Capteur logiciel NOx en sortie des cheminées des fours utilisant l'air enrichi en oxygène ou de l'oxygène pur comme comburant.
L'invention concerne le domaine de la mesure d'émissions de gaz de type NOx, en particulier dans des procédés industriels.
De nombreux procédés industriels sont basés sur la combustion de divers combustibles comme le gaz naturel, le G.P.L. etc. Parmi ces procédés on peut notamment citer les procédés de seconde fusion de la fonte ou ceux mis en œuvre dans les fours pour la fusion du verre. Le comburant de ces procédés, traditionnellement l'air, peut être enrichi en oxygène ou même, dans certains cas, remplacé par de l'oxygène. Ces procédés produisent notamment des gaz tels que les composés NOx. La formation de ces composés dépend de nombreux paramètres, qui dépendent eux-mêmes du procédé (nature de la charge, composition des fluides comburant et combustible, brûleur, pression du four, ... ) .
Des normes de plus en plus strictes sont imposées en matière de respect de l'environnement.
Une mesure en continu de ces composés permettrait de mieux contrôler les procédés dont ils sont issus, et/ou de minimiser les rejets ou les émissions de NOx afin de respecter au mieux les normes imposées.
Les méthodes connues de mesure peuvent se regrouper en deux catégories : d'une part les mesures in situ, par un capteur physique NOx approprié et, d'autre part, les mesures ou les estimations par capteur logiciel.
Dans l'exemple de procédés qui se déroulent dans un four, les fumées en sortie de four sont souvent à des températures élevées (entre 1400°C et 1600°C) et sont chargées de poussières. Toutes ces conditions affectent donc le fonctionnement des capteurs physiques NOx pouvant être installés en sortie d'un four.
Afin de réduire les températures trop élevées des fumées, on a recours à une procédure de conditionnement des gaz.
En outre des mesures faites par un capteur physique nécessitent un calibrage fréquent ainsi qu'une surveillance technique du capteur.
Les capteurs physiques, qui sont en eux-mêmes chers, sont donc inadaptés à un suivi en continu et à coût raisonnable.
On connaît également des capteurs logiciels, mais ceux-ci ne permettent pas actuellement d'atteindre une précision élevée. On obtient notamment une erreur relative d'estimation de l'ordre de 70%, qui est trop importante pour les besoins actuels.
En outre un tel capteur nécessite, pratiquement, un nombre important d'entrées (environ 14) et fait donc appel à autant de capteurs physiques pour acquérir ces données. Il en résulte un bruit important dans les données d'entrée. II se pose donc le problème de trouver un nouveau procédé et un nouveau dispositif de mesure des oxydes d'azote (NOx) dans les fumées, notamment en sortie de four.
Il se pose également le problème de trouver un procédé et un dispositif donnant une information fiable de la concentration en oxydes d'azote (NOx) dans les fumées sans effectuer une mesure physique directe de ces oxydes d'azote.
Il se pose également le problème de trouver un capteur permettant de mesurer en continu, de façon fiable et avec une maintenance acceptable par les industriels les émissions de NOx dans des fumées, notamment en sortie de four.
Il se pose en outre le problème de trouver un capteur de type logiciel ne nécessitant pas un nombre de données d'entrée trop importants.
EXPOSE DE L'INVENTION
L'invention concerne un procédé de mesure de la teneur en composés NOx (x = 1 ou 2) contenus dans des fumées produites par une combustion. L'invention concerne un procédé de mesure de la teneur en NOx dans les fumées produites par une combustion dans un four, caractérisé en ce que:
- on mesure, lors du déroulement de la combustion, au moins une donnée de pression dans le four, au moins une donnée de température dans le four et/ou dans les fumées résultant de la combustion, et au moins une donnée représentative de la concentration d'azote dans les fumées,
- on introduit ces données, ou des données traitées ou obtenues à partir de ces données, en tant que données d'entrée d'un réseau de neurones, qui fournit au moins une donnée de sortie représentative de la concentration ou de la teneur en NOx dans les fumées résultant de la combustion. Selon ce procédé, la mesure ne nécessite aucun capteur physique de NOx, les seules mesures effectuées étant celles pour les données d'entrée du réseau de neurones, ou bien celles à partir desquelles ces données d'entrée sont calculées.
Un tel capteur mettant en oeuvre un réseau de neurones ne nécessite ni recalibrage ni maintenance. L'estimation des NOx est immédiate par rapport à la mesure d'un capteur physique NOx, et la mise en oeuvre du procédé selon l'invention est moins coûteuse que celle d'un capteur physique.
Dans le procédé proposé, on n'utilise qu'un nombre rriinirnal de données d'entrée : une mesure de pression, une mesure de température et une ou deux données de concentration (dioxyde de carbone (CO2) et/ou la concentration en oxygène (02), dans les fumées) pour obtenir une information sur la quantité ou la concentration d'azote dans les fumées.
La précision obtenue est en outre bien meilleure que celle obtenue avec les capteurs logiciels actuellement connus. En limitant les données en entrée à 5 ou moins, on limite également le bruit résultant d'un nombre trop important de données.
Le combustible peut être un gaz naturel ou bien encore du fioul ou un mélange gaz naturel et fioul.
Le comburant peut être de l'oxygène ou de l'air enrichi en oxygène comme comburant.
Selon un mode particulier de réalisation, on mesure, lors du déroulement de la combustion, au moins deux données de pression dans le four, on traite ces données de pression pour en calculer la moyenne, et on introduit cette donnée de pression moyenne en tant que donnée d'entrée du réseau de neurones. Selon un autre aspect de l'invention, on peut mesurer, lors du déroulement de la combustion, au moins deux données de température dans le four, traiter ces
données de température pour en calculer la moyenne, et introduire cette donnée de température moyenne en tant que donnée d'entrée du réseau de neurones.
De préférence, les données mesurées présentent un degré de corrélation, avec des données de concentration ou de teneur en NOx, supérieur à un degré prédéterminé.
Le traitement des données pour fournir une donnée représentative de la teneur en NOx peut être réalisé en continu, c'est-à-dire avec une périodicité temporelle de l'ordre de quelques secondes.
L'invention concerne également un dispositif de mesure de la teneur en NOx dans les fumées produites par une combustion dans un four, caractérisé en ce qu'il comporte:
- des capteurs pour mesurer au moins une donnée de pression dans le four, au moins une donnée de température dans le four et/ou dans les fumées résultant de la combustion, et au moins une donnée représentative de la concentration d' azote dans les fumées, des moyens pour, ou programmés pour : faire traiter lesdites données par un réseau de neurones, ou pour traiter au moins une partie de ces données pour former des données d'entrée d'un réseau de neurones et pour traiter lesdites données traitées par un réseau de neurones,
- et pour fournir au moins une donnée de sortie représentative de la concentration ou de la teneur en NOx dans les fumées résultant de la combustion.
L'invention concerne aussi un système de combustion comportant un brûleur, un four, des moyens pour évacuer des produits de combustion, et un dispositif de mesure tel que ci-dessus.
Le four est par exemple un four à verre, ou un four rotatif de seconde fusion de la fonte, ou un four d'incinération.
L'invention concerne également un programme d'ordinateur comportant des instructions pour traiter, selon un réseau de neurones, au moins une donnée de pression d'un four, au moins une donnée de température dans le même four et/ou
dans des fumées résultant d'une combustion se produisant dans ledit four, et au moins une donnée représentative de la concentration d'azote dans les fumées, et pour calculer, selon ce réseau de neurones, au moins une donnée de sortie représentative de la concentration ou de la teneur en NOx dans les fumées résultant de la combustion.
L'invention concerne également un programme d'ordinateur comportant des instructions pour :
- traiter au moins une partie des données parmi au moins une donnée de pression d'un four, au moins une donnée de température dans le même four et/ou dans des fumées résultant d'une combustion se produisant dans ledit four, et au moins une donnée représentative de la concentration d'azote dans les fumées, et pour former des données d'entrée d'un réseau de neurones, calculer, selon ce réseau de neurones, au moins une donnée de sortie représentative de la concentration ou de la teneur en NOx dans les fumées résultant de la combustion.
BREVE DESCRIPTION DES FIGURES
Les caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront mieux à la lumière de la description qui va suivre. Cette description porte sur les exemples de réalisation, donnés à titre explicatif et non limitatif, en se référant à des dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1 représente un réseau de neurones,
- la figure 2 représente un schéma de principe de création d'un réseau de meurones,
- la figure 3 représente une structure de four,
- la figure 4 représente le réseau de neurones d'un capteur selon l'invention,
- les figures 5 et 6 représentent des moyens d'acquisition et de traitement de données pouvant être utilisés dans le cadre de la présente invention, - la figure 7 représente des résultats comparatifs obtenus à l'aide de deux capteurs, dont l'un selon l'invention.
DESCRD?TION DETADLLEE DE MODES DE REALISATION DE L'INVENTION L'invention met en oeuvre un réseau de neurones afin de réaliser une mesure ou une estimation des quantités d'oxydes d'azotes produits par une combustion.
Un réseau de neurones 32 est représenté schématiquement sur la figure 1. Les références 20, 22, 24, 26 désignent diverses couches de réseau, dont une couche d'entrée 20, une couche de sortie 26 et diverses couches cachées 22, 24.
Sur la figure 1 seules deux couches cachées sont représentées, mais le réseau peut aussi n'en comporter qu'une seule, ou plus de deux. Dans le cas de la présente invention, la couche de sortie 26 fournit la quantité de NOx à l'utilisateur.
Chaque couche k comporte un certain nombre de synapses ik (NI pour la couche 20, N2 pour la couche 22, N3 pour la couche 24, et 2 pour la couche de sortie 26)
Les données d'entrée (données traitées) sont introduites dans les synapses de la couche d'entrée.
A chaque synapse du réseau de neurones correspond une fonction d'activation nonlineaire F, telle qu'une fonction tangente hyperbolique ou une fonction sigmoïde, ainsi qu'un seuil d'activation.
De plus, chaque synapse i de chaque couche est reliée aux synapses j de la couche suivante, et un poids Pij pondère chaque liaison entre une synapse i et une synapse j. Ce poids pondère rinfluence du résultat de chaque synapse i dans le calcul du résultat fourni par chaque synapse j à laquelle elle est reliée.
La sortie Sj d'une synapse j est égale à la valeur de la fonction d'activation Fj appliquée à la somme pondérée, par les poids Pij des synapses, des résultats Ai des fonctions d'activation des synapses i qui lui sont connectées. Autrement dit:
i
Le réseau 32 représenté en figure 1 est un réseau ouvert. Dans un réseau bouclé, une des données de sortie est réutilisée en tant que donnée d'entrée.
L'ouvrage intitulé "Modélisation, Classification et Commande par Réseaux de Neurones" : Méthodologie de Conception et Illustrations Industrielles", de I. Rivais, L. Personnaz, G. Dreyfus, J.L. Ploix (Les Réseaux de Neurones pour la Modélisation et la Commande de Procédés, J.P. Corriou, coordonnateur, Lavoisier Tec et Doc 1995) donne des informations complémentaires sur les réseaux de neurones.
Des données physiques, relatives à un procédé de combustion qui produit des composés NOx, peuvent être mesurées au cours du déroulement d'un tel procédé ; ces données sont ensuite présentées en entrée du réseau. Elles peuvent être préalablement traitées afin de savoir si elles sont pertinentes, de préférence non redondantes, et fournissent une détermination de préférence complète du processus.
La pertinence signifie que les informations contenues dans chacune des données entrées contribuent à la formation du résultat (la teneur en NOx). La forme mathématique de cette contribution n'a pas besoin d'être connue pour obtenir ce résultat.
La non-redondance signifie que les corrélations entre les entrées sélectionnées sont faibles.
La complétude signifie que toutes les informations nécessaires pour produire un réseau de neurones sont présentes dans le jeu de données.
Le traitement des données en vue de la création d'un réseau de neurones passe par l'acquisition de données brutes ou physiques sur le processus. Cette acquisition couvre de préférence toute la plage sur laquelle on désire que le système puisse prédire. Aussi, et conformément au schéma de la figure 2, des données brutes sont tout d'abord mesurées (étape 29).
Ces données sont ensuite introduites dans un logiciel 30 de création de réseaux de neurones.
Dans ce logiciel, la majeure partie des données est utilisée pour la phase 34 d'apprentissage, le reste des données contribuant à la validation du réseau (étape 36).
Le choix final du meilleur réseau dépend en fait des objectifs fixés. On cherche en fait à obtenir le plus faible écart relatif, ou un écart relatif prédéterminé, entre les mesures (de NOx, ces mesures étant réalisées à l'aide de capteurs NOx) et les prédictions du réseau. Différents outils de traitement des données peuvent en outre être utilisés.
Ainsi, en phase de pré-traitement, il est possible de moyenner ou de filtrer les données dans le but de diminuer les bruits d'acquisitions.
En phase de traitement, on peut utiliser une matrice de covariance des entrées potentielles pour le réseau, afin de limiter les données redondantes apportant les mêmes informations.
On peut aussi utiliser les vecteurs de corrélations entrées-sorties pour déteraώier les entrées les plus influentes pour la prédiction de ladite sortie.
Selon l'invention, un jeu de données pertinentes, non-redondantes et assurant la complétude du système est le suivant : - au moins une pression mesurée dans le four,
- au moins une température mesurée dans le four ou dans les fumées,
- au moins une donnée représentative de la concentration ou de la quantité d'azote dans les fumées.
A titre d'exemple, on peut prendre : - au moins une pression dans le four,
- la température des fumées,
- la concentration de CO2 dans les fumées,
- la concentration de O2 dans les fumées.
La quantité d'azote dans les fumées peut se déduire de la concentration de CO2 et de O2 dans les fumées: [N2] = 1 - [CO2] - [O2].
Toutes ces données sont obtenues par mesures à l'aide de capteurs matériels (capteurs de pression, de température, capteurs pour mesurer les concentrations dans les fumées).
Des mesures de NOx peuvent être obtenues avec un capteur matériel NOx, pendant une certaine durée et avec surveillance d'un opérateur.
Ces données brutes sont appliquées à la couche d'entrée 20 du réseau 32 de neurones, l'ensemble constituant un ensemble de données suffisant pour produire un réseau de neurones dont l'utilisation en continu soit possible.
On peut également utiliser d'autres données supplémentaires, notamment afin d'augmenter la précision du résultat ou d'augmenter la vitesse de convergence du réseau de neurones.
On peut par exemple utiliser une pression moyenne dans le four, au lieu d'une seule pression, cette moyenne résultant de plusieurs données de pression obtenues par plusieurs capteurs. De même, il est possible d'utiliser une température moyenne dans le four, au lieu ou en plus de la température dans les fumées. Cette température moyenne résulte alors de plusieurs données de température obtenues par plusieurs capteurs disposés dans le four.
Le réseau lui-même peut être obtenu par mise en œuvre d'un logiciel de production de réseau de neurones, tel que le logiciel NeuroOne, de la société NETRAL.
L'ouvrage de I.RIVALS et al. déjà cité ci-dessus donne toutes les indications pour réaliser un tel réseau de neurones. On peut aussi se reporter à la thèse de I.RIVALS, Université Pierre et Marie Curie, 1995, intitulée "Modélisation et commande de processus par réseaux de neurones; application au pilotage d'un véhicule autonome".
L'utilisateur ou le concepteur du réseau indique à cet algorithme ou au logiciel utilisé les données suivantes:
- nombre de couches cachées souhaitées, - la forme de fonction d'activation souhaitée (tangente hyperbolique ou sigmoïde),
- le choix d'un réseau bouclé ou ouvert,
- les données d'entrée, et des mesures correspondantes de NOx. Ces dernières sont obtenues avec un capteur matériel NOx disposé en sortie de cheminée pendant une certaine durée et avec surveillance d'un opérateur. Une fois le réseau réalisé et mis au point, ce capteur matériel NOx n'est plus utilisé. Avec ces données, le logiciel ou algorithme détermine les synapses du réseau de neurones et les poids correspondant. Plus précisément, un logiciel en code source ou en code exécutable est produit, qui permet à l'utilisateur d'obtenir des données de concentration de NOx en fonction de données physiques ou de données brutes mesurées directement sur le procédé. Si cette mesure de données brutes est réalisée de manière continue ou presque continue (c'est-à-dire avec une période de l'ordre de quelques secondes, par exemple 1 à 5 ou à 15 secondes ou avec une fréquence comprise entre 1 Hz et 0,01 Hz), le capteur ainsi réalisé peut fournir, en continu ou de manière quasi- continue (avec la même période ou fréquence), une mesure ou un signal représentatif d'une mesure de la teneur en NOx produite.
De préférence, pour l'application aux mesures de NOx, on choisit un réseau de neurones :
- avec une seule couche cachée, les temps de calcul pour un réseau avec deux couches cachées ou plus étant trop importants dans le cas d'une période d'utilisation souhaitée d'environ quelques secondes, par exemple 1 à 5 ou à 15 secondes,
- statique, sans boucle.
A titre d'exemple, le traitement de données et la modélisation spécifique d'un four va être donné. Ce four utilise l'oxygène pur comme comburant, le gaz naturel comme combustible, et est muni d'un brûleur de 1 MW.
Sa structure est donnée de manière schématique en figure 3, sur laquelle la référence 40 désigne le brûleur lui-même, alimenté par des conduits 42 et 44 respectivement en combustible et en comburant, et la référence 46 le four dans lequel se produit la combustion.
Une cheminée 48 est disposée en sortie du four 46, l'ouverture d'un registre 50 permettant de régler la pression dans le four.
Un système de circuit d'eau (non représenté sur la figure) permet de réaliser un transfert d'énergie vers une charge. Des thermocouples, disposés contre la paroi du four, à l'extérieur, permettent de mesurer la température extérieure du four.
Des capteurs de température sont disposés en voûte, à l'intérieur du four 46. Par exemple 11 capteurs (dont seuls deux sont représentés) sont disposés le long de la voûte, depuis l'entrée du four jusqu'à sa sortie. Ainsi, un capteur 54 permet de mesurer la température en voûte, à proximité de la racine de la flamme 52, tandis qu'un capteur 56 permet de mesurer la température en voûte, à proximité de la sortie du four 46.
Deux capteurs de pression 55, 57 sont également disposés dans le four. Un capteur 58 de température peut en outre être disposé dans la cheminée 48, afin de mesurer la température des fumées. De même, des capteurs 60, 62 permettent de mesurer des concentrations de CO2 et d'oxygène (de préférence sec).
Un réseau de neurones pour un tel four peut être réalisée à l'aide du logiciel NeuroOne, de la société NETRAL. Le réseau est donc fourni sous la forme d'un code exécutable.
Les données physiques mesurées ou les données brutes utilisées sont : les 2 pressions du four (mesurées à l'aide des capteurs 55 et 57), les pourcentages de CO2 et d'oxygène dans les fumées (mesuré à l'aide du capteur 62), les températures de voûte mesurées longitudinalement dans le four, le pourcentage d'azote dans le combustible, la pureté de l'oxygène utilisé, le débit d'oxygène introduit par le conduit 44, la température des fumées (mesurée avec le capteur 58), et le débit du combustible introduit par le conduit 42. Un traitement des données permet de:
• calculer la moyenne des pressions fournies par les capteurs 55, 57, • calculer la température moyenne dans le four, à partir des températures mesurées par chacun des 11 capteurs 54, 56.
Les 5 données en entrée du réseau de neurones sont alors : la pression moyenne dans le four, la température des fumées, - la concentration de CO2 dans les fumées, - la concentration de O2 dans les fumées, la température moyenne dans le four. En fait chacune des données est de préférence considérée en moyenne sur un certain intervalle de temps, par exemple en moyenne mobile sur un intervalle de 3 rninutes, avec une période d'acquisition pouvant être de 15 s. Un biais est en outre généré par le logiciel de réalisation du réseau de neurones.
La sortie du réseau est de préférence seuillée, c'est-à-dire que les concentrations en NOx inférieures à un certain seuil ou à une certaine valeur limite prédéterminée, par exemple 200 ppm, ne sont pas prises en compte. En effet, une valeur de NOx inférieure à un tel seuil peut correspondre à une déficience de l'un des capteurs et ne présente donc pas d'intérêt dans la modélisation.
La structure du réseau obtenu est représentée schématiquement sur la figure 4. Le réseau ne comporte qu'une couche cachée 22. Il comporte en outre les couches d'entrée 20 et de sortie 26, la référence 21 désignant le biais d'entrée. Les données sont moyennées dans le temps, ce qu'indique le symbole <...>. L'indice f concerne les données mesurées dans le four. Celles pour lesquelles une moyenne est réalisée entre plusieurs capteurs sont surmontées d'une barre.
Un système pour le traitement des mesures effectuées est représenté sur les figures 5 et 6. Un tel système comporte un micro-ordinateur PC 70 auquel les données mesurées par les capteurs 54 - 62 sont transmises via une liaison 61.
Plus précisément, le micro-ordinateur 70 comporte (figure 6) un microprocesseur 82, un ensemble de mémoires RAM 80 (pour le stockage de données), une mémoire ROM 84 (pour le stockage d'instructions de programme).
Une carte d'acquisition de données 89 transforme les données analogiques fournies par les capteurs en données numériques et met ces données au format requis par le micro-ordinateur. Ces divers éléments sont reliés à un bus 88.
Des dispositifs périphériques (écran ou dispositif de visualisation 74, souris 90) permettent un dialogue interactif avec un utilisateur. En particulier, les moyens de visualisation (écran) 74 permettent de fournir à un utilisateur une indication visuelle relative à la teneur en NOx calculée.
Eventuellement, une liaison 63 permet de commander la modification de certains paramètres de fonctionnement d'un procédé de combustion. Dans le micro-ordinateur 70, sont chargées les données ou les instructions pour mettre en œuvre un traitement des données brutes ou physiques selon l'invention, et notamment pour effectuer le traitement préalable 30 des données brutes ou directement mesurées (voir figure 2), et pour calculer la teneur en NOx à l'aide d'un réseau de neurones 32. Ces données ou instructions pour le traitement des données brutes ou physiques peuvent être transférées dans une zone mémoire du micro-ordinateur 70 à partir d'une disquette ou de tout autre support pouvant être lu par un microordinateur ou un ordinateur (par exemple: disque dur, mémoire morte ROM, mémoire vive dynamique DRAM ou tout autre type de mémoire RAM, disque optique compact, élément de stockage magnétique ou optique).
Des résultats comparatifs sont montrés sur la figure 7. La courbe I représente les résultats obtenus par modélisation et la courbe II ceux obtenus par mesure avec des capteurs NOx disposés directement dans la cheminée 48 et constamment surveillés. Comme on peut le constater, la modélisation permet de s'approcher au mieux de la teneur en NOx, puisqu'on obtient un écart-type sur l'erreur relative de moins de 2% entre les concentrations calculées et celles mesurées par un capteur physique. Autrement dit, 95,45% des NOx prédits par le capteur logiciel se situent à ± 4% de la valeur mesurée.
Dans le tableau I sont rassemblés les écarts-types des erreurs sur les concentrations en NOx obtenues sur les données d'apprentissage et de validation.
TABLEAU I
Les 5 entrées indiquées dans cet exemple restent valables pour d'autres types de brûleurs. Plus généralement, le capteur logiciel selon l'invention est adaptable à tous les types de fours utilisant l'air enrichi en oxygène comme comburant ou de l'oxygène pur.
En outre l'invention est indépendante du système de contrôle et s'adapte à tous les languages informatiques, ce qui lui permet d'être intégrée dans tout système de contrôle de procédés industriels de combustion existants.
Une mesure de NOx réalisée conformément à l'invention peut être utilisée en mode surveillance, par exemple pour déclencher une alarme dès lors que la teneur en NOx dépasse un certain seuil.
Elle peut aussi être utilisée dans une boucle de régulation des paramètres d'entrée du procédé surveillé. Par exemple, tous les paramètres d'entrée sont fixés, sauf un et le paramètre non fixé est régulé de manière à maintenir la teneur en NOx à une valeur constante ou comprise entre deux valeurs définissant une plage de variation. La régulation s'effectue par exemple à l'aide de la liaison 63 (voir figure 5) qui transmet l'ordre de régulation au procédé. Les domaines d'utilisation de l'invention sont nombreux. L'invention s'applique notamment aux fours à verre, aux fours rotatifs de seconde fusion de la fonte, aux fours d'incinération, aux réacteurs chimiques nécessitant la présence d'une flamme et dont le comburant est l'air enrichi en oxygène.
Selon l'invention, on met donc en œuvre un modèle statique pour calculer les émissions de NOx dans divers procédés industriels, et notamment dans les fumées en sortie de fours utilisant, en tant que comburant, l'air enrichi en oxygène ou l'oxygène.