs ont été recensés, les résultats de l analyse spatiale montrent que la plus parts des baobabs se localisent en bordure de route, dans les localités et sur la côte de chaque île. Mais, la densité des baobabs autour de la côte est très importante surtout vers les 300m, ce qui appui l idée de la colonisation par la voie maritime. Mots-clés : biogéographie, analyse spatiale, conservation, biodiversité des Comores, baobab, Adansonia digitata INTRODUCTION Il existe huit espèces de baobabs au monde. La plus commune et la plus connue d entre elles, est Adansonia digitata. De par leur nombre et leur imposante silhouette, les baobabs de cette espèce sont des végétaux ligneux dominants et parmi les plus caractéristiques de la biodiversité des écosystèmes forestiers tropicaux «secs» du Sud du continent Africain : ils sont présents au Sahara (Baum, 1995b), en Afrique du Sud (Wickens et Lowe, 2008), à la côte occidentale malgache et dans la végétation littorale comorienne sèche. Un doute existe quant à sa présence aux Comores : (i) soit elle est africaine et importée aux Comores par les navigateurs arabes (Perrier de la Bâthie et Hochreutiner, 1955) ; (ii) soit elle est d origine malgache, et les transferts «en retour» se sont faits depuis Madagascar par la variabilité du 173

184 sens des courants marins dans le Canal du Mozambique ou par la modification du niveau de l océan, hypothèse soutenue par Miège (1974) ; (iii) soit par transport passif selon la théorie du modèle de Simpson. Les travaux récents de certains chercheurs du CIRAD-Madagascar, Leong Pock Tsy et al., 2009, montrent que A. digitata a migré de l Ouest du continent africain vers l Est et le Sud (incluant l Archipel des Comores et Madagascar). Cependant la question de la colonisation des Comores par cette espèce reste encore à confirmer.peuton appliquer le modèle de Simpson (1940) de colonisation de ce pays par les mammifères (Stankiewicz et al., 2006) ou faut-il envisager un autre modèle comme les courants marins, hypothèse déjà vérifiée sur l espèce A. madagascariensis? Il n existe aucun texte qui mentionne la conservation des baobabs des Comores comme c est le cas à Mayotte pour l espèce A. madagacariensis. Beaucoup de baobabs existent dans le parc marin de Mohéli, (premier aire protégées des Comores), mais ils ne pour autant pas protégés ou considéré comme espèce phare (Programme des Nations Unies pour le Développement., 1998 ; Union Mondiale pour la Nature., 2002 ; Moulaert, 1998). Afin de contribuer à la conservation des baobabs des Comores, l hypothèse du présent article est de chercher à démontrer, en utilisant une méthodologie d analyses spatiales, que les baobabs de l espèce A. digitata sont plus proches de la côte (de chaque île) que des routes et des localités, afin de confirmer qu ils sont parvenus dans ce pays par l intermédiaire des courants marins. 2. MATERIELS ET METHODES 2.1-Zone d étude L Union des Comores est située dans l océan Indien, au nord-ouest de Madagascar et est formée de quatre îles volcaniques (PNUE., 2002). Cette étude a été menée seulement dans les trois îles, à savoir, Ngazidja ou Grande Comore ( S et E), Ndzuani ou Anjouan ( S E), et Mwali ou Mohéli ( S et E), sur un territoire de 1250 km 2 en particulier dans les zones du nord, sud et centre-sud de chaque île (Carte 1). 2.2-Espèce d étude Adansonia digitata est l'une des huit espèces de baobabs dans le genre Adansonia (et la un seul qui se produit naturellement sur le continent africain. Le baobab (Adansonia digitata L.) est un arbre emblématique (Venter et Witkowski 2010) d une hauteur moyenne d'environ 20m, mais certains individus peuvent atteindre plus de 20m de circonférence (Baum, 1995). Il est pollinisé par des chauves-souris (Jaeger, 1954). Il est très répandu au sud du Sahara, en particulier dans les régions de savane (Patrut et al. 2007), dans le sud-ouest de Madagascar et dans la zone côtière et littorale des Comores. 174

185 Carte 1 : Localisation de la zone d étude Cette vaste zone de distribution est liée au peu d'exigences de cet arbre sur la qualité du sol et au fait qu il s'acclimate à une large gamme de conditions climatiques : zone à pluviométrie annuelle comprise entre 90 mm et 1400 mm. Cependant il montre une prédilection pour les sols calcaires et profonds bien drainés, les zones de précipitations annuelles comprises entre mm marquées par une saison humide de 2 à 6 mois,et des températures moyennes annuelles de 20et 30 C (G. Sébastien, 2007). 2.3-Méthodologie Elle consistait à inventorier sur terrain tous les baobabs de trois des îles de l Union des Comores(Ngazidja, Ndzuani et Mwali) d une part et d autre part, affiner cet inventaire à partir d analyses spatiales, inspiré des travaux déjà réalisés à Madagascar par l équipe-baobabs dirigé par Cyrille Cornu, du Département "Environnements et sociétés", Unité mixte de recherche «Territoires, environnement, télédétection et information spatiale», Dispositif de recherche en partenariat avec «Forêts & biodiversité», du Cirad- Madagascar,dans le cadre du projet BaoMaCo Inventaire sur terrain des baobabs des trois îles L inventaire comprend les étapes suivantes : 175

186 a-recherche bibliographique Elle consiste à collecter et consulter tous les documents relatifs au thème étudié et aux milieux d étude avant et après les descentes sur terrain. Ces documents sont relatifs à notre étude ; les ouvrages généraux et spécialisés concernant les travaux déjà effectués sur les baobabs de l Union des Comores, de Madagascar et de l Afrique ; et les sites Web officiels appartenant au différentes instituions : CIRAD, IRD, Université d Antananarivo, Direction Générale de l Environnement et des Forêts, Institut Nationale pour la Rechercher en Agriculture Pêche et Environnement,..etc. Toutes les observations faites sur le terrain ont été enregistrées b-recensement des baobabs Un inventaire et des observations des baobabs ont été effectués lors des descentes sur terrain, sur trois îles de l Union des Comores, Ngazidja, Ndzuani et Mwali, durant la saison chaude et humide (Janvier, Février, Mars, Avril, Septembre et Décembre 2009) et saison sèche (Juin, Juillet, août 2009 et juin 2010). Ils ont été réalisés à l aide d un GPS Garmin 60 de l URP Forêt et biodiversité, d une précision de 6 à 7m, pour être transférées dans le SIG Baobab A. digitata L. L inventaire consistait à relever les paramètres écologiques du milieu et des baobabs tels que la date de relevé, la localisation, les coordonnées géographiques (longitude, latitude et altitude) et l orientation ; les paramètres floristiques tels que le Diamètre à Hauteur de Poitrine (Dhp), la Hauteur totale (Ht), la Hauteur du fût (Hf), la phénologie (feuillaison, floraison et fructification) ; et les paramètres édaphiques tels que le type de sol (volcanique, volcaniquesquelettique, volcano-ferralitique, argileux,...), l occupation du sol (forêt, champs, fourré,.) et la topographie. c-intégration des données sur terrain dans un Système d information géographique SIG Le Système d Information Géographique permet aux utilisateurs de mener un grand nombre d opérations et de traitements de données (cartographie, analyses spatiales, transfert et gestion de données géoréférencées). Les espèces du genre Adansonia peuvent être étudiées à différents niveaux d échelles : d une échelle globale (1/ e) à une échelle très locale (1/10000e). Dans ce travail, une échelle à un niveau local a été utilisée pour l étude des baobabs au niveau individuel. A cette échelle, il a été possible d analyser l espace élémentaire dans lequel évolue un individu et de 176

187 représenter les sites d étude par des polygones et les individus de l espèce A. digitata L. par des points. Pour la réalisation de notre SIG baobabs, plusieurs données se sont avérées nécessaires : des données environnementales et des données topographiques. Ces informations renseignent sur le biotope et la niche écologique de l espèce A. digitata. : le climat, le relief, la nature des sols et la végétation qui l entoure. Des informations environnementales à petite échelle de notre zone d étude ont pu être acquises à partir de données géoréférencées en libre accès résultantes de divers projets internationaux: - le Modèle Numérique de Terrain (MNT) de 90m de résolution du «Shuttle Radar Topography Mission». Un Modèle numérique de terrain (MNT) correspond à une représentation sous forme numérique du relief d'une zone géographique. Ce modèle peut être composé d'entitésvectorielles ponctuelles (points côtés), linéaires (courbes de niveau), surfaciques (facettes) ou représenté en mode raster (cellules). Il permet d'une manière générale, de manipuler de façon quantitative le terrain étudié (de reconstituer une vue en images de synthèse du terrain, de déterminer une trajectoire de survol du terrain, de calculer des surfaces ou des volumes et de tracer des profils topographiques), (J-P Cherel, 2010). - le MNT ASTER d une résolution de 30m, produit en collaboration entre la «National Aeronautics and Space Administration» (NASA) et le ministère de l'économie, du commerce extérieur et de l'industrie du Japon (METI), à partir de paires stéréoscopiques ASTER (Carte 2). Carte 2 : Exemple de variationaltitudinale de l ile de Mwali selon le MNT ASTER 177

188 - les couches de données vectorielles (shapefile) sur les Comores, sur - les cartes IGN des trois îles (Ngazidja, Ndzuani et Mwali) de L intérêt des métadonnées est d aider à la gestion, au catalogage et à la recherche d informations, de faciliter l interopérabilité (partage et échange de données) et de permettre de gérer et protéger les droits des données. L application ArcCatalog d ArcGIS présente un module de gestion de ces métadonnées qui permet de documenter n importe quelle couche au format shapefile en fonction des normes de métadonnées qui sont proposées par le logiciel. Dans le cadre du SIG Baobab, toutes les données vectorielles sont ainsi renseignées en fonction de la norme Federal GeographicData Geographic Data Committee (FGDC). Cette norme permet de renseigner chaque données, pour ce qui nous concerne, par : sa catégorie ; son nom et son contenu ; son origine ; sa date de validité ; la méthode de collecte ; le niveau de collecte ; le format ; la couverture ; des observations générales ; et des conditions d utilisation. Pour le traitement des données SIG, la projection Universal Tranverse Mercator (UTM) d une précision métrique associée au système géodésique Word Geodetic System 1984 (WGS84) a été utilisée car elle est mieux adaptée au SIG Baobab. L UTM permet d'identifier n'importe quel point à la surface du globe en se référant à une projection cylindrique qui conserve les angles et les formes (type conforme). Les coordonnées de cette projection se basant sur un système décimal, elles sont plus faciles à utiliser pour les calculs notamment pour les calculs de distance. Cette projection permet une meilleure interopérabilité entre les différents systèmes informatiques (SIG, Google Earth, GPS) et facilite l échange et le transfert de données d un appareil à un autre. Ainsi toutes les données du SIG ont été transformées et projetées, grâce à l application ArcToolbox et son module de Gestion de données (boite à outils «Projection et transformation»), dans le système de coordonnées projetées WGS94_UTM38S afin d être «superposables». Toute cette information constitue notre premier jeu de données noté code «T». Cet inventaire dde terrain a été complété et affiné par un deuxième inventaire à partir d images à Très Haute Résolution Spatiale (THRS) par le biais de Google Earth. 178

189 2.3.2-Inventaire des baobabs des trois îles à partir de l Utilisation de Google Earth Cette méthode consiste à localiser les baobabs de l espèce A. digitata et de leur population par photo-interprétation d images satellitaires dites à «très haute résolution spatiale». Cette méthode permet : (i) de compléter les données SIG par un inventaire quasi-exhaustif et une caractérisation spatiale des populations de baobabs en utilisation les informations de Google Earth; (ii) une mise en relation avec des paramètres environnementaux selon une gamme continue d échelles spatiales, allant de l individu à la population; (iii) une localisation géographique très fine (capacité d identifier les individus d une espèce). L utilisation de Google Earth permet de vérifier la présence ou non de baobabs afin de faire un complément de données des baobabs qui manquaient dans notre premier jeu de données obtenus par GPS (jeu de données noté code «T»). Ces baobabs se trouvaient soit dans des zones non accessibles soit dans des zones non connues par la population locale. Les étapes à suivre sont les suivantes : a-inventaire des images satellites sur Google Earth Il consiste à recenser les images sur Google Earth prises à des dates différentes et à saisons différentes, et disponibles sur chaque île. L application Google Earth met à disposition un globe virtuel formé à partir d images satellites qu il est possible de visualiser simultanément grâce une technologie de mappage 3D des images satellites et un service de téléchargement des données à la volée développé par la société KeyHole en Pour Ngazidja, les images existant sont : 29/08/2002, 27/11/2002, 05/12/2002, 03/07/2004, 21/08/2004, 21/09/2004, 21/08/2004, 12/02/2005, 25/04/2005, 05/06/2005, 22/04/2009, 22/04/2009 bis et 24/06/2009 ; pour Ndzuani, 17/11/2002, 27/11/2002, 05/12/2002, 28/03/2003, 10/04/2003, 17/03/2004, 17/03/2004 bis, 23/05/2004, 23/05/2004 bis, 06/08/2005 et 16/07/2009 ; et pour Mwali, 5/06/2002, 05/2006, 24/05/2006, 22/04/2009 bis, et24/06/2009 bis. Ces images satellites ne possèdent pas le même degré de précision. Les images retenues sont celles des périodes sèches car les baobabs présentent un aspect rayonnant, caractéristique d un arbre caduc et facilement reconnaissable (05/06/2005 et 24/06/2009 pour Ngazidja, 06/08/2005 et 16/07/2009 pour Ndzuani, 5/06/2002 et 24/06/2009 bis pour Mwali) ; ce qui n est pas le cas en saison humide au cours de laquelle, il est difficile de reconnaitre les baobabs en feuillaison ; car tous les arbres présentent tous le même aspect (Fig.1). Ces images THRS disponibles sur GoogleEarth ont été prises par le satellite Quickbird. 179

190 Figure 1 : Inventaire des images THRS sur Googleeath b-localisation des baobabs sur Google Eath Il consiste à localiser par géo référencement tous les baobabs sur Google Eath, puis les inventorier suivant deux paramètres : le diamètre du houppier de chaque individu et la date de chaque image THRS. Le diamètre du houppier est un paramètre qui facilite le regroupement des individus par taille ; car dans pour arbre le diamètre du houppier est fonction de sa taille (Fig. 2). Figure 2 : localisation des baobabs surimages THRS de Google Earth Tous ces éléments ont été en suite sélectionné et a constitué notre 2 e jeu de données (code «G») et sont utilisés pour convertir les données acquises sur Google Earth, sous un fichier «klm» vers les données SIG Baobab (jeu de données de code «T»). Toutes ces données ont été converties grâce à une boite outils «Convert kml to shp» utilisable via l application ArctoolBox. 180

191 Google Earth utilisant une projection cylindrique simple avec un plan de référence WGS84, chaque couche a par la suite été projetée dans le système de projection UTM38S. Les résultats de ces activités d acquisition d objets géographiques par photo-interprétation ont pu être validés par des descentes de vérité terrain. Ces descentes sur terrain ont permis de comparer les observations faites sur les images satellites de Google Earth à la réalité du terrain. Cette phase de validation est primordiale en photo-interprétation. Elle permet de confirmer la justesse de l interprétation et de repérer des erreurs ou des oublis pour pouvoir par la suite généraliser les résultats en regroupant des objets de même nature (Provencher et Dubois, 2007). Les deux jeux de données (jeu de données de code «T» et jeu de données de code «G») sont en fin regroupés, uniformisés et validés pour une analyse spatiale de la distribution des baobabs Analyse spatiale des Baobabs Adansonia digitata Les analyses spatiales sont utilisées pour comprendre la distribution dans l espace des objets géographiques et mettre en évidence des structures et des formes d organisation spatiale. Elles permettent de mieux comprendre les processus et les champs déterminants (Brunet, 1992) qui sont à l origine de cette distribution (Pumain, 2004). Dans notre étude, les analyses spatiales vont permettre de déterminer les relations de proximité existante appelées zones tampons (ou Buffer) entre les baobabs et la côte, d une part et les baobabs et les routes et les localités (chefs lieu préfecture, chefs lieu sous préfecture, villes et villages), d autre part ; et de présenter les résultats obtenus sous forme de densités. Pour chaque entité (la côte, les routes et les localités), deux séries de zones tampons ont été générées autour (à l intérieur ou à l extérieur) à partir de la zone maximale : (i) une première série a été réalisée sur les 100m autour avec un intervalle de 10m entre chaque zone afin de pouvoir étudier l évolution de la densité dans les 100 premiers mètres autour de l entité ; (ii) une seconde série a été générée sur une distance plus importante mais variable (2000m et 3200m) et un intervalle de 100 m entre chaque zone (Fig. 3). Ces analyses permettent de calculer la distance entre les baobabs et la côte d une part, et entre les baobabs et les routes et localités d autres part afin de déterminer les entités les plus proches des baobabs. Ce calcule nécessite en plus de ces entités l utilisation de la fonction jointure via l application ArctoolBox. Ce calcule nécessite aussi après création et géoréférencement d un nouveau projet de travail, la transformation des entités sous forme de polygone en polyline. Les densités de baobabs en fonction de la distance à la côte ont été en suite représenté sous forme de graphique et un traitement statistique des résultats a été réalisé. 181

192 Figure 3 : Exemple de zones tampon sur les 1000m premiers mètres de la côte de la partie du Sud-est de Ndzuani Ainsi, dans le cadre des études biogéographiques menées sur A. digitata L., les analyses spatiales apparaissent primordiales pour comprendre la distribution des individus et des populations et vérifier des hypothèses soulevées par l observation des baobabs dans leur milieu. 3. RESULTATS Les résultats obtenus essaient de caractériser «la relation de proximité entre les Baobabs A. digitata et les routes et les localités de chaque île d une part, les baobabs et la côte de chaque île d autre part. 3.1-Nombre de baobabs dans les trois îles Tous les baobabs inventoriés sur terrain et ceux sur image THR sont représentés (Fig.4) sous forme de tableau et en pourcentage. L analyse de cette figure montre que : -En somme 1225 individus de baobabs sont recensés pour l ensemble des trois îles ; -le tableau montre que c est l île de Ngazidja qui possède le plus de baobabs (soit 721 individus, avec un pourcentage de 50 pour cent), suivi de l île de Mwali (soit 358 individus avec un pourcentage de 34,33 pour cent) et de l île de Ndzuani avec le moins de baobabs recensés (soit 146 individus avec un pourcentage de 16 pour cent). 182

193 Iles Ngazidja Ndzuani Mwali Total Nombre de baobabs sur terrain Nombre de baobabs sur image THR Total par île Nombre de baobabs sur terrain 50% 100% 34,33% 16% Ngazidja Ndzuani Mwali Total Nombre de baobabs sur image THR 100% 84% 15,07% 1,23% Ngazidja Ndzuani Mwali Total Figure 4 : Représentation du nombre de baobabs recensés dans les trois îles 3.2-Caractérisation de digitata L.et les routes la «la relation de proximité entre les Baobabs A. et les localités» de chaque île Cette étude a montré que seuls certains baobabs se trouvent dans les localités ou autour des localités (villes et villages) surtout au sud et au nord de chaque île (Photo : 1; Carte 3). 183

194 II. Statut de conservation,, écologie et écophysiologie végétales Photo 1: Baobab à Nyoumachoua, Nyoumachoua Mwali Carte 3 : Distribution des baobabs A. digitata suivant les localités de Mwali D autres baobabs se trouvent en bordure des routes (Photo (Photo : 2 ; Cartes : 4). Photo 2:: Baobab au bord de la route de Domoni lambwani, Ngazidja Carte 4 : Distribution des baobabs A. digitata suivant les routes de Ngazidja 184

195 3.3-Caractérisation de la «la relation de proximité entre les Baobabs A. digitata L.et la côte» de chaque île Au cours de cettee étude, nos observations ont permis de remarquer que dans ces trois îles de l Union des Comores, tous les baobabs se trouvent en grande partie sur la zone côtière de chaque île, comme la mentionné Maoulida, 2009 (Photo : 3; Cartes : 5). Photo 3 : Baobab sur la plage de Sadampoini, Ndzuani Carte 5 : Distribution des baobabs A.digitata suivant la côte de Ndzuani De plus, les analyse de la variation altitudinale selon le model MNT ASTER de chaque île (Cartes : 6 et Fig. 5a, 5b, 5c) montent que dans l ensemble des trois îles, les baobabs ne dépassent pas les 6000 m d altitude à partir du niveau de la mer : ils se trouvent en effet entre 0 et 3000 m sur l île de Mwali, entre 0 et 400 m sur l île de Ndzuani, entre 0 et 600 m sur l île de Ngazidja ; donc aucun baobabs ne se trouve en forêt humide. 185

196 Carte 6 : Variation altitudinale sur l île demwali Altitude (en m) Nombre Densité en fonction de l'atltitude Figure 5a : Densité en nombre de baobabs en fonction de la variation altitudinale de l'île de Ngazidja 186

197 Altitude Nombre Altitude (en m) Nombre Densité en fonction de l'atltitude Densité en fonction de l'altitude Figure 5b : Densité en nombre de baobabs en fonction de la variation altitudinale de l'île de Ndzuani Figure 5c : Densité en nombre de baobabs en fonction de la variation altitudinale de l'île de Mwali 3.4-Caractérisation de la «la relation de proximité entre les Baobabs A. digitata L.et la côte» de chaque île selon la variation des densités des îles Les résultats des analyses spatiales de la variation de la densité (en nombre de baobabs/km 2 ) en fonction de la distance la côte (en m) de chaque île (Fig. 6a, 6b et 6c) montrent : -une présence de baobabs à moins de 10m de la côte ; -une densité de baobabs plus élevée à 10m de la côte de chaque île ; -une densité de baobabs qui chute de la côte à partir de 1000m sur l île Ngazidja, à partir de 300m sur l île de Ndzuani et à partir de 100m sur l île de Mwali. 187

198 Distance à la côte (en m) Densité (nombre de baobabs/km 2 ) 10-2 Distance à la côte (en m) Densité (nombre de baobabs/km 2 ) , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,11 Distance à la côte (en m) Densité (nombre de baobabs/km 2 ) 10-2 Distance à la côte (en m) Densité (nombre de baobabs/km 2 ) , , , , , , , , , , , , , , , , , , , Densité (nb de baobabs/km 2 ) Densité (nombre de baobabs/km2) 10-2 dans l'ile de Ngazidja Figure 6a : Evolution de la densité en individus d A. digitata autour de la côte de Ngazidja Figure 6b : Evolution de la densité en individus d A. digitata autour de la côte de Ndzuani Distance à la côte Densité (nombre de baobabs/km 2 ) 10-2 Distance à la côte (en m) (en m) Densité (nombre de baobabs/km 2 ) , , , , , , , , , , , , , , , , , ,63 188

199 200 Densité (nombre de baobabs/km 2 ) Figure 6c : Evolution de la densité en individus d A. digitata autour de la côte de Mwali DISCUSSION Les résultats de la caractérisation de la relation entre les baobabs et chaque entité, montre que les baobabs sont plus proches de la côte que les routes et les localités de que île. Ils tendent à indiquer que les baobabs de l espèce A. digitata sont arrivés aux Comores par l intermédiaire des courants marins puis dispersés par la suite par les Homme vers l intérieur, d où la présence de baobabs autours des localités et le bord des routes. L idée de la dispersion anthropique des graines de baobabs est peut être confirmé par la présence des baobabs dans plusieurs localités des pays africains : comme au Sud-Ouest du Mali, où le recrutement de jeunes individus d A.digitata est plus élevé dans les villages et les champs que sur les falaises, suggérant un rôle direct de l homme dans la dispersion de cet arbre (Duvall, 2007). Au Sud-Est du même pays, les juvéniles de baobabs sont plus abondants dans les villages, les champs et les jachères (Dhillion, Gustad, 2004). La dispersion des baobabs par les courants marins est aussi possible pour d autres espèces. L examen des fruits des espèces de baobabs montre que ceux-ci sont capables de flotter sur l eau (Andriantsaralaza et al., 2013). La flottabilité des fruits de baobabs sont en accord a été confirmée récemment par une équipe du CIRAD-Madagascar qui démontre que l'hydrochorie marine est possible pour les baobabs. Ces études se sont basées sur la flottabilité des fruits de A. madagascariensis en comparaison avec d autres espèces et elles rapportent que les espèces, présentes sur une bande couvrant la au nordouest de l'île de Madagascar, est en fait souvent présents dans les thalwegset en bordure de l'eau temporaire ou permanente cours. Il est également souvent 189

200 trouvé près de la mer, au bord des zones de marée (Baum, 1995). De la même manière que A. suarezensis et A.rubrostipa, A.madagascariensis peut être trouvé le long de la côte, où l'eau de mer inondant parfois produit (Baum, 1996). A.madagascariensis se trouve au nord de Madagascar et sur les rives de Mayotte (Charpentier, 2006) à Dapani. Cette dispersion le long des rivières ou lors des inondations en saison des pluies est un événement de nature à espèces avec un péricarpedur (A. digitata, A.madagascariensis, A.zaet A.perrieri) (Baum, 1996). Les fruits des baobabs sont de grandes baies indéhiscentes, sphériques à oblongues selon les espèces, contenant de multiples graines enfouies dans une pulpe farineuse blanche, mais aussi présentant un épicarpe (encore appelé coque) très lignifié, de texture plus ou moins résistante selon les espèces (Baum, 2003 ; Schatz, 2001). Une comparaison des fruits des et des graines deux espèces A. digitata et A. madagascriensis montre que la première possèdent plusieurs formes et tailles qui ressemblent à la deuxième espèce. De plus la première espèce est la plus rependue des autres espèces de baobabs. CONCLUSION Cette étude apporte plus d informations sur la biogéographie des baobabs des Comores qui aideront les gestionnaires de l environnement à la conservation de la biodiversité comorienne. Elle montre queles baobabs des Comores sont localisés soit dans les localités (villes et village), au bord des routes et surtout sur la côte (en forêt sèche et en bordure de la mer) des trois îles ou s est déroulé l étude. Tous ces baobabs appartiennent à l espèce Adansonia digitata. Parallèlement à cette étude, une autre étude menée sur l ile sœur de Mayotte montre la présence de cette même espèce sur les mêmes endroits ainsi que la présence d une autre espèce de baobabs A.madagascariensis. L abondance des baobabs en en bordure de mer confirme l hypothèse d une introduction des espèces par voie marine ; L hydrochorie marine est confirmée sur l espèce A.madagascariensis par des études en cours au CIRAD- Madagascar. Cette étude ouvre de nouveaux outils pour l identification de l originalité des espèces afin de mieux connaitre pour conserver la biodiversité endémique des Comores. Il seraitintéressant d'étudier génétiquement les espèces des Comores et de compléter des études qui sont en cours sur la génétique des espèces de baobabs au niveau mondiale. REMERCIEMENT Nous remercierons tous les auteurs qui ont contribué de près ou de loin pour la réalisation de cet article. 190

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202 Programme des Nations Unies pour le Développement., Rapport nationalsur la stratégie et le plan d action en matière de diversité biologique, projet PNUD/FEM/97/G31, Moroni, 26p. Pumain D., Analyse spatiale, site internet : Hypergéo. PERRIER DE LA BATHIE H, HOCHREUTINER B P G., 1955.Bombacacées (Bombacaceae).pp in Humbert H (Ed.). Flore de Madagascar et des Comores, 129 ème familleet 130 ème famille. Paris, Gouvernement général de Madagascar. Union Mondiale pour la Nature., Parc Marin de Mohéli : bilan des quatre annéesd activités pour la mise en opération d aire protégée marine. Octobre 2002, 87p. Venter S. M., Witkowski E. T. F., 2010.Baobab (Adansonia digitata L.) density, size-class distribution and populationtrends between four land-use types in northern Venda, SouthAfrica. Forest Ecology and Management, 259: WICKENS GE, LOWE P, The baobabs. The pachycauls of Africa, Madagascar and Australia. Springer, Dordrecht, Pays-Bas (à paraître). WILSON RT., Vital statistics of the baobab (Adansoniadigitata). AfricanJournal of Ecology 26 :

203 ELEMENT DE TYPOLOGIE DES FORETS HUMIDES DE MOYENNE ALTITUDE Andry RANDRIANARISON 1, GaëtanRATOVONIRINA 1, Samuel RAZANAKA 2, VonjisonRAKOTOARIMANANA 1, Dominique HERVE 3 1. BP 906, Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences. Université d Antananarivo 2 BP Antananarivo. CNRE Fiadanana, 3 IRD, BP434 Antananarivo. Programme MEM (IRD/Université de Fianarantsoa) RESUME Le maintien de la biodiversité terrestre dépend, à Madagascar, de la conservation des forêts. C est pourquoi le corridor forestier de Fianarantsoa (Centre Est de Madagascar) représente un enjeu national pour la politique de conservation. La connaissance de l état de la forêt est une étape nécessaire pour définir une stratégie de conservation. Nous nous appuyons sur une caractérisation des forêts dans la zone de Sahabe (C.R. Ambohimahamasina). Des relevés écologiques ont été effectués selon les méthodes de transect et de placeau, pour caractériser les structures horizontales et verticales de la végétation, et quantifier les paramètres écologiques (densité, dendrométrie, richesse floristique, régénération). Une analyse factorielle de correspondance (AFC) différencie trois groupements floristiques selon leur degré de perturbation. Cette perturbation se manifeste surtout sur la dendrométrie et la présence/abondance des espèces héliophiles dans la formation. On en déduit les critères de typologie des forêts humides de moyenne altitude. Mots clés : Forêt primaire, forêt dégradée, typologie, corridor forestier de Fianarantsoa, Madagascar. 1- INTRODUCTION La forêt tropicale humide couvre millions d hectare soit 64% de la surface totale des forêts dans le monde (Lanley, 1992). Pendant les dernières décennies du 20 ème siècle, le taux de disparition moyen annuel de forêt naturelle est estimé à 0,8% pour l ensemble africain (FAO, 2001). Les activités humaines qui y sévissent sont à l origine de cette déforestation et de la transformation de l état primaire de la forêt. La forêt humide malgache, localisée surtout sur le côté oriental de l île, couvre une superficie de 12,8 millions d hectare dont la forêt primaire représente 10,5 millions d hectare en 2005 [Web 01, 2009]. Cette forme de forêt primaire est localisée surtout dans des zones très éloignées de l agglomération. La forêt qualifiée de primaire n est sans doute pas partout primaire (Carrière &al., 2007 ; Moreau, 2002). Cette question se pose dans le corridor forestier 193

204 de Fianarantsoa, précisément entre le Parc national de Ranomafana et le Parc National d Andringitra, du fait de l existence de sentiers traversant le corridor d Ouest en Est. Ainsi, cette étude portera sur la typologie des forêts accessibles par l un de ces sentiers qui est le sentier le plus emprunté par la population locale. La distance à ce sentier peut en effet mesurer un gradient de perturbation de la forêt. 2. MATERIELS et METHODES Zone d étude L étude a été effectuée dans le centre du corridor forestier de Fianarantsoa dénommé «Corridor Fandriana-Vondrozo», plus précisément, dans la commune rurale d Ambohimahamasina qui est la plus peuplée du corridor. Dans cette commune, un sentier traverse d Ouest en Est le corridor reliant ainsi le pays Betsileo et le pays Tanala (Figure 1). Cette étude a été effectuée le long du sentier dans la partie Betsileo pour mettre en évidence l influence de la population locale sur l état de la forêt. Le climat y est de type tropical d altitude alterné en deux saisons : six mois de saison pluvieuse (Octobre Mars) suivis de six mois de saison sèche (Avril Septembre). La température moyenne varie entre 15 C et 20 C et peut atteindre 30 C pendant la période chaude et 5 C pendant la période froide. D après Humbert & Cours Darne (1965), la forêt dans la région fait partie de la forêt humide sempervirente de moyenne altitude, série à Weinmannia et à Tambourissa. Choix des sites Après une prospection effectuée dans la zone, 4 sites sont retenus pour constituer un gradient de dégradation : les forêts de références qui sont les Alamainty 2 et les Alamena 3, les forêts en contact avec les savanes qui constituent deux groupes, les forêts en contact avec les savanes incluses et les forêts en contact avec les savanes sur versant. Cinq relevés écologiques sont effectués par sites, soit un total de vingt relevés. 2 Alamainty : forêt qui selon la perception paysanne est la forêt naturelle «primaire». 3 Alamena : forêt naturelle appartenant à un niveau topographique élevé ou une forêt qui a subit une dégradation. 194

205 Carte 1: Localisation de la zone d'étude (source: FTM BD 100, 2005; MEM, 2009) 195

206 Méthodes d étude de la structure verticale La méthode de transect (Gautier,1994) consiste à installer un transect de 50m dans la végétation, matérialisé par une chevillière, et qui est parallèle à la pente. Tous les 1m, la hauteur de contact entre la partie vivante de la plante et les points de lecture est notée à l aide d un goal de 7m de hauteur (Figure 1). Cette méthode permet de visualiser les différentes strates de la formation et ainsi en déduire le recouvrement de chaque strate. Hauteur (m) Goal Chevillière co Piquet Distance (m) Figure1 : Méthode d étude de la structure verticale de la végétation (Gautier, 1994) Méthode d étude de la structure horizontale La méthode de placeau consiste à installer un plot un placeau de 900m² dans la formation. Le plot est ensuite subdivisé en trois compartiments (Figure 2) : le compartiment A qui correspond à tout le placeau, le compartiment B qui correspond au quart du compartiment A et le compartiment C qui correspond au quart du compartiment B. Le recensement des individus est ensuite faite de la manière suivante : Tous les individus ayant un diamètre à hauteur de poitrine (dhp) supérieur à 10cm sont recensés dans le compartiment A. Tous les individus ayant un diamètre à hauteur de poitrine (dhp) entre 5 et 10cm sont recensés dans deux compartiments B. Tous les individus ayant un diamètre à hauteur de poitrine (dhp) inférieur à 5cm sont recensés dans cinq compartiments C. 196

207 Figure 2 : Dispositif d'un placeau A A chaque recensement, les paramètres floristiques utilisés sont le nom scientifique, la hauteur du fut ou la hauteur du tronc jusqu à la première ramification, la hauteur maximale et le diamètre à hauteur de poitrine (dhp). Ces paramètres ont permis de caractériser les différentes formations à travers la densité pour estimer le nombre d individus à l hectare, la surface terrière et le biovolume (pour estimer le potentiel en bois et le taux de régénération pour estimer le potentiel de régénération de la formation). Analyse numérique : Analyse factorielle des correspondances (AFC) Après les relevés sur le terrain, une analyse factorielle de correspondance des données obtenues a été effectuée sur la matrice des relevés et de la richesse floristique, pour identifier les différents groupements végétaux. 3. RESULTATS ET INTERPRETATIONS Identification des groupements végétaux Les résultats de l analyse factorielle des correspondances sur la matrice des 20 relevés et des 138 espèces inventoriées sur l ensemble des relevés sont représentés dans la figure

208 Figure 3 : Cartes factorielles dans le plan 1-2 des 20 relevés (a) et des 138 espèces (b) R1, R2, R3, R4, R5 : relevés des Alamainty ; R6, R7, R8, R9, R10 : relevés des Alamena ; R11, R12, R13, R14, R15 : relevés des forêts en contact avec les savanes incluses ; R16, R17, R18, R19, R20 : relevés des forêts en contact avec les savanes sur versant ; 1,,129 : codage des espèces (un chiffre=une espèce). Ne sont représentéssur la figure b que les espèces ayant une forte contribution absolue et une bonne représentation Le premier plan factoriel 1-2 explique environ 64% de la variabilité totale soit 42,07% pour l axe 1 et 21,72% pour l axe 2. Suivant l axe 1, les relevés des Alamainty (G3) et des Alamena (G2) sont proches en abscisse négative. A ces relevés s ajoutent les relevés des forêts en contact sur versant. Quant aux relevés des forêts en contact avec les savanes incluses, ils sont écartés en abscisse positive. Cette répartition des relevés serait liée au degré d ouverture de la voûte forestière. L axe 1 représente donc le degré d ouverture de la voûte. Suivant l axe 2, certains relevés des Alamena, des forêts en contact avec les savanes incluses et les forêts en contact avec les savanes sur versants sont en ordonnée négative par contre les relevés des autres forêts avec les relevés des Alamainty sont en ordonnée positive. Ainsi, l axe 2 représente le degré de perturbation de la formation. 198

209 En faisant la correspondance de la carte factorielle des relevés avec la carte factorielle des espèces, les différents groupes présentent leurs espèces caractéristiques. Selon la contribution des espèces sur les axes factorielles, le groupe 1, représenté par les relevés des forêts en contact avec les savanes incluses, est une forêt à Ficus soroceoides et à Erythroxylum nitidilum, le groupe 2, représenté par les relevés des forêts en contact avec les savanes sur versant et les relevés des Alamena, est une forêt à Erythroxylum nitidilum et à Amerya humbertii et le groupe 3, représenté par les relevés des Alamainty, est une forêt à Dalbergia sp.et à Polyscias ornifolia. La contribution des espèces sur les axes factoriels se traduit par la fréquence de présence des espèces ainsi de l abondance et dominance des espèces. Les deux espèces qui représentent les groupes sont les deux espèces ayant la contribution la plus élevée. L abondance de Dalbergia sp. dans le groupe 3 indique que la formation de ce groupe est la moins dégradée des 3 groupes. L abondance des espèces héliophiles dans le groupe 2 indique que la formation est la plus dégradée des trois. Ainsi, les forêts en contact avec les savanes sur versant sont plus dégradées que les forêts en contact avec les savanes incluses. Description des groupements végétaux Forêtà FicusSoroceoideset àerythroxylumnitidilum(g1) Richesse floristique La formation est composée de 92 espèces réparties dans 70 genres et 41 familles. Les familles les plus représentées sont les Rubiaceae avec 10 espèces, les Euphorbiaceae avec 10 espèces, les Araliaceae avec 4 espèces et les Clusiaceae avec 6 espèces. Structure horizontale La formation est dominée par des individus de taille moyenne. La présence d arbres de diamètre supérieure à 35cm de diamètre est rare. Le potentiel en bois est important avec un biovolume de 121m 3 /ha et une surface terrière de 26 m ²/ha avec un nombre d arbres ayant un dhp supérieur à 10 cm de 1172 individus/ha. La densité du peuplement est de ind. /ha soit 2 ind. /m². 199

210 Structure verticale La formation présente 3 strates, avec les émergents. Aussi, la voûte forestière est assez fermée. Le nombre de strates et leur taux de recouvrement sont présentés dans les figures 4 et 5 La strate supérieure présente une hauteur comprise entre 10 et 15 m (figure 4) et un taux de recouvrement pouvant aller de 37 à 80% (Figure 5). Les espèces les plus représentées sont : Labramiaditimena (Sapotaceaea), Ocotea sp. (Lauraceae), Mauloutchia sp. (Myristicaceae), Sideroxylon sp. (Sapotaceae), Garcinia sp. (Clusiaceae), Eugeniabernieri (Myrtaceae), Ficus sp. (Moraceae). La strate moyenne allant de 4 à 10m de hauteur ayant leur taux de recouvrement de 47 à 70%. La strate est composée par les mêmes espèces que la strate supérieure mais, les espèces suivantes sont également présentes : Dombeyalucida (Sterculiaceae), Ameryahumbertii (Euphorbiaceae), Mapouriaparkerii (Rubiaceae), Cyathea sp. (Cyatheaceae), Gaertneraobovata (Rubiaceae) et par la famille des Araliaceae représentée par les genres Polyscias et Schefflera. La strate inférieure (0-4m) est composée surtout par des arbustes et des espèces herbacées tels que Cephalostachyrum sp. et Ruellia cyanea. Elle présente un taux de recouvrement compris entre 43 et 67%. Les espèces les plus fréquentes dans cette strate sont surtout Erythroxylum nitidilum (Erythroxylaceae), Drypetesmadagascariensis (Euphorbiaceae), Oncostemumbotrioïdes (Myrsinaceae), Peperodium sp., Canthiumhumbertianum (Rubiaceae). Forêt à Erythroxylum nitidilum et à Amerya humbertii (g2) Richesse floristique L inventaire fait état de 123 espèces réparties dans 66 genres et 39 familles. Les familles les plus représentées sont la famille des Rubiaceae avec 10 genres et 14 espèces, Euphorbiaceae avec 6 genres et 14 espèces, Clusiaceae avec 6 genres et 8 espèces, Araliaceae avec 3 genres et 7 espèces. Structure horizontale La formation est riche en individus de taille moyenne et en arbustes. De ce fait, la densité des individus est élevée avec un potentiel en bois moyen. En effet, la densité du peuplement est ind. /ha soit environ 3 ind. /m². 200

211 Respectivement, la surface terrière et le biovolume ont une valeur de 20 m²/ha et de 72 m 3 /ha. Structure verticale La formation présente 4 strates bien distinctes représentées par les figures 6 et 7. La strate supérieure, a une hauteur comprise entre 8 à 12 m (Figure 6). La strate est assez ouverte avec un taux de recouvrement allant de 43 à 70% (Figure 7). Labramiaditimena (Sapotaceae), Weinmannia sp. (Cunoniaceae), Uapacathouarsii (Euphorbiaceae), Ocotea sp. (Lauraceae), Anthocleistarhizophoides (Loganiaceae) et Syzigiumonivense, Eugenia jambolana (Myrataceae) sont les espèces les plus représentées. La strate moyenne est entre 5 et 8m de hauteur, dont les principales espèces constitutives sont Symphoniamicrophilla (Clusiaceae), Ocoteacymosa (Lauraceae), Cyathea sp. (Cyatheaceae), Burasariamadagascariensis (Menispermaceae), Petchiamadagascariensis (Apocynaceae). Le taux de recouvrement environne les 57%. La strate arbustive est représentée par des espèces telles que Eliaeaarticulata, Calophyllummilvum, Psorospermumfanerana (Clusiaceae), Erythroxylumnitidilum (Erythroxylaceae), Crotonglomeratus (Euphorbiaceae), Tinathouarsiana (Sapindaceae), Grewiaopetala (Tiliaceae) et Oncostemumbothryoides (Myrsinaceae). Ces espèces ont une hauteur entre 1 et 5m dont le taux de recouvrement varie de 47 à 60%. La strate herbacée est dominée par l espèce Cephalostachyrum sp. (Bambusaceae). Le taux de recouvrement, y est très élevé (environ 90%). Forêt à dalbergia sp. et à polyscias ornifolia (g 3) Richesse floristique L inventaire effectué fait état de 99 espèces réparties dans 73 genres et 43 familles. La liste floristique est donnée dans l annexe 4c. Les familles les plus représentées sont les familles de Rubiaceae avec 9 genres et 12 espèces, d Euphorbiaceae avec 7 genres et 8 espèces, de Clusiaceae avec 5genres et 6 espèces et d Araliaceae avec 2 genres et 6 espèces. 201

212 Figure 4 : Structure de la forêt à Sorosoides et à Erythroxylum nitidilum Hauteur (m) 14_15 12_13 10_11 8_9 6_7 4_5 2_3 0_ Recouvrement (%) Figure 5 : Diagramme de recouvrement de la forêt Sorosoides et à Erythroxylumnitidilum 202

213 Figure 6 : Structure de la forêt à Erythroxylumnitidilum Hauteur (m) 10_11 8_9 6_7 4_5 2_3 0_ Taux de recouvrement %) Figure 7 : Diagramme de recouvrement de la forêt à Erythroxylumnitidilum 203

214 Structure horizontale La formation présente une rareté en espèces de taille moyenne (10cm <dhp< 35cm) mais la présence d arbres de diamètre supérieure à 35cm témoigne du potentiel en bois élevé. En effet, avec une densité d arbres supérieure à 10cm de diamètre d environ 900 individus dans le plaçeau de 900m², la formation présente une surface terrière de 30m²/ha et un biovolume de 169m 3 /ha. La densité du peuplement est de ind. /ha. Structure verticale La formation présente 4 strates bien distinctes avec les émergeants (figure 8) Chaque strate présente un intervalle de taux de recouvrement représenté par la figure 10. La strate supérieure est comprise entre 10 et 16m de hauteur avec un taux de recouvrement variant entre 47 à 73%. Elle est constituée par des arbres de gros diamètre (dhp supérieur à 10cm) des espèces suivantes : Eugenia bernieri, Syzigiumemirnense (MYRTACEAE), Ocotea sp. (LAURACEAE), Albiziafastigata, Dalbergia sp. (FABACEAE). Des lianes se développent en s agrippant sur le tronc des gros arbres afin de chercher la lumière au niveau de la canopée. Des épiphytes se développent aussi sur les troncs : des orchidées et des fougères. La strate moyenne est constituée par des arbres de taillemoyenne. La hauteur des individus se situe entre 7 et 10m. Les espèces constitutives sont Mapouriaparkeri (RUBIACEAE), Macarangaalnifolia (EUPHORBIACEAE), Cyathea sp. (CYATHEACEAE), Polyscias aculeata, Polyscias sp. (ARALIACEAE). Le recouvrement de la strate varie entre 53 et 60%. La strate arbustive est dominée par la famille des RUBIACEAE telles que Psychotria sp, Canthiumhumbertianum, Peporidium sp., Bertiera sp., Gaertneraobovata, et quelques espèces à savoir Mollinaearetusa (SAPINDACEAE), Oncostemumlaurifolium, Oncostemumfalcifolium (MYRSINACEAE), Calophyllummilvum, Chrysophyllumboiviniana (CLUSIACEAE). Ces espèces ont une hauteur comprise entre 1 et 7 m dont le recouvrement est entre 43 et 53%. La strate inférieure est dominée par Ruelliacyanea (ACANTHACEAE) qui constitue un peuplement monospécifique hors les repousses des strates audessus. Le taux de recouvrement de cette strate est, très élevé, environ de 97%. 204

215 1 7 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 9 7 _ 8 6 _ 7 5 _ 6 4 _ 5 3 _ 4 2 _ 3 1 _ 2 0 _ Figure 8 : Structure de la forêt à Dalbergia sp. et Polyscias Hauteur (m) 15_16 12_13 9_10 6_7 3_4 0_ Recouvrement (%) Figure 9 : Diagramme de recouvrement de la forêt à Dalbergia sp. et Polyscias 205

216 4- DISCUSSION Par la présence du genre Polyscias ornifolia dans le groupe 3, ce groupe ne peut plus être considéré comme forêt intacte mais plutôt comme forêt mature. En effet Polyscias est une espèce héliophile caractérisant une forme de perturbation d une formation. Ainsi, la forêt de Sahabe est une forêt qui est déjà perturbée. Cette perturbation varie en fonction de l intensité des activités de la population locale d où les trois groupements floristiques. Le terme de forêt mature est déjà utilisé par Carrière et al., (2007) dans la zone d Ambendrana et par d autres auteurs comme Ranarivelo & Kotozafy (2001) et Moreau (2002) respectivement dans le Parc National de Ranomafana et sur les forêts en lisière Betsileo du corridor forestier. Les caractères floristiques des groupements sont résumés dans le tableau 1. Tableau I : Caractères floristiques et biométriques des différentes formations La forme de perturbation de la forêt n est pas perceptible au niveau floristique. En effet, le groupe 2 est le plus perturbé mais avec une richesse floristique faible par rapport aux autres groupes. Donc, la perturbation n est pas toujours synonyme de rareté d espèce (Randrianarison, 2009). Ce résultat corrobore ceux de Carrière et al., (2007). Cette perturbation est par contre mise en évidence par le biovolume et la densité d arbres de gros diamètre. Plus le biovolume est faible mais avec une densité d arbres de gros diamètre élevé, plus la formation est perturbée et inversement. Ces paramètres sont régis par les ouvertures de la voûte forestière. En outre, le degré d ouverture de la voûte forestière peut être évalué par la présence et l abondance d espèces héliophiles ou sciaphiles dans la strate herbacée. Le facteur sol est également un critère de la typologie de la végétation. Mais pour notre cas, l étude a été faite au niveau local. Ainsi, le sol est apparemment homogène dans la zone d étude. Toutefois, des auteurs comme Pfund (2000), Randriamalala et al. (2007) et Randriambanona (2008) ont démontré que les variables édaphiques n exerce pas une grande influence sur 206

217 la végétation. Le sol est pris en compte lorsque la classification se fait à grande échelle. Après une perturbation quelconque, les forêts primaires deviennent en se reconstituant des forêts matures mais qui se différencient de la forêt primaire originelle. Cette forme de maturité pourrait mieux se définir en détectant des formations régénérées pendant une cinquantaine d années. 5- CONCLUSION La présente recherche a permis de dégager que la forêt de Sahabe est une formation mature à cause d activités humaines anciennes et actuelles. Du fait de ces activités, la végétation dans la région est une végétation hétérogène composée de forêt (mature, dégradée), de savane et de savoka. Le degré de perturbation varie selon la proximité aux agglomérations. Les forêts, qui sont près des villages, sont les plus dégradées. Les critères de typologie qui se dégagent et qui sont générales dans toutes les études de la typologie sont alors les critères floristiques, structurales, historiques, stationnel et édaphiques. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Carrière S.M., Ratsimisetra L., Roger E., Le couloir forestier de Fianarantsoa : forêt primaire ou forêt des hommes. In Transitions agraires, dynamiques écologiques et conservation : le "corridor"ranomafana-andingitra Madagascar, G. Serpantié, Rasolofoharinoro, S. Carrière. Eds. Actes du séminaire GEREM. Antananarivo, 9-11 novembre 2006, pp FAO, State of the world's forests. F A O. Rome. Gautier L., Structure et flore de la forêt sur la pente d Andranomay. Recherche pour le Développement. MRS-CIDST. pp Humbert H., Cours Darne G., Carte internationale du tapis végétal et des conditions écologiques. 3 coupures au 1/ de Madagascar. Travaux de la section scientifique et technique de l institut Français de Pondichéry (hors série). Lanley J.P., Dernière données sur les forêts dans le monde. Flamboyant, 23-24: Moreau S., Les gens de la lisière. La forêt, l arbre et la construction d une civilisation paysanne Sud-Betsileo, Madagascar. Thèse de Doctorat, Ecole Doctorale Milieu, Culture et Société du passé et du présent. Paris.667 p. 207

218 Pfund J.L., 2000 Culture sur brûlis et gestion des ressources naturelles. Evolution et perspectives de trois terroirs ruraux du versant Est de Madagascar. Thèse (EPFZ) Ecole polytechnique fédérale de Zurich, n 13966, Suisse, 323 p. Ranarivelo H.S. & Kotozafy A., 2001 Chapitre 4. Etude de la structure et la composition floristique de la végétation dans les forêts de basse altitude (<1 000m) du couloir forestier entre le Parc National (PN) de Ranomafana et le PN d Andringitra. Recherche pour le Développement, 17 : Randriambanona H.A., 2008 Successions écologiques dans les plantations de Pinus, D Acacia et dans les forêts naturelles de la région nord-ouest du corridor de Fianarantsoa (Madagascar). Thèse de doctorat en Sciences de la vie, option Biologie et Ecologie Végétales, spécialité Ecologie végétale. Université d Antananarivo.111 p. Randrianarison A., 2009 Dynamique des écosystèmes forestiers en contact avec les savanes dans le corridor forestier de Fianarantsoa : Sahabe- Ambohimahamasina. Mémoire de DEA, option écologie végétale. Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des sciences, Université d Antananarivo/Programme MEM. 70 p. 208

219 ETUDE ECOLOGIQUE DE DIX (10) ESPECES VEGETALES LES PLUS UTILISEES DES MASSIFS FORESTIERS DU MONT MZEKUKULE MOHELI : STATUT DE CONSERVATION, CARACTERISATION DE L HABITAT, DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE EN VUE DE LA CREATION D UNE AIRE PROTEGEE TERRESTRE. Anli MOHAMED; Edmond ROGER; CharlotteRAJERIARISON PB 906, Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences, Université d Antananarivo RESUME Les dix espèces végétales faisant l objet de cette étude appartiennent au reliquat de forêt dense humide de moyenne altitude de Mohéli. En dépit de leur importance écologique et économique, leur utilisation non contrôlée les expose à des risques élevés d extinction. Ainsi des mesures de conservation sont nécessaires pour le maintien de la pérennité de cette biodiversité. Pour y parvenir, les menaces et les pressions qui pèsent sur ces espèces et sur leur habitat, leur distribution et leur écologie ont été analysées afin d évaluer leurs statuts de conservation pour un classement dans les catégories des menaces selon UICN. Six (6) espèces sont catégorisées en danger critique d extinction (CR) et quatre (4) en danger (EN). L état actuel de leur écosystème exige un classement de ce dernier en Aire Protégée terrestre. MotsClés : écologie pressions et menaces statut UICN flore et végétation mzekukule moheli comores. INTRODUCTION Actuellement, au niveau mondial, la déforestation est devenue un phénomène tropical où son ampleur 15 millions d ha/an ( et ses impacts s accroissent annuellement de façon exorbitante, causant des catastrophes écologiques dramatiques (désertification, sécheresse, problème d eau, réduction de la biodiversité, dégradation des sols.) Malgré sa richesse biologique, plus de 2000 espèces végétales et 1337 espèces animales, son importance scientifique, écologique et économique sur des îles océaniques d une faible superficie environ 1/300 de celle de Madagascar, les écosystèmes forestiers de l union des Comores subissent des pressions et menaces anthropiques notamment le défrichement au rythme de 1277 ha/an (PFN, 2007). Ces pressions et menaces sont à l origine d une disparition d espèces, d une réduction des ressources forestières et d un déséquilibre écologique dont les indices les plus remarquables sont le 209

220 tarissement des cours d eau, des étangs, des marécages et des mares très visibles à Anjouan. En ce sens, des mesures de protection et de conservation en vue d une utilisation rationnelle et durable de ce patrimoine doivent se mettre en place par le biais de la création d Aires protégées. Raison pour laquelle cette étude a été menée afin de déterminer les espèces végétales les plus utilisées et leurs statuts de conservation, de fournir des informations scientifiques sur l état de leur habitat pour inciter une prise de décision pour un aménagement de la forêt dense humide de moyenne altitude de Mohéli en aire de conservation. MILIEU D ETUDE D origine volcanique, l archipel des Comores est constitué de quatre îles principales dont Grande Comore, Anjouan et Mohéli formant ainsi l union des Comores et Mayotte qui reste sous l administration française. Il est situé dans la partie septentrionale du Canal de Mozambique entre l Afrique et Madagascar. Mohéli est la plus petite des îles Comores avec 211 km² de superficie. La zone d étude, le massif montagneux de Mzékukulé se trouve dans la région de Mlédjélé, partie centrale et occidentale de Mohéli, à une altitude comprise entre 400 à 790 m. elle est située entre et de latitude Sud et entre (Hawabouchi) et de longitude Est (Col de Mlédjélé Nkowani) et a une superficie de 1070 ha. Quatre sites ont été étudiés : Serandréngué (bas et haut versant), Vouléni (mi-versant et sommet Mzékukulé). MATERIELS ET METHODES D ETUDE 3-1- Matériels Les descriptions botaniques des espèces étudiées sont faites à partir d observations directes sur terrain et complétées par des données bibliographiques (Dupuy, 2002 ; Perrier de la Bathie, 1952 ; Aubreville, 1974 ; Morat, 1971). Nuxia pseudodentata. A.J. Leewemberg. Famile : Loganiaceae ; Nom vernaculaire : Moiha Arbre de 4 à 16 m, tronc de 24 à 75 cm, rameaux gris brun pâle, feuilles simples opposées, inflorescence rameuse, Fruit capsule, espèce endémique des Comores, répartition dans la FDHSC, utilisée dans la construction des cases et comme bois de chauffe. Grisollea myrianthea. Baillon Famille : Icacinaceae, Nom vernaculaire : Nkarayagnombé 210

221 Arbre de 10 à 15 m, de 27 à 35 cm de diamètre, rameaux épais. Les feuilles sont simples et alternes ; l inflorescence est en grappe, fruit elliptique épais. Endémique des Comores et de Madagascar, Commune à la FDHSS, FDHSV, FDHSC, Utilisée dans la construction des cases et comme bois de chauffe. Ocotea comorensis. Kosternm. Famille : Lauraceae, Nom vernaculaire : «Mkafré» Arbre de 20 m de hauteur, Rameaux subanguleuses, feuilles simples alternes, inflorescence en grappe. Espèce endémique des Comores, fréquente dans la FDHSS, FDHSV et FDHSC. Utilisée pour la fabrication des chevrons et planches. Chrysophyllum boivinianum. L Famille : Sapotaceae ; Nom vernaculaire : Mbajewu. Arbre de 25 à 30 m de hauteur, feuilles simples alternes, fruit globuleux de 5 à 6 graines, endémique des Comores et de Madagascar et commune à la FDHSS, FDHSV et FDHSC. Usage : chevron et planche. Sygygium sakalavarum. H. perr. Famille Myrtaceae, Nom vernaculaire «Chikélé» Arbre de 30 m de hauteur et plus de 1 m de diamètre ; feuilles simples alternes, inflorescence cyme trichotome ; fruit est une baie, rencontrée dans la FDHSV et FDHSC ; espèce Pantropicale ; usage : chevron et planche Breonia chinensis. (Lam) Capuron. Famille : Rubiaceae ; Nom vernaculaire : «Mchagama» Arbre de 7 à 25 m, feuilles simples opposées, inflorescence solitaire ; fruit individuel avec un dur endocarpe ; présent dans la FDHSV ; espèces Pantropicale ; utilisée dans la construction des cases, et dans la menuiserie comme chevron et planche. Weinmannia comoriensis.tul Famille : Cunoniaceae ; nom vernaculaire : «Mrikudi» Arbre de 20 m de hauteur ; rameaux légèrement épais aux nœuds ; feuilles composées pennées, fruits capsules ; endémique des Comores, fréquente dans la FDHSV et FDHSC ; utilisée comme planche et chevron. 211

222 Carte 1 : Situation des Comores dans l'océan Indien et de Mohéli dans l'archipel des Comores Source : DGE, 2002 améliorée par l auteur Brachylaena ramiflora. Var. comorensis.back Famille : Asteraceae ; nom vernaculaire : Hadza Arbre de 15 à 20 m de hauteur ; rameaux pubescentes ; feuilles simples opposées ; inflorescence en capitule ; espèce endémique des Comores, rencontrée dans la FDHSV et FDHSC, utilisée surtout comme chevron. Albizia glaberrima. shumach et thonn Famille : Fabaceae ; nom vernaculaire : Mdjindjé 212

223 Arbre de 24 à 30 m, 150 cm de diamètre ; feuilles composées alternes ; inflorescence en grappe ; rencontrée dans les FDHSS ; espèce : Pantropicale ; utilisée dans la fabrication des pirogues. Callophylum comorense. H. perr. Famille : Clusiaceae ; nom vernaculaire : Mtrondronvouzi Arbre de 20 à 25 m de hauteur, de 60 à 80 cm de diamètre ; feuilles opposées simples ; fruits globuleux très lisses, espèces endémiques des Comores, rencontrée dans la FDHSV et utilisée comme chevron et planche Methodes d étude Pour mener à bien cette étude et pour atteidres les objectifs, plusieurs méthodes ont été appliquées dans le but d enrichir les données sur l écologie des espèces et de cerner les caractéristiques de leur écosystème afin de proposer un schéma d aménagement. Des enquêtes ethnobotaniques ont été menées auprès des habitants de Wallah I et II, Ndrodroni, Nioumachoua, Mirigoni et Barakani pour collecter les informations sur la gestion des plantes, d estimer les menaces et les pressions qu elles subissent afin de sélectionner celles qui sont confrontées à des risques accrus d extinction comme espèce à conserver. L indice d utilisation selon la formule de Lance (1994) est utilisé comme référence pour le choix des espèces cibles Indice d utilisation = Nombre de personnes citant favorablement l espèce cible Nombre totalde personnes enquêtées La méthode de Duvigneaud (1946) était utilisée pour connaitre la richesse spécifique de la zone d étude. Les relevés relatifs à la présence/absence ont été effectués dans des carrés juxtaposés de côté égal à 4 m x 4 m. La méthode de Gautier et al. (1994) était appliquée dans le but de déterminer la physionomie de la forêt et son état de dégradation. Au cours du déplacement de la gaule de 7 m le long d une chevillière de 100 m, les hauteurs de contact avec la partie vivante des végétaux ont été répertoriées et celles supérieures à 7 m ont été estimées. Le traitement des données sur Excel a permis l établissement du profil de la végétation et le recouvrement. La méthode utilisée pour cerner la flore associée aux dix (10) espèces cibles et l étude de leurs abondances numérique est celle de quadrat centré en un point (Brower et al., 1990). La sociabilité d un taxon à une espèce cible a été évaluée selon la formule de Greig Smith (1994). 213

224 Fr = L abondance spécifique a été donnée par la formule de Schatz et al. (2001). A = S x d Avec A : Abondance spécifique ; S : Aire où la sous population a été étudiée et d : densité spécifique dans le site d étude d = N P n i x 100 Avec N : nombre total d individus et P : surface totale de parcelleétudiée La distance de l espèce associée à l espèce cible, le Dhp et la hauteur totale sont les paramètres utilisés. Pour l étude de la régénération naturelle, les observations suivantes ont été réalisées : dissémination des graines, phénologie, structure démographique et le potentiel de régénération. Il est calculé selon la formule de Rothe (1964). NE TR = Nombre d individus d espèces régénérées x 100 Nombre d individus d espèces semenciers - Si TR < 100 la régénération est mauvaise - Si TR > 100 la régénération est bonne - Si TR > 100 la régénération est très bonne A propos de la s structure démographique, la répartition des individus par classe de diamètre a été réalisée. Six classes de diamètre ont été considérées. (] 0 ; 2,5[ ;] 2,5 ; 5[ ;] 5 ; 10[ ;] 10 ; 15[ ;] 15 ; 30[ ; > 30 cm). La distribution des troncs dans les différentes classes indique la santé des individus et l existence d éventuelles perturbations de la forêt et des espèces cibles. Pour l étude de la distribution géographique des espèces cibles, les coordonnées géographiques et les données bibliographiques ont été traitées dans un logiciel SIG (Map-info) pour l élaboration des cartes correspondantes. Les pressions et menaces que subissent les espèces cibles et leur habitat sont estimées par l analyse et l interprétation des données des enquêtes ethnobotaniques et des observations sur terrain. 4. RESULTATS ET INTERPRETATIONS Les résultats mettent en évidence les utilisations, la structure démographique, la régénération naturelle, la distribution et la densité de chaque espèce, ainsi que les menaces et pressions qu elles subissent afin d évaluer leur statut écologique selon UICN (2001). 214

225 4.1. Utilisation Le tableau 1 résume les différentes utilisations des espèces sélectionnées d après les enquêtes ethnobotaniques et les observations directes sur terrain. Elles sont surtout utilisées dans la construction des cases, clôtures, pirogues et l ébénisterie. Tableau 2 : Usage local des espèces cibles et leur indice d'utilisation Noms scientifiques Noms vernaculaires Usage local Indice d utilisation Albizia glaberrima Mdjindjé Construction, pirogue, bois de chauffe 61,65 % Weinmannia Menuiserie, chevron, planche, Mrikudi comorensis bois d œuvre, bois de chauffe 73,38 % Ocotea comorensis Mrembwe, Mkafré Chevron, planche, bois de chauffe 65,76 % Brachylaena ramiflora Construction, chevron, bois de Mtrouagnigni var. comorensis chauffe 63,5 % Nuxia pseudodentata Mwaha Construction, bois de chauffe 69,16 % Breonia chinensis Mchagama Planche, chevron, construction, bois de chauffe 78,6 % Chrysophyllum Planche, chevron, construction, Mimbajewu boivinianum bois de chauffe 67,52 % Syzigium sakalavarum Chikele Planche, chevron, construction, bois de chauffe 80,52 % Callophylum comorense Mtrondrovouzi Planche, chevron, construction, bois de chauffe 65,33 % Grisollea myrianthea Nkaroyagnombe Chevron, construction, bois de chauffe Structure démographique Le tableau 2 indique les fréquences des espèces cibles en fonction des classes de diamètre. Certaines classes sont absentes ou sont faiblement représentées). Ceci révèle l existence de perturbations au sein des populations des espèces cibles. Ces perturbations sont surtout de nature écologique et relative à la topographie (pente forte), la mauvaise régénération et à la nature du sol. Chaque espèce est confrontée à un cas particulier. - Pour Albizia glaberrima, l absence de diamètre inférieur à 30 cm est due à la mauvaise régénération. - Pour Ocotea comorensis, Brachylaena ramiflora var. comorensis, Weinmannia comorensis, Callophylum comorense et Syzygium sakalavarum, les troncs de diamètre supérieur à 30 cm sont exploités pour la fabrication de planches et chevrons. 215

226 - Pour Nuxia pseudodentata et Grisollea myrianthea les pieds de diamètre compris entre 2 à 15 cm sont utilisés dans la construction des cases comme perches ou piliers. - L absence de diamètre compris entre 2,5 à 5 pour Breonia chinensis est du à une mauvaise régénération. - Pour Chrysophyllum boivinianum, l explication de l absence d individu à diamètre compris entre 2,5 à 15 cm reste hypothétique et peut être assimilée à sa maturité. Tableau 3 : Fréquences des classes de diamètres des espèces cibles Fréquences des classes de diamètre (%) Espèces ] 0 2,5] ] 2,5 5] ] 5 10] ] 10 15] ] 15 30] > 30 Albizia glamberrina Nuxia pseudodendata 6,25 17, ,8 20,19 Brachylaena ramiflora var. comorensis Ocotea comorensis 14,28 14,28 9,5 23,80, 4,76 23 Grisollea myrianthea Syzygium sakalavarum Weinmannia comorensis Chrysophyllum boivinianum Breonia chinensis ,25 34,37 9,37 Callophylum comorense Régénération naturelle Après avoir calculé les taux de régénération le tableau 3 résume les valeurs obtenues. Tableau 4 : Taux de régénération des différentes espèces Espèces cible Effectif des individus régénérés Effectif des individus semenciers Total TR (%) Callophylum comorense ,7 Syzygium sakalavarum ,6 Grisollea myrianthea ,3 Brachylaena ramiflora var. comorensis ,7 Ocotea comorensis ,5 Nuxia pseudodentata Albizia glaberrima Weinmannia comorensis Breonia chinensis Chrysophyllum boivinianum , Distribution des espèces cibles Le tableau 4 renferme les informations sur la distribution des espèces étudiées d après nos investigations et l interprétation des informations. 216

227 L analyse de la carte de distribution (Carte 2) a mis en exergue l aire d occupation et l aire d occurrence. L absence d une Aire Protégée aux Comores expose les espèces à une Prédiction de Déclin Future de 100 %. Trois (3) espèces seulement ont une large distribution (Chrysophylum boivinianum, Grisollea myrianthea et ocotea comorensis). Les sept (7) autres sont de distribution restreinte. Elles sont représentées par une petite sous population. Leurs Aires d occurrence et d occupation sont inférieures à 10 km². Leur écologie est caractérisée par 3 types de formation : une FDHSS, une FDHSV et une FDHSC. Elles se différentient par leur aspect physionomique, leur composition floristique et leur type biologique. 215 espèces ont été inventoriées réparties dans 147 genres et 74 familles. Carte 2 ; Répartition géographique des espèces sélectionnées 4-1- Analyse des risques d extinction Le tableau 5 renferme les données utilisées pour l évaluation des statuts des espèces étudiées. La confrontation de ces données avec les critères de l UICN a permis l estimation des statuts UICN des espèces. 217

228 Espèces cibles Tableau 5 : Caractéristiques de la distribution des espèces selectionnées Répartition biogéographiq ue Altitude. (m) Habitat sous population AOO (km²) EOO (km²) Albizia glaberrima Pantropicale < 470 FDHSS 1 3,62 9,71, 100 Nuxia pseudodentata Endémique des FDHSV > 470 Comores FDHSC 1 8,8 9, Breonia chinensis Pantropicale FDHSS 580 FDHSV 1 2,9 9, Endémique des FDHSS Chrysophyllum boivinianum Comores et de Madagascar FDHSV FDHSC 1 7,42 9, Grisollea myrianthea Callophylum comorense Brachylaena ramiflora var. comorensis Ocotea comorensis Weinmannia comorensis Syzygium sakalavarum Critères Espèces Endémique des Comores et de Madagascar Endémique des Comores Endémique des Comores Endémique des Comores Endémique des Comores > > 580 FDHSS FDHSV FDHSC FDHSV FDHSC FDHSS FDHSC FDHSS, FDHSV FDHSC FDHSV FDHSC FDHSV FSHSC PFD (%) 1 7,42 9, ,8 9, ,32 9, ,71 9, ,88 9, Pantropicale 790 EOO : Aire d occurrence ; AOO : Aire d occupation, PFD : Prédiction du déclin future ; Alt : Altitude, FDHSS : Forêt Dense Humide Semi-Sempervirente, FDHSV : Forêt Dense Humide sempervirente de Versant, FDHSC : forêt dense humide sempervirente de crête. Tableau 6 : Evaluation des critères pour les risques d'extinction PDF Ab D (ind/ha) Eoo (Km²) Aoo (Km²) 1 3,8 9, TR Sp Utilisation Perte d hab. Statut proposé Albizia glaberrima ,71 3, Oui Oui CR Nuxia pseubodentata ,71 8,8 50 Oui Oui CR Breonia chinensis ,71 2,9 24 Oui Oui CR Chrysophytllum 2166, ,71 7,42 boivinianum 6 Oui Oui EN Grisollea myrianthea ,42 514,3 Oui Oui EN Callophylum comorense ,71 3, ,7 Oui Oui EN Brachylaena ramiflora Var. comorensis ,71 2,92 85,7 Oui Oui CR Ocotea comorensis ,71 9,71 61,5 Oui Oui CR Weinmannia comorensis ,71 1,88 13 Oui Oui CR Syzygium sakalavarum ,71 3,80 166,6 Oui Oui EN Eoo : Aire d occurrence, Aoo : Aire d occupation ; PDF : Prédiction du déclin futur d : densité ; Sp : sous population ; TR : taux de régénération. ab : Abondance ; EN : en danger d extinction ; CR : en danger critique d extinction. 218

229 6 espèces sont proposées d être classées en danger critique d extinction (CR) et 4 en danger d extinction (EN). 5. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 5-1- Discussions Malgré, les difficultés rencontrées, les différentes méthodes utilisées ont permis l aboutissement aux objectifs de cette étude. Néanmoins, quelques points méritent d être discutés. L évaluation des statuts UICN des espèces exige beaucoup plus d informations sur leur écologie, leur répartition (Aoo et Eoo) et leur abondance. Ce qui nécessit plus de prospections et récoltes dans plusieurs sites, toutefois, la topographie de la zone, les moyens matériels et financiers et le temps imparti ont limité l investigation. Les impacts des menaces et pressions sur les espèces cibles sont considérables. Ainsi, une étude du sol pourrait apporter plus de précisions sur les paramètres significatifs sur la répartition des communautés végétales et les besoins des espèces étudiées qui pourraient être prise en compte dans l aménagement. Or les aléas climatiques rencontrés sur place n ont pas permis l étude chimique du sol Recommandations Les menaces fondamentales des espèces et de leur écosystème ne sont autres que les défrichements, les bois de chauffe et de construction. Cela peut expliquer la formulation des recommandations suivantes. Mise en place d une source d énergie renouvelable pour réduire l utilisation plus importante du bois de chauffe. Création des activités génératrice de revenus pour aider la population à améliorer leur niveau de vie. Amélioration des terres cultivables et techniques culturales pour ralentir la vitesse de défrichement et maximiser les rendements. Lutter contre la surpopulation pour créer l équilibre entre les ressources et les dépenses. Promouvoir les recherches écologiques et le développement social et projeter le classement immédiat de la zone d étude en AP terrestre pour assurer la conservation in- situ des espèces menacées et penser à la création d autres populations par la conservation ex- situ (mise en place de pépinières, ). 219

230 6. CONCLUSION Pour parvenir à la détermination des statuts UICN des espèces végétales les plus utilisées des massifs du Mont-Mzékukulé et mettre en évidence les caractéristiques de leur habitat, Il a été nécessaire de mettre en exergue les menaces et pressions que subissent les espèces et connaître les facteurs écologiques, pédologiques et biologiques régissant la vie dans ce bloc forestier. De ce fait, le traitement et l interprétation des données bibliographiques, l analyse des enquêtes ethnobotaniques et les travaux de prospection ont élucidé les perturbations de ce biotope basées sur les défrichements et l élevage. Manifestement, représentés par les ouvertures de la voûte forestière, la modification des paysages forestiers et les déséquilibres écologiques qui en découlent. Trois (3) types de formations végétales quasiment originels (FDHSS, FDHSV et FDHSC) ont été identifiés et étudiés. Les relevés écologiques ont révélé la richesse floristique des sites considérés, leurs caractéristiques structurales et leurs états. La répartition de ces formations végétales est influencée par les précipitations, l insolation et l altitude. La stratification des critères et catégorie de l UICN avec les données sur les espèces et l ampleur des menaces sur celles-ci et leur habitat ont conduit à la proposition des statuts provisoires suivants : - Six (6) espèces en danger critique d extinction (CR) - Quatre (4) espèces en danger d extinction (EN) Des actions et des mesures de protection pour la sauvegarde de ces espèces et de leur biotope doivent se mettre en place. D où l intérêt de la délimitation de ce bloc forestier en Aire Protégée terrestre. Pour ce faire des actions visant l amélioration des conditions de vie de la population riveraines doivent se mettre en cours. Un changement comportemental des habitants visà-vis de l environnement doit être renforcé par la voie de l éducation d information et la communication. REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier le Conservation International et le Département de Biologie et Ecologie Végétales de la Faculté des Sciences de l Université d Antananarivo qui ont contribués à la réalisation de cette étude. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Aubreville, A., Flore de Madagascar et des Comores (164 e Sapotaceae) Famille. 220

231 Brower, J. E. & Vonende, C. N Field and laboratory method for general ecology 3 rd ed. Brown publishers. United State of America. Bruno, P Les espèces de faune de flore connues en R.F.I.C Projet PNUD/FEM, Moroni, 85p. Daroussi, A., 2006.Etude écologique des espèces végétales les plus utilisées dans l île d Anjouan : cas du mont tringui. Mem DEA, Eco V, Dep Biologie et Ecologie Végétale, Univ d Antananarivo. 96p Dupuy, D.J ; Labat J.N ; Rabevohitra.R ; Villiers ; Bosser.J & Moat.J., The Leguminose of Madagascar, R.B.G, Kew, 259p. Duvigneaud, P., La variabilité des associations végétales. Bulletin Social Royal, 380p Emberger, L., Godron, M., Long; G., Daget, P., Lefloch, E., Wacquant, J. P.&Sauvage, C., 1968 Code pour le relevé méthodologique de la végétation et du milieu.c.n.r.s. Paris.283p. Gautier, L. Birkinshaw, C., Messmer, N., Ralimanana, H., Ranaivojaona, N., Randrianaivo, R. et Ravololonjanahary, H., Structure et flore de la forêt sur la pente d Andranomay Recherche pour le développement. Série Sciences Biologiquees, MRS-CIDST, vol.13, pp Greig-Smith, P.1964.Quantitative plant ecology 2nd ed. Butter Worths, London Great Britain. Gounot, M., 1969.Méthode d étude quantitative de la végétation, Masson et Cie. Humbert, H., Flore de Madagascar et des Comores, Mus. Natl. Hist 1969, Paris, 86P. Lance, K., Krenyien, C. & Raymond, I., Extraction of forest products: quantitative park and buffer zone and long term monitoring. Report to park delimitation Unit, WCS/PCDIM, Antananarivo. pp Leeuwemberg, A., J.M 1984.Flore de Madagascar et des Comores, famille 167 : Loganiaceae, Muséum d histoire Nationale, Paris, 107 p. Morat, PH., 1991.Flore de Madagascar et des Comores. Museum d histoire Naturelle, Paris. PNUE, 2002.Atlas des ressources côtières de l Afrique continentale, République Fédérale Islamique des Comores. Perrier de la Bathie., Flore de Madagascar et des Comores (119e Famille. Icacinaceae) Rollet, B., La régénération naturelle dans les trouées. Un processus général de la dynamique des forêts tropicales humides. Bois et forêts des tropiques, 298p. 221

232 Rothe, P.L., 1964.Régénération en forêt tropicale. Le Dipterocarpus drey (Dau) sur le versant Cambridgien du Golf de Siam, Bois et forêt des tropiques Madagascar. Schatz, G.E., Generic tree flora of Madagascar. Royal Botanical gardens, Kew et Missouri Botanical Garden. R. Linklater ; 503p. UICN., 2001.Catégories et Critères de l UICN pour la liste rouge version 3.1 UICN Gland, Suisse, 32 p. ANNEXE : Richesse floristique globale Famille Nom scientifique Noms vernaculaires ACANTHACEAE Hypoestes sp.sol exr.br ALANGIACEAE Alangium salvifolium. Lam Mzilidji ANACARDIACEAE Sorindeia madagascariensis.thouars Mtsididi ANNONACAEAE Monanthotaxis sp. Monanthotaxis valida. (Diels) Verdc Polyalthia ghesquiereana.cav. & Ker APHLOIACEAE Aphloia theaeformis. Ben Saba comorensis. Pichon Carissa edulis.vahl. Petchia erythrocarpa APOCYNACEAE Petchia torulosa Mbougwe Rauwolphia myrtifolia Msidano Tabernaemontana coffeoides.(boj) A.DC Mascarenhasia arborescens.(boj).dc Landolphia multifolia. Pichon ARACEAE Pothos scandens Schefflera myriantha.forster&forste ARALIACEAE Polyscias rependa Polyscias sp. ARECACEAE Dypsis sp. Noronha ex. C. Martius Dypsis hildebrandtii. Baillon Mvovo massera ASPIDIACEAE Didymochlaena truncatula. (Sw) J. Sm. Hook Tectaria gumifera ASPLENIACEAE Asplenium sp.l Asplenium rutaefolium. L Asplenium aff. Nidus. L Asplenium petiolulatum. L ASTERACEAE Brachylaena ramiflora var.comorensis H. Humbert Hadza BALSAMINACEAE Impatiens sp. L BEGONIACEAE Begonia sp.l BIGNONIACEAE Fernandoa madagascariensis. (Sprague) A. Gentry. Ophiocolea floribunda.h.perrier Ophiocolea arborescens. Ex Perrier Ophiocolea Hook.fif madagascariensis. (Twaites) Colea tantziana Colea tetragona Ophiocolea comorensis BLECHNACEAE Blechnum sp.l CAPPARIDACEAE Thylachium soumangie.wlw CELASTRACEAE Mystroxylon aethiopicum aethiopicum. (Thumb) Loesner Brexiella sp. Mystroxylon madagascariensis. Nonha.ex Thouars 222

233 Annexe : Richesse floristique globale (suite) Famille Nom scientifique Nom vernaculaire CLUSIACEAE Callophylum milvum.stevens Callophylum comorense Garcinia verrucosa. Jum. & perr. Aff COMMELINACEAE Floscopa glomerata.hassk Commelina sp. CONVOLVULACEAE Ipomea bulbufera.l Dracaena sp.vand.ex.l CUNONIACEAE Weinmannia comorensis.tul Weinmannia rutenbergii.engler Mkindrikidri Weinmannia mammea.bernardi CYATHEACEAE Cyathea boivini.sn Cyathea madagascariensis Cyathea sp. Gymnosphaera madagascariensis.blume CYPERACEAE Scleria arbotiva.p.bergius DENNSTAEDTIACEAE Saccoloma/Orthiopteris henriettae. (Bak.)Cop.. DICHAPELACEAE Dichapetalum leucosia.(spreng) Engler. DIDYMELACEAE Didymeles perrieri. Leandri EBENACEAE Diospyros sakalavarum.h.perrier Diospyros sphaerosepala.baker ERYTHROXYLACEAE Erythroxylum sphaeranthum.p.brawne Erythroxylum nitidulum. Baker EUPHORBIACEAE Antidesma petiolare Drypetes sp. Orfilea coriacea Macaranga bailloniana.mull.arg Moillotus sp. Domohinea perrieri.j.leandri Croton argyrodaphne Acalypha sp.l Excoecaria madagascariensis.h.baillon Macaranga sphaerophylla.thouars FABACEAE Sennasp.Miller=cassia.Alexandrian Cynometra pervilleana.l Delonixdecaryi FLACOURTIACEAE Casearia nigrescens. Jacq Fandrabou HAMAMELIDACAE Dicoryphe sp.thouars HUPERZIACEAE Huperzia opositifolia.bernh ICACINACEAE Grisollea myrianthea.baillon Apodites dimidiata.e.meyer.ex.arn Nkaro LAURACEAE Cryptocarya perrieri.r.br Ocotea comorensis.oblet Ocotea cymosa.palaky Raventsara areolata.kost Ocotea nervosa.l Mkafré 223

234 Annexe: Richesse floristique globale (suite) Famille Nom scientifique Nom vernaculaire LEEACEAE Leea monticola.meyer.ex.l Leea guineensis.g.don LOGANIACEAE Nuxia capitata.comm&lin Anthocleista grandiflora.gilg Mouaha Strychnos madagascariensis LOMARIOPSIDACEAE Lomariopsis pollicina MALVACEAE Hibiscus tiliaceus MARATTIACEAE Marattia fraxinea MELASTOMATACEAE Gravesia sp.naudin Clidemia hirta. Medinilla sp.don occidentallis.gaudih MELIACEAE Trichilia tavaratra MENISPERMACEAE Raptonema sp. MIMOSACEAE Albizia glaberrima.benth MONIMIACEAE Tambourissa leptophylla.sonn Tambourissa purpurea.sonn Tambourissa religiosa.sonn Ephippiandra microphylla.dene MORACEAE Ficus polita.l Trophis montana.p.brawne Broussonetia sp.l.merit.ex.vent Ficus megapoda.l Ficus cycomorus.l Broussonetia greviana.l.merit.ex.vent Ficus lutea. Vahl MYRISTICACEAE Haematodendron glassum Mauloutchia chapelieri Mauloutchia humblotii Mbaraitnie Oncostemum botrioides. Baker Oncostemum sp.a.juss MYRSINACEAE Ardisia sp. A.Juss Foumthsanga Oncostemum polytrichum. Baker massera Oncostemum tusiflorum A.Juss Oncostemum elephantipes. H.perr Oncostemum terniflorum Syzygium emirnense.baker Eugenia radiciflora.l MYRTACEAE Eugeniasp.L Syzygium bernieri.gaertner Syzygium sakalavarum.comb (wild.)dc Eugenia jambolana.lamk Noronhia sambiranensis.stadtm.ex Thouars OLEACEAE Noronhia Noronhia crassiramosa.stadtm.ex Thouars Noronhia candicans 224

235 Annexe : Richesse floristique globale (suite) Famille Nom scientifique Nom vernaculaire ORCHIDACEAE Graphoskis sp.thouars Cynorkis sp.thouars Disperis oppositifolia.sw Jumellea major Platylepis sp.a.riche Bulbophyllum sp.thouars Aerangis sp.reichb.f PANDANACEAE Pandanus sp. PIPERACEAE Piper capens.l Mdarafilifili Piper borbonens.l Rambou Peperonia pubipetiola.puriz&pavon Pittosporum ochrosifolium.bojer PITTOSPORACEAE Pittosporum verticillatum.bojer Pittosporum senacia.putt Olyra latifolia.l POACEAE Stenotaphrum dimidiatum.trin Dactylocteniumsp.Wild POLYPODIACEAE Phymatodes scolopendra PTERIDACEAE Lanchitis pubescens Blotiella pubescens Pteris brevisora Pteris tripinata. L Kaouré RHAMNACEAE Gouaniasp.Jacq Colubrina faralaotra. H. Perr Chivissa RHIZOPHORACEAE Cassipouria gummiflua.tul Macarisia pyramidata.th Breonia chinensis.a.rich Canthiumsp. Canthium misanthium.aublet Canthium quadrilocularis.l Canthium onivensis.aublet. Canthium homolleae.l Canthium majus.cavaco Canthium médium.a.rich Chassalia sp. Comm ex juss Chassalia psychotrioides.comm.ex poiret Coffea sp. ternifolia.comm ex Poiret RUBIACEAE Coptosperma madagascariensis.hook.f Cremocarpoon triflora.benth Euclinia suavissima.homolle ex cavaco Gaertnera obovata.lam Ixora ciphometa.l Ixora onivensis. Aublet Mapouria retiphlebia.touars Mapouria homolleae.l Morinda citrifolia.l Pentas sp. Peponidium sp. 225

236 Annexe : Richesse floristique globale (suite) Famille Nom scientifique Nom vernaculaire RUBIACEAE Polysphaeria grandifolia.cavaco Polysphaeria multiflora.aublet Polysphaeria sp.hook.f Pseudopeponidium ixorifolium.arènes Psychotria areotrophis.l Psychotria obovota.l Psychotria locaensis.l Psychotria quadrilocularis.l Psychotria sp.baillon Saldinia sp. A. Rich Saldinia littoralis.a.rich Saldinia proboscidea.a.rich RUTACEAE Teclea punctata.verdc Vepris sp. Vepris elliotina. Comm.ex.A.Juss Melicope belahe.forster& Forster.ff Vepris nitida.(back).verdc Melicopesp.Forster& Forster SALICACEAE Scolopia madagascariensis.schreber Ludia scolopioides.comm.ex A.Juss SAPINDACEAE Deinbolia sp. Allophylus cobbe.l Filicium decipiens SAPOTACEAE Chrysophyllum boivinianum.l Faucherea exandra.leconte SMILACACEAE Smilax anceps.l TACCACEAE Tacca leontopetaloides. Forster& Forster.f.f Taccasp. Forster& Forster.f.f THELYPTERIDACEAE Cyclosorus sp.link Thelypteris sp. TILIACEAE/MALVACEAE Grewia triflora.l ULMACEAE Trema orientalis URTICACEAE Bochmeria sp.jacq Elatostema sp. VIOLACEAE Rinorea arborea.oblett VITTARIACEAE Vittaria ensifolia 226

237 Ethnobotanique CARACTERISATION ECOLOGIQUE DES ESPECES VEGETALES LES PLUS UTILISEES ET DE LEURS HABITATS DANS LA PARTIE NORD DU MASSIF DE LA GRILLE (GRANDE COMORE) Anllaouddine ABOU HOUMADI, Edmond ROGER, Miadana Harisoa FARAMALALA, Charlotte RAJERIARISON, Harison RABARISON BP : 906, Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences, Université d Antananarivo RÉSUMÉ : La forêt du massif de la Grille renferme des ressources que toutes les populations du Nord de l Ile de la Grande Comore, exploitent sans contrôle pour satisfaire leurs besoins quotidiens divers. La régression de sa superficie, la dégradation de ses écosystèmes et les besoins incessants de la population en produits forestiers constituent des facteurs pour la réalisation de cette étude dans le but de fournir des données dont leur application contribuera à une valorisation des ressources forestières pour le bien être des populations.plusieurs méthodes appliquées à cette étude (enquêtes ethnobotaniques, relevé de la végétation etc.) ont permis de fournir des renseignements sur la formation forestière et sur les espèces les plus utilisées. Trois types de formations végétales ont été identifiés. A travers notre étude, cinq espèces végétales ont été sélectionnées parmi les plus utilisées par la population riveraine de cette forêt : - Ocotea comorensis (Lauraceae); - Weinmannia comorensis (Cunoniaceae); - Tambourissa leptophylla (Monimiaceae); - Nuxia pseudodenta (Loganiaceae); - Eugenia comorensis (Myrtaceae) Ces cinq espèces sont endémiques des Comores. Leur disponibilité en milieu forestier est faible. Khaya comorensis (espèce qu on a crue inexistante dans la zone) figure dans la liste des espèces recensées. Les résultats d étude ont permis de proposer un schéma d aménagement pour une gestion intégrée de ce massif forestier. Mots clés : Ecologie, flore et végétation, ethnobotanique, régénération naturelle/ massif de la Grille, plan d aménagement, Comores. 1. INTRODUCTION Le massif forestier de la Grille renferme les meilleures terres agricoles de l Ile. Il connait aussi une dégradation intense de ses écosystèmes surtout suite aux besoins incessants de la communauté locale en produits forestiers. La 227

238 croissance démographique, le manque de données d inventaire forestier national fiables et récentes sur le pays, l absence d une politique forestière, l insuffisance des instruments juridiques et le manque de politique de développement local engendrent des conséquences néfastes sur la superficie des forêts, sur l état des sols, sur la biodiversité et sur la vie des populations (DGE, 1994). Certaines espèces végétales autochtones telles que Khaya comorensis, Eugenia comorensis, Nuxia pseudodenta et Ocotea comorensis offrant du bois de qualité en menuiserie semblent rares voire inexistantes dans certaines localités où on commence à les remplacer par des espèces exotiques comme Eucalyptus sp. Toutes ces formes de dégradation ont attiré l attention du gouvernement comorien, des partenaires nationaux et internationaux quiont initié cette recherche. Nos principaux objectifs sont d apporter des informations sur les espèces végétales autochtones les plus utilisées du massif de la Grille (identifier d abord ces espèces, déterminer leurs caractères biologiques et analyser leurs exigences écologiques) et d étudier leurs habitats afin de proposer un plan de gestion durable en vue de leur conservation. 2. MILIEU D ETUDE 2-1 Milieu physique Climat Le massif forestier de la Grille situé au Nord de l Île de la Grande comore bénéficie d un climat tropical humide sous influence océanique (Carte 1). Les températures moyennes annuelles se situent autour de 21,3 C. L île est soumise aux alizés (Kussi), pendant la saison sèche et aux moussons (Kashkazi) pendant la saison des pluies (Battistiniet Verin, 1984). La pluviomètrie est élevée (1500 à 6000 mm par an). Les moyennes des précipitations annuelles et leurs répartitions au cours de l année varient selon l exposition et l altitude. Le versant Ouest est le plus arrosé. Le relief joue un grand rôle. L île n a pas de réseau hydrographique permanent malgré l abondance des précipitations.toutefois, au massif de la Grille, une source naturelle est localisée à Maoueni, à l ouest de la forêt. Geologie et pedologie Les éruptions volcaniques épisodiques ont mis en place un sol dominé par des produits volcaniques. Une couverture tellurique riche en matières organiques en décomposition vient de se mettre en place. La situation 228

239 géographique de la Grille ainsi que son sol fertile dans l île font que celle-ci est devenue remarquable par sa richesse végétale Milieu biologique Flore et vegetation La flore de l île de la Grande Comore est mal connue et la plupart des données portent sur l ensemble de l archipel. Une série d espèces sont endémiques sans trop s écarter des espèces des îles voisines. Adjanohoun et al., en 1982 estiment environ 2000 espèces de plantes terrestres sur les 3 îles (Anjouan, Mohéli, Grande Comore). Plusieurs types de végétation existent à la Grande Comore : forêts denses humides, fourrés arbustifs et buissonnants, savanes, mangroves, marécages, marais, prairies, groupements saxicoles sur scories, plantations et cultures (Adjanohoun et al., 1982). Le massif forestier de la Grille fait partie des forêts denses humides de moyenne altitude (600 à 1200m). La végétation des Comores a connu deux types de remaniements : remaniements d origine naturelle qui s expliquerait par les contraintes des coulées de laves et les éruptions volcaniques et rémaniement d origine anthropique. En fonction de l altitude, les étages de végétation suivant ont été observés - La zone côtière : l atitude est inférieure à 400m. C est la zone de plantations parexcellence. - La zone de moyenne altitude : A partir de 400m, elle a une écologie sensiblement différente avec une température moyenne plus basse et une pluviométrie abondante. - La zone de haute altitude : à partir de 1000m d altitude avec plusieurs étages. Faune Les îles Comores constituent l habitat de certaines espèces uniques, emblématiques et à un intérêt scientifique international. Les plus importantes sont les tortues marines (Chelonia mydas ; Eretmochelys imbricata), le dugong (Dugong dugong), le Cœlacanthe (Latimeria chalumnae), les baleines, les dauphins, la roussette de Livingstone (Pteropus livingstonii), le maki mongoz (Lemur mongoz) et les holothuries. En 2004, Louette a estimé 175 espèces terrestres, à part les insectes L homme et ses activites Les Comores n échappent pas au problème de la croissance démographique que rencontrent souvent les pays en voie de développement. 229

240 Se trouvant naturellement en milieu rural, la population de la Grille est principalement paysanne dont plus de 90% vivent de l agriculture. Celle-ci est à base de cultures vivrières. Le secteur artisanal est essentiellement représenté par la menuiserie. La santé de cette population dans la sous région reste toujours précaire. Concernant le secteur éducatif, l insuffisance des locaux et d équipements constitue les problèmes majeurs rencontrés sur le milieu d étude. Pour le secteur touristique, une Comission pour le Développement de Maoueni (CODEMA) vient d êtremis en place pour développer le tourisme rural, l un des secteurs de l économie ayant une bonne perspective de développement à courtterme et pouvant contribuer d une manière décisive au développement économique du pays en général et de la zone en particulier. 3- METHODES D ETUDE 3.1. Etudes socio-économiques Des enquêtes ethnobotaniques ont été menées pour connaître les espèces les plus utilisées ainsi que leurs diverses utilisations par les populations riveraines. Les personnes enquêtées viennent essentiellement de quatre villages situés autour de la Grille: Dimadjou et Batou situés sur le versant Est, Maoueni et Ivembéni sur le versant Ouest. Ces enquêtes sont effectuées sous forme de questions fermées, semi-ouvertes, ou ouvertes (Martin, 1995). Les questions et les réponses sont retenues sous forme de fiches d enquête au fur et à mesure de l interview. L enquête vise toute personne susceptible d apporter des informations rélatives à notre étude (les agriculteurs, les menuisiers, les responsables administratifs, les consommateurs, les maçons, les vendeuses de plantes médicinales au marché et les dockers). L indice d utilisation des espèces a été détérminé à partir de la formule : I (%) = n / N x 100 (Lance et al., 1994) Avec n : nombre de personnes citant l espèce cible N : nombre total de personnes enquêtées 230

241 N Carte 1: Localisation des deux massifs forestiers de la Grande Comore (Farid. A, 2000) - Si l indice d utilisation est compris entre 60 et 100%, l espèce est très connue et très utilisée. - Si l indice d utilisation est entre 30 et 60%, l espèce est moyennement utilisée et moyennement connue. - Si l indice d utilisation est inférieur à 30%, l espèce est peu connue et peu utilisée Etude biologique Pour l identification des specimens, on a utilisé la clef de détermination de Schatz (2001). Certaines espèces ont été déja identifiées lors des travaux antérieurs par la méthode de consultation d herbiers. Pour les 231

242 espèces inconnues, deux spécimens de chaque espèce ont été récoltés et deux herbiers identiques ont été montés. L un est gardé au pays et l autre exemplaire est envoyé à Madagascar. La détermination de ces spécimens a été faite à l herbarium du P.B.Z.T.à Antananarivo et au Département de Biologie et Ecologie Végétales de l Université d Antananarivo. Les échantillons stériles (sans fleurs et sans fruits au moment de la récolte) sont déterminés au moins au niveau du genre Etude écologique Des rélevés écologiques basés sur la situation topographique de la végétation, de la richesse floristique, des informations obtenues lors de nos enquêtes ainsi que de l homogénéité physionomique, floristique et du degré d anthropisation de la végétation ont été réalisées. Au total, 12 relelés ont été réalisés sur 3 collines du massif de la Grille. Plusieurs méthodes ont été adoptées: - La méthode de Transect de Duvigneaud (1980) permettant d abord de dégager les renseignements généraux sur la variation de la végétation dans le site et de déterminer l aire minimale, puis la méthode de placeau de Braun Blanquet (1965) pour inventorier les espèces végétales présentes dans des différentes surfaces élémentaires et en même temps dégager leurs caractéristiques écologiques et floristiques. La surface du relevé délimitée est supérieure ou égale à l aire minimale et la surface à échantillonner choisie est de 50m x 20m, soit 0,1 ha. - L étude de la structure horizontale permet d évaluer la densité des troncs d arbres (D) dans la formation végétale et la distribution de ces arbres suivant leur classe de diamètre. Cette densité est estimée à partir de la formule de Brower et al. (1990) : D= n (n+n ) x 1000/ ( di) 2 avec n : nombre total des individus (arbres et arbustes) associés n : nombre total des individus cibles di : distance entre les individus cibles et les individus associés. -La méthode de Quadrat Centré en un Point ou QCP de Brower a été utilisée pour le calcul de cette densité (D) mais aussi pour déterminer la flore associée aux espèces sélectionnées. La fréquence supérieure à 10% pour la famille et supérieure à 5% pour le genre signifie que l espèce est en association étroite avec l espèce cible (Ratovoson et Randriantafika, 2000). - Nous avons aussi utilisé la méthode de Gautier (1998) pour connaitre à la fois les structures verticale et horizontale de la formation végétale. Le profil de 232

243 la végétation ainsi que le recouvrement sont obtenus après traitement des données par le logiciel Excel. - Pour comparer la richesse floristique des différents relevés nous avons choisi le coefficient de similitude de Sorensen (1948): Ps = 2C x 100 A+ B avec : A : espèces présentes dans le relevé A; B : espèces présentes dans le relevé B; C : espèces communes aux relevés A et B. - Pour l étude de la regeneration, on a cherché à connaître le taux de régénération, la structure démographique, l état phénologique et le mode de dissémination des espèces étudiées. Pour calculer le taux de régénération (TR), nous avons utilisé la formule de Rothe (1964) : TR (%) = Nr/ Ns x 100 Nr : Nombre d individus de régénération (diamètre<10cm); Ns : Nombre d individus semenciers (diamètre>10cm); TR : Taux de régénération. Des classes d intervalle de diamètre ont été utilisées et les données obtenues serviront egalement à estimer le potentiel de régénération des espèces cibles et à évaluer leurs menaces. - Consernant l étude pédologique, des fosses mesurant 100 cm x 80 cm x 50 cm ont été effectuées dans 6 sites et des échantillons de sol ont été ensuite analysés directement suivant leur texture et leur structure. 4. RESULTATS ET INTERPRETATIONS 4-1 Utilisation et exploitation des ressources naturelles. Les informations des enquêtes sont recueillies sur des fiches dont une figure en annexe I. vingt et cinq (25 espèces ont été citées, et utilisées par les populations locales pour différents usages. Leur indice d utilisation varie de 6% à 100%. La liste des espèces utilisées est présentée selon l indice d utilisation décroissant (en annexe I). Les espèces à usages multiples sont nombreuses. Leur utilisation est à la fois, en menuiserie, construction, médicine traditionnelle, bois de chauffe, charbon, fourrage, artisanat, engrais vert, production d instruments de pêche etc. 233

244 Parmi les espèces les plus utilisées et les plus connues par la population, Cinq (5) ont été sélectionnées pour l étude. Leur indice varie de 98 à 100%. Il s agit de : Ocotea comorensis, Weinmannia comorensis, Tambourissa leptophylla, Nuxia pseudodenta et Eugenia comorensis.ces espèces sont endémiques des Comores et les deux premières figurent dans la liste I de l arrêté ministériel du 14/05/2001 sur la protection des espèces de faune et de flore sauvages des Comores. La description botanique des espèces séléctionnées est résumée en annexe II Cette description a été effectuée à partir de nos observations sur le terrain et complété par celle de clés de détermination par Schatz(2001) Resultats floristiques L analyse spécifique de la forêt a permis de déterminer des caractères floristiques, physionomiques et biologiques. Pour la richesse floristique,12 relevés ont été effectués et ont permis de resenser 106 espèces reparties dans 88 genres et 45 familles. La richesse floristique est montrée dans le tableau 1. Les espèces endémiques sont au nombre de 25 reparties dans 16 genres et 14 familles. Tableau 1 : Bilan floristique Taxa Familles Genres Especes ANGIOSPERMES Dicotylédones Monocotylédones PTERIDOPHYTES TOTAL Les familles les mieux représentées sont présentées dans le diagramme 1 et différentes formes biologiques sont dans le diagramme 2. Les caractères floristiques des formations végétales ainsi que leurs caractères physionomiques sont rassemblés dans l annexe II. 234

245 Araliaceae 13% Piperaceae 13% Orchideae 38% Euphorbiace ae 13% Rubiaceae 23% Diadramme 1 : Importance des familles les mieux représentées Plantes grasses 8% Géophytes 8% Hémiparas ites 4% Plantes lianescent es 15% Epiphytes 65% Pourcentages des différentes formes biologiques Diagramme 2: Importance des différentes formes biologiques Flore associée Les familles fréquemment associées ainsi que les espèces les plus associées aux espèces sélectionnées sont présentée en annexe IV. Ces familles et ces espèces associées aux espèces cibles sont caractéristiques des forêts denses humides Régénération naturelle Les études de la régénération naturelle portent sur la régénération de la forêt et la régénération des espèces séléctionnées. La dissémination de ces espèces ainsi que leur phénologie seront egalement données. Le taux de régénération (TR) varie en fonction des sites. Les résultats sont consignés en annexev. 235

246 Les cultures sous forêt et l abattage des arbres constituent les principales causes de la mauvaise régénération de la forêt de la Grille. Pour la régénération des espèces cibles, les résultats sont obtenus seulement à partir des individus rencontrés dans les parcelles de nos relevés. Les espèces telles que Ocotea comorensis et Eugenia comorensis n ont pas été observées dans la colline I. De même l espèce Nuxia pseudodenta n a pas été rencontrée dans la colline II. Ces 3 espèces sont citées dans nos enquêtes et des paysans confirment leur existence dans toutes ces formations végétales. Leurs taux de régénération sont faibles. Leur absence peut s expliquer probablement par leur utilisation excessive (annexe III). Les bas fonds et bas versants constituent les zones facilement accessibles par les paysans pour défricher à des fins agricoles ou pour se procurer du bois. Mais ces zones abritent toujours des individus bien élancés. Les arbres à diamètre dépassant 30 cm sont encore nombreux. En effet, ces bas fonds et bas versants sont les zones les plus fertiles mais ces arbres non abattus ne sont pas de bonne qualité à exploiter pour la production du bois d œuvre. De plus, ces arbres par leur ombrage, servent de couverture aux cultures de bananiers et de taros. Dans les zones difficilement accessibles, la régénération des espèces est généralement bonne. D une façon globale, la disponibilité des cinq espèces étudiées sur le terrain est faible. Concernant leur distribution géographique, seules Weinmannia comorensis et Tambourissa leptophylla ont une large distribution et capables de se régénérer. Bien qu elles soient très utilisées, ces deux espèces ne sont pas menacées.les 3 autres espèces, à savoir Ocotea comorensis, Nuxia pseudodenta et Eugenia comorensis, ont une distribution restreinte et sont en difficulté de régénération. Elles sont aussi menacées d une surexploitation. La dissémination de ces espèces est de types barochore, anémochore et zoochore. Lors de notre descente sur terrain, du mois de mai jusqu en juillet, les seules espèces que nous avions vu en fructification sont Tambourissa leptophylla et Ocotea comorensis. Nuxia pseudodenta était en floraison et les deux autres espèces cibles étaient à l état végétatif. 50%. Les coefficients de similitude (Ps) donnent des valeurs supérieures à Alors, les différentes localités de chaque versant ainsi que les versants sont floristiquement similaires. 236

247 - Les sols de la Grille sont humifères, épais et fertiles sauf au sommet. Cette singularité explique son exploitation intense pour l agriculture vivrière. En comparant les deux versants Est et Ouest, on se rend compte que : A l Est comme à l Ouest, les formations végétales se ressemblent ; mais les arbres sont plus élancés à l Ouest qu à l Est. Aussi, à partir de 950 m d altitude, les caractères et l abondance des espèces changent : la taille des individus diminue, les Bryophytes et les Lichens abondent et 3 espèces, à savoir Ravenea sp., Dracaena sp.et Calanthea sylvatica deviennent très abondantes. Les arbres sont à système racinaire peu profond et serpentaire. 5. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 5-1- Discussions - Mener des enquêtes auprès des paysans est une tache compliquée aux Comores à cause de l ignoranceet la méfiance des paysans. La Grille est une zone à vocation agricole. Pour cela, on a travaillé dans des zones parfois dégradées. - Le cortège floristique comporte seulement les espèces rencontrées dans les sites de relevé. Aussi, les résultats d enquêtes ethnobotaniques nous portent quelques espèces non rencontrées dans les sites. - Actuellement, il y a une seule Aire Protégée aux Comores. Il s agit du Parc National Marin de Mohéli (PMM) Recommandations Compte tenu de nos résultats d étude, nous proposons un schéma d aménagement pour une gestion intégrée de la forêt de la Gille. Deux grandes zones sont à dégager : - Une zone de conservation qui renfermerait un noyau dur et une zone tampon. - Une zone d éco-développement : Elle correspond à la zone trop dégradée et aux reliques forestières représentées par la zone périphérique. Comme autres suggestions, nous proposons la création d activités alternatives car l origine de la déforestation, c est surtout la pauvreté. Une éducation environnementale et une sensibilisation sont aussi nécessaires car beaucoup de paysans ignorent l importance des plantes et des terres dans leurs activités quotidiennes. 237

248 Enfin, il est urgent d imposer à la population une limitation des naissances car c est surtout la forte densité de la population qui accentue la transformation des terres. 6. CONCLUSION Le massif de la Grille renferme encore une flore riche et endémique mais menacée. Les 5 espèces sélectionnées comme étant les plus utilisées sont en quantité limitée sur le terrain. L habitat de ces espèces est une forêt dense humide sempervirente de moyenne altitude. Parmi ces espèces, seules Weinmannia comorensis et Tambourissa leptophylla ont une large distribution géographique et sont en bonne régénération. La série de la végétation est à Weinmannia sp. et à Tambourissa sp. Concernant la typologie de la végétation, trois types de formations végétales ont été identifiés. Cette étude connait des intérêts dans plusieurs domaines : - Dans le domaine scientifique : on connait les caractères biologiques et l habitat des espèces les plus utilisées. - Dans le domaine socioéconomique : l étude apporte des informations aux utilisateurs sur la distribution géographique des espèces étudiées, leurs habitats, leur disponibilité ainsi que leurs pressions et menaces. Toutes ces informations vont contribuer à une prise de décision en vue d une utilisation durable de ces espèces, mais également à une gestion rationnelle de leurs habitats. Les contraintes majeures à contourner restent le problème foncier, la pauvreté et la démographie. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Adjanohoun.J, Eyné.J, Aké Assi.L, Etude ethnobotanique de la pharmacopée locale. République Fédérale Islamique des Comores. CCT. Paris, 217p. Andilyat. A., Etude écologique de la forêt du mont Karthala. Memoire de DEA. Ecologie Végétale. Univ. Antananarivo, 89p. Bachèlery.P. et Coudray.J., Carte géologique des Comores. Notice explicative de la cartevolcano-tectonique de la grande Comores. 37p. Battistini. R. et Verin.P, Géographie des Comores. Agence de Coopération Culturelle et Technique, Ed Nathan, 142 p. Braun Blanquet., Plant sociology. New York and London. 439p. Brower, J. E. & Vonende, C. N Field and laboratory method for general ecology 3 rd ed. Brown publishers. United State Of America. 112p Bruno. P., Les espèces de flore et de faune connues en République Fédérale Islamique des Comores. PNUD/ FEM, Moroni, 85p. 238

249 Comité pour le Developpement de Maoueni, Rapport sur les programmes d activités. 92p. Daroussi. A., 2006.Etude écologique des espèces les plus utilisées dans l île d Anjouan : cas du mont Ntringui. Mémoire : DEA. Ecologie Végétale. Univ. Antananarivo. 97p. Direction Générale de l Environnement (DGE)., Stratégie Nationale et Plan d action de la diversité biologique.12p. Direction Générale des statistiques, Recencement des Comores Duvigneaud, P.1980.La synthèse d écologie 2 ème éd. France.356p. Gautier, R., Actualités d écologie forestière : Sol, flore, faune, Bordas. Paris, 517p. Institut Géographique National., Cartographie des Comores. Paris. 20 p. Programme des Nations Unies pour le Développement., Rapport national sur la stratégie et le plan d action en matière de diversité biologique, projet PNUD/FEM/97/G31, Moroni, 26p. Programme des Nations Unies pour l Environnement., 2002.Atlas des ressources Côtières de l Afrique orientale, République Fédérale Islamique des Comores, PNUE, Nairobi, Kenya, ISBN ,154 p. Ratovoson. F.A., Description Distribution et risque d extinction des espèces de la famille des Sphaerosepalaceae. Mem DEA Eco. V, Dep Biologie et Ecologie végétale Univ d Antananarivo. Rothe. P.L., Régénération en forêt tropicale. Le Dipterocarpus drey (Dau) sur le versant Cambridgien du Golf de Siam, Bois et forêt des tropiques de Madagascar.vol.8, pp Schatz, G.E., 2001.Flora générique des arbres de Madagascar. Royal Botanical Gardens Kew et Missouri Botanical Garden. 503 p. UICN., Lignes directives pur l application au Niveau Régional, des critères de l UICN pour la liste rouge, version 3.0, UICN Gland Suisse, 26 p. Verin, P.,1992. La destruction de la forêt orientale à Madagascar et ses conséquences. CEROI, INALCO, Collections, travaux et Documents n 20, Paris, 51p. ANNEXE I : LISTE DES ESPECES UTILISEES FAMILLES NOMS SCIENTIFIQUES NOMS VERNACULAIRES UTILISATION Indice I (%) LAURACEAE Ocotea comorensis Mkafouré Con, Me 100 CUNONIACEAE Weinmannia comorensis Mrikoudi Con, Me, Bo 100 MONIMIACEAE Tambourissa leptophylla Mledjeza Med, Con 100 SALICACEAE Aphloia theaeformis Mfandrabo Al, Con

250 MYRTACEAE Eucalyptus sp. Mkaliptus Bo, Con, Ch, Me 100 Eugenia comorensis Mrimweou Bo, Con, Me 98 LOGANIACEAE Nuxia pseudodenta Mwanga Bo, Con, Me 98 RUTACEAE Teclea sp. Mwangouli Bo, Con, Me 98 MYRTACEAE Psidium cattleyanum Msongoma Bo, Con, Ch, Me 97 EUPHORBIACEAE Macaranga bailloniana Mouhangani Fo, Con, Me 83 EBENACEAE Diospyros sp. Mrihali mwegne Con, Me 74 SAPOTACEAE Chrysophyllum boivinianum Msoulbary Bo,Con 67 FABACEAE Albizzia lebbeck Mdjedjé Fo, Ag, Me 57 PIPERACEAE Peperomia sp. Mdara Med 51 OLEACEAE Olea lanceolata Ndrihali Me, Con 51 RUTACEAE Vepris eliotii Mwatrani Con, Me 23 ASTERACEAE Brachylaena ramiflora Mrihali ngou Con, Me, Bo 20 LOGANIACEAE Anthocleista grandifolia Mdongori Fo, Con 19 LOGANIACEAE Nuxia oppositfolia Hangani Con, Me, Bo 19 MYRSINACEAE Rapaena comorensis Mkonko Ch, Me 14 LAURACEAE Cinnamomum zeylanicum Mdarassiné Med, Al 13 CELASTRACEAE Brexia madagascariensis Mtsombaha Bo, Me 13 PIPERACEAE Piper capens Ramboumsirou Med 13 MELIACEAE Khaya comorensis Mtakamaka Con, Me 6 EUPHORBIACEAE Cleistanthus sp. Mzimantsi Con, Me 6 Fo : fourrage Ch : charbon de bois Bo : bois d œuvre Po : Plantes ornementales Me : menuiserie Bch : bois de chauffe Al : Alimentation Con : construction Med : médicinale Ag : engrais vert 240

251 ANNEXE II : 1- Description botanique des espèces séléctionnées Espèces Familes Types biologiques Taille (m) Tige Feuilles Inflorescence Fruit Ocotea comorensis LAURACEAE Arbre 10 à 12 Cylindrique ovales-elliptiques et terminale en Akène opposées panicule axillaire Weinmannia comorensis CONONIACEAE Arbre 20 à 25 Cylindrique imparipennées racemeuse en Capsule rouge épis grêle Tambourissa leptophylla MONIMIACEAE Arbre 14 à 16 Cylindrique ovales et opposées ramiflore ou Drupe charnue cauliflore Nuxia pseudodenta LOGANIACEAE Arbre 16 à 18 Cylindrique allongée cunéiforme terminale en Akène panicule axillaire Eugenia comorensis MYRTACEAE Arbre 16 à 20 Cylindrique elliptiques opposées inconnue Baie charnue 2- Caractères floristiques des formations végétales Type de forêt Typologie Relique forestier F.D.H.S. écrémée F.D.H.S. naturelle Richesse floristique 32 F, 49 G et 54 espèces 35 F, 59 G et 78 espèces 35 F, 48 G et 67 espèces Espèces les plus Weinmannia comorensis Weinmannia comorensis Weinmannia comorensis représentées Tambourissa leptophylla Psidium sp. Tambourissa leptophylla Cyathea sp. Tambourissa leptophylla Dracaena sp. Types biologiques les plus représentés Phanerophytes Epiphytes Phanerophytes Epiphytes Phanerophytes Epiphytes Forme des racines Normale Normale Serpentaire 241

252 3-Caractères physionomiques Types de Formations strates Relique forestier F.D.H.S. écrémée F.D.H.S. naturelle Niveau de stratification Espèces émergentes Weinmannia comorensis Anthocleista sp. Weinmannia comorensis Anthocleista sp. Weinmannia comorensis Gastonia sp. Gastoniasp Gastonia sp Recouvrement Canopée très ouverte Canopée peu ouverte Canopée fermée Structures horizontales Densité faible (1912 T/ha) Densité moyenne (9640 T/ha) ANNEXE III Densité élevée (16348 T/ha) Tableau A : Taux de régénération d Ocotea comorensis Sitte Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Colline I Colline I Colline I Colline I Colline II Colline II Colline II Colline II Oussoudjou Oussoudjou Hambouche Hambouche Nombre d'individus régénérés Nombre d'individus semenciers TR(%) Tableau B : Taux de régénération de Weinmannia comorensis Sitte Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Colline I Colline I Colline I Colline I Colline II Colline II Colline II Colline II Oussoudjou Oussoudjou Hambouche Hambouche Nombre d'individus régénérés Nombre d'individus semenciers TR(%) 0 14, ,36 15,38 46,15 118,18 109, ,1 130,77 133,33 242

253 ANNEXE III (suite) Tableau C : Taux de régénération de Tambourissa leptophylla Sitte Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Colline I Colline I Colline I Colline I Colline II Colline II Colline II Colline II Oussoudjou Oussoudjou Hambouche Hambouche Nombre d'individus régénérés Nombre d'individus semenciers TR(%) 22, , ,33 76,92 109,1 90, Sitte Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Colline I Colline I Colline I Colline I Colline II Colline II Colline II Colline II Oussoudjou Oussoudjou Hambouche Hambouche Nombre d'individus régénérés Nombre d'individus semenciers TR(%) , ,5 Tableau D : Taux de régénération de Nuxia pseudodenta Sitte Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Colline I Colline I Colline I Colline I Colline II Colline II Colline II Colline II Oussoudjou Oussoudjou Hambouche Hambouche Nombre d'individus régénérés Nombre d'individus semenciers TR(%) , , ,14 Tableau E : Taux de régénération d Eugenia comorensis 243

254 ANNEXE III Tableau F : Caractéristiques démographiques des espèces cibles Espèces cibles Densité des Densité des Taux de individus individus régénération (%) semenciers par ha régénérés par ha Ocotea comorensis 91% Weinmannia comorensis 87% Tambourissa leptophylla 76% Nuxia pseudodenta 26% Eugenia comorensis 71%

255 ANNEXE IV : Liste des familles et espèces associées aux espèces séléctionnées Espèces Familles les plus représentées Espèces les plus représentées CONVALLARIACEAE (18,18%) SALICACEAE (27,27%) Dracaena grandifolia (11,11%) Aphloia theaformis (33,33%) Ocotea comorensis MONIMIACEAE (18,18%) Tambourissa leptophylla (22,22%) LOGANIACEAE (18,18%) Weinmannia comorensis CUNONIACEAE (9,10%) MYRSINACEAE (9,10%) (22,22%) Anthocleista grandiflora (11,11%) Weinmannia comorensis Nuxia pseudodenta Tambourissa leptophylla Eugenia comorensis ARALIACEAE (28, 57%) MONIMIACEAE (28, 57%) SALICACEAE (14, 28%) BIGNONIACEAE (14,28) MYRTACEAE (7,14) CUNONIACEAE (7,14%) ARALIACEAE (20%) MONIMIACEAE (30%) MYRTACEAE (30%) SALICACEAE (10%) BIGNONIACEAE (10%) ARALIACEAE (30,77%) LOGANIACEAE (7,72%) CUNONIACEAE (30,77%) BIGNONIACEAE (23,10%) SALICACEAE (7,72%) ARALIACEAE (33,33%) SALICACEAE (11,11%) CUNONIACEAE (22,22%) LOGANIACEAE (22,22%) MONIMIACEAE (11,11%) Tambourissa leptophyla (30,77%) Aphloia theaformis (30,77%) Ophiocolea floribunda (23,10%) Gastonia comorensis (10,32%) Aphloia theaformis (37,5%) Tambourissa leptophylla (20%) Eugenia comorensis (20%) Ophiocolea floribunda (12,5%) Ophiocolea floribunda (18,18%) Dracaena grandifolia (14,28%) Anthocleista grandiflora (7,14%) Weinmannia comorensis (28,6%) Aphloia theaformis (14,28%) Gastonia comorensis (7,14%) Aphloia theaformis (18,18%) Olea lanceolata (9,09%) Nuxia pseudodenta (27, 27%) Chrysophylum boivinianum (9,09%) Weinmannia comorensis (18,18%) Erythroxylum nitidilum (9, 09%) 245

256 ANNEXE V : Taux de régénération de la forêt dans les differents sites Stations topographiques des sites et altitudes(m) Taux de régénération (TR) en % Signification suivant l échelle de Rothe Bas fond (Sourankafou I) : 700m à 708m 26,31% Mauvaise Bas versant (Sourankafou I) : 708m à 780 m. 58,97% Mauvaise Mi versant (Sourankafou I) : 780m à 860 m. 110,20% Bonne Haut versant (Sourankafou I) : 860m à 920 m. 130,19% Bonne Bas fond (Sourankafou II): 710 m à 721m 30% Mauvaise Bas versant : 721m à 778 m. (Sourankafou II) 84,85% Mauvaise Mi versant (Sourankafou II) : 778m à 896 m. 115% Bonne Haut versant (Sourankafou II): 896m à 980 m. 112% Bonne Mi versant (Oussoudjou): 920m à 972m 78,79% Mauvaise Haut versant (Oussoudjou): 972m à 1010 m 132,36% Bonne Mi versant (Hambouche): 910m à 960m 91,43% Mauvaise Haut versant (Hambouche): 960m à 982 m. 140% Bonne Pressions et menaces Défrichement pour les cultures vivrières. Déboisement (ébénisterie, bois de construction, bois d œuvre et bois d énergie). Pâturage 246

257 CARACTERISATION ECOLOGIQUE DE LA ZONE FORESTIERE DU JARDIN BOTANIQUE DE NGNOUBADJOU (Grande Comore). Daroussi Oili AHAMADI 1, EdmondROGER 2, Charlotte RAJERIARISON 2 1 BP :906, Faculté des Sciences et Techniques de l Université des Comores, 2 Faculté des Sciences de l Université d Antananarivo RESUME Les caractéristiques écologiques et les aspects ethnobotaniques ont permis de distinguer d une part les différents types de formations végétales de la zone forestière de Ngnubadjou : 3 zones ont été distinguées (une zone de culture vivrière en dessous de 500m d altitude, une formation dominée par à Psidium cattleyanum et Eugenia jambolana entre 500 et 700m d altitude et la forêt dense humide au dessus de 800m d altitude) et d autre part, connaître les affinités éco floristiques, et les espèces les plus exploitées de la zone. La forêt de Ngnubadjou a une bonne régénération à partir de 800m d altitude. Mots clés : Ngnubadjou, caractérisation écologique, régénération naturelle, flore et végétation, Comores. 1- INTRODUCTION La zone forestière du jardin botanique de Ngnubadjou fait partie des forêts de basse altitude du Massif du Karthala. La forêt du Karthala est connue par sa richesse biologique et elle est parmi les sites identifiés comme prioritaire sur le réseau national des Aires Protégées aux Comores. Un projet initié par le projet Biodiversité des Comores en 1999 a reçu l aide financière du Programme de Nations Unies pour le Développement et la Convention sur la Diversité Biologique. Cent quatre vingt quinze (195) espèces reparties dans 133 genres et dans 65 familles ont été recensées dans la partie sud du massif du Karthala (Andilyat, 2007). Les forêts de l Union des Comores subissent fortement des pressions anthropiques. À l échelle nationale la reduction de la forêt est de 36% soit 1277ha par année (PFN, 2007) ce qui entraînerait une disparition alarmante des forêts naturelles d ici une dizaine d années. Dans l île de Ngazidja, il reste encore 2 blocs de forêts : celle de la Grille au Nord de l île et celle du Karthala renfermant des formations végétales variées. Karthala est modifiée par les phénomènes naturels (tels que les éruptions volcaniques) et anthropiques variés liés à l utilisation de l espace vert. Pourtant, elle constitue un grand écosystème et un habitat naturel jugé prioritaire à cause de sa potentialité biologique (Andilyat, 2007). Le site de Ngnubadjou constitue un centre historique et socioculturel de l île de Ngazidja où la population riveraine conscient de la dégradation du site décide de le valoriser en Jardin Botanique. 247

258 2-MILIEU D ETUDE La Grande-comore est l île la plus volcanique, la plus jeune, la plus grande (1148 km2) et la plus occidentale. Elle mesure 64 km de long et 24 km de large, à 700km de la côte Nord-Ouest Malgache et à 300km de la côte orientale de Mozambique. Au centre Sud, l île reste sous l emprise du Karthala, volcan ayant la plus grande caldéra active au monde. L ancienne scierie Chogodundra (Ngnoubadjou) se trouve au Sud de l île de Ngazidja au centre Ouest du massif du Karthala à 500m d altitude et la forêt est localisée à une altitude comprise entre 545 et 1000 m; avec les coordonnées géographiques suivantes : S : & E0: et le point le plus haut S : & EO : ,1. Forêt de Ngnoubadjou Carte 1 : Localisation de la forêt de Ngnoubadjou dans la forêt du Karthala. Le climat est de type tropical humide sous influence océanique. L année peut être divisée en deux grandes périodes: une saison sèche et fraîche de Mai à Octobre et une saison humide et chaude de Novembre à Avril. 248

259 Les températures moyennes annuelles (25 c et 28 c) sont relativement constantes. L île de Ngazidja est soumise à deux types de vent selon la période de l année : l Alizé du Sud-est (Kussi), pendant la saison sèche et la Mousson du Nord-Ouest (Kashkazi) pendant la saison des pluies (Battistini et Verin, 1969). La pédologie est constituée par des andosols qui se développent essentiellement sur les matériaux volcaniques de la phase récente. En fonction du degré d évolution, ils sont plus ou moins épais vers 1000 m d altitude jusqu à 1800m, et moins épais en dessous de cette altitude où elle est liée directement au lessivage de la litière du au déboisement. La forêt de Ngnoubadjou est une forêt dense humide sempervirente de montagne caractérisée par une flore très variée suivant l altitude, l exposition, le microclimat et l altitude ainsi que le degré d ancienneté de la coulée de lave. Les principales activités de la population riveraine de Ngnoubadjou sont l agriculture, l élevage, l exploitation forestière et les petites activités informelles. 2- METHODES D ETUDE Cet article vise à donner un aperçu général sur l exploitation des ressources végétales de la zone forestière du Jardin Botanique de Ngnoubadjou, connaître la caractérisation écologique de cette forêt notamment : sa richesse floristique, sa régénération naturelle et les affinités biogéographiques de cette formation végétale par rapport à la végétation du Karthala Enquêtes ethnobotaniques Des enquêtes ethnobotaniques ont été menées en utilisant l indice d utilisation calculée par la formule de Lance et al., 1994 et ont permis de connaître les espèces les plus exploitées. I (%) = n / N x 100 Avec n : nombre de personnes citant l espèce cible N : nombre total de personnes enquêtées - Si l indice I est inférieur à 30%, l espèce n est pas connue par la population - Si l indice I est comprise entre 30 et 60% l espèce est moyennement connue et moyennement utilisée par la population. - Si l indice I est supérieure à 60%, l espèce est plus connue et plus utilisée par la population. 249

260 Etudes floristiques et régénération naturelle Le transect de Duvignaud est utilisé pour l étude de la richesse floristique et le placeau de Braun Blanquet pour connaître la potentialité de régénération. Le calcul du taux de régénération permet de connaître la santé de la forêt.il est calculé par la formule de Rothe (1964). TR % = Nr / Ns x 100. Avec Nr, le nombre d individus régénérés Ns, le nombre d individus semenciers. Selon Rothe (1964) : - Si le taux de régénération est inférieur à 100 %, l espèce a des difficultés de régénération - Si le taux de régénération est compris entre 100 à 1000 %, la régénération est bonne - Si le taux de régénération est supérieur à 1000 %, la régénération est très bonne. Etudes structurales de la végétation La méthode de Gautier a été utilisée pour connaître la stratification de la végétation, dans cette méthode une gaule graduée de 7 m de hauteur a été déplacée tout au long d une ligne de 50m qui coupe la végétation, les niveaux de contact de végétaux avec la gaule ont été marqués sur un papier millimétré puis les données seront traitées sur logiciel Excel pour avoir le profil schématique de la végétation (Figure1). Figure 1 : Méthode de Gautier 250

261 3- RESULTATS ET INTERPRETATIONS Cinq (5) localités ont été enquêtées, la localité la plus peuplée est Mitsoudjé avec 2770 habitants et 490 ménages. La moins peuplée est Nkomioni avec 397 habitants et 51 ménages. Le nombre d habitats est proportionnel au nombre de ménages (Tableau1). Tableau 1:Répartition de la population des localités enquêtées (Recensement, 2003) LOCALITE POPULATION TOTALE NOMBRE DE MENAGES POPULATION MASCULINE POPULATION FEMININE RAPPORT HOMMES/FEMMES DJOUMOICHONGO ,03 MITSOUDJE ,93 NKOMIONI ,1 SALIMANI ,97 CHOUANI ,01 NIOUMADZAHA , Utilisation des espèces végétales Les espèces les plus utilisées avec leurs domaines d utilisation sont mentionnées sur le tableau 1, en tenant compte des réponses obtenues pour tous les villages. Parmi elles figurent des espèces endémiques des Comores (Weinmannia comorensis, Khaya comorensis, Nuxia pseudodenta, Eugenia comorensis ) Tableau 2 : Liste des espèces les plus utilisées par la population riveraine de Ngnoubadjou. Noms vernaculaires 1-Mrikoudi 2-Mtakamaka Noms scientifiques Weinmannia comorensis Khaya comorensis Djoumoi chongo Chouani VILLAGES ENQUETES Mitsoudjé Nkomyoni Salimani Ngnou madzaha Indice (%) B, C, M B, C, M B, C, M C, M, B B, C, M 100 M, C M, C M, C 60 3-Mkafré C, M C, M C, M C, M C, M Mrimwewu Eugenia comorensis C, M, B C, M C, M, B C, M M Mkoliko Lasiodiscus sp C, B C C 60 6-Bidjo 7-Mwanga 8-Mfandrabo Lasiodiscus articularis Nuxia pseudodenta Aphloia theaeformis B, C B, C B, C 60 B, C B, C B, C B, C B, C 100 Med, B Med, B Med, B Med, B Med, B Mribondzi M, C, B M, C, B C M, C Mgangani 13-Mboessa Macaranga decaryama Tambourissa leptophylla C, M C, M C, M C, M 80 Med Med Med Med Med

262 14-Mdara Piper Capens Med Med Med Med Med Mhiyi Ficus symocorus B B B Mkalpis Eugenia sp C, Med, B C, Med,B C, Med, B C, Med C, Med 100 C : construction, M : menuiserie, Med : médicinale, B : bois de chauffe, F : fourrage animal Domaines d utilisation Les ligneux sont utilisés dans les activités quotidiennes de la population en milieux ruraux de l Union des Comores. Ils sont utilisés comme bois de chauffe, bois de construction, charbon de bois, bois d œuvre, fourrage et plantes médicinales. La plupart des ligneux sélectionnés lors de l enquête sont utilisés surtout pour la construction à Ngnoubadjou Caractéristiques floristiques Richesse floristique La forêt de Ngnoubadjou est à haute futae de 20 à 30 m. 46 familles comprenant 70 genres et 84 espèces ont été recensées et en plus 43 espèces de Cryptogames non déterminées ont été inventoriées. La liste floristique est présentée en annexe. Des transects ont été réalisés entre 500m et 900m d altitude couvrant 2 sites principaux (Ngnouba en basse altitude et Msirou ; Forêt de haute altitude) L aire minimale enregistrée présente une surface de 700 m 2 Tableau 3 : Principaux groupes taxonomiques de la Forêt Dense Humide Sempervirente de basse altitude de Ngnoubadjou Sites Taxa Familles Genres Espèces 500m Ngnouba SPERMAPHYTES PTERIDOPHYTES BRYOPHYTES 12 LICHENS INDETERMINEES m Msirou CHAMPIGNONS INDETERMINEES 22 Total spécimens 140 Espèces caractéristiques Quatre (4) espèces sont caractéristiques de Ngnubadjou étant données leur abondance et leur état de régénération dans ce site ; elles sont quasi observées dans les autres sites de la forêt du Karthala mais en faible quantité et elles ne sont rencontrées que dans la forêt de moyenne altitude. Ce qui explique leur présence dans les autres forêts de basse altitude. Parmi ces espèces caractéristiques on peut citer : 252

263 - Photo1 : Filicium decipiens «Mduri» Sapindaceae, arbre de 25 à 30m utilisé pour faire le «Gouli» (presse à canne à sucre) c est une espèce caractéristique des forêts humides des Comores, actuellement elle est très rare dans les autres sites il se trouve sous forme régénérée et à Ngnoubadjou il y a même des arbres. - Photo2 : Dombeya cf. condensata«badjou» de la famille des Malvaceaeest un arbre élancé pouvant atteindre 15 à 20m de haut, son écorce est utilisée comme ficelle et corde - Photo 3 : Olea lanceolata«ndrihali Ndrovi» Oleaceae est utilisée comme bois de construction, elle est observée dans cette forêt que dans les milieux conservés. La forêt de Ngnoubadjou est représentative de la forêt de basse altitude actuellement disparue sur les autres flancs du Mont Karthala (Andilyat, 2007). -Photo4 : Khaya comorensis «Mtakamaka", MELIACEAE est un arbre de 15 à 25 m selon le milieu ; élancé si l habitat est conservé, sinon elle est tortueuse si son microclimat est dégradé. Elle est utilisée comme bois d œuvre ; elle représente 15% de la composition floristique globale du site. C est à Ngnubadjou au niveau de l archipel que l espèce est observée avec une bonne régénération Typologie des formations végétales et régénération naturelle La végétation de Ngnubadjou est une forêt dense humide de moyenne altitude (600 à 1200m d altitude), 3 zones de végétation ont été distinguées : 1- Végétation sur le bas fond (Culture ancienne); Cette formation végétale est caractérisée par une dominance d espèces cultivées (cas du genre Dioscorea) et d espèces envahissantes (Clidemia hirta). La composition floristique est caractérisée par 41 espèces reparties dans 26 genres et 23 familles soit 47% de la composition floristique globale. Les familles les plus représentées sont : les Asteraceae et les Melastomataceae. Les espèces les plus représentées sont Psidiumcattleianum avec une abondance relative de l ordre de 35 % et Eugenia jambos avec une abondance de l ordre de 23%. La liste floristique est présentée en annexe. L aire minimale est obtenue à une superficie de 110 m

264 2- Une végétation secondaire à Psidium cattleianum et Eugenia jambos comprise entre 500 et 700m d altitude. Les arbustes sont isolés et élancés et la végétation n est pas stratifiée. On y distingue des espèces rudérales au milieu des cultures maraîchères. Ils se développent tous sur un sol rocheux lessivé très pauvre en humus. Cette végétation représente la zone de transition entre la forêt dégradée et les zones de cultures. 3- Forêt dense humide sempervirente de basse altitude dégradée à Cyathea de 800 à 1200m d altitude : La composition floristique est constituée de 30 espèces, reparties dans 64 genres et 34 familles, soit 46.5 % de la composition floristique globale. Les familles les plus représentées sont les Piperaceae. Au niveau générique Weinmania et Tambourissa sont les plus riches en espèces et représentent environ 42%. L aire minimale est de 1200 m2 à l Ouest et 1000 m 2 au Sud. Les Cyatheaceae (Cyathea sp) représentent une couverture totale de 46% et Psidium cattleyanum (Myrtaceae) : 26 % aux environ de 800 m d altitude. Les bananeraies sous forêt sont très limitées.cette végétation est pluristratifiée et composée par 3 strates : - Une strate supérieure de 25 à 35 m de haut discontinue héliophile constituant la canopée de la végétation où sont rencontrées des Oleaceae (Olea lanceolata et sp) ; des Malvaceae (Dombeya condensata), une Arecaceae (Dypsis sp.) etkhaya comoriensis(meliaceae). - Une strate moyenne de 7 à 15 m, hémisciaphile jointive constituant une futaie continue où se développent des essences forestières tels que : Sapotaceae (Chrysophylum boivinianum), des Myrsinaceae (Ramenacomoriensis et Oncostemon sp.) et des Euphorbiaceae (Cleistanthus sp. et C. boivinianus). - La strate inférieure de 0 à 7m de haut très discontinue sciaphile renferme les espèces régénérées de ces différentes essences forestières, ainsi que des herbacées. La potentialité de régénération des deux types de formations végétales est présentée sur le tableau 4. Tableau 4 : Régénération naturelle des deux types de formations végétales Type de formations végétales Végétation à Psidium cattleyanum et Eugenia jambos Forêt dense humide sempervirente de basse altitude dégradée à Cyathea de 800 à 1200m d altitude Régénération naturelle Sur une surface de 200m2, 880 individus ont été recensés avec un taux de régénération d espèces forestière de 45%. Le Taillis a donc une très mauvaise régénération naturelle. Le relevé est effectué sur une surface de 50m individus ayant un Taux de Régénération de 140% ont été recensés montrant une bonne régénération de la forêt. 254

265 4- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS La forêt de Ngnubadjou fait partie des forêts denses humides de moyenne altitude du massif forestier du Karthala. Cette formation végétale présente une richesse floristique et abrite des espèces végétales rares comme Khaya comoriensis et Filicium decipiens. Ces 2 espèces sont caractéristiques des forêts denses humides des Comores uniquement et disparues dans les autres sites. La forêt a une bonne régénération et elle est moins dégradée par rapport aux autres forêts de basse et moyenne altitude du Karthala. Pourtant, elle représente une source de revenu pour les 5 localités. La forêt a subit des dégradations immenses depuis l époque coloniale jusqu au nos jours, elle doit bénéficier d une politique de conservation afin de renouveler cette couverture forestière qui abrite des espèces importantes de la biodiversité comorienne (C est le cas des espèces menacées comme Khaya comoriensis et Filicium decipiens). L ancienne scierie de Humblot et les bâtiments administratifs des années coloniales se trouvent à Ngnoubadjou. Ce site marque donc l histoire de l occupation française dans l archipel des Comores. Il répond aux normes d un aménagement d une réserve communautaire qui peut contribuer à l éducation. La communauté villageoise de Ndjoumoichogo à 2km du site avec l appui financier du Programme des Nations Unis pour le Développement aux Comores a pris l initiative de constituer le site en Jardin Botanique. Cette forêt devrait bénéficier d un arrêté en Forêt Classée ou en Réserve Naturelle Intégrale. REMERCIEMENTS Ce travail a été réalisé grâce à collaboration entre certaines personnes et des Institutions. Ainsi, nous tenons à remercier la Faculté des Sciences et Techniques de l Université des Comores (Herbier National des Comores) et le Département de Biologie et Ecologie Végétales de la Faculté des Sciences de l Université d Antananarivo. Puis le Ministère français des Affaires Etrangers et Européennes qui a octroyé un appui financier pour la réalisation des travaux de terrain (financement FSP-SEP). Sans oublier la communauté villageoise de Ndjoumoichogo. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Adam. H., Priorités nationales en matière de biodiversité. Coordination Nationale du PMF/PNUD/FEM. Avril diapositives. Adjanohoun et al Etude ethnobotanique et floristique des Comores. République Fédérale Islamique des Comores. CCT. Paris. 84p. Andilyat. M., Daroussi.A ; Ouledi. A.; Roger. E, 2010.Espèces forestières endémiques les plus utilisées dans les îles Comores et évolution spatio- 255

266 temporelle de la forêt du Karthala Poster 144 bis Congrès International des Botanistes. Andilyat. M. ; Etude écologique de la forêt du Karthala. Mémoire de DEA Ecologie Végétale. Univ. Antananarivo. 140 p. Battistini, R. & Verin, P., Géographie des Comores. Agence de coopération culturelle et technique, Ed Nathan. Daroussi. A., 2006.Etude écologique des espèces les plus utilisées dans l île d Anjouan : cas du mont Ntringui. Mémoire : DEA. Ecologie Végétale. Univ. Antananarivo. 97pages. Duvigneaud, P., La synthèse d écologie 2 ème éd. France. Gautier, L. Birkinshaw, C., Messmer, N., Ralimanana, H., Ranaivojaona, N., Randrianaivo, R. et Ravololonjanahary, H., Structure et flore de la forêt sur la pente d Andranomay Recherche pour le développement. Série Sciences Biologiquees, MRS-CIDST, vol.13, pp Godron. M., Un essai d approche probabiliste de l écologie des végétaux. Thèse d Etat USTL, Montpellier.276p. Rothe, P.L., Régénération en forêt tropicale. Le Dipterocarpus drey (Dau) sur le versant Cambridgien du Golf de Siam, Bois et forêts des tropiques de Madagascar.vol.8, pp ANNEXE Liste des espèces récoltées de la zone forestière de Ngnoubadjou Nombre Familles Noms Scientifiques Noms vernaculaires 1 APHLOIACEAE Aphloia theaformis M'fandrabo 2 APOCYNACEAE Carissa edulis M'droundrouwa 3 Cussonia spicata Mtsoudji 4 Gastonia duplicata ARALIACEAE 5 Polycsias felicis M'mia 6 Schefflera myriantha Milongori 7 Dypsis cf. lanceolata Ipvopvo ARECACEAE 8 Ravenea sp. 9 Phoenix reclinata Inazi 10 ASTERACEAE Ageratum conyzoides "M'nouka" 256

267 ANNEXE : Liste des espèces récoltées de la zone forestière de Ngnoubadjou (suite) Nombre Familles Noms Scientifiques Noms vernaculaires 11 ASTERACEAE Brachylaena ramiflora var. comorensis N'guou 12 Emilia citrina 13 BALSAMINACEAE Impatiens auricoma Trindi mbe 14 BEGONIACEAE Begonia comorensis 15 BIGNONIACEAE Ophiocolea comorensis M'lembe-lembe 16 CELASTRACEAE Celastraceae sp1 17 CLUSIACEAE Clusiaceae sp1 18 COMMELINACEAE Commelina diffusa Coha 19 CUNONIACEAE Weinmannia comorensis Mrinkoudi 20 CYPERACEAE Cyperus sp. 21 Acalypha sp. 22 N'tsongoma za Cleisthanthus occidentalis msirou 23 EUPHORBIACEAE Cleisthanthus sp. Namliwa 24 Macaranga boutonoides 25 Macaranga decaryana Gangani 26 Phyllanthus sp1 27 Phyllanthus sp2 Mrounda Ntsolé 28 FABACEAE Desmodium triflorum 29 FLACOURTIACEAE Flacourtia indica M'tsongoma ziba 30 Flacourtia sp. 31 GENTIANACEAE Anthocleista grandifolia "M'dongori" 32 URTICACEAE Laportea perrieri 33 LILIACEAE Dracaena sp. M'tsangaya 34 MALVACEAE Dombeya cf. condensata Badjou 35 Hibiscus surattensis 36 MELASTOMATACEAE Clidemia hirta 37 MELIACEAE Khaya comorensis M'takamaka 38 MONIMIACEAE Tambourissa leptophylla M'bwessa 39 Ficus symocorus M'hyi madji MORACEAE Ficus lutea Mvouvou 40 Ficus pyrifolia Mzingara 41 Eugenia comorensis M'ri mweou 42 MYRTACEAE Eugenia jambolana Mbera chizoungou Eugenia aromatica karanfou Eucalyptus grandis Mkinini 43 Psidium cattleyanum Tsongoma 257

268 ANNEXE : Liste des espèces récoltées de la zone forestière de Ngnoubadjou (suite) Nombre Familles Noms Scientifiques Noms vernaculaires 44 OLEACEAE Olea capensis N'drihali mwigni 45 Olea lancelolata N'drihali ndrovi 47 Calanthe sylvatica 48 Polystachya concreta 49 Liparis caespitosa 50 Oberonia disticha 51 Bulbophylum sp 52 Jumellea anjouanensis 53 Jumellea comorensis 54 Orchidaceae sp1 55 PAPAVERACEAE Argemone mexicana 56 PIPERACEAE Piper capens M'dara Gwé la Rambou PIPERACEAE Peperomia humblotii 57 m'sirou 58 POACEAE Andropogon nardus 59 Lasiodiscus articularis Bidjo RHAMNACEAE 60 Lasiodiscus sp. Koliko 61 Canthium bibracteatum M'karare 62 Captosperma supra-axilare 63 RUBIACEAE Captosperma sp. 64 Ixora sp. 65 Psychotria aff.aledjoensis M'harou 66 Vepris aff. parvicalyx M'watrani RUTACEAE 67 Vepris sp. 3 feuilles 68 SAPOTACEAE Chrysophyllum boivinianum "M'souloubari" 69 SAPINDACEAE Filicium sp. Mdouri 70 ULMACEAE Trema orientalis Mbessi 71 ASPLENIADACEAE Asplenium nidus Foug trindi 72 BLECHNACEAE Blechnum atternuatum Fougère femelle 73 Cyathea comorensis 74 CYATHEACEAE Cyathea sp1 75 Cyathea sp2 76 ELAPHOGLOSSACEAE Elaphoglossum sp. Fougère poile 77 HUPERZIACAE Huperzia sp Fougère herbe 78 HYMENOPHYLACEAE Trichomanes sp. Fougère fine 79 OLEANDRACEAE Nephrolepis biserta "Koudjou " 80 POLYPODIACEAE Belvisia spicata 258

269 ANNEXE : Liste des espèces récoltées de la zone forestière de Ngnoubadjou (suite) Nombre Familles Noms Noms scientifiques vernaculaires 81 POLYPODIACEAE Cyclosorus unitus Fougère 82 POLYPODIACEAE Microsorium punctatum 83 POLYPODIACEAE Phymatodes scolopendria 84 VITTARIACEAE Vittaria sp. 85 RUTACEAE Toddalia asiatica Roneza msirou 86 Mri moudou 259

270 CARACTERISATION ECOLOGIQUEET ANALYSE STRUCTURALE DES FORETSHUMIDES DES ALTITUDES SUPERIEURES DE LA MONTAGNE D AMBRE (REGION DIANA) Mialy Harindra RAZANAJATOVO 1, Edmond ROGER 1, Charlotte RAJERIARISON 1, Laurent GAUTIER 2 1 B.P.906. Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences. Université d Antananarivo. 2 CJB Genève RESUME Les altitudes supérieures (800 à 1475 m) de la Montagne d Ambre, constituées principalement par la forêt humide de moyenne altitude ont fait l objet d intenses travaux de recherche. Cinquante-huit relevés mixtes lignesurface ont été réalisés dans six principaux sites du massif et ont permis de donner les principales caractéristiques structurales de la majeure partie de la forêt. Par la comparaison des paramètres structuraux, 4 principaux groupements végétaux liés aux facteurs écologiques comme l altitude, la topographie et l exposition ont été identifiés. Mots-clés : Flore, végétation, structure, relevé mixte ligne-surface, écologie, Montagne d Ambre 1- INTRODUCTION La Montagne d Ambre est un massif volcanique localisé à l extrémité septentrionale de Madagascar, datant du Pliocène (Battistini, 1965). C est un Complexe d Aires Protégées créé en octobre 1958, composé d un Parc National et d une Réserve Spéciale. Les altitudes supérieures (800 à 1475 m) de la Montagne d Ambre sont constituées principalement par la forêt humide isolée des forêts analogues rencontrées sur les autres montagnes du Nord de Madagascar, notamment Marojejy, Manongarivo, Tsaratanàna et Daraina. Cet isolement aurait favorisé le développement des espèces endémiques de ce massif d où l intérêt d étudier sa flore et sa végétation. Cependant, cette formation humide est moins prospectée que les formations sèches peuplant le piedmont du massif. De plus, les études botaniques antérieures sur la Montagne d Ambre ont été limitées aux zones les plus accessibles du massif. Ainsi, ce travail a pour objectifs la description et la caractérisation des formations humides du massif en mettant un accent sur les aspects physionomiques et structuraux de cette forêt.. 260

271 2- METHODOLOGIE 2-1- Choix des sites d étude La forêt dense humide de la Montagne d Ambre est rattachée au domaine du Centre, sous-domaine du Centre Nord, au secteur de moyenne altitude, de la série à Weinmannia et Tambourissa (Humbert, 1955). La prospection de l habitat a permis de placer 57 relevés ciblés pour couvrir un éventail de situations différentes en fonction de l altitude, de la position topographique et de l exposition, selon les critères apparents d homogénéité, notamment physionomique, floristique et édaphique Methodes de relevé de la végétation Pour obtenir des données sur la structure de la végétation et sur la composition floristique des zones étudiées, une méthode de relevé mixte lignesurface (Gautier & al., 1994) a été adoptée. Relevé linéaire : il s agit de recenser tous les points de contact de la végétation le long d une série de lignes verticales imaginaires, réparties de manière équidistante le long d une ligne au sol d azimut constant (Messmer et al., 2002). Sur la ligne ainsi matérialisée, un jalon gradué de 8 m a été dressé verticalement tous les 2 mètres. La hauteur de contact entre la ligne verticale et les éléments végétaux a été relevée. Au-delà de 8 m de hauteur, les hauteurs de contact sont estimées. Relevé de surface : il est matérialisé par une parcelle de 0,1 ha, centrée sur la ligne médiane de chaque relevé linéaire et a permis d évaluer la distribution des individus par classe de diamètre, la densité du peuplement, la surface terrière et le biovolume de la parcelle. Les paramètres considérés sont le diamètre à hauteur de poitrine (DHp 10cm), la hauteur du fût (Hfût) et la hauteur maximale (Hmax) des arbres Etude structurale de la végétation C est l étude de la répartition et l agencement des unes par rapport aux autres des plantes constituantes d une formation végétale (Guinochet, 1973). Elle permet, d une part, d avoir une image réelle ou représentative de l ensemble de la végétation et, d autre part, de déterminer l organisation spatiale des espèces. Elle met en évidence les différentes strates qui composent la formation végétale et la continuité de chaque strate. Structure verticale L étude de la répartition verticale des éléments végétaux concerne la hauteur de la canopée, la stratification de la végétation et le recouvrement par intervalle de hauteur. Ces intervalles de hauteur, au nombre de 6, sont choisis a priori selon une progression géométrique : 0-2 m ; 2-4 ; 4-8 ; 8-16 ; ; > 32 m. Ainsi, le profil de la végétation et le recouvrement ont été étudiés. 261

272 Structure horizontale : La structure horizontale a été approchée par des mesures dendrométriques effectuées sur les parcelles de surface : La densité correspond au nombre d individus ayant un DHp 10 cm observés sur toute la surface de la parcelle. Sa valeur est exprimée à l hectare. La distribution par classe de diamètredes individus suivant 7 classes de diamètre par intervalle de 10 cm jusqu aux diamètres > 70 cm. La surface terrière et le biovolumede tous les arbres ayant un DHp 10 cm ont été calculés suivant: G = Σ G i où G i = d i 2 G i : surface terrière occupée par chaque individu (m 2 ) d i : DHp de chaque fût (m) G : surface terrière occupée par tous les individus sur la parcelle (m 2 ) La valeur de la surface terrière est exprimée à l hectare. Le potentiel en bois de la forêt a été estimé en calculant son biovolume à l hectare. Laformule de Dawkins (1958) V = Σ V i où V i = 0,53 ΣG i H i V i : biovolume occupé par chaque individu (m 3 ) H i : Hauteur de chaque fût (m) V : biovolume occupé par tous les individus sur la parcelle (m 3 ) 0,53 : coefficient de forme Etude de la similarite des releves La similarité entre les relevés a été étudiée par le biais de la Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) (Legendre& Legendre, 1979), réalisée à partir de 11 paramètres structuraux (la hauteur moyenne de la canopée, la longueur de la ligne des hauteurs maximales, le recouvrement, la densité linéaire, la distribution par classe de diamètre, la densité du peuplement, la hauteur moyenne du fût, la surface terrière, le biovolume, la proportion de lianes et la proportion en épiphytes) sur les 58 relevés. 3- RESULTATS ET INTERPRETATIONS La CAH a permis d identifier 4 groupements végétaux Description des groupements vegetaux Groupement vegetal G1 Le groupe G1 comprend 13 relevés effectués à différentes altitudes (entre 940 et 1360 m) sur le versant oriental du massif directement exposé à l alizé, soumis à des précipitations élevées, dans des stations humides (bord des rivières), où les pentes sont relativement faibles et le sol, ferralitique profond. 262

273 Structure verticale Les formations végétales (Planche 1) présentent une voûte forestière très irrégulière. La ligne des hauteurs maximales mesure environ 150 m. La végétation est stratifiée et quatre strates ont été distinguées : - une strate herbacée surtout représentée par des grandes Fougères terrestres telles que Christella distans (Thelypteridaceae) et Blotiella pubescens (Dennstaedtiaceae), puis par Impatiens sp. (Balsaminaceae), Begonia sp (Begoniaceae), Asparagus simulans (Asparagaceae), Streptocarpus sp. (Gesneriaceae) et Brillantaisia madagascariensis (Acanthaceae) ; - une strate arbustive dominée par Psychotria polygrammata et Pauridiantha paucinervis(rubiaceae), Clerodendron pyrifolium (Verbenaceae) et Dracaena sp (Convallariaceae) ; - une strate arborée inférieure surtout représentée par Tannodia grandiflora (Euphorbiaceae), Phyllarthron sp.(bignoniaceae), Malleastrum sp. (Meliaceae) et Syzygium sp. (Myrtaceae) ; - une strate arborée supérieure dominée par Chrysophyllum madagascariensis (Sapotaceae), Macaranga sp.(euphorbiaceae) et Dombeya acerifolia (Sterculiaceae). Les émergents sont représentés par Cryptocarya crassifolia (Lauraceae), Ephippiandra madagascariensis et Tambourissa sp.(monimiaceae), Canarium madagascariense (Burseraceae) et Faucherea ambrensis (Sapotaceae). En général, la strate herbacée est très fournie. Ensuite le recouvrement est plus faible dans la strate arbustive et il augmente progressivement vers les strates arborées. L humidité élevée favorise le développement des Fougères Hauteur (m) Longueur (m) Figure a : A41, Rivière Antsakoabe, bas fond, 975 m 263

274 Hauteur (m) Longueur (m) Figure b : A36, Rivière Antsakoabe, plateau, 1080 m Hauteur (m) Longueur (m) Figure c : A09, Grand Lac, plateau, 1190 m Hauteur (m) Longueur (m) Figure d : A02, Grand Lac, mi-versant, 1360 m Planche 1 : Profil de végétation de quelques relevés du groupe G1 Des variations physionomiques ont été observées en fonction de l altitude. De 900 à 1100 m, la hauteur moyenne dépasse 17 m et les émergents atteignent 23 m. La strate herbacée ne dépasse pas 1 m. De 1100 à 1400 m, la canopée est moins élevée, et les émergents ne dépassent pas 20 m. En altitude, les formations sont de plus en plus exposées aux vents assez violents et aux perturbations cycloniques qui ont entraîneés les ouvertures. De même, elles témoignent des exploitations antérieures. 264

275 Structure horizontale Dans l ensemble des relevés du groupe G1, les histogrammes de distribution des individus par classe de diamètre montrent une allure en J inversé qui reflète l équilibre du peuplement. Toutefois, quelques variations ont été observées en fonction de la position topographique (Planche 2) : - Dans le bas fond où le sol est plus riche, les arbres de plus de 60 cm de diamètre sont plus nombreux tandis que l effectif des individus de DHp < 30 cm est faible. La densité du peuplement est plus faible à cause de l inondation fréquente. Pourtant, la surface terrière et le biovolume sont assez grands. - Sur le mi-versant, l effectif des individus de DHp < 30 cm est plus élevé. Ainsi, la densité du peuplement est assez élevée mais la surface terrière et le biovolume plus faibles. L absence des classes de diamètre 50 à 70 cm témoigne des anciennes exploitations forestières, probablement sélectives, favorisées par la facilité d accès car les pentes sont plus faibles sur le versant Est. - Sur le plateau, la densité du peuplement est très élevée à cause du grand effectif des arbres de moins de 30 cm de diamètre. Cette forte proportion de jeunes individus pourrait être attribuée au développement des rejets à la suite des anciennes exploitations. Par conséquent, la surface terrière et le biovolume sont plus élevés. Sur le versant Est du massif, facilement accessible à cause du relief peu accidenté et de la proximité des villages, les traces des activités anthropiques sont assez marquées. Les formations sont plus ou moins secondarisées. Groupement végétal G2 Le groupe G2 comprend 17 relevés effectués entre 900 et 1340 m d altitude, dans plusieurs parties du massif : dans la zone sommitale, dans les parties nord, ouest et Est, sur les versants exposés à l ouest, à l abri des vents assez violents, dans des stations moins humides où le relief est accidenté et le sol profond. Structure verticale Les relevés rassemblés dans le groupe G2 présentent une voûte forestière assez régulière et quatre principales strates (Planche 3) : - une strate herbacée, peu fournie, surtout représentée par Coleotrype madagascariensis (Commelinaceae) et des Acanthaceae; - une strate arbustive, semi-ouverte, surtout représentée par Mostuea brunonis (Loganiaceae), Leea guineensis (Leeaceae), Claoxylon sp. (Euphorbiaceae) et Colea tetragona (Bignoniaceae) ; 265

276 - une strate arborée inférieure, peu ouverte, surtout représentée par Carissa septentrionalis (Apocynaceae), Ficus soroceoïdes et Trophis montana (Moraceae), Pandanus sp (Pandanaceae) ; - une strate arborée supérieure dominée par Chrysophyllum boivinianum (Sapotaceae) et Tambourissa rota (Monimiaceae). Les émergents sont surtout représentés par Canarium madagascariense (Burseraceae) et Olea aff. madagascariensis (Oleaceae). Des variations ont été constatées suivant la position topographique. Sur le plateau (Grand Lac), la strate herbacée est discontinue ; sur le bas versant (Lac Maudit), les arbres atteignent une hauteur de 26 m. La ligne des hauteurs maximales mesure 180 m, ce qui traduit une importante ouverture de la canopée, confirmant l existence d anciennes exploitations. Sur le mi-versant (Grande Cascade), la hauteur moyenne de la canopée est de 19 m et les émergents atteignent 23 m. La strate herbacée, très développée, atteint 2 m. Sur le haut versant (Rivière Antsakoabe), les arbres ne dépassent pas 18 m. Les strates arbustive et arborée sont moins denses et la strate herbacée, presque continue mais moins développée. La faible ouverture de la strate arborée supérieure pourrait être expliquée par l emplacement des sites tournés vers l ouest, à l abri de l alizé, favorisant le développement des masses foliaires Effectif [10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70...[ Classe de diamètre (cm) Figure a : A41, Rivière Antsakoabe, bas fond, 975 m Effectif [10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70...[ Classe de diamètre (cm) Figure b : A02, Grand Lac, mi-versant, 1360 m 266

277 Effectif [10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70,,,[ Classe de diamètre (cm) Figure c : A10, Grand Lac, plateau, 1190 m Planche 2 : Distribution des individus par classe de diamètre sur quelques relevés du groupe G1 Hauteur (m) Longueur (m) Figure a : A40, Rivière Antsakoabe, haut versant, 1010 m 25 Hauteur (m) Longueur (m) Figure b : A47, Grande Cascade, mi-versant, 1030 m Hauteur (m) Longueur (m) Figure c : A04, Grand Lac, plateau, 1250 m 267

278 30 25 Hauteur (m) Longueur (m) Figure d : A26, Lac Maudit, bas versant, 1012 m Planche 3 : Profil de végétation de quelques relevés du groupe G2 Structure horizontale Les relevés du groupe G2 montrent un certain état d équilibre mais quelques variations ont été observées en fonction de l altitude (Planche 4). Vers 900 m, la densité du peuplement et le potentiel en bois sont plus faibles. Vers 1000 m, toutes les classes de diamètre sont représentées. La densité du peuplement est assez forte. La surface terrière et le biovolume très élevés sont liés à la présence de certaines essences à très gros diamètre telles que Breonia sp et Nuxia ambrensis. Au-dessus de 1200 m, l effectif des individus de DHp < 30 cm est plus élevé mais celui des arbres de plus de 60 cm de diamètre plus faible. L absence de la classe de diamètre 60 à 70 cm (Figure b) reflète l existence des anciennes exploitations. Cependant, la densité du peuplement est très forte et le potentiel en bois assez élevé. Groupement vegetal G3 Le groupement G3 rassemble 10 relevés dans la partie centrale du massif, entre 1040 et 1430 m d altitude, sur les crêtes et les hauts versants très exposés aux vents violents. Les pentes sont relativement fortes et le sol superficiel. Les précipitations enregistrées sont les plus élevées du massif à cause de l influence conjuguée de la mousson et de l alizé dans la zone sommitale. Structure verticale Les relevés du groupe G3 présentent des formations végétales assez basses mais très denses (Planche 5). Le nombre de strates est réduit et parfois la stratification est moins nette. En général, la forêt présente trois strates : - Une strate herbacée, fermée, surtout représentée par Poecilostachys sp. (Poaceae), Elatostema goudetianum (Urticaceae) et Ionacanthus calcaratus (Acanthaceae) ; - Une strate arbustive, semi-ouverte, surtout représentée par Croton hovarium (Euphorbiaceae) et Oncostemum elephantipes (Myrsinaceae) ; 268

279 - Une strate arborée, fermée, dominée par Cyathea borbonica var pervilleana, Cyathea borbonica var simulans (Cyatheaceae) et Dypsis sp (Arecaceae). Les émergents sont représentés par Weinmannia sanguisugarum (Cunoniaceae), Aphloia theiformis (Flacourtiaceae), Polyscias ornifolia (Araliaceae) et Elaeocarpus subserratus (Elaeocarpaceae). En fonction de l altitude et de l exposition, des variations ont été observées. Vers 1000 m, les arbres atteignent une taille de 17 m. Entre 1100 et 1400 m, la hauteur des émergents varie de 9 à 14 m. La végétation présente trois states : la strate herbacée de 0 à 1 m est très dense, la strate arbustive peu ouverte et la strate arborée fermée. Au-dessus de 1400 m, les arbres ne dépassent pas 7 m. Les formations sont formées de deux strates fermées. Ces formes d adaptation aux conditions stationnelles (températures basses et exposition directe aux perturbations climatiques) les rapprochent de la silve à lichens (Perrier de la Bathie, 1921) Effectif [10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70...[ Classe de diamètre (cm) Figure a : A26, Lac Maudit, bas versant, 1012 m Effectif [10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [70,,,[ Classe de diamètre (cm) Figure b : A05, Grand Lac, mi-versant, 1210 m 269

280 Effectif [10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70,,,[ Classe de diamètre (cm) Planche 4 : Distribution des individus par classe de diamètre sur quelques relevés du groupe G Figure c : A07, Grand Lac, haut versant, 1340 m Hauteur (m) Longueur (m) Figure a : A35, Lac Texier, haut versant, 1040 m Hauteur (m) Longueur (m) Figure b : A24, Lac Maudit, crête, 1150 m 270

281 30 25 Hauteur (m) Longueur (m) Figure c : A15, Station des Roussettes, crête, 1275 m Hauteur (m) Longueur (m) Figure d : A06, Grand Lac, crête, 1430 m Planche 5 : Profil de végétation de quelques relevés du groupe G3 Structure horizontale La distribution des individus par classe de diamètre reflète l équilibre du peuplement par une structure en J inversé. Néanmoins, des variations ont été constatées en fonction de l altitude et l exposition (Planche 6). Vers 1000 m, toutes les classes sont représentées mais les effectifs des individus de DHp > 30 cm sont assez faibles. La densité du peuplement, la surface terrière et le potentiel en bois sont assez élevés. De 1100 à 1400 m, aucun individu de DHp > 50 cm n a été relevé sur les crêtes. Le peuplement est constitué d arbres de moins de 50 cm de diamètre. Les pentes relativement fortes n ont pas permis l installation des grands arbres. De plus, ces sites sont directement exposés aux vents violents et aux perturbations cycloniques. La densité du peuplement et la surface terrière sont élevées mais le biovolume plus faible. Cette forte densité est liée à la forte proportion d individus à DHp < 20 cm issus du développement des rejets suite à la chute des grands arbres favorisée par l exposition aux vents violents. Au-dessus de 1400 m, la densité du peuplement, la surface terrière et le biovolume sont faibles. Les conditions stationnelles relativement extrême (températures basses, exposition aux vents assez violents), ne permettraient que l installation des espèces les plus adaptées. 271

282 Groupement vegetal G4 Le groupe G4 réunit 17 relevés se trouvant entre 890 et 1250 m d altitude, sur le pourtour de la zone faîtière du massif. La plupart des relevés ont été réalisés vers 1000 m d altitude, huit dans la zone périphérique du Parc National, au nord (A14, A18, A19, A48, A49, A51, A52, A53), quatre près de la lisière à l Est (A54, A55, A57, A58) et un à proximité d une piste dans la partie centrale (A11). Les sols sont profonds et le climat est humide à l Est mais plus sec à l ouest. Structure verticale Les formations sont stratifiées et présentent une voûte forestière très irrégulière (Planche 7). Quatre strates ont été distinguées : - une strate herbacée peu fournie, surtout représentée par Hypoestes sp (Acanthaceae) ; - une strate arbustive peu ouverte, où les espèces les mieux représentées sont Excoecarya sp.(euphorbiaceae), Stephanodaphne cremostachya (Thymelaeaceae) et Diospyros gracilipes (Ebenaceae) ; - une strate arborée inférieure surtout représentée par Ochrocarpos orthocladus (Clusiaceae), Tabernaemontana sp. (Apocynaceae) et Ocotea ambrensis (Lauraceae) ; - une strate arborée supérieure dominée par Homalium nudiflorum (Flacourtiaceae) et Polyalthia oligosperma (Annonaceae). Les émergents sont surtout Chrysophyllum boivinianum (Sapotaceae) et Canarium madagascariense (Burseraceae). Effectif [10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70...[ Classe de diamètre (cm) Figure a : A35, Lac Texier, haut versant, 1040 m 272

283 Effectif [10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70 [ Classe de diamètre (cm) Figure b : A24, Lac Maudit, crête, 1150 m Effectif [10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70 [ Classe de diamètre (cm) Figure c : A06, Grand Lac, crête, 1430 Planche 6 : Distribution des individus par classe de diamètre sur quelques relevés du groupe G3 Des changements au point de vue physionomique ont été observés en fonction de l altitude. De 800 à 1100 m, la hauteur moyenne de la canopée varie de 13 à 14 m et les émergents dépassent parfois 20 m. Les strates herbacées et arbustives sont ouvertes et les strates arborées fermées. La Station des Roussettes est localisée près du poste de contrôle si bien que les formations y bénéficient d un suivi rigoureux. De plus, l emplacement des sites, tournés vers l ouest, à l abri de l alizé, favorise le développement des masses foliaires dans la strate arborée supérieure. De 1100 à 1300 m, la canopée mesure en moyenne 10 m et les émergents ne dépassent pas 14 m. Les strates arborées présentent nombreuses ouvertures et pour A22 et A11 la ligne des hauteurs maximales mesure 171 et 137 m. Ces ouvertures ont favorisé le développement des strates herbacées et arbustives. Leur présence reflète l existence des exploitations forestières et d autres perturbations liées aux activités anthropiques. 273

284 Structure horizontale Dans l ensemble des relevés du groupe G4, les histogrammes de la distribution des individus par classe de diamètre traduisent l équilibre du peuplement (Planche 8). - Sur le plateau, toutes les classes de diamètre sont représentées. La densité du peuplement est assez forte. La surface terrière est relativement élevée à cause du plus grand effectif d individus à gros diamètre. Le biovolume est assez élevé à cause de la hauteur des arbres plus élevée ; - Sur le mi-versant, le nombre d individus de DHp > 30 cm diminue. Ainsi, la surface terrière et le biovolume sont moins élevés ; - Sur le haut versant, les classes de DHp > 60 cm sont absentes. La densité du peuplement, liée à l abondance des individus de DHp < 30 cm, est plus élevée mais le potentiel en bois plus faible. Ce site étant localisé endehors du Parc National, il peut faire l objet d une exploitation forestière jusqu à l heure actuelle Hauteur (m) Longueur (m) Figure a : A18, Station des Roussettes, crête, 985 m Hauteur(m) Longueur (m) Figure b : A27, Lac Maudit, haut versant, 1060 m 274

285 30 25 Hauteur (m) Longueur (m) Figure c : A22, Lac Maudit, mi-versant, 1150 m 25 Hauteur (m) Longueur (m) Figure d : A11, Station des Roussettes, haut versant, 1250 m Planche 7 : Profil de végétation de quelques relevés du groupe G4 (échelle 1/700) Effectif [10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70,,,[ Classe de diamètre (cm) Figure a : A55, Lac Texier, plateau, 995 m 275

286 Effectif [10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70,,,[ Classe de diamètre (cm) Figure b : A28, Lac Maudit, mi-versant, 1140 m Effectif [10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70 [ Classe de diamètre (cm) Figure c : A19, Station des Roussettes, haut versant, 1035 m Planche 8 : Distribution des individus par classe de diamètre sur quelques relevés du groupe G4 4- DISCUSSION Particularités physionomiques La physionomie de certaines forêts de la Montagne d Ambre retient l attention à cause de certaines particularités. Plusieurs constatations peuvent être formulées. Des espèces à large contrefort comme Canarium madagascariense et Chrysophyllumboivinianum prédominent entre 1000 et 1200 m d altitude. Pourtant, dans la forêt orientale, les arbres à contrefort se rencontrent dans les bas fonds afin d augmenter leur stabilité. D après l histoire géologique de la Montagne d Ambre, une intense activité tectonique est à l origine des activités volcaniques. L importance de la masse de produits éruptifs qui constituent le massif reflète une grande instabilité tectonique dans l extrême nord de Madagascar (Rossi, 1980). La découverte d une faune actuelle dans les tufs basaltiques d Antsiranana a permis de supposer que l âge des dernières éruptions est subactuel (Decary, 1922). Cependant, des études palynologiques 276

287 ont permis de présumer que la Montagne d Ambre était peuplée par les espèces végétales de la forêt ombrophile de l Est pendant les derniers ans (Straka, 1996). Ainsi, la forêt humide existant actuellement à la Montagne d Ambre pourrait dériver de la forêt orientale dont le substrat a été surélevé suite aux activités tectoniques. La fréquence des ouvertures et des chablis dans de nombreux sites témoigne des exploitations antérieures entraînant la dominance des peuplements de Harungana madagascariensis, habituellement observée dans les formations ouvertes, et d espèces secondaires comme Dombeya acerifolia et Macaranga sp. La situation isolée du massif qui l expose directement aux vents et aux perturbations cycloniques accentuerait les effets de ces anciennes exploitations. De nombreuses espèces cicatricielles telles que Strobilanthes madagascariensis et Ionacanthus calcaratus dominent la strate herbacée. Au-dessus de 900 m, les épiphytes, les lianes et les Ficus étrangleurs se rencontrent en abondance au niveau des différentes strates. Leur présence reflète une humidité atmosphérique élevée par la présence de brouillard permanent. En outre, de nombreuses plantes herbacées ont une taille supérieure à 2 m. Les Fougères arborescentes et les palmiers sont fréquents. Similarités avec les forêts orientales Les forêts humides de la Montagne d Ambre présentent des caractères physionomiques, floristiques et biologiques similaires avec la forêt orientale de basse altitude. La canopée élevée de 15 à 25 m est similaire à celles des forêts de même type : Masoala (Randrianjanahary, 2004) et Mananara-Nord (Raharimalala, 2000 Rakotoarivelo, 1998) ; des arbres à large contrefort comme Canarium madagascariense prédominent dans la strate arborée et différentes espèces de lianes, d épiphytes et de parasites ont été observés. Toutefois, à cause de l altitude plus élevée et de la nature du substrat volcanique, quelques différences ont été constatées. La strate herbacée est plus dense et plus développée alors qu elle est discontinue dans la forêt orientale et les taxons caractéristiques de la forêt dense humide sempervirente de basse altitude, à savoir Anthostema et Myristicaceae, n ont pas été rencontrés à la Montagne d Ambre. 5- CONCLUSION La Montagne d Ambre forme une enclave humide localisée à l extrême nord de Madagascar. C est un massif volcanique issu des mouvements tectoniques importants d âge plio-quaternaire (Rossi, 1980) qui ont contribué à l élévation du massif à relief très accidenté. Elle constitue une barrière nord-sud perpendiculaire à la direction de l alizé. Le relief présente un profil dissymétrique d Est en Ouest ; les pentes Est sont douces et les pentes Ouest 277

288 plus raides. Les sols dérivent du subtrat basaltique. Le climat est de type tropical humide sur le versant Est et plus sec sur le versant occidental. Les formations végétales confèrent à la Montagne d Ambre son importance et ses multiples potentialités, notamment le fait de constituer le réservoir d eau pour l extrême nord de Madagascar. Dans les différentes formations, des caractéristiques dendrométriques et biologiques assez particulières résultent de la nature des sols sur un substrat volcanique. En effet, la taille des contreforts des arbres et leur diamètre sont spécialement grandes sur certains représentants autochtones comme Canariummadagascariense, Breonia sp. et Nuxia ambrensis, ou secondaires comme Harunganamadagascariensis. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Battistini, R., Problèmes géomorphologiques de l extrême nord de Madagascar. Revue de géographie n 7, Univ. Antananarivo, pp Dawkins, H. C., The management of natural tropical high forest with special reference to Uganda Imperial Forestry Institute, Oxford Institute Paper, N 34, 155p. Decary, R., Les dernières éruptions du massif d Ambre. Bull. Acad. Malg., VII, 7p. Gautier, L., C. Chatelain & R. Spichiger, Presentation of a relevé method for vegetation studies based on high-resolution satellite imagery. in: J. H. Seyani and A. C. Chikuni (eds.). Proceedings of XIIIth plenary meeting of AETFAT, Zomba, Malawi, National Herbarium and Botanic Gardens of Malawi, Zomba, pp Guinochet, M., Phytosociologie. Collection d écologie I, Eds Masson & Cie, Paris, 227p. Humbert, H., Les territoires phytogéographiques de Madagascar. Année Biol., ser. 3, 31, pp Legendre, L. & P. Legendre, Ecologie numérique, 2. La structure des données écologiques. Masson, Paris. 247p Messmer, N., L. Gautier & C. Chatelain, Etude de la structure et de la composition floristique de la végétation de la Réserve Spéciale de Manongarivo, Madagascar. In: L. Gautier & S. M. Goodman (éds.) Inventaire floristique et faunistique de la Réserve Spéciale de Manongarivo, NW Madagascar.Boissiera. 59, pp Perrier de la Bathie., Flore de Madagascar et des Comores (119e Famille. Icacinaceae). Raharimalala, F., Analyse et caractérisation de la biodiversité végétale dans la forêt primaire de la Réserve de biosphère de Mananara-Nord. Thèse de Doctorat de 3 e cycle, Opt. Ecologie Végétale, Univ. Antananarivo, 123p. 278

289 Rakotoarivelo, N. J. J., Contribution à l étude de quelques types de forêts dans la Réserve de Biosphère de Mananara-Nord : Cas du Parc National terrestre de Verezanantsoro (Flore-Structure-Cartographie). Mém. DEA, opt. Ecologie Végétale, Univ. Antananarivo, 82p. Randrianjanahary, M. O., Etude des effets de passage de cyclone (cyclone Hudah en 2000 et cyclone Ihary en 2002) sur les formations forestières de la péninsule de Masoala. Mém. DEA, opt. Ecologie végétale, Univ. Antananarivo, 98p. Rossi, G., L extrême nord de Madagascar. Eds EDISUD, Aix-en- Provence, 439p. Straka, H., Histoire de la végétation de Madagascar oriental dans les derniers 100 millénaires. In Biogéographie de Madagascar, pp

290 ANALYSE FLORISTIQUE DE QUELQUES GROUPEMENTS VEGETAUX DES FORETS A ALTITUDES ELEVEES DE LA MONTAGNE D AMBRE Solotiana Deraharilanto RAMANDIMBIMANANA, Edmond ROGER, Charlotte RAJERIARISON, Laurent GAUTIER B.P.906. Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences, Université d Antananarivo. RESUME Une étude des forêts du Parc National de la Montagne d Ambre a été réalisée afin de déterminer leurs caractéristiques floristiques. L approche floristique a été faite à l aide de 58 relevés linéaires à une altitude variant de 890 m à 1430 m. Au total, 640 espèces et morphoespèces réparties dans 249 genres et 99 familles ont été identifiées, dont 86% sont endémiques. En fonction de la similarité floristique des relevés, cinq groupements végétaux ont été identifiés. Dans chaque groupe, des différences sont marquées tant sur la composition floristique que sur les adaptations biologiques des espèces. D Est en Ouest, la forêt passe d une forêt dense humide à une forêt dense subhumide et de transition. Mots clés : Montagne d Ambre, inventaire, flore, groupements végétaux. 1- INTRODUCTION Le Parc National de la Montagne d Ambre est situé sur un massif volcanique isolé à l extrême Nord de Madagascar. Ses forêts principalement de type humide montagnard se détachent des forêts sèches avoisinantes et sont isolées à plus de 100 km de la forêt humide des domaines du Centre et de l Est situées plus au Sud. Cette situation a pour conséquence l existence de plusieurs espèces endémiques locales. Malgré son statut Parc National à Madagascar - le premier, créé en 1958, les connaissances scientifiques sur la flore de la Montagne d Ambre sont encore insuffisantes. En effet, une grande partie des récoltes et expéditions effectuées jusqu à l heure actuelle ne couvrent que les parties les plus accessibles du massif (le Nord et la partie Est) particulièrement à proximité de la station des Roussettes. En outre, cet îlot de forêt est actuellement soumis à des fortes pressions anthropiques. Ainsi, cette recherche a pour objectif d étudier cette flore encore mal connue de la Montagne d Ambre. 2- METHODES D ETUDE La méthodologie a été faite suivant 3 stades successifs : les études préliminaires, les collectes des données sur terrain et enfin les traitements et analyses des données. 280

291 - Choix et localisation de la zone d étude A l aide de documentations bibliographiques et cartographiques, 6 sites ont été choisis pour l étude de la flore, en se basant sur le type de végétation et l altitude tout en ciblant les zones peu prospectées. Ensuite, le choix des emplacements des relevés a été fait en tenant compte de l homogénéité physionomique, de l homogénéité floristique, et de l uniformité des conditions écologiques apparentes. - Collecte des données sur le terrain Afin d obtenir un maximum d informations quantitatives et qualitatives sur la composition floristique, la méthode de relevé linéaire proposée a été adoptée (Gautier &al., 1994). Cinquante et huit (58) relevés linéaires se trouvant entre 890 m à 1430 m d altitude ont été réalisés. Dans une surface de végétation jugée homogène, une chevillère a été tiré sur une longueur de 100 m. Puis, un jalon de 8m de haut a été déplacé tous les 2 mètres le long de la ligne de 100 m. La hauteur de contact avec le jalon, le nom scientifique et le type biologique de chaque individu ont été notés. Les espèces qui n ont pu être identifiées sur place ont été récoltées. Analyses des données - Analyses floristiques : basées sur l identification des espèces, le calcul de l abondance et la fréquence de chaque espèce. Les affinités biogéographiques et les types biologiques des espèces ont été également étudiés. - Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) : utilisée pour regrouper les relevés en fonction de leurs similarités floristiques. Cela est fait en comparant la liste floristique des relevés pris deux à deux par le calcul de l indice de similarité de Horn (HORN, 1966). Les espèces indicatrices de chaque groupement identifié ont été ensuite trouvées en utilisant le logiciel IndVal. Ces espèces sont dites indicatrices d un groupe du fait de leur forte abondance et fréquence dans le groupe. Cependant, ces espèces peuvent être présentes dans les autres groupes mais en moindre importance quantitativement. 3- RESULTATS ET INTERPRETATIONS 3-1- Caracteristiques floristiques et biologiques globales - Richesse et diversité floristique Au total, 640 espèces et morphoespèces ont été identifiées. Ces espèces se répartissent dans 249 genres appartenant à 99 familles. Le tableau I résume la répartition des espèces recensées dans les différents rangs 281

292 taxonomiques. Les 5 familles les plus riches en espèces sont les Euphorbiaceae, Rubiaceae, Flacourtiaceae, Myrsinaceae et les Lauraceae. Tableau I : Richesse floristique globale des forêts de la Montagne d Ambre TAXONS Familles Genres Espèces Dicotylédones ANGIOSPERMESS Monocotylédones GYMNOSPERMES PTERIDOPHYTES TOTAL Affinités biogéographiques L endémisme spécifique est très élevé dans la Montagne d Ambre avec 80.37% (Figure 1). De même, deux familles endémiques et 21 genres endémiques ont été identifiés. Figure 1 : Spectre biogéographique de la végétation de la Montagne d Ambre Légende - End. = espèces endémiques - Afr.Mcar = Afrique, Madagascar - Pantrop. = espèces pantropicales - Afr.Mcar.Masc = Afrique, Madagascar, - Cosm. = espèces cosmopolites Mascareignes - Afr. = Africaines - Afr.trop. = Afrique tropicale - Afr.Asi. = Afrique, Asie - Trop = Tropicale 3-2- Caracterisations des groupements vegetaux Le tableau II montre la répartition des relevés au sein de chaque groupement identifié. Groupement végétal I Cinquante (50) espèces réparties dans 35 familles et 50 genres ont été identifiées. Les familles les plus représentées sont les Rubiaceae avec 4 espèces, les Clusiaceae et les Orchidaceae représentées chacune par 3 282

293 espèces. Au niveau spécifique, les espèces les plus abondantes sont Dombeya capuroniana, Poecilostachys sp. LG 5146, Syzygium bernieri et Streptocarpus sp. A Nombre relevés Sites de relevés constitutifs de chaque groupement végétal Tableau II : Répartition des relevés au sein des 5 groupements végétaux Groupemen t végétal I Groupement végétal II Groupement végétal III Groupement végétal IV Groupement végétal V Site n 2 : Station des Roussettes A12 Site n 3 : Lac Maudit A24 Site n 2 : Station des Roussettes A18, A19 Site n 3 : Lac Maudit A21, A22, A23, A25, A26, A27, A28, A29, A30 Site n 6 : Grande Cascade A46, A47, A48, A49, A50, A51, A52, A53 Site n 1: Grand Lac A01, A02, A03, A04, A05, A06, A07, A08, A09, A10 Site n 2 : Station des Roussettes A11, A15, A16 Site n 4 : Lac Texier A34 Site n 2 : Station des Roussettes A13, A14, A17, A20 Site n 4 : Lac Texier A31, A32, A33, A35, A54, A55, A56, A57, A58 Site n 5 : Rivière Antsakoabe A36, A37, A38, A39, A40, A41, A42, A43, A44, A45 En tenant compte de la valeur indicatrice des espèces, dix-sept (17) espèces peuvent être considérées comme indicatrices de ce groupe (AnnexeII.1.) dont les plus marquantes sont : Weinmannia sp., Syzygium bernieri et Garcinia verrucosa, Dombeya capuronian, Croton humblotii, Cyperus longifolius et Hypoestes phyllostachya. Il montre la prédominance des phanérophytes avec 59,2 %, suivis des chaméphytes avec 18,4 %. Les cryptophytes sont les moins représentés avec seulement 4,1 %. Les cryptophytes sont les moins représentés (4,1 %). (Figure 2) La répartition biogéographique des taxons constitutifs de ce groupe est illustrée par la figure 3. Elle montre encore la prédominance des espèces endémiques (77 %). La végétation dans ce groupement est une forêt dense humide sur crête et où la voute forestière est très basse. Ce relevé se trouve dans les plus hautes altitudes, l humidité relative reste favorable à l installation des mousses et des épiphytes. Groupement végétal II Trente-six (36) espèces réparties dans 22 familles et 33 genres ont été identifiées. Les familles les plus représentées sont les Rubiaceae avec 4 espèces, Celastraceae, Euphorbiaceae et les Flacourtiaceae représentées chacune par 3 espèces. Les espèces les plus abondantes sont Poecilostachys 283

294 sp_lg 5146, Homaliumm nudiflorum, Mystroxylum aethiopicum expansissima. et Psychotria 8,2% 10,2% 4,1% 18,4% 2,0% 18,4% 38,8% Microphanéroph yte Mesophanéroph yte Nanophanéroph yte Chaméphyte 8% 77% 7% 8% afr afr mad masc end trop Figure 2 : Spectre biologique du groupement végétal I Figure 3 : Distribution biogéographique du groupement végétal I La végétation dans ce groupement constitué d un seul relevé est une forêt dense humide sur crête où la voute forestière est très basse. Ce relevé se trouve dans les plus hautes altitudes, l humidité relative reste favorable à l installation des moussess et des épiphytes. Groupement végétal II Ce groupement est représenté par un seul relevé du site n 3 (Lac Maudit) qui est le relevé A24. Ce relevé est localisé dans la partie ouest du parc, vers 1280 m d altitude. La végétation est une formation basse, sur une crête très exposées directement au vent et à pente très forte. Trente-six (36) espèces réparties dans 22 familles et 33 genres ont été identifiées. Les familles les plus représentées sont les Rubiaceae avec 4 espèces, Celastraceae, Euphorbiaceae et les Flacourtiaceaee représentées chacune par 3 espèces. Les espèces les plus abondantes sont Poecilostachys splg 5146, Homalium nudiflorum, Mystroxylum aethiopicum et Psychotria expansissima. En tenant compte de la valeur indicatrice des espèces, dix-sept (17) espèces peuvent être considérées comme indicatrices de ce groupe (Annexe I.2.) dontmystroxylum aethiopicum, Tambourissa trichophylla, Psychotria expansissimaet Todalia asiatica. Les phanérophytes dominent avec 78,8 % (Figure 4). Les proportions en liane(6,06 %) et epiphytee (3,03 %) ont diminué par rapport à celles du groupe I. 284

295 La répartition biogéographique des taxons constitutifs de ce groupe est illustrée par la figure 5. Elle montre encore la prédominance des espèces endémiques (75 %). 12,12% 3,03% 6,06% 51,52% Microphanéroph yte Mesophanérophy te Chaméphyte Epiphyte 8% 75% 9% 8% afr asi afr mad masc end trop 27,27% Liane Figure 4 : Spectre biologique du groupement végétal II Figure 5 : Distribution biogéographique du groupement végétal II La végétation dans ce groupement est une forêt dense humide très basse (4 à 5 m de haut). Cependant, sa différence avec le groupement végétal II réside au niveau de la composition floristique et des caractères biologiques des espèces. Une diminution des proportions en épiphyte et en espèce lianescentes est observée. Ces caractères sont attribués à l action de la topographie (crête très exposée au vent), occasionnant la diminution du degré d humidité dans cette zone. Groupement végétal III Ce groupe réunit les relevés réalisés dans les basses altitudes, entre 890 m et 1175 m dont la majorité se trouve sur le flanc occidental du massif. Tous les niveaux topographiques sont représentés dans ce groupe et la pente varie de 2 à 44. Dans cette partie de la forêt, les précipitations moyennes annuelles enregistrées sont de 1349 mm/an à 1368 mm/an. La formation est une forêt dense humide d une hauteur moyenne de 15 m mais l aridité climatique est de plus en plus ressentie. Nous avons recensé 391 espèces dans ce groupement. Ces espèces se répartissent dans 74 familles et 182 genres. Parmi les familles les plus représentées figurent les Rubiaceae avec 45 espèces, les Euphorbiaceae avec 32 espèces, les Lauraceae et les Myrsinaceae avec 19 espèces et enfin 18 espèces pour les Flacourtiaceae. Les espèces les plus fréquentes sont Chrysophyllum boivinianum avec 94,7 %, Salacia madagascariensis et Trophis montana respectivement avec 89 %. Vingt (20) espèces ont été identifiées comme étant indicatrices de ce groupe (Annexe I.3), dont Polyalthia oligosperma, Drypetes madagascariensis 285

296 Coffea mogenetii, Leea guineensis, Tabernaemontana sp, Salacia madagascariensis et Dichapetalum bojeri. Dans cette partie de la forêt, la saison sèche est perceptible et la diminution de l humidité apporte son effet sur les modes d adaptations des plantes. Ainsi, la forêt est constituée d un mélange d espèces sempervirentes et d espèces caducifoliées. Outre les modes d adaptations en milieu humide déjà rencontrés dans les groupes précédents, certaines espèces possèdent des modes d adaptations en milieu sec comme : - la sclérophyllie qui est présente chez Mystroxylum aethiopicum ; - les feuilles en cladodes chez Phylloxylon xylophylloides ; - la pubescence chez Dalbergia monticola. Les proportions des types biologiques de ce groupemontre la prédominance des phanérophytes avec 83,96 % (Figure 6). Les lianes (9,31 %) sont encore présentes et les épiphytes sont relativement peu représentées avec 2,84 %. Cette faible proportion en épiphytes est attribuée à la diminution de l humidité à l intérieur ieur des forêts, qui n est pas favorable au bon développement des espèces de ce type biologique. La distribution des taxons suivant les affinités biogéographiques dans ce groupe montre un endémisme spécifique très élevé avoisinant les 90 % (Figure 7). Figure 6: Spectre biologique du groupement végétal III Figure 7 : Distribution biogéographique du groupement végétal III L analyse de ce groupement végétal III a permis de montrer l existence des espèces indicatrices de ce groupe comme Polyalthia oligosperma et Trophis montana. De même, des changements s observent dans la composition floristique et les caractères biologiques des espèces, mettant en évidence le passage progressif des forêts humide du versant est et du centre de la montagne vers les forêts denses sèches du versant Ouest. Nous pouvons 286

297 interpréter cela comme une conséquence de l'effet de foehn sur le versant occidental qui induit une saison sèche plus importante et un degré d humidité moindre. Groupement végétal IV Les sites de relevés de ce groupement se trouvent dans les hautes altitudes de la Montagne d Ambre, dans la partie centrale du Parc National, à altitude comprise entre 1140 m et 1430 m. La pente varie de 3 à 37 et tous les niveaux topographiques sont représentés dans ce groupe. La végétation correspondante est une forêt dense humide sempervirente montagnarde d une hauteur moyenne de 10 m et avec une strate herbacée très dense. Sur l ensemble des 14 relevés constitutifs de ce groupe, 247 espèces réparties dans 135 genres et 70 familles ont été identifiés. Les familles les plus riches sont les Rubiaceae (23 espèces), Euphorbiaceae (17 espèces), Acanthaceae (9 espèces), Araliaceae, Moraceae et Oleaceae avec 8 espèces.les espèces les plus fréquentes sont Aphloia theiformis (93 %), Strobilanthes madagascariensis (86 %), enfin Ephippiandra madagascariensis et Elaeocarpus subserratus chacune avec 64 %. Les espèces indicatrices de ce groupe sont présentées en annexe I.4. Au total, elles comptent 23 espèces à savoir Carissa sessiliflora,nuxia coriacea, Weinmannia sanguisugarum, Elaeocarpus subserratus et Ephippiandra madagascariensis. Les caractères d adaptations des espèces sont les mêmes que ceux des forêts humides orientales malgaches déjà mentionnées plus haut. L épiphytisme est surtout représenté par Blechnum microbasis, Asplenium nidus.l altitude impose également son effet sur les plantes dont le nanisme, très fréquent en haute altitude dans les crêtes, se rencontre chez Weinmannia sanguisugarum et Schefflera sp_a Les espèces recensées sont en majorité des phanérophytes représentant 69,81 % des taxons (Figure 8). Cette répartition est attribuée au taux d humidité élevée issu des brouillards persistants sur les zones élevées de la Montagne d Ambre. La distribution des différents taxons inventoriés dans ce groupe suivant leurs affinités biogéographiques est illustrée par la figure 9. Elle montre un fort taux d endémicité spécifique représentant 87,08 % des taxons. La végétation au sein du groupement végétal IV est une forêt dense humide montagnarde caractérisée par des espèces telles que Weinmannia sanguisugarum et Ephippiandra madagascariensis et marquée par l abondance des fougères arborescentes, des lianes et des épiphytes. Ces caractères 287

298 floristiques et biologiques sont attribués à l effet de l altitude qui est supérieure à 1140 m et où l humidité est très élevée. Figure 8 : Spectre biologique du groupement végétal IV Figure 9 : Distribution biogéographique du groupement végétal IV Groupement végétal V Les relevés ont été effectués dans la partie orientale de la Montagne d Ambre à une altitude comprise entre 965 m et 1180 m. La topographie est moins accidentée et les pentes sont assez douces, variant de 0 à 18. Les précipitations sont de 1349 mm/an à 1376 mm/an et la formation végétale rencontrée est une forêt dense humide sempervirente. Trois cent soixante-quinze (375) espèces y ont été inventoriées. Ces espèces appartiennent à 82 familles et 180 genres. Les familles les plus riches sont les Euphorbiaceae et Rubiaceae représentées chacune par 30 espèces, les Lauraceae avec 21 espèces, les Flacourtiaceae avec 17 espèces et les Moraceae avec 13 espèces. Les espèces les plus fréquentes sont Asplenium nidus et Chrysophyllum boivinianum avec 91,3% %, Elatostema goudotianum, Blechnum microbasis et Canarium madagascariense avec 87%, Strobilanthes madagascariensis (83 %) et Allophyllus cobbe (78 %). Quelques espèces comme Phyllarthron spsmt 203, Mendoncia cowanii sont également très abondantes. Parmi les espèces recensées, 21 espèces ont été retenues comme étant des espèces indicatrices de ce groupe (Annexe I.5). Parmi ces espèces figurent Harungana madagascariensis, Canarium madagascariense, Scolopia madagascariensis, Dracaena reflexa, Psychotria polygrammata, Canthium bosseri et Chrysophyllum lanceolatum. La partie orientale de la Montagne d Ambre est régie par un climat humide. Les espèces rencontrées dans cette zone présentent des modes 288

299 d adaptation liées à l humidité dont l épiphytisme chez Bulbophyllum coriophorum, Asplenium nidus et Blechnum microbasis,la lianescence chez Gouania glandulosa et Cissus floribunda.. Les feuilles sont persistantes. Le spèctre biologique ique des taxons recensés dans ce groupe montre que la proportion en phanérophytes est nettement supérieure avec un pourcentage de 72,92 %. Les lianes et les épiphytes sont également bien représentés (10,95 % et 8,07 %) alors que les chaméphytes sont presque inexistants avec 0,28 % (Figure 10). La figure 11 nous renseigne la répartition biogéographique des taxons inventoriés dans le groupement végétal V. Le pourcentage d endémicité est très elevé, représentant 88,111 % des taxons. Figure 10 : Spectre biologique du groupement végétal V Figure 12 : Distribution biogéographique dugroupement végétal V Du point de vue floristique pour le groupement végétal V, les espèces rencontrées sont similaires à celles des forêts humides orientales malgaches. Il y a augmentation de la proportion des lianes et des épiphytes. Ces observations sont attribuées à l humidité élevée dans cette partie de la Montagne d Ambre. 4- DISCUSSION Le mélange entre la flore sèche et la flore humide dans la partie occidentale de la Montagne d Ambre est dû à la proximité entre les deux formations, un effet qui est marqué par la variation progressive des modes d adaptations des espèces. L abondance d Aphloia theiformiset Harungana madagascariensis qui sont des espèces cicatricielles, montre la perturbation de cette forêt. La cause étant le fait qu avant d avoir un statut d Aire Protégée, la Montagne d Ambre était une ancienne zone d exploitation forestière.l effet des perturbations naturelles (cyclone ) pourrait être également remis en 289

300 cause. Cependant, cette forêt semblerait actuellement progresser vers un stade climacique. Certains taxons des forêts humidessont absents dans les forêts de la Montagne d Ambre. Parmi ces espèces figurent Dilobeia thouarsii, uneespèce caractéristique des forêts de moyenne altitude (Koechlin et al., 1974) ; Sloanea rhodantha (Elaeocapaceae), espèce présente à Ambohimirahavavyet Beampoko dans le Tsaratanàna (Andriamiarinoro, 2007; Randrianarivony, 2007) et dans le Pic d Ivohibe vers 1200 m d altitude (Rakotomalaza et Messmer, 1999) est totalement absente à la Montagne d Ambre. De même les familles des Sarcolaenaceae et Asteropeiaceae y sont absentes, pourtant, ces familles sont présentes à Manongarivo (Gautier, 2002) et à Marojejy (Messmer et al., 2000). 5- CONCLUSION Au total, 640 espèces réparties dans 249 genres et 99 familles ont été identifiés dans les forêts à altitudes élevées de la Montagne d Ambre. La grande variabilité des conditions écologiques dans ce massif, entre autres son profil dissymétrique, son climat et sa variation altitudinale, sont à l origine de la particularité et de l originalité floristiques de la Montagne d Ambre. Bien que les résultats de cette étude ne soient pas exhaustifs, ils contribuent néanmoins de manière significative à l augmentation des connaissances floristiques de la Montagne d Ambre. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Andriamiarinoro, H., Zonation de la flore et végétation, et répartition des Pandanaceae dans les massifs de Beampoko et d'ambohimirahavavy (Partie Nord de Madagascar). Mémoire de DEA. Faculté des Sciences, Université d Antananarivo. 83p. Dufrêne, M. et Legendre, P., 1997.Species assemblages and indicator species: theneed for a flexible asymmetrical approach. Ecological Monographs 67, Gautier, L., 2002.Etude de la structure et de la composition floristique de la végétation de la Réserve Spéciale de Manongarivo, Madagascar. In: Gautier, L. & Goodman, S. M. (eds.). Inventaire floristique et faunistique de la Réserve Spéciale de Manongarivo (NW Madagascar). Boissiera : Mémoires de botanique systématique, vol. 59: Gautier, L., C. Chatelain et R. Spichiger, 1994.Presentation of a releve for vegetation studies based on hight resolution satellite imagery. In: SEYANI, J.H. & A. C. CHIKUNI (eds.). Proceedings of the XIIIth plenary meeting of Aetfat. Zomba, Malawi, 2:

301 Humbert, H. et G. Cours Darne, Notice de la carte Madagascar. Toulouse, France, CNRS et ORSTOM. 162p. Horn, H. S., Measurement of «overlap» in comparative ecological studies. Amer. Naturalist 100:f Koechlin, J., Guillaumet, J.L. et Morat, P Flore et végétation demadagascar. Ed. VADUZ et CRAMER, 687p. Messmer, N., P.J. Rakotomalaza et L. Gautier, 2000.Structure and Floristic Composition of the Vegetation of the Parc National de Marojejy, Madagascar. In: GOODMAN, S. M. (ed.) A floral and faunal inventory of the Parc National de Marojejy, Madagascar: With reference to elevational variation. Fieldiana: Zoology, new series 97: Rakotomalaza, P.J. et N. Messmer, 1999.Structure and floristic composition of the vegetation in the Réserve Naturelle Intégrale d'andohahela, Madagascar. In: Goodman, S. M. (ed.) A floral and faunal inventory of the Réserve Naturelle Intégrale d'andohahela, Madagascar: With reference to elevational variation.fieldiana: Zoology, new series 94: Randrianarivony, T.N., Etude des formations végétales dans les hautes montagnes du Nord de Madagascar, Cas d'ambohimirahavavy et de Beampoko, Sud-est de Tsaratànana (Régions SOFIA, SAVA), autoécologie du genre Vaccinium dans ces massifs. Mémoire de DEA. Faculté des Sciences, Université d Antananarivo. 76p. 291

302 ANNEXES I : Liste des espèces indicatrices des 4 groupements végétaux ANNEXE I.1 : Liste des espèces indicatrices du groupement végétal I FAMILLE GENRES ESPECES ACANTHACEAE Hypoestes phyllostachya ARECACEAE Dypsis sp_sdr 064 CLUSIACEAE Mammea sp_a CUNNONIACEAE Weinmannia sp_mhr 012 CYPERACEAE Cyperus longifolius DRACAENACEAE Dracaena sp_mhr 009 ERYTHROXYLACEAE Erythroxylum sp_a GESNERIACEAE Streptocarpus sp_a MALVACEAE Dombeya capuroniana MYRTACEAE Syzygium bernieri ORCHIDACEAE Bulbophyllum coriophorum ORCHIDACEAE Liparis sp_a PITTOSPORACEAE Pittosporum verticillatum var. microphyllum RUBIACEAE Pyrostria sp_a RUBIACEAE Tarenna sp_mhr 020 SAPOTACEAE Capurodendron sp_a SMILAXACEAE Smilax anceps ANNEXE I.2 : Liste des espèces indicatrices du groupement végétal II FAMILLE GENRES ESPECES ARALIACEAE Polyscias ornifolia longipedicellata var. ARALIACEAE Schefflera longipedicellata CELASTRACEAE Brexiella ambrensis CELASTRACEAE Mystroxylum aethiopicum EBENACEAE Diospyros haplostylis FLACOURTIACEAE Homalium FLACOURTIACEAE Ludia nudiflorum cf pinnatinervia MELIACEAE Malleastrum pseudopauperatum MONIMIACEAE Tambourissa trichophylla MORACEAE Ficus sp_mhr 147 MYRSINACEAE Oncostemum sp_smt 089 OLEACEAE Noronhia sp_a PITTOSPORACEA E Pittosporum ambrense POACEAE Poecilostachys sp_lg 5146 RUBIACEAE Enterospermum calyculatum RUBIACEAE Psychotria expansissima RUTACEAE Todalia asiatica ANNEXE I.3 : Liste des espèces indicatrices du groupement végétal III FAMILLE GENRES ESPECES ANACARDIACEAE Protorhus sp_a ANNONACEAE Polyalthia oligosperma APOCYNACEAE Petchia erythrocarpa CELASTRACEAE Salacia madagascariensis EUPHORBIACEAE Claoxylon sp_a EUPHORBIACEAE Croton hovarium EUPHORBIACEAE Drypetes madagascariensis var perrieri EUPHORBIACEAE Phyllanthus erythroxyloïdes FLACOURTIACEAE Casearia nigrescens FLACOURTIACEAE Scolopia sp_a LEEACEAE Leea guineensis MALVACEAE Nesogordonia normandii MELASTOMATACEAE Dichaetantera sp_sdr 062 MORACEAE Trophis montana OLEACEAE Chionanthus sp POACEAE indet_a RUBIACEAE Breonia sp_sdr 029 RUBIACEAE Coffea mogenetii RUBIACEAE Ixora sp_a TILIACEAE Grewia brideliaefolia var minutiflora 292

303 ANNEXE I.4 : Liste des espèces indicatrices du groupement végétal IV FAMILLE GENRES ESPECES ACANTHACEAE Brillantaisia madagascariensis APOCYNACEAE Carissa sessiliflora ARECACEAE Dypsis sp_lg 5125 BUDLEJACEAE Nuxia coriacea CUNONIACEAE Weinmannia sanguisugarum CYATHEACEAE Cyathea borbonica DENNSTAEDTIACEAE Blotiella pubescens DRYOPTERIDACEAE Ctenitis sp_a ELAEOCARPACEAE Elaeocarpus subserratus EUPHORBIACEAE Acalypha reticulata EUPHORBIACEAE Aphloia theiformis EUPHORBIACEAE Claoxylon sp_lg 5117 INDET indet_mhr 083 MONIMIACEAE Ephippiandra madagascariensis MORACEAE Ficus pachyclada MYRSINACEAE Oncostemum elephantipes MYRSINACEAE Oncostemum umbellatum OLEACEAE Noronhia linocerioïdes RHIZOPHORACEAE Cassipourea s/g weihea RUBIACEAE Canthium majus RUBIACEAE Saldinia sp_a URTICACEAE Elatostema goudotianum URTICACEAE Phenax sp_a ANNEXE I.5 : Liste des espèces indicatrices du groupement végétal V FAMILLE GENRES ESPECES ANNONACEAE Ambavia gerrardii APOCYNACEAE Carissa septentrionalis ASPLENIACEAE Asplenium nidus BURSERACEAE Canarium madagascariense COMMELINACEAE Coleotrype madagascariensis DRACAENACEAE Dracaena reflexa FLACOURTIACEAE Scolopia madagascariensis HYPERICACEAE Harungana madagascariensis LAMIACEAE Mendoncia cowanii LAURACEAE Ocotea sp_a MELASTOMATACEAE Gravesia sp_a MORACEAE Ficus politoria MYRSINACEAE Oncostemum sp_a RUBIACEAE Canthium bosseri RUBIACEAE Mapouria parkeri RUBIACEAE Psychotria polygrammata RUTACEAE Melicope belahe SAPINDACEAE Allophyllus cobbe SAPOTACEAE Chrysophyllum lanceolatum SMILAXACEAE Smilax sp_mhr 112 THELYPTERIDACEAE Christella distans 293

304 EVALUATION ET STRATEGIE DE CONSERVATION DE LA ZONE D ORONJIA (ORANGEA), COMMUNE RURALE DE RAMENA REGION DIANA Antinoine RAZANAKOLONA 1, Eustache MIASA 1, ROGER Edmond 2 1 Gestion des Ressources Naturelles et de l Environnement (GRENE), Université de Toamasina 2 BP :906, Departement de Biologie et Ecologie Végétales, Université d Antananarivo RESUME Dans le Nord de Madagascar, de nombreux sites à haute valeur en biodiversité ne bénéficient pas de mesures pour la conservation. Alors pour sauver ses patrimoines, et en vue de les valoriser pour le bien de la population, la Région Diana a priorisée la protection de l environnement parmi les axes stratégiques de son plan de développement. Une nouvelle aire protégée Oronjia (Orangea) a été ainsi proposée par le Missouri Botanical Garden Antsiranana avec l appui de Conservation International pour entreprendre des recherches. Dans notre étude, différentes méthodes ont été adoptées. Ainsi la richesse floristique du site est comparable à celle de la Montagne de Français. Du point de vue biodiversité faunistique, le site est riche en réptiles et Amphibiens (34 espèces). La faune aviaire (63 espèces) est marquée par la présence de la colonie de Phaetonlepturus qui est une espèce non représentée dans le réseau des aires protégées de Madagascar. Treize (13) espèces de mammifères ont été identifiées, dont 3 sont des lémuriens endémiques Régionales et elles sont menacées selon IUCN. Cependant la zone d Oronjia est soumise à de fortes pressions et menaces anthropiques telles que le défrichement pour la fabrication de charbon de bois, pour la mise en culture des terrains, pour la construction et pour la mise en pâturage de la forêt. De ce fait, nous recommandons la protection de ce site tout en considérant l amélioration des niveaux de vie de la population riveraine afin de préserver la biodiversité exceptionnelle restante. Par ailleurs, une bonne gestion de la NAP et la valorisation de la biodiversité avec les ressources culturelles par le biais du développement de l écotourisme pourront augmenter l économie de la zone. Mots clés : évaluation, stratégie, conservation, Oronjia (Orangea), Ramena, Région Diana 1- INTRODUCTION Madagascar a été classé comme une zone prioritaire en matière de Conservation de la biodiversité. Cette situation et la mise en œuvre de la vision Durban ont incité les parties prenantes à tous les niveaux d agir en faveur de la protection des écosystèmes. 294

305 Actuellement, Conservation International (CI) avec divers organismes et les associations locales élabore des stratégies pour la mise en place d un complexe d aires protégées marine et côtière dans le Nord Est de l île, qui est formé par la Baie d Ambodivahibe, la Montagne des Français, la forêt d Ampio et la zone d Oronjia (Orangea). La forêt d Oronjia est une des forêts littorales de la cote Nord-est de Madagascar. Dans le processus de sa mise en place parmi les nouvelles aires protégées, l étude biologique des zones terrestres a été menée pa le Missouri Botanical Garden et c est dans ce cadre qu intervient notre part de collaboration. Notre travail fera l objet d une évaluation et stratégies de conservation de la zone d Oronjia. 2. METHODES D ETUDE 2.1. Collecte des données Dans cetteétude, les données biologiques socioéconomiques etsocioculturelles ont été recueillies par documentation. Le rapport des études faunistique, socio économique etsocioculturelle disponible au sein de MBG et le PCD de la commune rurale de Ramena, ont été consultés. Mais les données concernant l'inventaire holistique de la zone d'étude repose sur les récoltes antérieures c'est à dire, les récoltes effectuées de 1900 jusqu'en 2008.Une descente sur terrain a été effectuée dans le but de faire un enquête complémentaire pour évaluer la gravité des menaces affectant le site et de collecter les coordonnées des espèces et point importantes du site Traitement des données collectées Les données floristiques et zoologiques sont analysées à l'aide des fonctions dans Excel. Le statut des espèces a été obtenu en consultant lespublications disponibles. Les espèces répertoriées ont été classées selon leur importance, en comparant la diversité biologique du site avec d'autres. L'analyse des pressions et menaces a été effectuée avant de proposer des stratégies de conservation. 3. RESULTATS ET DISCUSSION 3.1. Richesses biologiques La liste globale des plantes répertoriées dans le site est récapitulée en annexe 1. L'analyse floristique d'oronjia nous a permis de distinguer 215 espèces reparties dans 149 genres et regroupées dans 57 Familles. Sur les 215 espèces, 173 espèces sont endémiques de Madagascar dont 36 espèces sont endémiques régionales et on peut encore distinguer 8 espèces qui ne se rencontrent qu'aux environs du site et dont 3 d'entre elles sont propres au site. En plus deux familles endémiques de Madagascar sontprésentes dans le site 295

306 (Physenaceae représentée par l'espèce Physena sessiffora et Sphaerocepalaceae, représentée par Rhopatocarpus suarezensis et Rhopalocarpus triplinervus). Trois espèces (Pachypodium rutembergianurn, Euphorbia hirta, et Euphorbiaintisy) figurent dans l annexe II de la CITES, L'espèce Pachypoclium rutembergianum est exploitée dans la zone. Douze espèces figurent sur laliste UICN, dont cinq (5) espèces (Cordia lowryana, Delonix regia, Phylloxylonarenicola, Rhopalocarpus suarezensis et Rhopalocarpus triplinervus) sont en danger critique, et trois espèces (Dalbergia lemurica, Delonix velutina et Tricalysia ovatiofolia), sont vulnérables.delonix velutina est très exploité dans la zone, tandis que Dalbergia lemurica se fait rare. Sur la faune aviaire, 63 espèces d'oiseaux ont été inventories sur une altitude de 0 à 50md'altitude. Le taux d'endémicité est de 32% soit 20 sur les 83 espèces recenser et 11 sont endémiques régionales. Une seule espèce (Lophotibis cristata) est menacée selon UICN et 12 autres espèces sont classées dans la liste de la CITES. Les espèces typiques des zones humides sont au nombre de vingt deux (22). Ellessont caractérisées par la présence de colonies de Phaetonà queue blanche, Phaéton lepturus. La liste et les statuts de conservation ainsi que la distribution des espèces recensées sont données en annexe II. Trente deux (32) espèces de reptile et 2 espèces d amphibien ont été répertoriées. Toutes les espèces de reptilesont endémiques, dont 25sont endémiques de Madagascar et 7(Furcifer petteri, Blaesodactylus boevini, Phelsuma abbotti, Phelsuma madagascariensis grandis, Paroedura lohatsara, Trachylepis tavaratra et Stenophis inopinae) sont endémiques régionales. De plus deux espèces sont en danger selon le statut UICN et à fa fois figurées clans l'annexe I de la CITES (Acrantophis madagascariensis, Sanzinia madagascariensis volontany). Huit espèces (Furcifer pardalis, Furcifer petteri, Furcifer verucosus, Phelsuma abbotti, Phetsuma madagascariensis grandis, Uroplatus sp2 fimbriatus, Uroplatus sp3, Uroplatus sp3 cfsikorae) appartiennent à l'annexe IIde la CITES. Les Mammifères sont au nombre de 13, avec 3 espèces de lemurien (menacées selon UICN) Pressions et menaces Cette grande diversité est actuellement très menacée par les activités anthropiques. Les principales menaces de lazone d'oronjia sont : - l'exploitation des forêts pour le charbon de bois entraînant la destruction de l'habitat et le risque d'extinction des individus des espècesles plus ciblées; - la pratiques des cultures sur brûlis qui réduit la surface forestière ; ainsi que la collecte des ignames laissant des trous dans la forêt, - la divagation des bétails dans la forêt freine la régénération des plantes 296

307 -la collecte de sable Axes stratégiques pour la conservation d'oronjia Dans le but d atteindre les objectifs de la conservation du site, nous suggérons quelques axes prioritaires selon les besoins et les pressions dans le site Sensibilisation Afin d éviter les problèmes ou contradictions dans le processus de la mise en place en NAP de ce site une forte sensibilisation est à effectuer. Système de communication L'incompréhension des communautés de base sur l'avancement de la situation des NAP fait partie des problèmes de la plupart des NAP. De ce fait, pour éviter cette situation un renforcement de la sensibilisation et des diffusions d'information doivent être effectués à tous les niveaux des parties concernées pour la conservation de ce site. Ainsi l'élaboration d'un système de communication est nécessaire. Lois et réglementations Avec l'accroissement de la population et la pauvreté, les personnes de la zone d'influence de ce site auront toujours une tendance à utiliser les ressources naturelles pour couvrir leurs besoins quotidiens. De ce fait lessensibilisations effectuées par les divers ONG dans les zones n'ont pas données des résultats concrets. Ainsi il est nécessaire de sensibiliser les communautés locales aux principales règles fixées par les textes et les lois forestières tels que la loi n du 21/12/90 portant le CEM (Charte de l'environnement Malagasy) et ses modifications, loi n 2001/05 du 11/02/03 portant le code de gestion des NAP. Il est également, important de mettre à la disposition des communautés les objectifs et orientations fixées sur les textes de la Polfor (ministère des eaux et forêts, 2001) pour inciter la participation de la communauté locale à la gestion des ressources forestières. Cette approche est nécessaire pour orienter les pratiques destructives et pour aller vers un équilibre durable et harmonieux entre les besoins de la communauté et les soucis écologiques. Toutefois, il est primordial de réconcilier la population avec son environnement ; ceux-ci peuvent être effectués en cherchant et adoptant un système de développement pour améliorer le niveau de vie de la population Réduction de la pauvreté Comme il aété déjà énoncé précédemment, les pressions anthropiquesidentifiées sont liées à des raisons économiques et de 297

308 subsistance. De ce faitpour les résoudre, il serait juste d'avancer des solutions qui répondent aux objectifs du gouvernement et aux besoins des communautés locales. Cependant il est aussi nécessaire d'apporter des appuis dans le domaine socio-économique. Ceux ci permettront d'améliorer les conditions de vie de la population. Alternative face au charbonnage intense La meilleure stratégie face à cette pratique de charbonnage très accentuée est la culture des arbres à croissance rapide comme Eucalyptus sp. et Acacia sp. De plus les Acaciasp.ont des propriétés fertilisants et assurent le rôle de brisevent et peuvent même utilisés comme haie vive. Comme cette solution est encore une mesure pour avoir des résultats à moyen terme les charbonniers ont besoin de ces produits destinés pour couvrir en parties les besoins de la ville d'antsiranana, Alors nous suggérons un reboisement destiné à la production de charbon.dans le but d effectuer celle activité, un périmètre sera Identifié (Zone d'usage multiple) et le projet devra élaborer un programme de formation des paysans sur la création et le maintien d'un centre de pepinière. En parallèle avec le reboisement il est primordial de voir des alternatives immédiates : voir des moyens pour améliorer les techniques de pêche. Pour ce faire, des formations et des apports en matériels de pêche tiennent la première place. En période de soudure ces gens peuvent travailler pour développer le tourisme et le développement de la zone. Il est aussi possible d inciter les villageois pour favoriser la création et le développementdes petits et simplesrestaurants pour les touristes et visiteurs. L'artisanat est aussi à valoriser. La formation guides locaux est aussi à envisager. Alternatives face à la culture sur brûlis et à la divagation de bétail La culture sur brûlis est très remarquable dans la zone d'oronjia et cette activité est faite pour avoir des terrains de culture pour le maïs et quelques légumineuses.dans le but d arrêter cette pratique, il faut continuer de faire des sensibilisations, d'avancer des options qui répondent aux besoins de la population. Dans cette zone, l'agriculture et l'élevage constituent une activité d'accompagnement à cause de l'insuffisance d'eau. Ces deux activités suivent un système traditionnel qui ne demande pas des moyens techniques, financiers, matériels et organisationnel important. C'est un système de type familial et de subsistance. Donc le rendement de la production agricole est faible. De ce fait, dans cette étude nous suggérons une orientation des techniques vers des pratiques permettant d'améliorer le rendement et de protéger l environnement. En effet, des études pour augmenter la production 298

309 agricole des paysans pouvant satisfaire leurs besoins devait être effectuées. Dans le domaine de l'élevage, une forte sensibilisation est à faire pour que les bétails ne soient plus laissés dans la forêt car leur piétinement pourrait endommager les régénérations naturelles des plantes. Les zones de pâturage doivent être gérées. Récoltes des plantes médicinales et des fruits sauvages La zone d'oronjia est aussi un lieu de collecte des plantes médicinales, Pour les quelques maladies comme le maux de ventre, les allergies à la piqûre d'insectes et les blessures. La population locale fait encore recours à la vertu desplantes médicinales. Leur collecte est à gérer, soit limiter aux besoins locaux pour éviter toute possibilité de raréfaction des espèces cibles. De Février à Avril, les fruits de Flacourtia ramountchi(larnontygornogorno) sont abondants dans la forêt ainsi que les fruits destrychnosdecussata (Mokotra) pour leur besoin ou vendus soit au niveau local ou au marché d'antsiranana. Appui technique dans le domaine de la pêche La pêche joue un rôle déterminant dans l'économie de la commune de la zone d'étude, le service régional de la pêche en collaboration avec les autorités doit élaborer un programme économique, social et environnemental sur la pêche ou bien renforcerleprogramme existant.changer les pirogues en plastique (plus durables) est aussi une option pour éviter l abattage répété des arbres dans la forêt. Etant donné que le secteur pêche constitué le pilier de l'économie de la zone d'influence, les pêcheurs doivent respecter les règles environnementales et humanitaires. Amélioration des pistes Les pistes aux alentours de la zone d'oronjia sont en mauvais état, alors la circulation reste assez difficile. (L'évacuation des produits et des malades est ainsi désavantagée). Ainsi un programme de construction ou tout au moins la réhabilitation de ces pistes doit être conçu. La mobilisation et la responsabilisation de tous les habitants peuvent être entreprises pour exécuter ce programme. Cette activité abordera aussi le développement du tourisme dans les zones. Ainsi, avec le renouvellement des pistes, l'évacuation des produits sera plus pratique. Amélioration de l activité touristique La zone d'oronjia est constituée des belles plages avec la mer calme. Pour cela, la commune doit améliorer et accentuer ces stratégies pour attirer les touristes, les vacanciers, et même les citadins de la ville d Antsiranana pour fréquenter ces zones. Des systèmes de droit d entrée sont à renforcer pour améliorer les revenus de la commune. Cette dernière peut également collaborer 299

310 avec les services touristiques afin de mieux passionner les visiteurs et d'encourager plus d'étranger à venir. Dans cette étude nous incitons les parties concernées au renforcement de la valorisation da l'écotourisme et du tourisme balnéaire à travers la création de la NAP d Oronjia. En effet avec une bonne gestion, l'activité touristique pourrait apporter une part importante au développement de lazone Suivi écologique et recherche scientifique Vu l'augmentation de la population, les besoins en produits desressources naturelles augmentent et la pauvreté incite les villageois à utiliser les ressources forestières. Aussi pour pouvoir évaluer le stock naturel, il est prioritairede procéder à un suivi écologique de la biodiversité, cela nécessite des inventaires périodiques ainsi que des études écologiques plus approfondiespour mettre en évidence les espèces les plusutilisées et les plus menacées c'est-à-dire pour estimer l évolution des stocks en ressources naturelles. Ce suivi écologique a pour but : - d'acquérir les données de base pour la gestion de ces sites, surtout indispensable pour ta prise des décisions sur la gestion, - d'étudier l'intensité de pression des actes de l homme sur la biodiversité et le site même. - de maintenir l'équilibre des habitats - de préserver les espèces importantes Il est aussi nécessaire d'effectuer des études approfondies sur les espèces cibles de conservation, comme Delonix velutina, Phaeton tepturus, et Dioscoreaseriflora Catégorisation de la NAP selon les critères de l UICN Les objectifs de ce projet sont de : - conserver et restaurer la zone d'oronjia et sa biodiversité ainsi que les richesses que le site renferme (richesse culturelles et paysagiques) - maintenir les services écologiques qu'elle offre, - contribuer au développement économique de la Région par la valorisationet l'utilisation durable de ses richesses naturelles et paysagiques. Si tels sont les objectifs de la création de la NAP Oronjia, en respectant les objectifs de l UICN, des remarques peuvent être avancées : le site ne présente pas des activités minières; 1216 ha sont délimités comme zone prioritaire de conservation stricte de la biodiversité, soit 57,98 % de la superficie du site, toute activité de valorisation tient compte de l'utilisation durable des ressources naturelles, surtout par le biais du tourisme qui promet un avenir meilleur pour te site et un développement de la Région. Ainsi, dans le SAPM nous proposons de classer la NAP Oronjia dans la catégorie II de l'uicn. 300

311 Comme le site est sous la gestion du Ministère de la Défense Nationale, représenté localement par la Région Militaire N.7, la NAP proposée pour Oronjia sera alors classée comme privée. Par contre, lacontribution du Ministère tutelle pour la gestion des ressources naturelles, notamment le MEFT est suggérée pour appuyer les responsables, tant que la conservation de la biodiversité ne s'inscrit pas dans la mission de ce dernier. Les parties prenantes avec les populations locales vont jouer aussi un rôle important sur l appui à la gestion. 4. CONCLUSION La présente étude nous a permis de décrire l'aspect général de la zone d'oronjia du point de vue de sa composition floristique et faunistique. Les études sur sa biodiversité ont montré 215 espèces floristiques, dont 80% sont endémiques de Madagascar. De plus la zone abrite deux familles endémiques et 8 espèces de plantes qui sont endémiques locales et ne sont pas encore représentées dans aucune AP de Madagascar. La faune aviaire est constituée de 63 espèces d'oiseaux, notons là présence d'une espèce rare et menacée selon le statut de l'uicn (Lophotibis cristata) et des colonies de Phaeton lepturus, espèce qui n'a jamais été représentée dans les AP existantes. La zone d'oronjia occupe une place importante dans la vie de la population riveraine et dans là satisfaction de leur besoin. Les produits issus de cette zone sont utilisés pour les besoins locaux et à des fins économiques. En effet, l'exploitation forestière et le charbonnage sont faits pour subvenir aux besoins et aussi liées au problème d'énergie de la ville d'antsiranana. C'est ainsi que le site connaît une dégradation rapide en ressources natureiies, alors qu il dispose des atouts nécessaires pour le développement de l'économie régionale. Malgré cela, la pauvreté ainsi que la dégradation des potentialités et des ressources devient un obstacle à la création des actions susceptibles de mettre en place le développement de la commune. Actuellement la pêche et l'exploitation des ressources naturelles de la forêt d'oronjia restent les activités prioritaires et conditionnent l'économie de la zone d'étude. Le projet de la mise en place de l aire protégée proposée de la zone d'oronjiâ (Orangea) a pour but de maintenir et de protéger les biodiversités de ce site et constitue un des moyens pour améliorer la vie des populations riveraines de la zone car ce site présente des potentialités touristiques frappants. Ainsi, le présent travail préconise la création de l'aire protégée et la gestion du site, car la présence des antennes régionales permanentes basées à Antsiranana des ONG, tels que MBG / SAGE, Conservation International et des divers acteurs privés, les autorités régionales, communales et les forces de l'ordre constituent des atouts pour ne pas détourner les objectifs fixés. 301

312 En conséquence, pour atteindre les objectifs de la mise en place de la NAP proposée, il est impératif de réaliser tous tes travaux nécessaires pour assurer une efficacité de la gestion de la NAPet pour que lapopulation locale puisse ressentir l'importance d'une AP. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Albignac, R., Ramangason, G., S., Andriatsarafara, S,, Rakotonirina, V., S. & Rabetaliana, H., Eco- développement for biodiversity conservation.30p. Goodman, S., M. & Benstead, L, P., Updated estimates of biodïversity and endemism for Madagascar. Oryx 39:73-77 in Revue Ravintsara, Edition spéciale forêt littorale, pp: 3-4 Heywood, V., H., Global Diversity Assessment Cambridge University Press, Cambridge in Primack, B. R., & Ratsirarson, L., Principe de base de la conservation de la biodiversité. 294p. Humbert, H., 1955 Les territoires phytogéographiques de Madagascar : leur cartographie. Colloques sur les régions écologiques, Paris Annexebiologie 31 : Lawton, J., H., & May, R., M., Extinction rates. Oxford University Press, Oxford, in Primack, B., R., & Ratsirarson, J., Principe de base de laconservation de la biodiversité, 294p. Ministère des eaux et forets, Politique Forestière Malagasy. Imprimerie Nationale, 58p Ministère de l'environnement des eaux et forets, office national de l'environnement, 2003-Tableau de Bord Environnemental d'antsiranana. Petit Jean, A., Madagascar par sa flore. Agence de coopération culturelle et technique, 49p. Rakotozafy, A., Dorr, L., et Gentry, A., Conservation des plantes à Madagascar et importance internationale de la flore malgache in- Priorité en matière de conservation des espèces à Madagascar. Séminaire scientifique international sur les écosystèrnes forestiers (28 au 31 oct.), pp, UICN, Catégories de l'ulcn pour les listes rouges. Gland, Suisse. UICN, Catégories et critère de l'uicn pour la liste rouge, version 3.1 Gland, Suisse. 175p. Schatz, G., E., Flore Générique des Arbres de Madagascar. RoyalBotanical Garden; Kew & Missouri Botanical Garden, 503p. WEBOGRAPHIE blodivefsite.hilfn:conservation de la biodiversité de Madagascar. 302

313 EFFETS DE L EXPLOITATION SUR LE PEUPLEMENT FORESTIER D UNE FORET DENSE SECHE DE LA REGION DE MENABE- CAS DE LA FORET DE KIRINDY Nivo RAZAFIMAMONJY,-Charlotte RAJERIARISON, Bakolimalala RAKOUTH BP 906. Département de Biologie et Ecologie Végétales. Faculté des Sciences. Université d Antananarivo RESUME La majorité des écosystèmes forestiers malgaches a été modifiée par des actions anthropiques notamment l exploitation. L ouverture forestière modifie les conditions environnementales du peuplement et constituent des perturbations écologiques. Ces perturbations entraînent des modifications de la structure du peuplement. La forêt de Kirindy, une forêt dense sèche caducifoliée du Menabe, a subi des exploitations contrôlées pendant près de 20 ans. Cette étude effectuée dans la concession forestière de Kirindy a pour objectif d étudier les effets de l exploitation sur la composition floristique et la structure dendrométrique du peuplement forestier. Deux peuplements dans deux parcelles ont été choisis pour l étude, un ayant subi une exploitation en 1986 pour un volume de 6,45 m 3 /ha et un autre non exploité. L analyse des données issues des inventaires floristiques et dendrométriques des deux parcelles ont permis de mettre en évidence des différences de la structure floristique et de la structure dendrométrique. D après les résultats, l ouverture forestière par l exploitation entraîne la forte colonisation d individus de régénération, d espèces héliophiles et pionnières dans la parcelle exploitée et le déséquilibre de la structure dendrométrique avec un effectif élevé des individus de faible et moyen diamètre (diamètre inférieur à 15 cm) par rapport aux individus de gros diamètre. L étude de l impact de l exploitation sur la structure du peuplement est une nécessité pour la définition des règles de gestion forestière. Mots clés : Exploitation peuplement forestier- composition floristique-structure dendrométrique- Kirindy- Forêt dense sèche caducifoliée 1- INTRODUCTION La région du Menabe abrite l un des plus grands massifs de forêt dense sèche caducifoliée dans la partie occidentale de Madagascar. La forêt dense sèche est caractérisée par une hétérogénéité biologique exceptionnelle avec un nombre remarquable d espèces localement endémiques. Comme les écosystèmes forestiers des autres écorégions de Madagascar, la forêt dense sèche du Menabe n échappe pas aux différentes pressions et perturbations liées à l exploitation. La forêt de Kirindy située au Nord Est de Morondava en 303

314 fait partie. Elle a subis pendant près de 20 ans un système d exploitation à faible prélèvement visant à assurer une gestion rationnelle des ressources (Sorg, 2000). L exploitation forestière, même à faible intensité, entraîne toujours des changements au niveau de la végétation. Parmi ces changements, une forte augmentation de la richesse spécifique accompagnée d un développement rapide de quelques espèces est observée (Deconchat, 2001). Elle s explique par l accroissement de la disponibilité en lumière due à l ouverture forestière qui favorise l apparition d espèces pionnières et d espèces héliophiles. Les espèces initialement présentes sur le milieu mais inhibées par l ombrage monopolisent rapidement l ensemble des ressources occasionnées par l ouverture forestière (Halpern et Spies, 1995). Les effets de l exploitation peuvent aussi se traduire par une diminution des effectifs des gros arbres, une augmentation de la densité d arbres de petits et moyens diamètres et de la survie des jeunes individus. Cette étude a pour but de mettre en évidence les effets de l exploitation sur la structure floristique et la structure dendrométrique du peuplement de la concession de Kirindy. En comparant la structure des peuplements de deux parcelles d étude : une parcelle non exploitée et une parcelle exploitée, nous nous attendons à des différences de composition floristique, traduite par une abondance d espèces pionnières et héliophiles et une forte densité d arbres de petits et moyens diamètres dans la parcelle exploitée. L étude de l impact de l exploitation sur la structure et la dynamique du peuplement forestier constitue un élément indispensable pour la formulation des règles utiles à la gestion forestière. 2- MILIEU D ETUDE La forêt de Kirindy se trouve à 60 km au Nord Est de la ville de Morondava, à environ 20 km de la côte, bordée à l Ouest par la route nationale RN8A reliant Morondava à Belo-sur-Tsiribihina. Elle se trouve entre 20 3 et de latitude Sud et et de longitude Est.Son étendue est de ha. Le relief est pratiquement plat. La région appartient au type bioclimatique chaud de l étage sub-aride (Cornet, 1974). La végétation climacique est la forêt dense sèche caducifoliée appartenant au domaine de l Ouest de la série à Dalbergia, Commiphora et Hildegardia (Humbert, 1955) et à la zone écofloristique occidentale de basse altitude (Faramalala, 1995). La forêt de Kirindy a fait l objet d une exploitation contrôlée de 1978 à 1993 respectant les prescriptions légales. L exploitation a été sélective en ce qui concerne les espèces. Elle portait sur plus de 60 espèces ligneuses différentes pour un prélèvement de 6 à 20 tiges /ha soit 4 à 15 m 3 /ha. 304

315 3- METHODES D ETUDE Cette étude a été faite dans le but de déterminer les éventuels effets de l exploitation sur le peuplement forestier de Kirindy. Les structures floristiques et dendrométriques du peuplement ont été étudiées dans deux parcelles différentes : une parcelle non exploitée et une parcelle exploitée. Le traitement et l analyse des données par différents tests statistiques et par l AFC ont été faits pour détecter les différences entre les peuplements des deux parcelles. 3-1-Choix et localisation de la zone d étude Les sites d étude ont été choisis après une prospection sur terrain précédée de consultations d ouvrages et de documents sur les différents blocs forestiers de la concession de Kirindy. Le choix des sites d étude réside dans les critères qui tiennent compte des considérations combinées de l exploitation et des variations des conditions stationnelles dues ou non à l exploitation. Deux blocs forestiers ont été retenus pour l étude, le bloc CS7 et le bloc CN3 (Carte 1). Ils sont aussi destinés à l étude de la dynamique des populations de Dalbergia car ils disposent d une densité suffisamment élevée de populations dedalbergia sp. Des parcelles permanentes de recherchede 9 ha (300 m x 300 m) chacune y ont été installées dans ce cadre. 3-2-Dispositif et collectes des données sur les structures floristiques et dendrométriques Dispositif d étude Les unités d échantillonnage utilisées sont des placettes circulaires de 15m de rayon. 24 placettes ont été implantées suivant un quadrillage systématique dans chacune des parcelles permanentes de 9ha, soit au total 48 placettes pour les deux parcelles. Elles sont espacées de 60 m dans la zone centrale des parcelles et de 150m en bordure des parcelles. Elles sont numérotées de 1 à 24 dans la parcelle exploitée et de 25 à 48 dans la parcelle non exploitée.en cumulant les surfaces des 24 placettes par parcelle, la surface totale d échantillonnage est de 1,7ha correspondant à un taux de sondage de 18,9%. Des inventaires floristiques et dendrométriques ont été effectués Etude floristique L inventaire floristique proprement dit porte sur l'identification des espèces par leur nom vernaculaire et sur l abondance numérique. L abondance numérique est le nombre total d individus de chaque espèce présents dans chaque placette. Des herbiers ont été récoltés en vue d une identification des noms scientifiques puis placés à l herbarium du FOFIFA Ambatobe. 305

316 Les paramètres issus de cet inventaire utilisés pour décrire la structure floristique sont la richesse spécifique et la diversité spécifique. Parcelle d étude Campement Route nationale Carte1 : Localisation des parcelles d étude dans la concession forestière de Kirindy (Source CFPF) - La richesse spécifique est le nombre d espèces présentes dans une aire donnée. - La diversité spécifique est l indice qui prend en compte la contribution de chaque espèce dans le peuplement considéré. Plusieurs indices de diversité sont disponibles. L indice de diversité de Simpson, l indice de diversité de Shannon Weaver etl indice d équitabilité de Pielou (Dajoz, 1996) ont été retenus. Les fréquences spécifiques de présence des espèces végétales sont utilisées pour calculer ces indices. 306

317 L indice de diversité de Simpson de formule D= 1- indique la probabilité pour que 2 arbres choisis au hasard soient d espèces différentes. L indice de diversité de Shannon Weaver est donnée par la formule : H = 2 où S est le nombre total d espèces pi =ni/n avec ni : nombre d individus de l espèce i N : nombre total d individus L indice d équitabilité de Pielou sert à déterminer la régularité de la répartition des espèces présentes et se calcule à partir de la formule : E=H /H max avec H max =log 2 (S) Pour caractériser quantitativement la structure du peuplement, l abondance, la fréquence et la dominance des espèces ont été calculées. Lerang de chaque espèce dans le peuplement est apprécié par son importance relative ou indice de valeur d importance (IVI), qui associe l abondance, la fréquence, la dominance (Curtis et Mcintosh, 1951) Etude dendrométrique Au cours de l inventaire, le paramètre dendrométrique mesuré est la circonférence qui est un indicateur de la dimension d un arbre. La mesure est effectuée à hauteur de poitrine ou à 1m30 du sol. Les structures dendrométriques sont décrites à partir de la densité, des surfaces terrières et de la distribution des diamètres. -La densité des peuplements est définie par le nombre d individus par unité de surface. -La surface terrière est la superficie exprimée en mètre carrée par hectare de la section des tiges à hauteur de poitrine. Elle permet de déterminer le potentiel ligneux d une forêt et de connaitre le degré de remplissage. -La distribution des diamètres est la distribution du nombre d arbres par catégories de diamètre Evaluation des effets de l exploitation sur le peuplement Les données de la composition floristique et de la structure dendrométrique des deux parcelles ont été analysées à l aide de l analyse factorielle de correspondances (AFC). Pour la composition floristique, l AFC a été réalisée sur les données en abondance absolue des espèces recensées sur les 48 placettes regroupées dans un tableau de contingence. Pour l analyse de la structure dendrométrique, le tableau de contingence utilisé pour l analyse répartit les individus de chaque placette dans 10 classes de diamètre allant de 0 à un diamètre supérieur à 50cm suivant un intervalle de 5 cm. 307

318 Des tests statistiques de Kolmogorov Smirnov ont été effectués par la suite pour comparer les diamètres des individus des deux parcelles. 4- RESULTATS 4-1-Caractéristiques générales des parcelles d étude Les deux parcelles ont le même type de sol : sol ferrugineux tropicaux jaune non lessivé. L humidité du sol conditionnée par la proximité ou non de la rivière Kirindy les diffère. La rivière Kirindy coule à moins de 250 m de la parcelle non exploitée. Le sol y est donc plus humide et plus riche en éléments fertiles. La parcelle exploitée est située dans une station plus sèche, à environ 1km au Nord de la rivière Kirindy. Le bloc CN3 d une superficie de 100 ha auquel fait partie la parcelle exploitée a subi des prélèvements d une intensité estimée à 6,45 m 3 /ha en Une vingtaine d espèces dont la liste figure en annexe ont été prélevées. 4-2-Structure floristique Richesse et composition floristique Quatre vingt six (86) espèces réparties dans 30 familles ont été recensées dans l ensemble des placettes de la parcelle non exploitée. La parcelle exploitée compte 80 espèces regroupées dans 32 familles.les familles les mieux représentées en nombre d espèces dans les 2 parcelles sont : Fabaceae (environ 20%), Malvaceae (environ 10%). Classées par ordre d importance, en combinant les indices d abondance, de fréquence et de dominance, les espèces les plus importantes, avec un IVI supérieur à 10, sur l ensemble des placettes des 2 parcelles sont répertoriées dans le tableau suivant. Tableau 1 : Espèces les plus importantes dans les 2 parcelles Parcelles Noms scientifiques Familles F(%) A(%) D(%) IVI Buxus moratii BUXACEAE 3,24 20,43 4,23 27,91 Adansonia rubrostipa MALVACEAE 1,35 0,54 23,62 25,51 PNE PE Strychnos decussata LOGANIACEAE 3,10 6,72 2,92 12,75 Foetidia asymetrica LECYTHIDACEAE 2,70 3,33 4,90 10,95 Securinega seyrigii EUPHORBIACEAE 1,21 4,69 4,14 10,04 Securinega seyrigii EUPHORBIACEAE 3,89 30,81 30,88 65,59 Strychnos decussata LOGANIACEAE 3,89 12,56 6,63 23,09 Buxus moratii BUXACEAE 3,57 9,58 2,86 16,01 Fernandoa madagascariensis BIGNONIACEAE 3,73 3,63 4,56 11,92 Adansonia rubrostipa MALVACEAE 0,65 0,17 10,57 11,40 308

319 PNE : parcelle non exploitée - PE : parcelle exploitée - F(%) : Fréquence relative - A(%) : Abondance relative - D(%) : Dominance relative - IVI : Importance value Index Les 2 parcelles présentent une similitude floristique élevée. 70 espèces sont communes aux deux parcelles Diversité floristique La diversité floristique présentée dans le tableau II a été calculée avec l indice de Shannon-Weaver, l indice de Simpson et l indice d équitabilité de Pielou. Tableau 2. Indices de diversité Parcelle Surface N S D H H max E Non exploitée 1, ,93 5,04 6,42 0,78 Exploitée 1, ,87 4,26 6,32 0,67 N : nombre total de tiges - H : indice de SHANNON - S : nombre d espèces H max : Diversité maximale - D : indice de SIMPSON E : Equitabilité de diversité L indice de Simpson montre une très grande variation de la composition floristique dans la parcelle non exploitée où D est égal à 0,93, valeur plus élevée par rapport à celle de la parcelle exploitée qui est de 0,87. L indice de Shannon dont la valeur est de 5,04 confirme aussi cette grande variabilité floristique de la parcelle non exploitée. Son rapport à la diversité maximale égal à 0,78 reflète une tendance vers l équirépartition. Les valeurs des indices de diversité sont plus faibles dans la parcelle exploitée. Elles sont dues à l abondance de 3 espèces (Securinega seyrigii, Strychnos decussata, Buxus moratii), qui représentent à elles seules plus de la moitié de la densité du peuplement. 4-3-Tempérament des espèces La parcelle exploitée compte plus d individus à tempérament héliophile et moins d individus à tempérament sciaphile que la parcelle non exploitée. La proportion respective des espèces héliophiles et sciaphiles de chaque parcelle est donnée par la figure

320 Espèces héliophiles Espèces sciaphiles 42,39% 36,19% 56,51% 63,63% PNE PE PNE PE Figure 1 : Proportion des espèces selon leur tempérament dans les 2 parcelles Parmi les espèces exclusives à chaque parcelle, les espèces héliophiles représentent une proportion de 37,5% de celles de la parcelle non exploitée et 50% de celles de la parcelle exploitée. Les espèces sciaphiles comptent 56,25% de ces espèces dans la parcelle non exploitéee contre 42,4% dans la parcelle exploitée. 4-4-Structure dendrométrique La densité moyenne sur les 24 placettes de la parcellee non exploitée est de 1307 arbres /ha (min=750 arbres/ha, max=1895 arbres/ha, coefficient de variation de 26,6%) et la surface terrière totale est égale à 21,03m 2 /ha. Dans la parcelle exploitée, la densité moyenne est de 1347 arbres/ /ha (min= 665 arbres/ha, max=2051 arbres/ha, coefficient de variation de 29,3% %) et la surface terrière totale est de 13,69m 2 /ha. Pour une densité plus élevée par rapport à celle observée dans la parcelle non exploitée, la surface terrière de la parcelle exploitée est plus faible. Comparé avec les données de l IEFN en 1996 pour les forêts denses sèches de l Ouest de Madagascar qui présentent 900 tiges/ha correspondant à une surface terrière moyenne de 20m 3 /ha, les 2 parcelles ont une densité élevée mais la surface terrière enregistrée dans la parcelle exploitée est plus faible. Cette faible valeur peut s expliquer par l abondance de tiges de faible diamètre, moins de 15 cm, dans la parcelle exploitée. Ces tiges représenten près de 89% du nombre total de tiges dans cette parcelle. 4-5-Analyse des effets de l exploitation sur la structure floristique L analyse factorielle des correspondances réalisée sur la totalité des espèces des 48 placettes des deux parcelles a mis en évidence sur le plan factoriel deux groupes de placettes (Figure 2). Le premier groupe est composé engrande majorité par les placettes de la parcelle non exploitéee à l exception d une appartenant à la parcelle exploitée 310

321 (placette 18). Le deuxième groupe est associé aux placettes de la parcelle exploitée auxquelles s ajoutent 3 placettes de la parcelle témoin (placettes 37, 44,46). Les espèces responsables de ce regroupement donc des différences floristiques entre les parcelles sont : Securinega seyrigii etfernandoa madagascariensis pour la parcelle exploitée, Foetidia asymetrica, Buxus moratiiet Macphersonia gracilisdans la parcelle non exploitée. Elles sont importantes en termes d abondance et de dominance dans chaque parcelle. Elles présentent sur l une des 2 parcelles une abondance marquée et un faible effectif sur l autre. Les deux espèces qui caractérisent la parcelle exploitée sont à tempérament héliophile.pour la parcelle non exploitée, seule Buxus moratii présente un caractère semi pionnier. 6- Analyse des effets de l exploitation sur la structure dendrométrique L AFC réalisée sur la distribution des classes de diamètre des individus des deuxparcelles montre aussi une répartition des placettes en 2 groupes : un groupe composé à majorité de placettes de la parcelle exploitée (76,19%) et un autre groupe constitué par plus de 70% des placettes de la parcelle non exploitée.les distributions suivant les plans factoriels sont présentés sur la figure 3. Les classes de diamètre de chaque groupe de placettes sont différentes. Les effectifs en pourcentage d individus dans chaque classe de diamètre pour chaque groupe sont résumés dans le tableau 2 : Figure 2 : Représentation des deux groupes de placettes des deux parcelles après l analyse factorielle de la composition floristique 311

322 Figure 3 : Représentation des deux groupes de placettes des deux parcelles après l analyse factorielle de la distribution par classe de diamètre Tableau 2 : Distribution par classe de diamètre des arbres des deux groupes de placettes Classe de diamètre (cm) [0-5[ [5-10[ [10-15[ [15-20[ [20-25[ [25-[ 1 er groupe de placettes 4,04 63,29 22,79 5,54 2,19 2 ème groupe de placettes 5,21 63,88 14,18 8,13 4,37 2,14 4,25 Il ressort de ce tableau que les placettes du premier groupe composé en grande partie par des placettes de la parcelle exploitée comptent plus d arbres dans les classess de diamètre inférieures à 15 cm tandis que le second groupe a un effectif plus élevé dans les classes de diamètre supérieures à 15 cm. Cette différence structurelle, observée après les analysess multi variées, est confirmée par des tests statistiques de comparaison desdiamètres entre les 2 parcelles, test de Kolmogorov- Smirnov. Des tests ont été effectués sur la totalité des espèces, sur les espèces communes aux deux parcelles et sur les espèces exploitées communes. Les résultats sont résumés dans le tableau 3 312

323 Tableau 3: Résultats des tests de Kolmogorov Smirnov sur lesdiamètres des arbres des deux parcelles Type D p-value (>D) Totalité des espèces des deux parcelles 0,056 0,0013 *** Espèces communes aux deux parcelles 0,06 0,0006 *** Espèces exploitées communes 0,068 0,43. D : valeur calculée de la comparaison, p : p-value du test de Kolmogorov Smirnov, ***<10-3, **<10-2, *<5.10-2, Des différences significatives entre les distributions des diamètres ont été notées sur les comparaisons effectuées sauf pour les espèces exploitées. La probabilité que la totalité des espèces et les espèces communes aux deux parcelles présentent les mêmes distributions des diamètres est très faible, inférieure à 0,1%. L égalité statistique des diamètres constatée pour les espèces exploitées peut s expliquer par la faible intensité de prélèvement et la reconstitution forestière. L exploitation qui a concerné un faible volume de 6 m 3 /ha correspondant à une surface terrière d environ 2,23m 2 /ha, n a pas beaucoup affecté la structure dendrométrique. La forêt s est probablement reconstituée 20 ans après l exploitation. 5- CONCLUSION L analyse de la comparaison des structures floristiques et dendrométriques confirment les hypothèses émises qui sont : -l augmentation de la densité d individus de régénération, d espèces héliophiles et pionnières dans la parcelle exploitée -le déséquilibre de la structure dendrométrique avec un effectif élevé d individus de faible et moyen diamètre par rapport aux individus de gros diamètre. Ces individus de faible et de moyen diamètre ont colonisé le milieu après l ouverture forestière. Ces différences observées peuvent être dues aux effets de l exploitation sur le peuplement. Des réserves sont à émettre sur cette affirmation étant donné l absence de données sur l état des deux parcelles avant l exploitation. Les différences de conditions stationnellesdues à la proximité de la rivière temporaire Kirindy de la parcelle non exploitée peuvent y être également associées. Dans la parcelle non exploitée, les espèces indicatrices de la proximité des cours d eau comme Quivisianthe papinae, Berchemia discolor et Colubrina 313

324 decipiens sont bien représentées. Colubrina decipiens est l une des espèces exclusives de la parcelle non exploitée. Pour la composition floristique donc, la présence ou l absence d espèces dans l une ou l autre des deux parcelles ne peut pas seulement être attribuée à l exploitation. Pour la structure dendrométrique, en rajoutant la surface terrière estimative prélevée au cours de l exploitation à celle calculée dans la parcelle exploitée,la valeur obtenue est de 15,92m 3 /ha. Ellereste toujours inférieure à la moyenne observée dans la forêt dense sèche (20m 3 /ha selon l IEFN) et à celle calculée dans la parcelle non exploitée. La parcelle exploitée aurait eu une faible surface terrière avant l exploitation. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Cornet, A., Essai de cartographie bioclimatique à Madagascar. Note explicatives. Laboratoire de botanique ORSTOM. Antananarivo. 23p. Curtis, J.T., Macintosh, R.P The interrelations of certain analytic and synthetic phytosociological characters. Ecology 31-pp Dajoz, R., Précis d écologie. Paris, Dunod 6è edition, 551p. Deconchat, M Gestion forestière et diversité végétale-dossier de l environnement de l INRA n 21-pp Faramalala, M. H., Formations végétales et domaine forestier national à Madagascar. Conservation International 1map. 275p. Halpern, C.B., Spies, T.A., Plant species diversity in natural and managed forests of the pacific Northwest. Ecol. Appl, 5, Humbert, H., 1956.Territories phytogéographiques de Madagascar. In colloque internationaux du CNRS, LIX : Les divisions écologiques du Monde. Année biologique 3è série, 31, 5-6 : IEFN, Inventaire écologique forestier national. Problèmatique, objectifs, méthodes, résultats, analyses et récommandations. 26p. Sorg, J.P Recherche en forêt dense sèche- Forêt de Kirindy Morondava<URL: :ecopolpool/bericht/bericht_209.pdf-14 p. REMERCIEMENTS Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail : -Le Département de Biologie et Ecologie Végétales et le CIRAD : URP Forêt et Biodiversité Madagascar et UR Dynamique des forêts naturelles Montpellier qui nous ont apporté des aides précieuses lors de la rédaction et les traitements de données. -L IFS qui nous a soutenus matériellement et financièrement. - Les personnels ducnferef (ex CFPF) pour leur appui lors des descentes sur terrain 314

325 -Notre assistant sur terrain, Tsizafy, qui nous a aidés dans tous les travaux d inventaire ainsi que tous ceux qui nous ont apporté de près ou de loin leur aide. Annexe : Les espèces exploitées dans le bloc CN3 Essences Noms scientifiques N pieds V (m3) DHp (cm) arofy g.f Commiphora arafy ,15 43 arofy p.f Commiphora sp ,66 41 anakaraka Cordyla madagascariensis 36 25,92 43 sakoambaditsa Poupartia sylvatica 14 15,15 48 sarongaza Colvillea racemosa 17 13,61 41 nato 18 6,18 33 arofy mena Commiphora guillaumini 6 5,1 40 monongo Zanthoxyllum tsihanimposa 7 4,76 39 manary Dalbergia sp ,62 29 vory Broussonetia greveana 3 1,66 34 beholitse Hymenodictyon decaryii 2 1,4 35 Fernandoa somotsoy madagascariensis 2 1,38 40 mandakolahy Chloroxylon falcatum 1 0,62 33 sambalahy 1 0,58 37 latabarika Grewia cyclea 1 0,41 33 mangiliakelika Brachylaena microphylla 1 0,4 35 sarongazala 1 0,35 30 alimboro Albizia bernieri 1 0,3 32 katrafay Cedrelopsis grevei 1 0,19 21 tsiandala Berchemia discolor 1 0,1 21 Total ,

326 TRANSFERT DE GESTION DE LA FORET DE MAROVATO, MIDONGY DU SUD : ZONAGE ET INVENTAIRE FLORISTIQUE Lovanomenjanahary MARLINE 1, Charlotte RAJERIARISON 1, Lala RAZAFY FARA 2, Edmond ROGER 1 1 BP 906, Departement de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences Université d Antananarivo 2 WWF Madagascar, BP 738 Antananarivo RESUME Dans le cadre d une approche participative des communautés locales (transfert de gestionde la forêt) dans la gestion conservatoire des forêts humides «Ala Atsinanana» de Madagascar, un inventaire floristique et un zonage de la forêt ont été menés dans la forêt communautaire de Marovato, Midongy du sud. Cette étude a permis de délimiter deux zones : le noyau dur et la zone périphérique qui sont respectivement caractérisées par 197 et 179 espèces. Une carte de la délimitation ainsi que le cortège floristique de ces deux zones sont présentées. Mots clés : Forêts humides, inventaire, zonage, transfert de gestion, Marovato, Région Atsimo Atsinanana 1- INTRODUCTION La forêt communautaire de Marovato, située à 900km d Antananarivo, est classée parmi les restes de forêts denses humides de basse altitude de la partie Sud-est de Madagascar. Elle fait partie intégrante du corridor qui relie le parc National de Midongy du Sud et de la Reserve Spéciale de Vondrozo. Elle est composée d une forêt dense humide de moyenne et/ou de basse altitude, et se trouve sur socle ferralitique et alluvial. Elle est regroupée dans la Région «Ala Atsinanana» qui couvre une superficie de ha et s étend sur la totalité de la partie Est (Razafy Fara & Randriamarolaza, 2003). Cette Région appartient à l étage humide et sous étage humide avec une température et une précipitation moyenne annuelle de 20 C et 2079,8 mm. Le climat est de type tropical humide sous le vent avec un hiver frais dû à l altitude et à l influence de la côte orientale. Comme plusieurs zones forestières à Madagascar, cette forêt est confrontée aux problèmes de conservation de sa biodiversité à cause de la destruction continuelle des habitats naturels due à une pression anthropique importante. En effet, de 1997 à 2002, plus de ha de la forêt ont été défrichés dans cette zone (Goodman et al., 2007). Depuis décembre 2003, cette forêt fait partie de la zone d intervention du WWF et de l UNESCO. Pour une meilleure gestion des ressources, WWF a mis en place une approche participative avec l intervention de la communauté locale. Le but de cette étude est de (1) faire un zonage de la forêt de Marovato et une zone de conservation et une zone d exploitation à des fins de transfert 316

327 de gestion de la forêt à la population locale, (2) faire un inventaire floristique des deux zones. 2- METHODES D ETUDE Zonage Le zonage est basé sur la distance où se trouve la forêt par rapport aux villages les plus proches. Il est purement intuitif. Pour ce faire, il faut travailler en étroite collaboration avec les populations locales et les membres du COBA. Il a pour but de déceler la zone de conservation de la zone d exploitation. Il comprend deux étapes : - Prospection des sites : le but est d analyser l état de la forêt, elle consiste en une reconnaissance des lieux. Elle s est faite en compagnie de quelques représentants du village, les agents du WWF sur le terrain et quelques membres de COBA. - Zonage : il permet de délimiter les endroits à inventorier. Dans le cas d un transfert de gestion, le but est de définir les zones de conservation et les zones d exploitation. Ainsi deux zones sont délimitées : le noyau dur qui sera la zone de conservation et la zone périphérique qui sera la zone d exploitation. Les coordonnées géographiques des zones délimitées seront relevées en vue d une cartographie du zonage. Inventaire floristique La méthode adoptée est une méthode d inventaire par carrés emboités. Pour chaque zone, des échantillonnages ont été effectués. Des placeaux carrés d une superficie de 625 m2 (25m x 25m) ont été montés. Pour avoir des résultats fiables et des données représentatives de toute la forêt, 30 placettes ont été montées pour chaque zone délimitée. Chaque placeau est divisée en trois compartiments A, B et C (Figure 1). Les individus d arbres rencontrés ont été recensés par classe de diamètre en fonction du compartiment correspondant : - Compartiment A (5m x 5m) : tous les individus ayant 1 à 5cm de diamètre - Compartiment B (10m x 10m) : les arbres ayant un diamètre entre 5 à 10 cm - Compartiment C (25m x 25m) : tous les arbres ayant 10 cm et plus de diamètre. 317

328 25 m C 10 m 25 m 5 m A B 5 m 10 m Figure 1 : Dimension et compartiment d un placeau Cartographie du zonage La cartographie de la forêt de Marovato pour délimiter ces deux zones a été réalisée avec le logiciel Arc Gis 9.1. L usage d un fond de végétation (Anonyme, 2007) a permis de mettre en évidence l état général de la forêt. Des motifs ont été utilisés pour distinguer les deux zones. 3- RESULTATS Zonage de la forêt Comme il a été défini au début de cette étude, deux zones ont été identifiées en fonction de la distance par rapport au village le plus proche et le degré de dégradation de la forêt (Carte 1). Le noyau dur est représenté par la partie de la forêt où les formes de dégradation sont moins fréquentes et où toute exploitation devra être interdite. La zone périphérique où se rencontrent des traces de perturbation attribuées aux activités humaines, devrait constituer l ensemble de la forêt que la population locale peut exploiter rationnellement. Richesse floristique globale Au total, 291 espèces réparties dans 149 genres et 58 familles sont recensées dans la forêt de Marovato. Le tableau 1 ci-dessous résume la richesse floristique de la forêt de Marovato. Tableau 1 : Richesse floristique de la forêt de Marovato Familles Genres Espèces Angiospermes Dicotylédones Monocotylédones 4 6 Ptéridophytes

329 Carte 1. Zonage de la forêt de Marovato La liste floristique de chaque zone est donnée en annexe. Les espèces sont présentées par ordre alphabétique dans chaque famille. Les noms scientifiques sont suivis des noms vernaculaires entre crochets. Toutes les espèces endémiques de Madagascar sont suivies d une lettre «E» diminutive du mot «Endémique». Liste floristique du noyau dur Cent quatre vingt dix sept (197) espèces regroupées dans 114 genres et 49 familles sont recensées dans le noyau dur % de ces espèces sont endémiques de Madagascar. Les familles des Rubiaceae (23 espèces, Sapindaceae (17 espèces) et Euphorbiaceae (14 espèces) sont les mieux représentées. Liste floristique de la zone périphérique Quarante quatre (44) familles regroupant 104 genres et 172 espèces ont été inventoriées dans la zone périphérique. 48,10% sont endémique de Madagascar. Les familles les mieux représentées sont : Euphorbiaceae (17 espèces), Lauraceae (17 espèces), Rubiaceae (15 espèces) et Sapindaceae (13 espèces). 319

330 4- DISCUSSION ET CONCLUSION La Forêt de Marovato jouit d un fort taux d endémisme. Elle est caractérisée par la présence de deux familles endémiques : Sarcolaenaceae et Physenaceae. 40 genres et 102 espèces endémiques ont été également recensés, entre autre : les genres Ophiocolea, Rhodocolea, Blotia, Eliea, Aspidostemon ; les espèces Erythroxylum sphaeratum, Bridelia tulasneana, Cinnamosma madagascariensis, Protothus ditimena (Marline, 2009). Cette étude a montrée que, de la périphérie de la forêt jusqu au noyau dur, la richesse floristique de la forêt augmente. Cette situation est due au fait que la zone périphérique est plus accessible est plus exposée aux diverses menaces et pressions dues aux activités humaines. La forêt de Marovato mérite l attention des chercheurs pour des suivis écologiques et d une étude approfondie sur les espèces composantes ; elle mérite également d être conservée du fait qu elle joue un rôle important en tant que pont biologique reliant deux Réserves forestières. 1. DISCUSSION ET CONCLUSION (suite) La participation des divers acteurs (Etat, Organisations environnementaux et communauté de Base) dans les activités de conservation et de suivi en vue d améliorer la gestion des ressources et la conscientisation de la population locale de l importance de la forêt figurent parmi les moyens stratégiques pour la conservation de la biodiversité, le maintient des services écologiques de la forêt et de la gestion conservatoire du corridor. La participation de la population locale dans un projet de conservation consiste à leur transférer la gestion de la forêt. Cette méthode de transfert sera un atout sur l éducation environnementale des riverains. Depuis l intervention du WWF, la chasse aux animaux forestiers et les coupes illicites des arbres ont considérablement diminué, vu l absence de forme de dégradation bien définie de la forêt. Transférer la gestion de la forêt à la communauté de base leur permet de protéger ce qui est «les leurs» REMERCIEMENTS Cette étude a été menée grâce à la collaboration entre le Département de Biologie et Ecologie Végétale et le WWF. Nos sincères remerciements s adressent au DBEV de nous avoir confié cette mission. Nous remercions également WWF qui finance la présente recherche. Nous tenons à remercier particulièrement WWF-Midongy du Sud et les agents de terrain de nous avoir aidés dans l organisation du travail avec l aide de la population locale. 320

331 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Anonyme, Atlas de Madagascar. Royal Botanical Garden, Kew. Goodman, S. M. & Raselimanana, A Inventaire biologique de la faune et flore du corridor forestier d Anjozorobe-Angavo. Recherches pour le développement. 24. WWF, Mac-Arthur. Madagascar.217p. Marline, L., 2009.Inventaire bioplogique et typologie des forêts communautaires de Marovato-Midongy du Sud en vue d un transfert de gestion. Mémoire DEA, Ecologie Végétale, Université d Antananarivo. 87p + annexes. Razafy Fara, L. & Randriamarolaza, L. P Programme de conservation de l écorégion forêt humide. Reconnaissance de la forêt humide malgache. WWF. Antananarivo. 117p + annexes. 321

332 Annexe : Liste floristique de la forêt de Marovato 322

333 Annexe : Liste floristique de la forêt de Marovato (suite) 323

334 Annexe : Liste floristique de la forêt de Marovato (suite) 324

335 Annexe : Liste floristique de la forêt de Marovato (suite) 325

336 DYNAMIQUE DES SAVANES INCLUSES DANS LE CORRIDOR FORESTIER DE FIANARANTSOA : Zone de Sahabe - Ambohimahamasina. Gaétan DonatienRATOVONIRINA, VonjisonRAKOTOARIMANANA BP : 906, Département de Biologie et Ecologie Végétales, Fac. Sciences, Univ. Anatananarivo RESUME Le corridor forestier de Fianarantsoa, dénommé «Corridor Fandriana- Vondrozo» a ne représente plus qu'un couloir reliant quelques massifs forestiers le long de la partie orientale des hautes terres. Etant donné son importance écologique, ce corridor est fortement menacé et laisse peu à peu la place à des formations secondaires plus ou moins dégradées avant de devenir des savanes.cette étude a été menée dans la partie centrale du corridor forestier (Ranomafana-Andringitra) dans le but de déterminer les causes de persistance des formations herbeuses à l'intérieur d'une forêt dense humide. Dans ces formations qualifiées comme savanes incluses sont étudiés les effets du feu et du pâturage sur leur composition floristique. Des observations écologiques ont été réalisées dans ces savanes en conditions non brûlée et brûlée/pâturée. Les résultats obtenus ont montré que le feu et le pâturage provoquent une amélioration de la composition floristique des savanes, favorisant ainsi leur persistance au fil des années. En effet, ces savanes inclusessont devenues un pseudoclimax à cause du passage régulier du feu et du pâturage. 1. INTRODUCTION Le corridor forestier de Fianarantsoa, dénommé «Corridor Fandriana- Vondrozo» est une partie de la forêt ancienne de l'est malgache. Il ne couvre plus qu'un couloir reliant quelques massifs forestiers de la région (Repoblikan'i Madagasikara, 2006), le long de la partie orientale des hautes terres. Etant donné son importance écologique, ce corridor est fortement menacé et laisse peu à peu la place à des formations secondaires plus ou moins dégradées ou savoka avant de devenir des savanes (Salomon, 1981). Ainsi, l'observation des cartes et des photos aériennes de 1957 jusqu'à 2004 a montré une grande ouverture constituée, d'ouest en Est, par de grands versants herbacés ondulés dont les hauts de versant sont sous forêt suivis d'un chapelet de clairières de savanes incluses de tailles réduites. La présente étude vise, d'abord, à déterminer les causes de la persistance de ces savanesincluses à l'état herbacé au fil des années, et ensuite à évaluer les impacts écologiques du feuet du pâturage sur la composition floristique de ces savanes. 326

337 2. MILIEU D'ETUDE La région de Sahabe se situe dans la partie centrale du corridor Ranomafana-Andringitra, une portion du corridor Fandriana-Vondrozo, reliant les deux parcs nationaux de Ranomafana et d'andringitra (Carte 1). Le village de Sahabe se trouve à 5 km du Chef lieu de la commune rurale d'ambohimahamasina, soit à environ 45 km à l'est d'ambalavao, au sein de la Région Haute Matsiatra. La mosaïque paysagère est composée de forêts denses naturelles, plus ou moins dégradées, de parcelles de jachères à différents stades d'évolution, de formations herbeuses et de reboisements (Carte 1). La végétation naturelle est représentée par une forêt dense ombrophile de moyenne altitude, de 800m à 1800m d'altitude, appartenant à la série à Weinmannia (Cunoniaceae) et Tambourissa (Monimiaceae) dans le domaine du Centre Sud-est (Humbert et Cours Dame, 1965). Selon Faramalala (1986), la région est située dans la zone éco floristique de moyenne altitude orientale caractérisée par une strate supérieure composée d'arbres culminant entre 20 et 25m de hauteur. Carte 1 : Localisation de la zone d'étude 3. METHODES D'ETUDE Des observations écologiques ont été faites dans des unités de savanes comportantdes parties non brûlées et brûlées/pâturées. Des échantillonnages ont été réalisés pour recenser les espèces présentes dans chaque unité de savane, jugée homogène. Puis, les espèces ont été inventoriées, à l'aide de relevés linéaires de deux fois 10m de longueur au dessus de la savane, orientés à la fois parallèlement à la grande pente et perpendiculairement à la lisière, avec des points de lecture espacés de 10 cm. 327

338 Les noms scientifiques, les noms vernaculaires et la hauteur de contact sont les paramètres pris en compte. Les données brutes obtenues ont fait l'objet de traitements statistiques. Les affinités floristiques des sites étudiés ont été testées à l'aide de l'indice de similarité de JACCARD SJ ij. Une analyse factorielle des correspondances (AFC) a été utilisée pour tester si les différentes unités de savanes en condition brûlée/pâturée et non brûlée appartiennent à un groupe floristiquement homogène ou à des groupes distincts. 4. RESULTATS ET INTERPRETATIONS 4.1. Caractéristiques générales des savanes de la région Du point de vue floristique, les savanes étudiées comportent 51 espèces réparties dans 45 genres et 18 familles. Les familles les plus représentées sont les Poaceae (28%), les Asteraceae (19,29%), les Cyperaceae (10,52%). Les familles les moins rencontrées sont les Rubiaceae, les Orchidaceae, les Amaryllidaceae, les Aizoaceae, les Malvaceae et les Melastomataceae qui ne représentent chacune que 1,75%. Ces savanes ont deux strates bien distinctes : Une strate graminéenne haute, ne dépassant pas 80cm, plus ou moins fermée, et largement dominée par la famille des Poacées (90%). Cette famille est représentée par Aristida similis (80%), Loudetia madagascariensis, Andropogon ecomus, Hypparhenia schimperi et Hypparhenia timberia. Les autres espèces ligneuses présentes sont quelques jeunes espèces pionnières tels que Harungana madagascariensis, Maesa lanceolata, Weinmannia sp., Aphloia theaphormis, ainsi quedes arbustes comme Erica latifolia et Helichrysum leucosphaerum. une strate graminéenne basse, voir même au ras du sol lorsqu'elle est peu développée. Elle est représentée par Centella asiatica, Crinum flrmifolium, Emiliasp., Mimosa pudica, Mollungo nudicalus, Sporobolus subulaius, Zornia glochidiata. Dans tous les sites étudiés, savanes sur versant sous forêt et savanes incluses, le recouvrement global de la végétation dépasse 90 %. Cette fermeture de la savane constitue un blocage pour le bon développement des espèces de la strate inférieure qui ne couvrent qu'environ 50 % de la surface du sol Les analyses floristiques Quatre types de savanes ont été observés : SVF, SIS, SIA et SIR. Les données brutes recueillies dans les quatre sites de savanes, tels que les savanes sur versant sous forêt (SVF), les savanes incluses stables (SIS), les savanes incluses progressives (SIA) et les savanes incluses régressives (SIR), font l'objet des traitements statistiques. 328

339 Similarité des relevés Le test de similitude effectué dans les différentes unités de savanes renseigne sur les affinités floristiques des différents relevés en condition brûlées/pâturées et les savanes en condition non brûlées (Figure 1). SVF : savane sur versant sous forêt SIS : savane incluse stable SIA : savane incluse progressive SIR : savane incluse régressive NB : non brûlée BP : brûlée et pâturé - - : SJii < 50 % : 50 % < SJii <70 % == : 70 % <SJii Figure 1 : Dendrites de similitudes des relevés (a) et (b). Le premier traitement combine les savanes brûlées/pâturées (BP) et les savanes non brûlées (NB). Aucune ressemblance entre BP et NB (SJii < 50 %) n'est remarquée, sauf pour SIR BP, qui présente une affinité avec SIS NB et SIR NB (Figure 1a). De plus, entre les savanes brûlées/pâturées (figure 1b), seule la savane incluse régressive brûlée/pâturée (SIR BP), le site le plus éloigné des habitations humaines, présente une différence floristique (SJii < 50 %) vis-à-vis des trois autres, qui semblent homogènes. Cette différentiation des savanes incluses régressives (SIR) peut être due à leur éloignement des villages, synonyme de réduction des pressions anthropiques : rareté du passage des feux et faible intensité depâturage (par enquête). En résumé, le feu et le pâturage provoquent une différentiation de la composition floristique des savanes. Ainsi, cette modification entraîne un micro hétérogénéité au niveau des unités de savanes de même condition.. Structure floristique Différents groupes de savanes sont discriminés par une AFC portant sur leurs espèces caractéristiques. Ainsi, les relevés faits dans les sites brûlés/pâturés et les (1) non brûlés sontd'abord analysés séparément puis (2) combinés afin de les comparer.. Comparaison -des savanes non brûlées et les savanes brûlées/pâturées Le résultat de l'afc de 71 espèces x 40 relevés dans les savanes non brûlées et brûlées/pâturées révèle la distinction floristique des sites de ces deux conditions (Figure2). 329

340 S VF : savanes sur versant sous forêt SIS : savanes incluses stable SIA : savanes incluses progressives SIR : savanes incluses régressives N : non brûlée B : brûlée/pâturée Figure 2 : Cartes factorieiles des 40 relevés effectués dans les savanes brûlées/pâturées et non brûlées (a), et les 71 espèces (b). L'axe 1 oppose les relevés effectués dans les savanes brûlées et pâturées (en abscisses négatives : SVFB, SISB, SIAB et SIRB) (GrI) aux relevées réalisées dans les zones non brûlées (en abscisses positives : SVFN, SISN, SIAN et SIRN) (GrII). Cette répartition conduit à interpréter cet axe comme représentant l'effet combiné du feu et du pâturage. La superposition des Taxes factoriels des relevés et ceux des espèces permet d'identifier les espèces caractéristiques des deux groupes obtenus. Les parties brûlées et pâturées (Gr.I) sont caractérisées par Eragrostis cilianensis, (5), Commelina madagascariensis, Hypparhenia schimperi (61), Tristema vurusanum (66), Bulbostylis viguieri (17), Sporobolus subulatus (35), Mottugo nudicaulus (1) Andropogon ecomus (63), Salvia sp (44), Cyperus chermezonii (16) Emilia graminea (13), Senecio fanjasioides (26) Crinumfirmifolium. Les savanes non brûlées (Gr.Il) sont caractérisées par Ericalatifolia (9), Elephantopus scaber (54), Aphloïa theaformis (22), Wemmannia rutembergii (41), Vernonia glutinosa (10), Fimbristylis dichotoma (60), Dichranopteris sp.(7), Dianella ensiflora (59), Pteridium acquilinum (6) Halleria ligustrifolia (37), Vaccinium sp.(27). Les savanes brûlées/pâturées Le résultat d AFC effectuée sur la matrice de 58 espèces x 20 relevés issus des savanes en condition brûlées/pâturées est représenté surle figure

341 SVF : savanes sur versant sous forêt SIS : savanes incluses stable SIA : savanes incluses progressive SIR : savanes incluses Figure 3 ; Cartes factorielles dans le plan 1-2 des 20 relevés (a) et des 58 espèces (b) dans les savanes brûlées/pâturées Les deux axes qui forment le plan factoriel représentent 40 % de la variabilité totale, soit 14 % pour l axe 1 et 26 % pour l axe 2. L'axe 1 oppose les relevés faits dans les savanes incluses régressives (SIR) en abscisses, négatives, et les 15 relevés des trois autres sites, (SVF, SIS et SIA) en abscisse positive. Le premier groupe (Gr.I), formé par les relevés effectués dans SIR est caractérisé par les espèces suivantes : Pteridium aquifolium (6), Senecio beguei (10), Vaccinium sp.(24), Loudetia madagasacariensis (26), Cynorkis fastigiata (38), Panicum sp.(45). Le second groupe (Gr.II), réunit les relevés faits dans SVF, SIS, SIA. Ce groupe est caractérisé parmollugo nudicaulus (1), Helichrysum faradifani (2), Erica floribenda (8), Emilia adscendens (9), Emilia graminea (11), Bulbostylis viguieri (15), Crinum firmifolium (18), Psorospermum fanerana (20), Helychrisum madagascariense (22), Helichrysum plantago (25) Sporobolus subulatus (30), Emilia sp.(33), Salvia sp. (39), Exacum sp. (41), Zornia glochidiata (42), Centella asiatica (47), Fimbristylis dichotoma (54), Andropogon ecomus (57). Ces deux groupes ne se différencient que par leur distance par rapport aux villages, la proximité étant synonyme de fortes activités anthropiques. Le premier groupe de sites se trouve au voisinage des occupations humaines (10. à 20mn de marche) alors que le second est assez reculé des villages (2h de marche), l'axe 2 représente l'intensité du feu et du pâturage. 5. DISCUSSION L'origine des savanes de Madagascar fait l'objet des nombreuses discussions entre les chercheurs. Les uns attribuent aux savanes une origine naturelle (Burney, 1997 ; Perrier de la Bâthie, 1921 ; Humbert, 1927) et les 331

342 autres les qualifient exclusivement comme un résultat des actions humaines (Granier, 1967 ; Klein, 2002). Quant aux savanes incluses à l'est de Sahabe. Ces savanes ne sont apparues qu'au milieu du 20 eme siècle suite à une exploitation excessive des essences forestières. Influences du feu et du pâturage sur les savanes Du point de vue floristique, il a été démontré que la richesse spécifique des savanes incluses dans le corridor forestier de Fianarantsoa augmente avec les actions combinées du feu et du pâturage. Ces constatations réaffirment celles de Randrianjafy (2006) et de Rakotoarimanana (2002) dans le sud-ouest de Madagascar. Le feu de pâturage entraîne un enrichissement sélectif des espèces végétales savanicoles. Les espèces les plus adaptées (Hyparhenia ruffa, Eragrostis sp. Aristida similis, Andropogon ecomus et quelques espèces dela famille des Asteraceae (Helychrisum sp., Elephantopus scaber) se sont développées d'unefaçon progressive et envahissent pour occuper toutes les savanes, tandis que les espèces les moins adaptées, moins résistantes au feu, ont tendance à disparaître. Or, ces espèces résistantes aux feux sont qualifiées comme des espèces de mauvaise qualité fourragère car celles-ci se lignifient trop rapidement en saison sèche. Par contre, ces résultats s'opposent avec ceux obtenus dans une savane des hautes terres malgaches de Rakotoarimanana et al. (2004), qui relate que les effectifs des familles, des genres, et des espèces diminuent significativement en fonction de l'intensité de pâturage Cette étude a aussi permis de montrer qu'en condition brûlées/pâturées, les savanes augmentent leur recouvrement par le développement des espèces au ras du sol. Il est à noter aussi que les sites exposés à une forte intensité de pâturage possèdent le plus fort pourcentage de recouvrement. Le feu et le pâturage favorisent le développement des espèces de la strate inférieure. De ce fait, le feu n'offre que des transformations négatives de la qualité et quantité des pâturages. Or, sa suppression entraine l'envahissement des Anjavidy (Erica sp.) l'avancée de la lisière forestière et la disparition des espèces savanicoles, ce qui condamne l'élevage extensif. Donc le recourt aux feux s'avère nécessaire dans un certain contexte de l'élevage de zébus. 6. CONCLUSION Les savanes incluses dans le centre du corridor forestier de Fianarantsoa sont desformations graminéennes à Aristida similis caractérisées par une pauvreté en espèces et uneprédominance des graminées tolérant le feu. Malgré un climat et un sol favorables à la forêt, les savanes incluses n'ont pas disparu, en raison de la pratique généralisée des feux courants. À part les facteurs édaphiques non favorables à la recolonisation des espèces forestières dans les prairies marécageuses, le feu et le pâturage restent les premiers 332

343 responsables de la dynamique et la maintenance des versants de savanes incluses à l'état herbacé. Le feu et le pâturage entraînent une différentiation de la composition floristique de la savane par un enrichissement sélectif des espèces tolérantes aux feux telles qu Eragrostis cilianensis, Emilia sp., Elephantopus scaber, Vernonia sp., Helichrysum sp.,...). Ils causent aussi un écartement progressif des touffes d'herbes, augmentant ainsi le pourcentage des sols nus, et la réduction des hauteurs de la couverture herbacée jusqu'à 40cm. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Burney, D.A., 1997.Théories endfacts regardmg Holocene environment change before andafter human colonization. Natural Change and Human Impact in Madagascar. Washington, Carnegie institution of Washington.421p. Faramalala, M. H., 1986.Cartographie de la végétation de Madagascar avec l'aide du satellite.thèse de doctorat du 3è cycle. Biogéographie et Aménagement, Université d'antananarivo, 189p. Granier, P., 1967.Le rôle écologique de l'élevage dans la dynamique des savanes. Mémoire dediplôrne d'étude Supérieure, Université de Tananarive. 78p. Humbert, H., "Destruction d'une flore insulaire par les feux : principaux aspect de lavégétation à Madagascar." Mémoires de l'académie malgache. 5: Humbert, H., Cours Darne G., Carte internationale du tapis végétal et des conditionsécologiques. 3 coupures au 1/ de Madagascar. Travaux de section scientifique et detechnique de l'institution Français de Pondichery (hors série).79p Klein, J. (2002)."Deforestaïion in thé Madagascar Highlands - Established "truth" andscieniificuncertainty" GeoJournal. 56: Perrier de la Bâthie, La végétation malgache. Annales du Muséum Colonial. Marseille9 : Rakotoarimanana, V Feu, pâturage et dynamique des savanes à Heteropogon contortusdans le sud-ouest de Madagascar (région de Sakaraha), Thèse de Doctorat de 3 eme cycle, Option Ecologie végétale, Université d'antananarivo, Madagascar. 177p. Rakoarimanana,V., Gondard, H., Ranaivoarivelo, N., & Carrière, S. M., 2004.Influence dupâturage sur diversité floristiques, la production et la qualité fourragères d'une savane deshautes terres malgaches (région de Fianarantsoa), In sécheresse, 2007, volume 19, numéro 1,p Randrianjafy, Z. J.N., 2006.Corrélations agro écologiques conjecturales entre savanemalagasy, élevage de zébus et feu de pâturage. 13p. Repoblikan'i Madagasikara, Arrêté Interministériel n /MINEVEF/MEMPortant Protection Temporaire de l'aire Protégée 333

344 en Création Dénommée «CorridorFandriana-Vondrozo». Ministère de l'environnement, des Eaux et Forêt. Ministère del'energie et Mines, Salomon, J.N., Réalité et conséquences de la déforestation dans l'ouest Malgache, InOmaly sy anio (Hier et aujourd'hui), n 13-14, p Revue d'études historiques, Université de Madagascar, Etablissement d'enseignement supérieur des lettres, Unité d'enseignement et de recherche d'histoire, 394 p. 334

345 EFFETS DES PRATIQUES CULTURALES SUR LA BANQUE DE GRAINES DU SOL DANS LES RECRUS POST-AGRICOLES D'ORIGINE FORESTIERE (RAF) EN LISIERE OUEST DU CORRIDOR RANOMAFANA-ANDRINGITRA (FIANARANTSOA). R.J.RANDRIAMALALA 1 ; J.C.RANDRIAMBOAVONJY 1 ; D. HERVE 2 ; S. M.CARRIERE 2 1 BP 175, Département des Eaux et Forêts, Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Ankatso, Antananarivo 101, Madagascar, 2 IRD (UR199), 911, Avenue Agropolis, BP 64501, Montpellier Cedex 05, France. RESUME : Cette étude a pour objectifs de déterminer (1) la densité et dans une moindre mesure la composition la banque de graines lors de successions végétales et (2) les effets des pratiques culturales sur la densité et le mode de dispersion des graines de recrus post agricoles. Les hypothèses qui ont été posées sont : (1) la densité de la banque de graines diminuent avec l'âge d'abandon et (2) la proportion de graines anémochores augmente avec l'intensité des perturbations culturales ayant eu lieu avant abandon. Des prélèvements de graines suivis de test de viabilité au TTC à 1% ont été effectuées sur cinq recrûs post-agricoles d'origine forestière (RAF) : (1) un RAF herbacé (=kilan]y) fortement exploité, (2) deux RAF arbustifs moyennement exploités et (3) deux RAF arbustifs faiblement exploités. La densité de graines dans le site d'étude varie de 150 à 1692 graines viables/rn 2. Elle augmente avec l'âge d'abandon tandis que la proportion de graines anémochores représentées par les Poaceae et les Asteraceae reste stable. Les fortes exploitations agricoles, correspondant au jeune RAF, ont détruit une forte proportion de la banque de graines, y compris les Poaceae et les Asteraceae. La régénération naturelle dans de telle parcelle se base essentiellement sur la pluie de graines anémochores car les souches d'espèces autochtones ont également été décimées. La banque de graines dans le site d'étude contribue peu à la régénération naturelle et doit se combiner avec les potentiels advectif (pluie de graines) et végétatif (souche, drageon) pour être efficace et permettre un retour à l'état initial de forêt mature. Mots clés : Banque de graines, successions végétales, corridor forestier, Fianarantsoa, Madagascar. 3. INTRODUCTION Les étude sur les successions végétales consécutives au tavy (culture sur brûlis) à Madagascar se focalisent surtout sur la description floristique des différents stades(razafimamonjy,1987 ;Rasolofoharinoro et al.,1997 ;Pfund,2000 ; Brown & Gurevitch,2004). Les dynamiques progressives de la végétation des recrûs post-agricoles, dans l est de la grande île, se caractérisent par l accroissement de la densité des espèces arbustives 335

346 arborées (méso et macrophanérophyte) et la diminution de la présence des herbacés (géophyte, thérophyte et hémicryptophyte ; Rasolofoharinoro et al., 1997). Elles s accompagnent également d une diversification des forme biologique (Rasolofoharinoro et al., 1997 ;Randriamalala et al.,2007), une hausse de la biomasse ligneuse (Brand & Pfund,1998) et la dominance d espèces zoochores (Randriamalala et al.,2007.cependant, le retour à l état initial, sur les plans floristique et structurale, n a pas toujours lieu, même après plus d un siècle d abandon (Brown & Gurevitch, 2004). Une dynamique régressive pouvant aboutir à des formations pseudo-steppiques se produit en cas d incendies fréquentes (Rasolofoharinoro et al., 1997 ; Pfund, 2000 ; Styger et al., 2007) et/ou d intense pratique d exploitation agricole (grande fréquence du cycle culture-jachère et/ou raccourcissement de la durée de jachère ; Pfund, 2000 ; Randriamalala et al., 2007) Styger et al., 2007).Ces perturbations récurrentes finissent paréliminer les soucjes d espèces ligneuses pionnières et autochtones, et favorisent l installation permanente d espèces herbacées telles qu Imperata sp. et Aristida sp. (Rasolofoharinoroet al., 1997 ;Pfund, 2000 ;Styger et al.,2007).les données sur les potentiels de régénération, en particulier la banque du sol et la pluie de graines, lors des succesions secondaires, font défaut à Madagascar contrairement à d autres pays tropicaux (Saulei & Swaine, 1988 ; Teketay, 1997 ; Baider et al., 2001 ; Viereira 1 Proctor, 2007; ect.) Or ce sont ces potentiels qui conditionnement en partie les successions végétales. Ce travail contribue à combler cette lacune. Les objectifs de cette étude sont : (1) la détermination de la densité et dans une moindre mesure de la composition de la banque de graines lors de differents de succession végétale et (2) la détermination des effets des pratiques culturales sur la densité et le mode de dispersion des graines des recrûs. Les hypothèses de recherche qui ont été posées sont : (1) la densité de la banque de graines diminuent avec l âge d abandon comme cela a été constatée ailleurs (Saulei & Sweine, 1988 ; Teketay, 1997 ; Baider et al., 2001 ; Vieira & Proctor, 2007) et (2) la proportion de graines anémochores augment avec l intensité des pratiques culturales ayant eu lieu avant abandon. 2. MILIEU D'ETUDE Le site d'étude est localisé au Centre-Est des Hautes-Terres malgaches dans le terroir villageois d'ambendrana (province de Fianarantsoa, commune d'androy, 21 22'46"S ; 47 18'34"E ; en lisière nord-ouest du «corridor» forestier qui relie les Parcs Nationaux de Ranomafana et d'andringitra. L'altitude varie de 1100 à 1250 m. La température moyenne annuelle est de 17,7 C et la pluviosité annuelle de 1370 mm. Le climat est de type tropical unimodal de moyenne altitude caractérisé par un hiver frais, humide. Les sols sont ferrallitiques rouge et jaune sur rouge, particulièrement pauvres en phosphore assimilable et en bases échangeables. La végétation naturelle est 336

347 formée d'une forêt dense ombrophile de moyenne altitude caractérisée par la série à Weinmannia spp. (Cunoniaceae) et à Tambourissa spp. (Monimiaceae) (Koechlin et al., 1974 ; Goodman & Razafindratsita, 2001). 3. MATERIELS ET METHODESD ETUDE La banque de graine, c'est-à-dire la quantité de graines viables dans le sol est différente du stock de graines qui compte toutes les graines y compris celles qui sont mortes (Christoffoleti & Caetano, 1998) Echantillonnage des parcelles d'étude Cinq recrûs post-agricoles d'origine forestière (RAF) selon un gradient d'intensité d'exploitation décroissant ont été sélectionnés (Tableau 1): (1) un RAF herbacé (=kilanjy) fortement exploité (cultivé pendant environ 10 ans et labouré plusieurs fois ), (2) deux RAF arbustifs moyennement exploités (cultivés pendant cinq à six ans, jamais labourés mais ayant fait l'objet de kobokaka 1 ) et (3) deux RAF arbustifs faiblement exploités (cultivés pendant moins de quatre ans et n'ayant jamais fait l'objet de labour ni de kobokaka). Les historiques culturaux des parcelles d'étude ont été obtenus par enquêtes formelles auprès de leurs propriétaires. Des relevés floristiques avec les méthodes utilisées par Randriamalala et al.(2007) ont également été effectués dans les RAF choisis. Les relevés floristiques ont permis de calculer la richesse spécifique de la végétation (S), sa densité (D ; n/ha) et la surface terrière (G ; m 2 /ha). Intensité d'exploitation Tableau 1. Historique cultural des parcelles d'étude. Nombre d'années depuis le premier défrichement Age depuis le dernier abandon Mode de préparation du sol lors de la dernière Nombre d'années cumulé agricole (année) (année) culture de culture (année) Forte 21 4 Labour Kobokaka 6 Moyenne Kobokaka 5 Faible Semis direct Semis direct Echantillonnage des graines au niveau parcellaire et leurs traitements Pour estimer le stock de graines dans le sol, une sonde de 8 cm de diamètre a été utilisée pour prélever un échantillon de sol sur 5 cm de profondeur. Cette opération a été répétée 10 fois par parcelle. Les échantillons de sol contenant les graines ont été mises dans des sacs en plastique avant d'être passés à travers des tamis dont les mailles sont : de 2 mm, 400 µm et 200 µm. La limite inférieure de la maille a été retenue pour des raisons pratiques. Environ deux semaines sont écoulées entre la collecte et le tamisage des graines. 337

348 Les graines séparées, ont ensuite été comptées et identifiées, dans la mesure du possible, en lescomparant à des spécimens préalablement récoltées et identifiées, en utilisant une loupe binoculaire (2x). Certaines graines ayant germé, environ trois à quatre semaines après la collecte, ont été classées parmi celles qui sont viables tandis que tout le reste a été testé à l'aide du produit TTC à 1% pendant 48 h (tetrazolium triphenyle chloride). Ce réducteur colore en rouge les embryons viables qui dégagent de l'oxygène et n'interagit pas avec ceux qui sont morts. La banque de graines dans le sol est donc formée par celles qui ont germé et par celles qui ont été testées positivement au TTC. Toutes les graines n'ont pas été identifiées, celles des Poaceae, Fabaceae, et des Asteraceae l'ont été au niveau de la famille. La banque de graines est caractérisée par sa richesse spécifique (Sg, le nombre total d'espèces d'une parcelle), sa densité moyenne (Dg, n/m 2 ) et la proportion de graines de Poaceae et d'asteraceae (%(Poa+Aster), en %) qui représentent, l'essentiel des graines anémochores Traitements numériques des données Des tests non-paramétriques de Kruskal-Wallis, suivis de comparaisons multiples avec les tests de Mann-Whitney (SPSS 15) ont été mis en oeuvre pour étudier les effets de l'intensité des exploitations agricoles sur la Densité et Pourcentage de poaceae et Asteraceae. 4. RESULTATS et INTERPRETATIONS La banque de graines dans le site d'étude contient 33 espèces, dont 15 appartiennent à la famille des Poaceae et quatre Asteraceae. Les taxons les plus abondants sont anémochores appartenant à la famille des Poaceae ou des Asteraceae et dans une moindre mesure des espèces pionnières zoochores telles que Psychotria sp., Trema orientalis et Phytolacca dodecandra. La richesse spécifique de la banque de graines est comprise entre 4 et 17 (tableau 2). La densité de la banque de graines varie de 155 à 1692/m 2. Les espèces qui dominent dans la banque de graines ne sont généralement pas celles qui contribuent le plus à la surface terrière ou qui sont les plus abondantes dans la végétation correspondante (Tableau 2 et 3). En effet, ces espèces ne sont pas ligneuses mais plutôtherbacées. Certaines espèces telles que Phytolacca dodecandra, espèce zoochore, sont absentesde lavégétation alors qu'elles sont présentes dans la banque de graine du sol. Ceci est dû au faite que les graines de l espèce en question ont été emportées par des animaux qui les consomment. 338

349 Tableau 2. Densité (Dg) et richesse spécifique (Sg) de la banque de graines Intensité d'exploitation agricole Dg (n/m 2 ) Sg Espèces les plus abondantes Famille Contribution A Densité D(%) Forte nd2 Poaceae 57 Moyenne Faible nd6 Asteraceae 27 ndl Poaceae 15 Tréma orientalis (L.) Blume Ulmaceae ndl Poaceae 34 nd5 Poaceae nd6 Asteraceae 40 Psychotria sp. Rubiaceae 11 Phytolacca dodecandra L'Hér. Phytolaccaceae / 11 -" ndl Poaceae 31 Tréma orientaïis (L.) Blume Ulmaceae 27 Tableau 3. Espèces dominantes et abondantes dans la végétation des RAF Intensité d'exploi tation Forte Moyenne Riche sse spécif ique Faible 57 Espèces dominantes Contribution à la surface terrière (%) Espèces abondantes Contribution à la densité D Ageratum conyzoides L. (Asteraceae) 11 Psiadia altissima (DC.) Drake (Asteraceae) 11 Erigeron naudinii (Bonnet) Humbert (Asteraceae) 11 Sporobolus subulatus Hack. (Poaceae) 11 Vemonia moquinioides Baker (Asteraceae) 27 P. altissima 18 Ilex mitis (L.) Radlk. 17 Halleria ligustrifolia Baker 9 Psorospermum fanerana Baker 6 39 Weinmannia rutenbergii Engl. 6 Weinmannia rutenbergii 16 Vernonia moquïnioides Baker 5 Engl. Harungana madagascariensis Lam. Ex Poir. 4 Pteridium aquilinum (L.) Kuhn 3 Dodonaea viscosa Sm. 18 Harungana H. madagascariensis madagascariensis Lam. Ex 90 Psorospermum fanerana Baker 8 Poir. Maesa lanceolata Forssk. 7 Psidium cattleianum Sabine 5 Dodonaea viscosa Sm. 40 Psidium'cattleianum 18 Harunganamadagascariensîs 24 ilexmitis (L.) Radlk. 8 Psidiumfanerana 7 339

350 57 Maesa lanceolata Forssk. 4 Schismatoclada psychotrioides Baker Macaranga alnifolia Baker 3 Cassinopsis madagascariensis Baill. Mapouria parkeri (Baker) Bremek. 3 Garcinia aphemophlebia Baker 3 Psiadia altissima (DC.) Dràke 26 Psidium fanerana 10 Harungana madagascariensis Dodonaeaviscosa 26 Hallerialigustrifolia Baker 8 11 Psiadiaaltissima 6 Weinmannia rutenbergii Engl. 5 Maesa alnifolia 5 Harungana mdaagascariensis 4 Syzygium emirnense (Baker) Labat & G.E. Schatz Dodonaeaviscosa 3 Vernonia sécundifolia Bojer. ex DC. 3 Agauria salicifolia (Comm. Ex Lam.) Hook. f. ex Oliv. Tambourissa purpurea (Tul.) A. DC Effets des pratiques culturelles sur la banque de graines La densité de la banque de graines augmente significativement quand l'intensité d'exploitation agricole passée diminue (p-0,03 ; Figure 1). En effet, elle est minimale dans le RAF herbacé, caractérisé par un nombre cumulé d'années de culture élevé et abandon depuis peu (Tableau 1). La densité est par contre maximale dans les RAF ayant subi une faible intensité d exploitation agricole passée qui sont les plus âgés (Figure 1). Figure 1. Effet de l'intensité d'exploitation agricole sur la densité de la banque de graines dusol 340

351 La proportion de graines de Poaceae et d'asteraceae diminue mais pas de manière significative avec l'intensité d'exploitation agricole (p=0,252 ; Figure 2). Figure 2. Effet de l'intensité d'exploitation agricole sur la proportion de graines de Poaceae etd'asteraceae dans la banque de graines 5. DISCUSSIONS 5.1. Densité moyenne de la banque de graines La densité de la banque de graines du sol du site d'étude est comparable à celles trouvées par Vieira & Proctor (2007 ; 450 à 1190 graines viables/m 2 ) dans des recrûs post-agricoles de cinq à 20 ans dans la partie Est de l'amazonie. Elle est également comparable à celle des forêts secondaires dans le sud-est du Brésil (589 à 800 graines viables/m 2 ; Martins & Engel, 2007) et à celle des savanes en zone aride d'ethiopie (320 à 676 graines viables/m 2 ; Kassahun et al., 2009). Les densités de graines viables du site d'étude se rapprochent également de celles des forêts tropicales matures variant de 150 à 200 graines/m 2 en Guyane française (De Foresta, 1983), 872 graines viables/m 2 au Brésil (Baider et al, 2001) et 1020 graines viables/m 2 dans les forêts hawaïennes (Drake, 1998). La densité de graines viables dans le site d'étude est cependant globalement plus faible que celle trouvée par Young et al. (1987), 6800 à 9500 graines viables/m 2 dans les sols de recrus forestiers de trais à 75 ans au Costa Rica. Teketay (1997) a mis en évidence une densité de 9400 à graines viables/m 2 le long d'un gradient forêttrouée récente/terre cultivée en zone semi-humide d'ethiopie. Buttler & Chazdon (1998), dans une forêt secondaire de 16 ans du Costa Rica, ont trouvé une densité maximale de 5456 graines viable/m 2. Baider et al. (2001) ont trouvé des densités déclinant de à 4644 graines viable/m 2 dans des recrûs forestiers de cinq à 27 ans dans le Sud-Est du Brésil. L'importance de ces densités est essentiellement due à la présence de graines d'espèces herbacées qui constituent la majeure partie de la banque. 341

352 5.2. Banque de graines affectée par l'historique des parcelles La densité de la banque de graines des recrûs augmente avec l'âge qui décroît quand l'intensité des pratiques augmente, ce qui n'est pas le cas en %(Poa+Aster) (Figures 1 et 2). Cette tendance est différente de celle observée dans les végétations secondaires tropicales (Saulei & Swaine, 1988 ; Teketay, 1997 ; Baider et al., 2001 ; Vieira & Proctor, 2007) et tempérées (Hyatt & Casper, 2000) qui est marquée par la baisse de la densité totale au cours de la succession secondaire. En effet, la banque de graines après l'abandon est formée essentiellement par des espèces herbacées et ne contient pratiquement pas d'espèces ligneuses, dont la proportion augmente au cours des successions secondaires (Saulei & Swaine, 1988 ; Baider et al., 2001). La forte intensité d'exploitation agricole antérieure dans le site d'étude (quatre ans d'abandon ; 10 ans de culture et labours fréquents ; ont contribué à détruire la majeure partie de la banque de graines, y compris celles des herbacées. Les graines restantes sont des anémochores formées essentiellement par des Poaceae et d'asteraceae, dont l'installation est probablement récente. La destruction de la banque de graines dans le sol par de longues années de culture, même sans labour, a également été suggérée par De Rouw (1991). La banque de graines du sol des recrûs est partiellement décimée à la fin d'une période de culture et est essentiellement formée par des herbacées anémochores. Son enrichissement en terme de diversité et de densité, s'opère plus rapidement si les perturbations culturales antérieures sont faibles (faible nombre d'années de culture ; pas de labour) : des graines zoochores, qui forment l'essentiel des graines non-poaceae et non-asteraceae, s'accumulent au cours de la période de jachère. Cette accumulation est probablement le fait de la pluie de graines et du développement rapide d'espèces pionnières arbustives et zoochores telles que H. madagascariensis, et T. orientalis qui attirent les disperseurs de graines. Ces dernières contribuent à la formation de la banque de graines par la chute de leurs propres graines mais aussi, en amplifiant la pluie de graines zoochores en servant de perchoir aux oiseaux et chauve-souris qui en sont les principaux vecteurs (Picot et al., 2007 ; Carrière et al.,2qq7 ; Martin et al., 2009). Dans le cas contraire (forte perturbation agricole passée), la reconstitution de la banque de graines s'appuie essentiellement sur la pluie de graines apportant des espèces anémochores, essentiellement des Poaceae et des Asteraceae, et la lenteur du recouvrement de la parcelle par des arbustes anémochores retarde également l'arrivée des graines zoochores. ' D'où la persistance, pendant au moins quatre ans, d'une banque de graines pauci spécifique, peu dense et formée surtout de Poaceae. 342

353 5.3. Banque de graines et successions végétales Les espèces les plus abondantes dans la banque de graines ne sont pas celles qui dominent (forte contribution à la surface terrière) ou qui sont les plus abondantes dans la végétation correspondante. La discordance entre la composition floristique de la végétation et celle de la banque de graines est courante pour les formations végétales peu perturbées (Saulei & Swain, 1988 ; Hanlon et al, 1998 ; De Villier et al., 2003). La richesse spécifique de la banque de graines est significativement plus faible que celle de la végétation correspondante (p=0,016. N=10 ; test de Mann-Whitney). Il faut cependant relativiser cette différence puisque la surface de relevé est d'environ 0,05 m 2 (10 prélèvements avec un cylindre de 8 cm de diamètre) pour les graines contre plus de 4 m 2 (5 AM 72 m 2 ) pour la végétation correspondante. Quoiqu'il en soit, ces résultats semblent suggérer une faible contribution de la banque de graines dans les successions végétales secondaires, surtout pour les recrûs herbacés. Une faible contribution de la banque de graines à la régénération a également été constatée en Australie (Toh et al., 1999), au Costa Rica (Wijdeven & Kuzee, 2000), à Porto Rico (Cubina & Aide, 2001), au Brésil (Baider et al., 2001) et au Panama (Svenning & Wright, 2005). La destruction, au moins partielle, de la banque de graines par les fortes perturbations culturales est avérée. Ces dernières éliminent une forte proportion de la banque de graines et ne laissent subsister qu'une faible partie (150 graines viables/m 2 ) formées exclusivement de Poaceae et d'asteraceae. La régénération de la végétation de telles parcelles repose essentiellement sur le potentiel advectif, ayant le vent, comme principal vecteur. Les graines de Poaceae et d'asteraceae, les plus petites et les plus abondantes, premières arrivées sur place, germent et recouvrent le sol, ce qui empêche par compétition la régénération des autres graines anémochores de taille plus grande, comme celles Dedonaeaviscosa, en les privant partiellement de lumière et en rendant plus difficile leur contact avec le sol. La lenteur de la régénération ligneuse dans les parcelles fortement exploitées est essentiellement due à l'absence de graines correspondantes dans la banque. La limitation de la vitesse de la régénération par manque de graines dans la banque du sol est vérifiée même dans le cas de simples éclaircies en forêt tropicale mature (Svenning & Wright, 2005), et également dans les pâturages tropicaux, issus de défrichements de forêts matures (Toh et al., 1999 ; Wijdeven & Kuzee, 2000). La régénération est plus rapide dans les parcelles ayant subit de faibles perturbations culturales du fait de la combinaison de trois facteurs favorables : (1) la persistance du potentiel végétatif (rejets de souche et drageon), (2) le faible dommage subi par la banque de graines et (3) la forte proportion de graines zoochores dans la pluie de graines (cf. supra). 343

354 6. CONCLUSION La banque de graines des recrûs de la zone d'étude est fortement affectée par les pratiques agricoles. La densité de la banque de graines augmente avec l'âge d'abandon et quand l'intensité d'exploitation agricole diminue. Par contre, la proportion de Poaceae et d'asteraceae n'est pas significativement affectée par l'historique cultural de la parcelle. Les deux hypothèses de recherche sont donc infirmées. La banque de graines contribue peu à la régénération des recrûs herbacés qui se base essentiellement sur le potentiel advectif. La régénération de la végétation pionnière des recrûs faiblement exploités est probablement accélérée par le faible dommage subi par le potentiel végétatif et la banque de graines et la forte proportion de graines zoochores dans la pluie de graines. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Baider, C, Tabarellk, M. & Mantavani, W., The soil seed bank during Atlantic forest régénération in southeast Brasil. Rev. Brasil. BioL61 (1): Brandf, J. & Pfund, J.L., Site-and watershed-level assessment of nutrient dynamics under shifting cultivation in eastern Madagascar.Agriculture, Ecosystems &Environment 71: Brown, K.A. & Gurevitch, J., Long-term impacts of logging on forestdiversity in Madagascar. PNAS 101(16) : Buttler,J.B. & Chazdoni, R. J., Species richness, spatial variation, andabundance of soil seed bankof asecondary tropical rain forest.biotropica 30(2): Carrière, S.M. -, Roche, Ph., Viano, M., Ifticène, E., Picot, MM. & Tatoni T., Hétérogénéitédes paysages, dispersion des graines et biodîversité : le cas d'ambendrana (Hautes-Terres). In Serpantié G., Rasolofoharinora & Carrière S. (Eds.). Transitions agraires, Dynamiques écologiques et Conservation, Actes du séminaire GEREM, Antananarivo, 9-10 novembre pp Cubina, A. & Aide, T.M., The effectof distance from forestedge on seed rain and soil seed bank n tropical pasture.biotropica33(2) : De Foresta, H., Végétation pionnière et graines du sol en forêt Guyanaise. Biotropica 18(4): De Rouw, The invasion of Chromolaena odorata (L.) King&Robinson (ex Eupatorium odoratum), and compétition with the native flora, in a rain forest zone, south-west Côte d'ivoire. Journal of biogeography 18: 13-23, De Villier, A.J., Van, Rooyen, M.W. & Therory, J.K., Similarity between the soil seed bank and the standing vegetation in the strandveld succulent Karoo, South Africa. Land Degradation & Development 14:

355 Drake, D.R., Relationships among the seed rain, seed bank and vegetation of a Hawaiian forest. Journal of Vegetation Science 9: Goodman, S.M. & Razafindratsita, V.R., Introduction. In Goodman, S.M. & Razafindratsita, V.R (Eds), "Inventaire biologique du parc National de Ranomafana et du corridor forestier qui le relie au Parc National d'andringitra». MRS, CIDST, Recherche pour le développement, Science Biologique (17) :1-17 Hanlon, T.J., Williams, C.E. & Moriarity, W.J., Species composition of soilseed bank of Allegheny plateau riparian forest. Journal of thetorrey Botanical Society 125(3): Hyatt, L.A. & Casper, B. B., Seed bank formation during early secondary succession in a temperate deciduous forest. Journal of Ecology 88: Kassahury, A., Snyman, H.A. & Smit, G.N., Soil seed bank evaluation along a degradation gradient in arid rangelands of the Somali region, eastern Ethiopia. Agriculture, Ecosystems and Environment 129: Koechlin, L., Guillaumety, J.L. & Morat, Ph., 1974, Flore et végétation de Madagascar. Cramer, J., Vaduz, 667p. Martin, E.A., Ratsimisetra, L., Laloë, F. & Carrière S.M., Conservation value for birds of traditionally managed isolated trees in an agricultural landscape of Madagascar. Accepté pour Biodiversity and conservation. Martins, A.M. & Engel; V.L., Soil seed banks in tropical forest fragments with différent disturbance histories in southeastern Brazil. Ecological Engineering 31: Pfund, J.L., Culture sur brûlis et gestion des ressources naturelles, évolution et perspectives de trois terroirs ruraux du versant est de Madagascar. Ecole polytechnique fédérale de Zurich, Département Sciences forestières et Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, Laboratoire de gestion des écosystèmes, 323p. Picot, M.M., Jenkins, R.K.B., Ramilijaona, O., Racey, PA. & Carrière, S., The role of the feeding ecology of Eidolon dupreanum pteropodidae in Eastern Madagascar. African Journal of Ecology. Doi : /j x. Randriamalala R.J., Serpantié, G. &Carrière S.M, Influence des pratiques culturales et du milieu sur la diversité des jachères d'origine forestière (Hautes-Terres, Madagascar). Revue d'ecologie (Terre&Vie) 62: Rasolofoharinoro, Bellan, M. & Blasco, F., 1997,- La reconstitution végétale après agriculture itinérante à Andasibe-Périnet (Madagascar). Ecologie 28:

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357 III. Physiologie végétale III- PHYSIOLOGIE VEGETALE

358 III. Physiologie végétale APPROCHE QUANTITATIVE DES ORGANISMES MYCORHIZIENS D Uapaca densifolialeandr DE TROIS FORMATIONS FORESTIERES DE VOHIMANA Misa.L. RAKOTONDRAINA, Isabelle. RATSIMIALA RAMONTA, BP 906, Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences Université d Antananarivo. RESUME Une évaluation des bioindicateurs de fertilité du sol liés au fonctionnement des trois formations végétales de Vohimana (formation primaire, formation secondaire et Savoka) a été effectuée, afin de prévoir une restauration du sol.l espèce Uapaca densifolia a servi de matériel végétal. Sont considérés pour évaluer la mycorhization : les spores du sol, les champignons ectomycorhiziens et endomycorhiziens.des analyses physico-chimiques du sol pour chaque type de formation végétaleainsi que le dénombrement de spores contenues dans 50g de sol ont été faites. Des plantules d Uapaca densifolia collectées en forêt ont servi lors du test d aptitude symbiotique. Les racines de la plante-test ont été observées à l œil nu afin d évaluer les morphotypes d ectomycorhizes.l infection des racines par les mycorhizes à vésicules et arbuscules (MVA) a été mise en évidence par la coloration au Bleu de Trypan puis comptée. Les spores des champignons mycorhiziens sont abondantes dans les Savoka (160±1,98 spores/ 50g de sol). En forêt, cinq morphotypes d ectomycorhizes ont été identifiés dans la formation primaire et trois dans la formation secondaire ; en serre un seul morphotypea été observé. L infection par les MVA est élevée en forêt (6,1±0,94%) par rapport en serre (3,2±1,39%). L établissement de la symbiose mycorhizienne est régi par les facteurs biotiques et abiotiques du milieu. Mots-clés : spores, ectomycorhizes, mycorhizes à vésicules et arbuscules, Vohimana, restauration écologique, Uapaca densifolia 1. INTRODUCTION Des études récentes menées sur le site de Vohimana ont montré que, suite à la pratique du tavy, trois types de formations végétales y ont été identifiés (Hasiniaina, 2007 ; Manjato, 2008).La formation végétale primaire est celle qui n a pas subi de pression anthropique; la formation végétale secondaire est mise en place après le passage de feu ou l exploitation de bois et la végétation de Savoka apparait après un ou plusieurs friches et diffère l une de l autre selon la fréquence et l âge du Savoka. Il a été constaté que la dégradation de la forêt s accompagne de perte des éléments minéraux du sol et d organismes telluriques. Au niveau du sol, la mycorhize est une forme d association symbiotique entre les mycéliums des champignons et les racines des plantes hôtes. Suivant le type de mycorhize, 347

359 III. Physiologie végétale l association peut être visible à l œil nu c est le cas des ectomycorhizes, ou encore elle nécessite l utilisation de microscope optique, c est le cas des endomycorhizes. Cette association est à bénéfice réciproque pour les deux partenaires. Dans quelle mesure la présence des mycorhizes contribue-t-elle à la dynamique de la restauration du sol des trois formations végétales? Le projet FOREAIM (Forest Restoration in Eastern of Africa, Indian Ocean Islands and Madagascar) qui œuvre dans le cadre d une restauration écologique a mis en place une stratégie de restauration des sites dégradés de Vohimana. Pour cette étude, l objectif est donc d évaluer les bioindicateurs de fertilité du sol lié au fonctionnement des trois formations végétales. La diversité des champignons mycorhiziens présents dans le sol des trois formations végétales influe sur la dynamique de la restauration du sol. 2. MATERIELS ET METHODES I. Site d étude La forêt de Vohimana se situe dans la commune rurale d Ambatovola, sous-préfecture de Moramanga et appartient à la région d Alaotra-Mangoro. Géographiquement, Vohimana se positionne entre les latitudes Sud et Sud et les longitudes Est et Est. Elle est délimitée au Nord par le Parc National de Mantadia, au Sud par la Station Forestière de Vohidrazana et à l Ouest par la Réserve Spéciale d Analamazaotra (Carte 1). Sa superficie est de 4000ha. La forêt de Vohimana constitue le dernier bloc forestier du corridor Zahamena-Ankeniheny et se trouve sur la partie Sud. Le matériel végétal d étude est Uapaca densifolia Leandr. Elle appartient à la famille des Euphorbiaceae. C est une espèce autochtone malgache qui présente un important intérêt biologique par sa capacité symbiotique d être à la fois endomycorhizée et ectomycorhizée. II. Méthodes de travail sur le terrain Deux plots par formation végétale ont été choisis pour représenter chaque formation. a. Collecte d échantillons de sol Le prélèvement de sol a été effectué comme suit : cinq placettes juxtaposées de 5m de côté ont été érigées. Cinq prélèvements par placette ont été effectués. Après avoir mélangé le sol, 250g de sol ont été empaquetés puis envoyés au laboratoire du CNRE pour les analyses physico-chimiques. Le prélèvement de sol pour les tests d aptitude symbiotique a été effectué d une part en prélevant 16kg de sol à l intérieur des plots et d autre part en effectuant 348

360 III. Physiologie végétale quatre prélèvements autour du pied de Uapaca densifolia choisi au hasard à l intérieur du plot. Carte 3 : Localisation de la station forestière de Vohimana. Source : Carte FTM BD 500, Image NASA (Google Earth) b. Collecte de plantules et de racines d Uapaca densifolia A défaut de graines lors de notre descente sur le terrain, les plantules d Uapaca densifolia ont servi comme plante-test. Elles ont été prélevées au niveau du pied-mère le plus isolé pour s assurer de leur identité. Les racines ont été récoltées suivant la méthode de suivi racinaire consistant à fouiller au niveau du collet de l espèce jusqu aux extrémités racinaires. Les racines prélevées ont été gardées dans une solution GEE (Glycérol-Ethanol-Eau distillée v/v/v). III. Méthode de travail au laboratoire a. Préparation du substrat et repiquage des plantules d Uapaca densifolia Des pots de culture ont été remplis par le substrat correspondant à chaque type de formation, les plantules y ont été repiquées. L observation racinaire a été effectuée 6 mois après transplantation. 349

361 III. Physiologie végétale b. Extraction et dénombrement des spores du sol 50g de sol ont été mélangés dans l eau puis tamisés sur deux tamis superposés de maille 1000µm et 45µm respectivement. Les dépôts récupérés sur ce dernier ont été transférés dans des tubes à centrifuger de 50ml. L ensemble a été centrifugé à 1750tr/mn pendant 5mn. Le culot obtenu a été additionné d une solution de saccharose à 48% puis centrifugé à 1750tr/mn pendant 15secondes ; les spores remontent à la surface suivant sa densité par rapport à la concentration en solution du saccharose. Le surnageant ainsi obtenu est passé au tamis puis transféré dans une boite de Pétri. L observation a été faite à la loupe binoculaire et les spores ont été dénombrées. c. Caractérisation et dénombrement des morphotypes d ectomycorhizes Les racines ectomycorhizées présentent une modification de la morphologie des bouts racinaires par la présence de renflement, de ramification ou de colonisation par les mycéliums fongiques. La caractérisation des morphotypes d ectomycorhizes se fait par observation macroscopique à l œil nu et à la loupe La couleur et la forme du mycorhize, l absence ou l existence de mycélium frangeant ont été notées. 200 bouts de racines par pied ont été évalués. Le résultat obtenu est exprimé en pourcentage. Nombre de racines ectomycorhizées % = x 100 Nombre total de racines observées d. Mise en évidence des racines endomycorhizées par la méthode de coloration au Bleu de Trypan La méthode adoptée par Ingleby (2007) est une variante de celle de Phillips et Hayman (1970). Les racines fines ont été transférées dans des seringues modifiées puis éclaircies dans une solution de KOH (2,5 % à 10 %) à l autoclave 121 C pendant 15 mn. Après rinçage à l eau, les racines ont été plongées dans une solution de H 2 O 2 / NH 3 pendant 30 mn puis dans une solution de HCl à 1% pendant une heure à température ambiante. Les racines ont été plongées dans du bleu de Trypan 0,05% (p/v) et autoclavées à 121 C pendant 3 mn. Les infections par les mycorhizes à vésicules et arbuscules (MVA) sont visibles en utilisant un microscope optique avec un grossissement x100-x1000. La présence de vésicules ou d hyphes indique une infection par les MVA et est marquée par (+). Le résultatest exprimé en pourcentage : Nombre de racines infectées % = x 100 Nombre total de racines observées 350

362 III. Physiologie végétale 3. RESULTATS I. Propriétés physico-chimiques du sol Les sols des trois formations végétales rencontrées à Vohimana sont extrêmement acides (4,39<pH<4,95) et très riches en matières organiques. Les formations primaire et secondaire présentent un taux de phosphore moyen (5-6,9 ppm) tandis que dans le Savoka ce taux est pauvre (2,30-3,90ppm). Le sol est de texture limon-argilo-sableux. II. Nombre de spores dans chaque formation végétale La figure 1 montre le nombre moyen de spores issues de chaque type de sol des formations végétales rencontrées à Vohimana. Les spores sont abondantes au niveau du Savoka. Elles sont trois fois plus nombreuses (45 dans 50g de sol) que celle de la formation primaire et huit fois plus dans la formation secondaire (160 dans 50g de sol). Nombre moyen de spore dans 50g de sol Formation primaire Formation secondaire Forêt Serre Savoka Types de formation Figure 1 : Nombre moyen de spores présentes dans 50g de sol en forêt chaque formation végétale et en serre pour III. Morphotypes d ectomycorhizes observés sur les racines d Uapaca densifolia A l état naturel, cinq morphotypes d ectomycorhizes ont été observés sur les racines de Uapaca densifolia dont : Morphotype blanc : il comprend deux types o morphotype blanc touffu, au sein duquel les hyphes sont très abondants, épais et très blancs. L ensemble de la racine est colonisée par l hyphe. o Le morphotype blanc voile pour lequel la racine est recouverte d une sorte de voile très fine, le manteau fongique est très mince. Morphotype brun : les hyphes de couleur brunâtre sont abondants et épais. 351

363 III. Physiologie végétale Morphotype à bout touffu : il est semblable au morphotype blanc touffu, la différence se situe au niveau du bout de la racine. Morphotype à bout neigeux : le bout de la racine est d aspect blanc neigeux La figure 2 montre le pourcentage respectif des morphotypes d ectomycorhizes dans les formations primaire et secondaire. Les cinq morphotypes décrits ont été tous rencontrés dans la formation primaire alors que seulement trois morphotypes (blanc touffu, blanc voile, bout touffu) ont été observéss dans la formation secondaire. L analyse statistique montre une différence significative entre le pourcentage des morphotypes d ectomycorhizes récoltés en forêt pour IC 95%. En serre, seul le morphotype blanc voile a été observé Pourcentage moyen des racines ectomycorhizées (%) 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 Blanc touffu Blanc voile Bout neige Bout touffu Brun Non mycorhizée Morphotypes d'ectomycorhizes Figure 2: Pourcentage moyen des morphotypes d ectomycorhizes observéss en forêt dans la formation primaire (FI) et la formation secondaire (FII). (n=1200, IC95%) FI FII IV. Evaluation des densifolia infections à vésicules et arbuscules d Uapaca La figure 3 montre que les racines infectées par les MVA sont plus nombreuses en forêt qu en serre. Ces différences sont significatives d après les valeurs de la limite de confiance pour IC95%. De plus, l infection en serre est réduite de moitié par rapport à celle en forêt. Toutefois, la variation en nombre de racines endomycorhizées n est pas significativement différente pour les plantules cultivées en serre. 352

364 III. Physiologie végétale (%) Pourcentage moyen des racines endomycorhizées FI FII S 0 Forêt Serre Figure 3 : Comparaison entree le pourcentage moyen des racines endomycorhizées de Uapaca densifolia en forêt et en serre (n=10 ; IC 95%) 4. DISCUSSIONS Les trois types de formation végétale se distinguent surtout les unes des autres selon leur richesse floristique. Ces différences résident dans le fait que les forêts originelles ont subi des actions anthropiques démesurées conséquence de la démographie galopante (Brund, 1997). Les propriétés physico-chimiques du sol sont modifiées sous l influence de la dégradation et la composition floristique du milieu, ainsi le biofonctionnement du sol est perturbé. Le ph acide du sol entraine une toxicité par lessivage du sol et une perte des éléments nutritifs du sol. Toutefois, l action de la mycorhization pourrait empêcher cette perte par formation de sidérophore (Fortin et al., 2008). De même, la richesse en matières organiques du sol pourrait être favorable à la propagation et la multiplication des propagules mycorhiziennes (Rouquerol, 1967; Dommergues, 1970). a. Spores contenues dans le sol Concernant les spores du sol dans les formations primaire et secondaire, sa réduction en nombre en serre pourrait être due soit à la réduction du nombre de spores viables (Duponnois et al., 2001), soit à l état de dormance des propagules (Jasper et al, 2001), soit par la non spécificité des spores pour la plante-hôte (Duponnois et al., 2001) et la compétitivité contre les antagonistes. Par contre dans les Savoka, le nombre de spores élevé peut être influencé par la composition floristique du milieu (Jasper et al.,, 1991) car les formations fortement anthropisées sont à forte dépendance mycorhizienne d où l abondance des spores (Plenchette, 1991). En serre, l augmentation du nombre de spores pourrait s expliquer par les conditions du milieu favorables à 353

365 III. Physiologie végétale sa multiplication(guadarrama, 1998, Fortin et al., 2008) et par la stimulation de la rhizosphère via la mycorhization. Le sol pourrait renfermer des bactéries pouvant vivre en synérgie avec les champignons mycorhiziens (Rouquerol, 1967). b. Ectomycorhization Les morphotypes d ectomycorhizes reflètent la richesse en champignon du milieu. Dans les sols forestiers, les ectomycorhizes sont surtout nombreuses dans les horizons organiques sous la litière puis diminuent en profondeur. Ces ectomycorhizes sont aussi bien visibles sur les plantules d Uapaca densifolia que sur les pieds âgés. Le nombre réduit des morphotypes observés dans la formation primaire pourrait s expliquer par l influence de la perturbation du milieu. De même, les champignons ectomycorhiziens ont une exigence écologique. La présence du seul morphotype en serre après six mois de culture pourrait être due à la présence de champignon précoce et de champignon tardif au niveau du sol (Guinberteau et al., 1997). Les champignons ectotrophes évoluent donc au cours du temps. c. Infection par les champignons endomycorhiziens En forêt, le niveau d infection élevé des mycorhizes à vésicules et à arbuscules pour la formation primaire reflète le nombre de propagules adaptées à la plante- hôte ainsi qu à la capacité de ce sol à favoriser la germination des propagules (Plenchette, 2005). La diminution de l infection en serre pourrait être due à l absence de souches indigènes au niveau du sol lors de la transplantation ou à la perturbation du sol lors du prélèvement entrainant ainsi une rupture des réseaux d hyphes. Les hyphes mettent un certain temps avant de se régénérer après perturbation à cause de la capacité germinative lente des spores (Jasper, 1991). Du fait de leur action synergique, la durée de vie des propagules est courte en l absence de l hôte. 5. CONCLUSION Les caractéristiques physico-chimiques, la composition floristique de chaque formation et la teneur en matières organiques jouent un rôle dans l établissement de la symbiose mycorhizienne Les formations forestières de Vohimana hébergent des champignons mycorhiziens sous forme de propagules, à degré d infection différent. La présence de ces champignons mycorhiziens est indispensable dans l amélioration de la croissance des espèces forestières. La connaissance des mécanismes régissant le biofonctionnement du sol présente un atout dans la restauration des Savoka puisque les plantules 354

366 III. Physiologie végétale d Uapaca densifolia pourraient stimuler les microorganismes symbiotiques des sols pauvres. REMERCIEMENTS Nous tenons à présenter nos vifs remerciements : -Aux promotteurs du projet FOREAIM - A l ONG L Homme et l Environnement et à la population de Vohimana - Au Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Chen, X., Tang, J., Zhi, G., Hu, S., Arbuscular mycorrhizal colonization and phosphorus acquisition of plants: effects of coexisting plant species. Applied Soil Ecology. 28 : Dommergues, Y., Les associations mycorhiziennes. In : Ecologie microbienne. Masson et Cie (Eds.), Paris, pp Dommergues, Y., La rhizosphère. In : Ecologie microbienne. Masson et Cie (Eds.), Paris. 356p. Duponnois, R., Plenchette, C., Thioulouse, J., et Cadet, P., The mycorrhizal soil infectivity and arbuscular mycorrhizal fungal spore communities in soils of different aged fallows in Senegal.Applied Soil Ecology. 17 : Fortin, J.A., Plenchette, C., Piche, Y., 2008.Les mycorhizes : la nouvelle révolution verte. Editions Multimondes, Quæ, Québec, Canada, 131p. Guadarrama, P., Alvarez-Sanchez, F., Abundance of arbuscular mycorrhizal fungi spores in different environments in a tropical rainforest, Veracruz, Mexico. Mycorrhiza. 8: Guinberteau, J., Courtecuisse, R., Ecosystèmes forestiers et champignons mycorhiziens. Revue Forestière Française. XLIX- n spécial. Hasiniaina, M.Z., Inventaire et typologie des formations végétales de Vohimana en vue d une restauration écologique. Mémoire de DEA en Sciences Biologiques Appliquées, Option Ecologie végétale. Université d Antananarivo, 76p. Ingleby, K., Mycorrhizal training manual: assessment of mycorrhizal diversity in soils and roots, and nursery inoculation to improve the survival and growth of seedlings. Centre for Ecology and Hydrology. 198p. Jasper, D.A., Abbott, L.K., et Robson, A.D., The effect of soil disturbance on vesicular-arbuscular mycorrhizal fungi in soils from different vegetation types. New Phytol. 118: Manjato, N., Caractérisations écologiques des formations végétales de la forêt de Vohimana en vue d une restauration écologique : Inventaire 355

367 III. Physiologie végétale floristique-typologie-profil écologique et étude diachronique. Mémoire de DEA en sciences biologiques appliquées, Option Ecologie Végétale. Faculté des Sciences, Université d Antananarivo. 106p. Pfund, J-L., Brand, J., Ravoavy, L. et razafintsalama, V., Culture sur brulîs : Bilan des nutriments et successions écologiques. In : Un système agro-écologique dominé par le tavy : la région de Beforona, Falaise Est de Madagascar. Cahier Terre/Tany. Numéro 6 : Plenchette, C., Clermont-Dauphin, C., Meynard, J. M. and Fortin, J. A., Managing arbuscular mycorrhizal fungi in cropping systems. Can. J. Plant Sci. 85: Rouquerol, T., Physiologie et écologie des mycorhizes ectotrophes. Gauthier-Villars. Ecol. Plant. 2: CRIBLAGE PHARMACOLOGIQUE A LA RECHERCHE DES COMPOSES ANTIPALUDIQUES À PARTIR DES EXTRAITS BRUTSDE FEUILLESPhyllarthron bernierianun Herintsoa RAFATRO, Hajatiana RAKOTOAREVIANANA, JeanFrançoisRAJAONARISON Suzanne RATSIMAMANGA. Laboratoire de Criblage Pharmacologique (LCP), Institut Malgache de Recherches Appliquées - Fondation Albert Rakoto-Ratsimamanga (IMRA - FARR), Antananarivo, Madagascar. RESUME A Madagascar, le paludisme reste encore à l'heure actuelle une des maladies courantesgraves et épidémiques qui sévissent dans le pays malgré des luttes engagées depuis plusieurs décennies pour le contrôler.mais à l'issu de plusieurs enquêtes ethnobotaniques réalisées par l'équipe scientifiquedu laboratoire dans des différentes localités de Madagascar, il a été évoqué que ledécocté des feuilles de plantes dénommées Phyllarthron bernierianun (Antohiravina) a été utilisé en médecinetraditionnelle pour traiter cette maladie.ainsi, les feuilles de cette plante ontétécollectées à différents endroits de l'île et desextraits bruts hydro alcooliques ont été préparés afin d'évaluer leur activitéantiplasmodiale.sur modèle expérimental in vitro, les valeurs de la concentration inhibitrice de l'extraitbrut de Phyllarthron bernierianunvarient entre 26 à 38 µg/ml. A la fin d'un test antipaludique surmodèle in vivo (souris), à la dose de 500 mg/kg, cet extrait exerce une suppression de lacroissance parasitaire à plus de 38%. En effet, l'extrait brut hydro alcoolique de Phyllarthron bernierianuncontient des composés antiplasmodiaux dans sa phase acétate d'éthyle. Mots-clés : Paludisme, Phyllarthron bernierianun, plante de Madagascar 356

368 III. Physiologie végétale 1. INTRODUCTION Madagascar est un pays, une grande île plus précisément, bien reconnu dans le mondeentier par sa grande biodiversité floristique. Cette flore a surtout une réputation en terme de taux élevé en espèces endémiques [Rafatro et al., 2007]. Elle constitue ainsi une grande diversité biochimique lui valant une potentielle richesse comme ressource de médicaments [Randimbivololona, 1996]. C'est la raison pour laquelle, l'investigation de la flore de Madagascar a été menée dans le but de rechercher des molécules antiplasmodiales contribuant à la lutte perpétuelle menée par le Gouvernement Malgache contre le paludisme, une maladie épidémique difficile à éradiquer et qui sévit encore sur la population des régions chaudes du pays. Cette étude a été réalisée dans le cadre d'un projet financé par le groupe RCS/TDR de l OMS - Genève - Suisse : l'activité antipaludique des extraits bruts de ces plantes a été déterminée, leur cytotoxicité a été évaluée et les molécules actives ont été recherchées. 2. MÉTHODES D ETUDE 2.1. Enquêtes ethnobotaniques En aval des activités cadrées dans le programme du projet, elle commence toujours par la recherche d'informations sur l'utilisation des plantes dans le domaine du paludisme. Les enquêtes ethnobotaniques sont menées, par l'équipe scientifique pluridisciplinaire du laboratoire (botaniste, biologiste, médecin, chimiste,...), principalement au cours des expéditions forestières. Les guérisseurs traditionnels sont beaucoup visités et interviewés individuellement. Ces enquêtes ont été réalisées pour identifier les plantes utilisées en médicine traditionnelle pour soigner le paludisme. Les plantes sont en même temps collectées pour des études ultérieures de phytochimie et de pharmacologie. Les plantes collectées ont été ensuite mises en herbiers, puis les botanistes de l'équipe ont procédé à l'identification par comparaison avec des échantillons authentiques déposés au Département de Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (P.B.Z.T.), Antananarivo Fractionnement bio guidé Le matériel végétal (feuilles) séché et broyé a été extrait jusqu'à épuisement par macération dans l'éthanol 95%. Les solutions alcooliques ont été évaporées à sec sous pression réduite. La moitié de l'extrait alcoolique (ou extrait brut) ainsi obtenu a été soumise à un partage liquide - liquide entre acétate d'éthyle - eau. La phase organique a été évaporée à sec sous pression réduite. 357

369 III. Physiologie végétale Chaque extrait brut préparé a été soumis à une séparation chromatographique de première intention sur colonne, utilisant un gradient de polarité croissante de système de solvants composé d'hexane, de dichlorométhane, d'acétate d'éthyle) et de méthanol. Les fractions recueillies sont groupées en fonction de leur similitude en chromatographie sur couche mince et sont biologiquement testées pour évaluer leur activité biologique Étude de l'activité biologique Le clone hautement chloroquinorésistant nommé FCM29C1 de la souche de Plasmodium falciparum a été utilisé pour le test antipaludique in vitro. La chimiosensibilité du parasite a été évaluée par la méthode de semi micro test isotopique [Desjardins et al, 1979] : elle consiste à mesurer le pouvoir des extraits inhibant l'incorporation d'un corps radio marqué. Pour le test antiplasmodialin vivo, la souche de Plasmodium yoelîi var. nigeriensis a été utilisée. Ce parasite a été inoculé chez la souris et le taux de suppression de la parasiîémie a été déterminé à la fin du test [Peters, 1975]. La toxicité de l'extrait a été évaluée par l'effet inhibiteur de la croissance in vitro d'une lignée cellulaire issue des cellules leucémiques de souris nommée P RÉSULTATS ET DISCUSSION 3.1. Données ethnobotaniques C'est par les habitants vivant aux alentours de la région d'alaotra, dans la forêt de Didysur la partie Centre Est de Madagascar, qu'a été répertorié le nom de la plante étudiée"zahana". La feuille de cette dernière est utilisée par les gens de la côte Est demadagascar et entre dans la composition du remède antipaludique. Sur le Centre Ouest de Madagascar, dans la forêt d'ankarafantsika, région du Boina, lenom de la plante qui a cette même morphologie foliaire est "Phyllarthron bernierianun". Le décoctédes feuilles constitue le remède dit "mangidy" ou amer utilisé pour soigner le paludisme. Après identification systématique, ces deux plantes appartiennent à la même famille, aumême genre mais à deux espèces différentes. La vertu antipaludique «de ces plantes est citée dans certains livres, mais à notreconnaissance, aucune étude scientifique n'est encore menée dans ce domaine. Lesinformations recueillies sur ces deux plantes sont résumées dans le tableau 1. Tableau 1 : Données ethnobotaniques sur les deux espèces de plantes étudiées. 358

370 III. Physiologie végétale 3.2. Effet antipaludique Les résultats des tests biologiques réalisés sur les extraits des plantes étudiées sont illustrés dans le tableau 2. Tableau 2 : Activités antipaludique et cytotoxique des extraits bruts hydro alcooliques des feuilles de zahana et de Phyllarthron bernierianunexprimées en µg/ml (in vitro : concentration inhibitrice ou CI 50 ) et mg/kg (in vivo : dose efficace ou DE 50 ). Activités biologiques Zahana Antohiravina Chimiosensibilité plasmodiale: In 26,57 31,00 vitro (CI 50 g/ml): In vivo (mg/kg): 54,69 46,44 Cytotoxicité (µg/ml): N.D. (CI 50 supérieure à 100 µg/ml) 85,16 Les extraits bruts hydro alcooliques préparés à partir des feuilles de zahana et Phyllarthron bernierianunsont doués d'activité inhibitrice de la croissance parasitaire du Plasmodïum falciparum (in vitro) et yoelii (in vivo). La molécule active de l'extrait brut dephyllarthron bernierianunse trouve dans la fraction d'acétate d'éthyle : la valeur de CI 50 est de 38,98 µg/ ml (effet antiplasmodialin vitro) et le pourcentage d'inhibition est de 38,56% pour une dose de 500 mg/kg (activité antiplasrnodiale in vivo). 359

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