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Billeterie

Immeubles-villas

Sans lieu, 1922

  • Immeubles-villas, sans lieu
    © FLC/ADAGP
Immeubles-villas, sans lieu
© FLC/ADAGP

Extrait de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, Œuvre complète, volume 1, 1910-1929

« Résidence: « lotissements fermés », 5 étages doubles, avec jardins suspendus, sur grands parcs, sans cours intérieures, système d’immeuble à services communs (nouvelle formule de la maison locative).

Le stand d’urbanisme du Salon d’Automne comportait un box destiné aux analyses de l’urbanisation de la grande ville (tracés, densités, circulation, coupe de la ville, etc.) et un box consacré aux études de la « cellule » d’habitation. D’une part, l’homme en collectivité de 3 millions; d’autre part, l’homme tout seul rentrant chez lui dans sa cellule.

Quelle serait cette cellule Tout d’abord, les « IMMEUBLES-VILLAS ». Ils sont nés d’un souvenir évoqué après un déjeuner, d’une Chartreuse d’Italie (bonheur par la sérénité) et crayonné sur le dos d’un menu de restaurant. La clef de l’urbanisme, c’est un homme qui peut être brutalisé par l’inorganisation du phénomène urbain ou qui peut être comblé de bien-être par l’attention qu’on a portée à répondre à des besoins spécifiquement être parfaitement inhumains et les hommes humains. Les grands tracés urbains peuvent souffrir terriblement d’un urbanisme théorique fait sur la planche à dessin. Lorsqu’on songe aux cœurs de 3 millions d’individus qui pourront être meurtris ou qui pourront être comblés, c’est une admonestation sévère! Quelle responsabilité!

Les « Immeubles-Villas » proposent une formule neuve d’habitation de grande ville. Chaque appartement est, en réalité, une petite maison avec jardin, située à n’importe quelle hauteur au-dessus d’une chaussée. Mais la chaussée, elle-même, est modifiée; elle s’éloigne des maisons, des arbres envahissent la ville; la densité des quartiers d’habitation demeure la même qu’aujourd’hui, mais les maisons montent plus haut, sur des perspectives considérablement élargies. La crise de la domesticité est un événement social inévitable qui réclame l’organisation des services communs. Les « Immeubles-Villas »,par les moyens coopératifs de ravitaillement, proposent la solution même des Halles Centrales de grande ville. Cette solution, c’est tout simplement la suppression des Halles, l’instauration d’une bourse de l’alimentation ; les Halles sont remplacés par des organisations frigorifiques de concentration et de dispersion alimentaires, à raison d’une organisation par immeuble villas ; les denrées alimentaires arrivent directement de la province au lieu de consommation. Et ainsi pourrait disparaître enfin le paradoxe vraiment honteux des Halles Centrales des grandes villes. Sur le toit de l’Immeuble-villas, existera une piste de 1000 mètres où l’on pourra courir à l’air. Des solariums permettront de continuer les bienfaisants bains de soleil commencés en été. Avec ces formules heureuses des immeubles-villas il n’y a plus de concierges. Six portiers font les trois huit et, jour et nuit, surveillant la maison, reçoivent et annoncent par téléphone les visiteurs et les canalisent dans les étages, par les ascenseurs. »

  • Immeubles-villas, sans lieu
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